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    Ce film si cher à son réal (c'est son préféré apparemment) est une petite curiosité.Ted Kotcheff, connu du grand public pour avoir réalisé Rambo (et aussi des épisodes de New York Unité Spéciale) a donc mis en scène ce film assez improbable: un réal canadien, tournage histoire basés au Australie, un premier rôle anglais (Gary Bond) une tête d'affiche américaine (Donald Pleasance). On peut se demander comment la production a été faite mais bon ce n'est pas pire que les western spaghetti.

    Pourquoi parle-t-on de ce film aujourd'hui? Tout simplement parce qu'il avait disparu pendant près de 20 ans, jusuq'à  ce qu'on retrouve une bobine quelque part à Pittsburgh. De fait, il vient de ressortir et bénéficie du buzz propre aux films un peu cultes introuvables pendant des années.

     

    John Grant (Gary Bond), détendu pour son premier jour de vacances

     

    Bref le résumé: John Grant, un jeune instituteur australien qui officie dans le trou du cul de l'Australie, profite des vacances pour quitter son bled paumé de l'Outback et rejoindre sa copine à Sydney. Pour ce faire il fait une escale d'une nuit dans la  ville minière de Bundanyabba et y fait la rencontre de ses sympathiques habitants. Pourtant, cette jolie bourgade va vite se transformer en antichambre de l'enfer pour le pauvre professeur.

     

    John Grant et l'accueillant shérif de Bundanyabba, premier d'une longue liste d'habitants hospitaliers

     

    On n'en dira pas plus si ce n'est qu'un sentiment de malaise est présent tout au long du film. J'étais parti avec un pote sans avoir vraiment lu le synopsis et je m'attendais à voir un survival, mais en fait même pas. Si on enlève un ou deux passages un peu malsains, on pourrait limite se croire dans un épisode de la 4ème Dimension.

     

    Doc Tydon (Donald Pleasance), médecin fantasque et pervers

     

    C'est un film assez déstabilisant mais très réussi. A noter que le film, à la mise en scène impeccable malgré un budget relativement mince (environ 800 000 $), est clairement porté par les acteurs, tous au top, à commencer par Gary Bond dans le rôle principal. Donald Pleasance est également excellent dans son rôle d’alcoolique à la fois charismatique et inquiétant.

     

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  • Finalement, sous la pression, j'ai fini par prendre le temps de me faire LE film dont tout le monde parle actuellement:

     

     

    Je me demande quelle est cette manie de traduire un titre anglais par un autre anglais. C'est peut-être plus parlant pour certains je ne sais pas. En ce qui concerne ce film, je pense que les distributeurs ont voulu faire une association d'idée avec Drive et le titre phare de Kavinsky. Après tout, le titre original renvoie plutôt à un superhéros Marvel qu'à un polar nocturne. Enfin bref, personnellement je préfère Night Crawler, je trouve ça moins con que Night Call mais passons.

     

    Le trailer

     

    L'histoire suit donc le parcours de Lou, un looser un peu roublard, qui s'accroche à vouloir réussir sa vie avec une ferme volonté.. Sa vie bascule le jour où il tombe par hasard sur une équipe cadreurs freelance couvrant un accident de voiture. Bien que totalement autodidacte (il a tout appris sur le Net), il se révèle très doué pour son nouveau métier n'hésitant pas à prendre des risques pour obtenir des exclusivités et négocier férocement ses vidéos.

     Lou Bloom (Jake Ghyllenhaal) un crétin bien moins idiot qu'il en a l'air

     

    Autant le dire tout de suite, même si le scénario est très malin, il faut quand même souligner que le film est clairement porté par Jake Gyllenhaal, très en nuance dans son rôle de journaliste psychotique et qui a maigri pour l'occasion. Il faut aussi souligner le grand retour de Rene Russo qui avait explosé dans les années 90 en jouant l'action woman "sexy" (faut le dire vite) de l'Arme Fatale 3 avant de disparaître suite à une très grosse prise de poids.

