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    Résumé de l’éditeur :

     

     

     

    Après Jeanette Garland et Susan Ridyard, la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l’école. Son cadavre sera bientôt retrouvé dans une tranchée sur un chantier.

     

    Nous sommes en 1974, dans la région de Leeds. Noël approche. Edward Dunford, reporter à l’Evening Post, est encore un néophyte qui fait ses premières armes dans l’ombre du journaliste vedette de la rédaction, Jack Whitehead. Au volant de la vieille voiture de son père, il sillonne les routes de l’Ouest du Yorkshire à la recherche d’indices susceptibles d’éclairer les meurtres de ces trois fillettes. Au début, il croit seulement chasser le scoop, mais plus il enquête, plus il découvre que bien des choses sont pourries au royaume du Yorkshire : policiers corrompus, entrepreneurs véreux, élus complices…

     

     

     

     

     

    C’est marrant mais à la lecture du roman y a un truc qui m’a interpelé dans les première pages, c’est la mise en page. Vu que j’écris depuis un bout de temps maintenant (sans avoir jamais publié quoi que soit nonobstant), j’ai toujours lu que les tirets cadratins (les longs) étaient privilégiés pour les dialogues. Ca m’a donc étonné de voir les dialogues organisés avec de vulgaires tirets. Je ne sais pas si c’est une fantaisie de l’éditeur ou quoi mais ça m’a fait tiquer. Surtout qu’après avoir vérifié dans quelques romans de cette collection chez moi, ce sont toujours des tirets cadratins qui sont utilisés.

     

     

    En vrai on s'en branle, c'est un détail de pas grand chose mais je voulais en parler. Un petit mot de l'auteur pour commencer:

    David Peace est un écrivain britannique né en 1967 dans le Yorkshire. Il est durablement marqué dans son enfance par l'affaire de l'éventreur du Yorkshire. Après avoir effectué des études d'enseignement technique, il part enseigner l'anglais en Turquie, puis à Tokyo. Parallèlement à ses activités d'enseignant, il entreprend une carrière d'écrivain. Son premier roman, 1974 finit par être édité après avoir été refusé par de nombreux éditeurs. Le roman est bien accueilli par la critique et permet à David Peace de publier plusieurs autres romans parmi lesquels 1977, 1981 et 1983 qui constitueront sa tétralogie appelée Quatuor du Yorkshire. Il vit toujours à Tokyo où il s'est marié.

     

     

     David Peace

     

     

     

    Le mec a une tête que je trouve assez fascinante. Selon les photos et les styles/coupes, il me fait penser soit à un écrivain (lorsqu'il est dégarni), soit à un gay façon Stanford dans Sex and the City, soit à un tueur en série ou un prédateur sexuel, soit à un skinhead (tout rasé sans lunettes) ou alors à un intellectuel de gauche (avec la barbe). Bref il a un physique que je trouve assez singulier.

     

    Pour en revenir au bouquin, impossible de ne pas penser à James Ellroy en lisant 1974 : intrique tortueuse avec une multitude de personnages (mieux vaut le lire assez vite sous peine de s’y perdre), antihéros aussi détestable que touchant dans son humanité, noirceur et corruption de l’âme qui s’étend dans toutes les sphères de la société…  Même le style quasi télégraphique du roman n’est pas sans rappeler White Jazz, d’autant que 1974 est le premier volet d’une tétralogie, le Quatuor du Yorkshire (Red Riding Quartet en V.O), une tétralogie qui pourrait être vue comme le pendant britannique du fameux Quatuor de Los Angeles (la tétralogie de Ellroy conclue par White Jazz justement).

     

    Pour autant, résumer 1974 à du Ellroy anglais serait réducteur. Ici on n’est loin du soleil brûlant de Los Angeles, du Hollywood à la fois clinquant et glauque des années 40 ou 50 rempli de actrices à moitié putes, de mafieux, d’immigrés mexicains, de flics corrompus, de proxo noirs, et de tueurs en série. Ici c’est plutôt l’Angleterre tatchérienne en proie à une récession et des conflits sociaux sans précédent. Pire encore, c’est le nord de l’Angleterre, Liverpool, Leeds, Manchester, bassin ouvrier et fortement désoeuvré, une région pauvre et moche, remplie de maisons en briques rouges, d’ouvriers, de policiers corrompus et ultraviolents, de politiques véreux, d’hommes sans foi ni loi, et de petites filles qui disparaissent dans l’impunité la plus totale. En gros pour l’ambiance on est plus proche du film The Offence c’est encore plus glauque. Surtout que là où on peut en général voir une sorte d’espoir dans les bouquins d’Ellroy, celui-ci s’enfonce toujours plus dans la noirceur absolue. Déjà que le héros est relativement antipathique, ce dernier plonge toujours plus loin et plus bas dans la déchéance.

     

    Pour faire simple ça fait très longtemps que j’ai pas lu un livre aussi sombre (j’ai pourtant lu Orange Mécanique y a pas si longtemps). Apparemment selon Wikipedia, Peace a aussi été influencé par Robin Cook. Je veux bien les croire, j’ai lu un seul bouquin de lui quand j’avais vingt ans qui s’appelle Il est mort les yeux ouverts, et le truc était sacrément noir, enfin plus que ce à quoi je m’attendais en lisant un polar avec un détective privé. Enfin bref, tout ça pour dire que c’est pas trop le genre de bouquin à lire si on veut être de bonne humeur.

     

    Après on n’est pas chez Cormack McCarthy non plus hein. Mais ça reste un roman assez malaisant, ne serait-ce par le détachement et les descriptions à la fois crues et cliniques racontées par le héros. Je vais pas "spoiler" mais t'as certains passages assez gratinés (dont une scène de baise "bestiale" et une scène de torture) qui sont décrites de manière tellement neutre et détachée que ça crée un décalage assez fort.

    Et c’est comme ça tout le long du bouquin. En clair rien ou presque n’est épargné au lecteur, ni au héros qui se transforme au fur et à mesure de l’histoire en loque humaine. Vu que le roman est très prenant et très rythmé, on assiste tambour battants comme on dit à la (l'en)quête effrénée d'Edward Dunford pour trouver la vérité et tout aussi vite à sa descente aux enfers.

    Bon tout n'est pas parfait non plus. J'ai un peu été décontenancé par la conclusion assez brutale. Je sais pas, j'ai trouvé la fin un peu moins aboutie que le reste, ou alors c'est parce que je suis passé à côté de quelque chose. Malgré tout, ça ne m'empêche pas d'avoir bien kiffé le bouquin.

     

    Bref, pour résumer et conclure 1974 est une bonne découverte, un roman policier bien sombre et glauque, ultra nerveux et très prenant. Très bien écrit et à la fois doté d'une enquête tortueuse et de personnages hauts en couleurs, il offre aussi un contexte suffisamment riche et original pour se distinguer de la plupart des polars.

     

     

     Je pense que je lirai les autres si j'arrive à trouver le temps.

     

    Allez next.

     

    A noter que sa fameuse tétralogie a été adapté à la télé sous la forme d'une anthologie appelée Red Riding, avec entre autres Sean Bean, Paddy Considine, Rebecca Hall, Andrew Garfield, Eddie Marsan... Bref, que du beau monde. A voir ce que ça vaut.

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    Résumé Allocine :

     L'ancien agent de la CIA Court Gentry, alias Sierra Six, a pour nom de code "Gray Man". Recruté dans une prison fédérale par Donald Fitzroy, Gentry est un redoutable tueur à gages. Hélas, Gentry est désormais la cible de Lloyd Hansen, son ancien employeur de la CIA, déterminé à le traquer pour l'éliminer. L'agent Dani Miranda le couvre et il en aura besoin.

     

     

     

     

     

     

    Le résumé est un peu erroné car Lloyd Hansen n'est pas ancien employeur de Sierra Six mais le patron d'une société freelance qui bosse pour Carmichael qui lui est l'ancien patron.