     

     

    Rene Russo, qui a maigri pour ce rôle de Milf directrice de rédaction


    Alors oui le film pointe du doigt de manière assez grossière les dérives de la presse à sensation, le non professionnalisme, les méthodes extrêmes de vidéastes quasi amateurs afin de répondre à une demande toujours plus grande de vidéos choc. Mais on s'en fout le fait est qu'il est plus que probable que ces dérapages soient communs dans une certaine mesure et le fait de montrer cette presse putassière qui court derrière le sensationnalisme à 2 balles à travers le personnage de Rene Russo est plus intéressant car au final on ne sait pas vraiment ce qui l'excite le plus dans ces vidéos: leur violence ou leur potentiel financier.

    Hormis une fin pas mauvaise mais quelque peu téléphonée c'est un bon film avec une vraie ambiance nocturne de LA qui n'est pas sans rappeler Drive et le Michael Mann de Heat et de Collatéral.

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  • Finalement, sous la pression, j'ai fini par prendre le temps de me faire LE film dont tout le monde parle actuellement:

     

     

     

    Ce qui est marrant c'est que malgré tout le boucan autour du film (car tout film de Nolan est considéré comme un événement), je n'avais pas vraiment d'idée de quoi le film parlait concrètement.

     

    Le trailer

     

     

    Résumé de Télérama:

    La planète Terre se meurt par trop de pollution et de gaspillage des ressources naturelles. Cooper est un ancien de la Nasa. Veuf et soucieux de l'environnement, il essaie de mener une vie normale auprès de ses enfants à la campagne. Pendant ce temps, les autorités ont découvert un tunnel cosmique qui permettrait de trouver une nouvelle planète, susceptible d'accueillir les humains. Cooper doit laisser sa famille et prendre les commandes d'une navette. Dans ce voyage périlleux en dehors de la galaxie, il est accompagné par deux autres explorateurs Brand et Doyle. Conscients de l'importance de leur mission, ils ne sont pas sûrs de rentrer vivants...

     
     
    Matthew McConaughey, décidément devenu en quelques rôles le plus grand acteur de ces dernières années
     
     
     
    Bon je ne vais pas m'attarder en dithyrambes ou l'inverse, et aller droit au but. C'est un bon film.
    Pourquoi? Parce que le scénar est intelligent, parce qu'il y a l'inarrêtable Matthew McConaughey, excellent comme à son habitude, et parce qu'il a d'indéniables qualités de mise en scène.
    Alors pourquoi seulement bon film? Parce qu'il y a quand même quelques bémols.
     
    Premièrement, on ne voit pas trop le temps passer mais il reste quand même un peu long...
     Et puis surtout il y a quelques maladresses, ou plutôt quelques facilités scénaristiques qui m'ont laissé circonspect surtout de la part de Nolan et sa team habituelle.
     
     
     
    La jolie Jessica Chastain en fermière physicienne
     
     
    Je vais éviter de spoiler mais parallèlement à l'intelligence du récit, la mort de certains protagonistes m'a semblé assez prévisible et d'une logique assez évidente pour déboucher à un résultat clairement attendu.
    De la même manière la fin du film laisse un goût quelque peu amer, une impression de travail bâclé.
     
     
     
    Anne Hathaway sur le point de faire une bonne connerie à des fins scénaristiques
     
     
    Pourtant le film regorge de morceaux de bravoure et de passages magnifiques comme les séjours sur les planètes et les passages dans les trous noirs, très très impressionnants. Ceci étant, ça ne suffit pas à faire passer ce film pour un chef-d'oeuvre.
     

    Il y a quelque chose d'assez prétentieux dans ce film, du moins on (je, plusieurs critiques) ne peut s'empêcher de penser que Nolan a voulu avec ce film faire son classique, son Kubrick, son 2001, son Solaris.
     Ce qui est assez paradoxal c'est l'approche de Nolan qui a toujours montré un penchant pour le scientifique et le cartésien là où Tarkovski et Kubrick ont mis en avant une dimension hautement philosophique et métaphysique dans leur oeuvre. Il en résulte que malgré un aspect philosophique clairement présent on reste dans le domaine du physique, du concret, du cohérent et du scientifique; en ce sens il passe totalement à côté d'une partie de son sujet à savoir la pérennité de l'espèce humaine, pour se concentrer sur le voyage qui serait destiné à sauver l'espèce et à la relativité du temps et de l'espace. C'est un parti pris comme un autre (probablement pour se démarquer de Kubrick) mais je trouve ça dommage d'aborder un thème aussi riche pour ne faire que l'effleurer.
     
    On ne va pas bouder notre plaisir, Interstellar reste un bon film avec un très très bon casting comme d'hab chez Nolan (McConaughey en tête, mais aussi Anne Hathaway donc, Jessica Chastain, l'habitué Michael Caine, et un surprenant Matt Damon), une bonne histoire, une bonne mise en scène, une bonne musique très "inspirée" de Hans Zimmer qui prouve encore une fois qu'il peut toujours être très bon quand il se sort les doigts du...
    Bref, un bon film qui aurait pu être bien meilleur.
     
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  • Ca faisait longtemps que je voulais lire ce classique d'André Malraux. Après tout Malraux est un peu au carrefour de plusieurs de plusieurs carrières et a laissé son empreinte dans l'histoire en tant qu'écrivain humaniste et politicien engagé, ou le contraire. La Condition Humaine, classique du 20ème siècle et auréolé du prix Goncourt, m'intriguait particulièrement. Donc après l'avoir acheté il y a quelques mois, j'ai pu m'y plonger aussitôt que j'avais terminé la lecture du Ellroy décrit il y a quelques temps.

    L'histoire :

    La Condition humaine relate le parcours d'un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shanghaï. Au moment où commence le récit, le 21 mars 1927, communistes et nationalistes préparent une insurrection contre le gouvernement.

    (source : Wikipedia )

     

    Bon j'ai pas repris tout le résumé qui dévoile un peu trop le bouquin à mon goût. On va simplement dire que l'histoire s'articule autour de plusieurs phases de la révolte allant de la prise d'assaut des commisariat de la ville jusqu'à la scission du parti Communiste avec le Kuomintang de Tchang-Kai Sek et la prise de pouvoir de ce dernier. L'évolution de ces événements qui s'étalent sur quelques jours seulement va se dérouler simultanément selon les points de vue de divers protagonistes, principalement Tchen, Kyo, Ferral, tous acteurs de ce bouleversement à leur niveau; chacun de ces personnages étant à la fois archétypal et symbolique (Kyo représentant l'intellectuel bourgeois voulant faire ses preuves sur le terrain, Ferral l'industriel colonialiste, Tchen le fanatique déterminé etc). Leurs destins et leur vision seront bien entendu très fortement impactés par l'ensemble de ces événements.

    Ce que j'en ai pensé: c'est un très bon livre qui est à la hauteur de sa renommée en ce qui me concerne. Malraux instaure dès le début une tension assez énorme autour de Tchen, une tension qui sera finalement toujours toujours palpable autour de ce personnage. La folie de ce personnage entièrement voué à sa mission au point qu'elle en devienne son unique raison de vivre, est fascinante et préfigure un peu l'existentialisme bien plus que tous les autres personnages (à l'exception peut-être d'Hemmelrich) même s'ils l'illustrent tous à leur manière. L'antagonisme de ce personnage avec son frère d'arme Kyo, bourgeois métis complexé d'être davantage perçu comme un théoricien que comme un homme d'action est parfaitement bien décrit. C'est d'ailleurs vraiment un des gros points forts du roman. La narration qui permet au travers des événements dese pencher sur la personnalité bien complexe de chacun des protagonistes, les renvoyant à travers leur statut (d'homme et de femme), leur faiblesse, leur détermination, leur résignation à cette condition humaine.