     

    Bordel, je sais même pas par où commencer avec ce film. Vu que je suis un kikoojap, je me suis demandé au départ si ça avait un rapport avec le manga culte du même nom mais en fait non, ça n'a rien à voir. C'est tiré d'un bouquin, ce qui est assez difficile à imaginer vu la vacuité du scénario (j'imagine même pas la gueule du roman). Pour faire simple et court, on dirait un mix improbable entre un Jason Bourne, un James Bond période Daniel Craig, Mise à Prix (le film de Joe Carnahan), John Wick et n'importe quel film de Michael Bay. En gros y a des espions, la CIA qui traque un des siens, un mec poursuivi par des centaines de tueurs aux quatre coins du globe (le mec avec qui il fallait pas déconner évidemment), ça voyage dans soixante pays (enfin y a des sous-titres avec des noms de pays) et ça défouraille dans tous les sens.

     

     

    Ca tire beaucoup par ici

     

     

     

     

     

    The Gray Man est un projet incompréhensible. Rien que la distrib trois étoiles est improbable: Ana De Armas à la limite je veux bien, Billy Bob Thornton même s'il est en général plus exigeant pourquoi pas mais Chris Evans déjà c'est étonnant. Alors Ryan Gosling... Cette tête putain... Je sais pas combien il a été payé pour jouer dedans mais j'imagine qu'il a dû bien braquer vu la débilité du film. Il parait qu'il a accepté ce rôle et celui de Ken dans Barbie pour ses filles. Je pense que c'est plutôt pour les impôts ouais. Rien que sa dégaine est improbable. Après déjà Chris Evans c'est déjà un délire mais au final on s'y fait, tandis que la dégaine de Ryan Gosling c'est n'importe quoi : le mec a la même coupe et le même bouc que Billy Bob Thornton mais ressemble au final à Emilio Estevez. Bref il a une coupe et une tête de con comme jamais. D'ailleurs il se fait vanner un moment sur sa coupe par Chris Evans.

     

     

     

     
    Sierra Six (Ryan Gosling), "l'homme gris"



     

    A part ça RAS, l'histoire tient sur un timbre post (une redite de la traque d'un agent par les siens), ça tire dans tous les sens, y a quelques scènes d'action efficaces, une ou deux allusions lourdingues à John McLane (le mec cherche des chaussures alors qu'il est quasi jamais pieds nus), ça se tape, ça tire, ça pète boum boum, pan pan, et y a pas une once de cul ou de nichon. D'ailleurs en vrai si on enlève le budget et la distrib, ça tient plus du téléfilm que du vrai film de cinéma. Ca aurait même pu passer dans Hollywood Night sur TF1 à l'époque.

     

     

     

    Dani Miranda (Ana de Armas), un agent retors

     

     

     

     Ana de Armas est mignonne pour rien (elle est en jean et veste en cuir tout le film), Billy Bob Thornton est classe mais sert pas à grand chose, y a Jessica Henwick qui joue une meuf de la CIA qui sert absolument à rien à part se plaindre des agissements de Lloyd qu'elle ne cautionne pas à base de "non tu ne peux pas faire ça", "non tu vas trop loin cette fois", "on ne pourra pas justifier tes agissements"... ouais mais ferme ta gueule sinon. Tout ça pour vaguement "redorer" le blason de la CIA (heureusement que c'est elle qui l'a engagé). Sinon y a Wagner Moura (que j'avais même pas reconnu), ainsi que Regé-Jean "Bridgerton" Page, qui joue le jeune loup ambitieux de la CIA. C'est le grand méchant du coin quoi. Et même si son rôle est cliché, il le joue plutôt correctement.

     

     

     


    Denni Carmichael (Regé Jean Page), le nouveau patron des opérations secrètes

     

     

     Et pour la caution "diversité" y a Dhanush (il a pas de nom de famille) qui joue un tueur indien impitoyable surnommé Loup Solitaire. On n'est plus à ça près.

    Au final, le meilleur personnage reste Chris Evans qui cabotine à mort avec son personnage de connard sadique et mégalo, a l'air de s'être éclaté dans ce rôle à contre emploi avec sa moustache et ses shorts slim.

     

     

     

    Le mercenaire Lloyd (Chris Evans) et l'idiote qui l'a engagé (Jessica Henwick)

     

     

    Bref, réalisé sans grand génie par Anthony et Joe Russo (des frangins derrière plusieurs très gros Marvel), The Gray Man est un film bien éclaté à évidemment ne pas prendre au sérieux une seule seconde, de ceux dont Netflix a le secret, avec un casting et un budget bien trop importants pour ce qu'il vaut, mais qui reste visionnable et bien rythmé. Pour peu qu'on ait laissé son cerveau sur pause, ça reste un divertissement d'action recommandable même s'il n'a absolument aucun intérêt (et je suis vraiment bon public). A la limite, quitte à mater un film d'action sans grande prétention mieux vaut regarder Tyler Rake.

     

    Allez next,

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    Résumé:

     

    Hokkaïdo 1917 Saichi Sugimoto, est un soldat rescapé de la guerre russo-japonaise. Surnommé l'Immortel, il a acquis une solide notoriété au sein de l'armée par sa bravoure et sa propension à survivre envers et contre tout. Désormais libéré de ses obligations militaires, il erre désoeuvre livré à lui-même dans un environnement naturel hostile. Une rencontre fortuite avec Ashirpa, une jeune Aïnou rebelle, va les entrainer tous les deux dans une quête pour retrouver un trésor inestimable. Mais sur leur route, ils croiseront de nombreux individus aux intentions douteuses, tous plus dangereux les uns que les autres.

     

     

     

     

    C'est fou, j'ai commencé à écrire cet article en février... 2021. C'est dire à quel point je suis un branleur lol.

     

    Je vais pas refaire la genèse du truc parce que j'en sais rien et que j'ai la flemme mais bon pour faire court, avant d'être un anime, Golden Kamuy (ou Kamui selon les traductions), qu'on pourrait littéralement traduire par le "dieu Or" ou "l'esprit de l'or", est un manga d'aventure créé par Satoru Noda et parut au Japon entre 2014 et avril 2022. Donc, je viens de l'apprendre en l'écrivant mais il s'est achevé au terme de ses trente et un volumes en avril dernier.  D'après ce que j'ai lu, il s'agit du second manga de son auteur (après un truc sur le hockey sur glace) qui a puisé dans l'histoire de sa famille pour trouver un début de matière à Golden Kamuy (il a grandi à Hokkaïdo et a donné à son héros le nom de son arrière grand père qui a fait la guerre russo japonaise).

    Si Golden Kamuy a fait  l'objet de nombreux éloges critiques et a remporté plusieurs prix ce n'est pas vraiment à cause de son pitch de départ.

    Parce que bon, un mec qui cherche un trésor enfoui on ne sait où et qui se retrouve avec pleins d'ennemis de tous bords aux trousses, dit comme ça, ça peut faire penser à un One Piece "réaliste" au 20ème siècle. Et effectivement l'histoire partage quelques similitudes notables: un héros balafré sans peur, des personnages charismatiques, et surtout un immense trésor que convoité par tout le monde. Pour autant au delà de ces similitudes, les mangas/animes sont totalement différents.

     

     

     

     

    Saichi Sugimoto, un ex soldat aussi hargneux qu'increvable

     

     

    Déjà de part son approche et son traitement, Golden Kamui se veut adulte. Il s'agit d'un seinen et à ce titre l'histoire est assez sombre.  Les personnages sont bien plus subtils que dans une One Piece. Il n'y a pas de place pour le manichéisme dans Golden Kamuy. La plupart d'entre eux sont des criminels d'envergure (voire d'authentiques psychopathes) et leurs motivations troubles tout comme les alliances changent au gré des circonstances.

    Bien qu'il y ait de l'humour, la violence a ici une place assez importante (plusieurs personnages subissent d'affreuses tortures ou d'horribles mutilations (mention spéciale aux jumeaux).

     

     

     

    Le sadique Lieutenant Tsurumi, leader charismatique et impitoyable de la 7ème Division

     

     

    Par ailleurs Sugimoto l'immortel s'inscrit davantage dans la filiation des héros "sacrificiels" Guts (de Berserk) et Manji (de Mugen no Juunin) dont il partage les cicatrices. Et s'il est moins en proie à ses démons que Guts par exemple, il n'en demeure pas moins un soldat marqué (comme la plupart des personnages de l'histoire) par les horreurs de la guerre.

     

     

    Ogata Hyakunosuke, un déserteur sociopathe opportuniste

     

     

    Mais surtout ce qui démarque le plus Golden Kamuy de la plupart des autres mangas, c'est le détail qui est apporté au contexte de l'histoire, au niveau historique (le Japon post guerre Russo Japonaise), géographique (Hokkaido, la plus septentrionale des îles du Japon, et généralement assez peu représentée dans la fiction japonaise), et surtout culturel. En effet la culture Aïnou est ici à l'honneur plus que dans n'importe quel autre film ou manga que je connaisse. En fait, à part Mugen no Juunin (encore!), je n'ai même jamais lu ou vu de personnage Aïnou dans un autre manga ou anime. Les Japonais sont globalement assez évasifs sur la question du multiculturalisme qui s'évoque généralement à travers des étrangers vivants en Japon mais pas de Japonais d'origine étrangère en tant que tels. Par exemple, de ce que j'en ai lu, il y a beaucoup plus de chance de voir un Noir, un Russe ou un Américain dans un manga qu'un Coréen (j'en ai vu qu'un de mémoire dans Shamo, Coq de Combat). Bref c'est pas pour faire l'apologie du multiculturalisme mais je trouve ça cool de mettre à l'honneur un peuple et une culture autochtone que le gouvernement Japonais s'est efforcé de faire disparaître jusqu'à ces dernières décennies. Et pour en parler, Noda a effectué de longues et nombreuses recherches avant même entamer l'écriture de son manga.

     

     

    Ashirpa, l'orpheline rebelle d'un clan aïnou

     

     

    Et puis même, au delà de ça, l'histoire est très bonne et nous permet de voyager dans le temps à Hokkaïdo, puis dans les îles Sakhaline et même en Russie.

    Côté dessin, même si c'est pas Berserk ou Vagabond par exemple, Golden Kamuy se distingue par le style assez reconnaissable de Noda qui possède un beau coup de crayon. D'ailleurs il a avoué dans un entretien qu'il avait été influencé par Araki (Jojo) ou encore Yudetamago (Kinnikuman, ou Muscle-Man chez nous), et on le voit. Ici pas de place pour les éphèbes androgynes, on est dans l'hypervirilisme avec la moitié des perso musculeux chargés à la testo comme à l'UFC ou à la WWE.

     

     

    Toshizou Hijikata, un ancien cadre de la célèbre milice Shinsengumi ayant vraiment existé

     

     

    Bref, je m'arrête là. Avec son contexte extrêmement original et très détaillé, son histoire aussi tortueuse que rythmée, et ses nombreux personnages aussi attachants qu'effrayants, son hommage à la culture aïnou, Golden Kamuy mérite amplement à mes yeux son succès critique et publique. Même si j'ai découvert l'anime avant le manga (il y a deux ans je crois), je pense que je vais finir par m'acheter l'intégralité des trente et un volumes. On verra après où je trouverai la place  pour les caser chez moi.

    Allez next.

     

    Pour info les trois saisons de l'anime sont dispo chez Crunchyroll (une quatrième à venir) et le manga lui est édité chez nous chez Ki-oon.

     

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    J'ai choisis cette couverture parce que je la trouve assez improbable (faut lire le bouquin pour capter l'allusion), et aussi parce que c'est celle que j'ai achetée.

     

     

    Un jour que je trainais à la Fnac (y en a qui trainent dans les halls, perso j'ai toujours préféré trainer à Virgin, Boulinier, la Fnac), je ne sais pas trop pourquoi mais j'avais voulu acheter un bouquin de Chimamanda Ngozi Adichie (par pur chauvinisme) et vu que j'ai pris la résolution de lire les bouquins en anglais si possible, j'en ai trouvé un au rayon des bouquins anglais. Etrangement mon oeil a été attiré par ce A Clockwork Orange, et comme j'ai pas un super grand souvenir du film, je me suis dit que c'était l'occasion de lire le bouquin, remater le film et faire le comparatif.

     

    L'histoire pour les gens qui ont vécu dans une grotte depuis 40 ans:

     

    Dans un Londres dystopique, Alex, un jeune délinquant, ne jure que par deux choses: la violence et la musique classique. Avec sa bande composée de Pete, Georgie et Dim, ils déambulent la nuit en semant la terreur dans les rues de Londres. Rixes, cambriolages, vols et viols sont leur quotidien. Tout bascule le jour où à la suite d'un casse foiré, Alex atterrit malencontreusement en prison. Bien décidé à ne pas moisir là, il accepte en échange de sa liberté de participer à un traitement expérimental qui lui permettra permettant d'inhiber tout sentiment de violence. Il va cependant découvrir que tous les vœux ne sont pas fait pour être exaucés.

     

    Avant d'être un film de Stanley Kubrick donc, A Clockwork Orange est une oeuvre d'Anthony Burgess. On va rapidement présenter le monsieur.

     

    Anthony Burgess, de son nom complet John Anthony Burgess Wilson, est un écrivain, musicien et linguiste britannique, né le 25 février 1917 à Manchester (Angleterre) et mort le 25 novembre 1993 à St. John's Wood à Londres d'un cancer du poumon. Son nom de plume, Burgess, était celui de sa mère... 

     

    Pour le reste allez sur Wikipedia parce que c'est intéressant mais que j'ai la flemme en fait. Mais pour résumer, la mec a été écrivain, musicien (il a composé des symphonies), linguiste, militaire, enseignant... Il a eu plusieurs vies quoi.

     

    A Clockwork Orange a eu une genèse particulière. Alors qu'on lui a diagnostiqué un cancer foudroyant et qu'il lui restait six mois à vivre, Anthony Burgess a trouvé dans son désespoir la motivation d'écrire un bouquin qu'il avait voulu écrire depuis des années sans s'y jamais attelé (la légende dit qu'il l'a écrit en un mois et demi). Le sujet était délicat car il est inspiré d'un malheureux événement survenu quinze ans plus tôt, sa femme ayant été agressée un soir par des GI en garnison à Londres. Le sort étant parfois malicieux, il s'est avéré que le diagnostic était faux, non seulement il n'était pas en phase terminale, mais pire encore il finit par se rétablir très rapidement. L'ironie n'étant plus à un détail près, il a laissé derrière une oeuvre pléthorique mais à son grand désespoir il savait de son vivant qu'on se souviendrait de lui principalement pour ce bouquin. Life is unfair...

     

     

     

     

    Anthony Burgess

     

     

    En plus de sa genèse, A Clockwork Orange est un livre assez singulier à plusieurs égards. Le livre est une dystopie mais en réalité ce contexte est davantage un prétexte à caricaturer l'époque actuelle où il a été rédigé. Ainsi on n'a finalement que très peu de description ou détails futuristes permettant une intemporalité de l'histoire. Et en effet on pourrait la replacer à n'importe quelle époque. Pour accentuer cet intemporalité Burgess a pris le parti d'inventer un argot évitant ainsi de dater le roman à une période précise: le nadsat. Le nadsat donc, c'est une espèce de mélange de mots trafiqués par des syllabes répétées (par exemple appipolilogies pour apologies, badiwad pour bad etc.), d'emprunts au russe (devotchka, babooschka, malchik), de "sinti" (enfin de gitan quoi), de malais (il a travaillé en Malaisie), de cockney et même de français. Apparemment l'idée de la conception du nadsat lui est venu après un voyage en Russie (URSS à l'époque). Je renvoie à l'article wikipedia  ICI  qui est court et très intéressant sur le sujet. J'ai d'ailleurs été surpris de lire le mot pooshka (qui veut dire à arme à feu, flingue) car c'est un mot d'argot qui était courant quand j'étais ado. Je ne sais toujours pas d'où ça vient mais sans doute du ruskov. Dans tous les cas son passif de linguiste lui aura évidemment grandement servi.

    Au delà de ces considérations formelles, Orange Mécanique possède une structure assez simple et un déroulement somme toute relativement classique. Mais c'est pour mieux servir le propos de l'auteur, et sa relative simplicité en apparence le rend d'autant plus intéressant.

    Quand j'ai décidé de commencer le bouquin et que j'ai entamé la première page, je crois que ma première pensée a été: "putain mais qu'est-ce qui m'a pris de prendre ça en anglais??"  Parce que oui, je l'ignorais à l'époque mais le bouquin est rempli d'argot, à tel point que je l'ai montré à un collègue anglais qui m'a sorti que lui-même ne comprenait pas ce qui était écrit et que j'aurais dû m'acheter Harry Potter pour commencer ha ha! En fait, Burgess s'est bien pris la tête pour inventer un argot crédible. D'un côté heureusement que j'avais zappé ce trait de caractère sinon je ne l'aurais sans doute jamais lu.

    Une fois franchi ce petit écueil et une fois le champ lexical assimilé, le livre se lit relativement facilement (j'ai bien dit relativement).

    Contrairement au film (dans lequel Malcolm McDowell doit bien incarner un mec d'au moins dix huit ans) et comme dans Game of Thrones, la plupart des protagonistes dont le héros sont bien plus jeunes que dans les adaptations sur écran. Et évidemment dans les deux cas, c'est très facile de comprendre pourquoi quand on lit les romans et leurs lots d'horreur perpétrés ou subis par les personnages.

     

    Malcolm McDowell qui joue un Alex à 28ans

     

     

     

    Bien que lu sujet soit très dur et que l'histoire soit extrêmement glauque, il n'y a jamais vraiment de dégout. En prenant le parti de rédiger le roman à travers les yeux d'Alex, Burgess souligne avec un humour assez noir le décalage entre la psyché de son héros et la violence de ses actions.Ce qui fait que ses conneries passent finalement assez facilement. En clair, c'est un sociopathe en puissance (comme la plupart des ados diront certains).

     

    Au final, même s'il s'agit d'une satire sociale sur une jeunesse en déliquescence en perte de repères moraux, Burgess nous livre aussi et peut-être surtout surtout une réflexion sur la violence comme composante inaltérable de la société.

    Un très beau livre avec une portée philosophique. Reste à me refaire le film maintenant.

     

    Allez next.

     

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    Derrière ce titre énigmatique se cache le premier volet de la trilogie autobiographique de Julien Blanc qu'il a nommée "Seule, la vie" donc. Assez peu connu, Julien Blanc est un écrivain qui fait partie de ces auteurs à la vie suffisamment éprouvante pour qu'ils besoin d'aller chercher de l'inspiration ailleurs que dans leur propre vécu. Et le vécu est plutôt lourd en ce qui le concerne. Ci-dessous sa bio prise sur Wikipédia:

     

    Julien Blanc naît orphelin de son père Jules Magloire à l'Hôpital de la Charité et perd sa mère Paula Mills (d'origine irlandaise) à l'âge de huit ans. Il est alors confié à diverses institutions (pensions, orphelinats, patronage, maisons de redressement) par ses tuteurs. Au gré de ses placements en famille, il occupe différents petits métiers après sa scolarité et mène une vie d'errance. Plusieurs vols et infractions lui valent d'être emprisonné.

    Le 14 juin 1927, il est engagé volontaire dans le 22e régiment d'infanterie coloniale pour cinq ans. Mais il est déclaré déserteur en septembre 1927 puis en mars 1928. Il est condamné plusieurs fois pour vols, abus de confiance et désertion. Il est successivement incarcéré à Aix, à la prison de la Santé, à la Conciergerie, à Fresnes, à la prison du Cherche-Midi, et à la prison militaire de Marseille. Élargi de cette dernière le 6 février 1931, il passe au Bataillon d'infanterie légère d'Afrique puis au Bataillon autonome d'Infanterie coloniale, au Maroc puis en Tunisie. Il embarque pour Casablanca le 8 novembre 1932. Définitivement libéré le 27 septembre 1934, il rejoint Paris pour travailler aux Halles.

    En 1935, interdit de séjour dans plusieurs villes de France, il part pour Barcelone. Il passe avec succès son baccalauréat en France en 1936 (à l'âge de 28 ans) après un premier échec l'année précédente. En 1936, il prend part à la guerre civile espagnole aux côtés des troupes anarchistes. Il retourne en France en 1937 à Paris puis à Marseille où il tente de se suicider. Il fait la connaissance de Louis Guilloux puis, plus tard, de Simone Weil. Il obtient, par l'entremise du premier, l'admission à l'École pratique des hautes études où il obtient sa licence ès lettres.

    Il se suicide en 1951.

     

     

    Julien Blanc

     

     

    Une vraie gueule cassée donc. De fait, dans sa trilogie, il nous relate son parcours chaotique dont le premier volet est consacré à son enfance.

     

     

    J'ai découvert Julien Blanc plus ou moins par hasard en fait. Un jour, je discutais avec un ami et la conversation à dérivé sur les Bat' d'Af. Il s'avère que je n'avais jamais entendu parlé des pourtant célèbres bataillons d'Afrique. Et de fil en aiguille j'en suis venu à me demander si un auteur avait écrit sur le sujet. Et c'est comme ça que je suis tombé sur Julien Blanc qui a matérialisé son témoignage sur son passage à "Biribi" sous la forme de son roman "Joyeux, fais ton fourbi", joyeux étant le surnom donné aux malheureux qui étaient expédiés là-bas. Tant qu'à lire Julien Blanc je me suis dit qu'il valait mieux que je commence par le début.

     

    La Confusion des peines porte bien son nom pour le coup. On y découvre le petit Julien Blanc vivant avec une modeste mère célibataire qui travaille en tant que pianiste et femme de ménage, la mort de cette dernière, son arrivée à l'orphelinat, ses différents placements en famille d'accueil et ses différentes péripéties qui s'ensuivent au cours de son inexorable dégringolade.

    Julien Blanc est loin d'être avare en détails et peu de choses nous sont épargnées: la faim, le froid, la misère, le désespoir, l'abandon, la cruauté de certains adultes, la perversité de certains surveillants et pensionnaires d'orphelinats, la rue, la faim, la fourberie des enfants, les tourments, la prison, le sexe crade, la cavale, la faim... Il découvre aussi l'amitié, l'amour, la camaraderie, l'école, les livres, le rêve d'une autre vie, l'Amérique...  En fait, et malgré certains passages plutôt difficiles, il n' y a jamais vraiment de misérabilisme ni de pathos à outrance. Certes le héros est malheureux, mais il y a toujours un certain recul, même dans les moments de détresse absolue. On n'est pas chez Edouard Louis quoi...

     

    Bref, je sais pas quoi dire de plus, La Confusion des peines est un beau roman et un beau témoignage de l'enfance, et des instatutions durant l'entre-deux-guerres.Un récit à classer aux côtés de l'Enfant de Jules Vallès. Enfin il parait. Ca fait douze ans que j'ai l'Enfant chez moi et je l'ai jamais lu.

     

    Allez next

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