     

    Je l'ai lu il y a déjà quelques mois et c'est en y réfléchissant en écrivant ce texte que je me suis rendu que je l'avais vraiment apprécié. Alors bien sûr j'ai tout de même trouvé quelques passages un peu pompeux où j'ai eu l'impression que Malraux se lisait écrire ( ou s'écoutait parler), notamment lors des réfléxions philosophiques de Gisor, le père peintre-philosophe de Kyo. Mais cela n'entache en rien le plaisir que j'ai eu à lire ce bouquin.

    En résumé, c'est un très bon livre passionnant et qui donne à réfléchir. A noter qu'il est quand même préférable de connaître  ou de se renseigner un minimum sur le contexte dans lequel l'histoire se déroule sous peine d'être un peu perdu par moments.

     

     

     

     

     

     

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  • Le yamikin Ushijima

     

     Ushijima c'est le titre du manga sur le yamikin du même nom (qui s'appelle en réalité Kaoru Ushijima). Mais qu'est-ce qu'un yamikin? Au japon un yamikin est un usurier clandestin qui pratique des prêts à tarif pour le moins prohibitif

     Le manga suit donc le personnage d'Ushijima, usurier de son état effectuant via sa société "Bye Bye Finance" des prêts hautement prohibitifs à des personnes insolvables. Sa clientèle se compose de ce qui fait parfois de pire en termes de déchéance humaine, enfin le devient après l'avoir rencontré. Manga choc dur et violent le personnage principal n'est pas vraiment décrit pour être attachant, loin de là. Il n'éprouve en effet que peu d'estime pour le genre humain, et tout autour de lui et de son équipe gravitent des personnes le confortant dans ses idées, à savoir des personnes ayant un besoin immédiat d'argent: vieilles joueuses de machines à sous, chômeurs, organisateurs de soirée, homosexuels paumés, prostituées, salary men endettés, yakuzas, des gens pour la plupart asservis par l'argent et qui finiront par être asservis par Ushijima.

    Une victime d'Ushijima

     

    Le manga se compose le plus souvent  de plusieurs histoires se déroulant sur un ou plusieurs tomes, montrant la déchéance, et parfois aussi le salut, d'une personne prise au piège de l'argent (fille obligée de se prostituer, gangster en herbe ayant emprunté de l'argent à des yakuzas etc.) ainsi que les dommages collatéraux sur son entourage. Dans ces histoires Ushijima joue clairement un rôle de second plan, étant parfois l'élément déclencheur de la chute du personnage principal, mais il lui arrive aussi d'être au centre de l'intrigue. En effet, il encourt tous risques possibles pour faire fructifier son entreprise et est lui-même confronté à de nombreux ennemis de tous horizons (escrocs, flics, maîtres-chanteurs, gangsters, yamikin rivaux et même des yakuzas).

     

    Namerikawa, chef de gang et futur yakuza, et ennemi occasionnel d'Ushijima

     


    Graphiquement le dessin de Shohei Manabe assez brouillon et approximatif du début (assez en phase avec les premières histoires) s'améliore au fur et à mesure. Il y a aussi et surtout un regard sociologique dans ce manga sur la façon dont sont décrits tous ces personnages, plus pitoyables que vraiment méprisables, et souvent aveuglés par un désir ou un rêve un peu illusoire (désir de s'intégrer, de devenir riche et célèbre, de changer de vie) emportées dans une spirale assez effroyable.

    C'est un manga dur et parfois très violent (bien plus au niveau psychologique que visuel finalement) mais sa violence est loin d'être aussi gratuite que dans la plupart des seinen. C'est aussi et surtout un regard assez réaliste selon les histoires sur une facette plus sombre du Japon et qu'on ne veut pas nous montrer, celle des laissés pour compte, celle d'un pays en crise en proie à un mal-être général où chacun cherche sa place dans la société, un regard très éloigné de l'imagerie kawai qu'on veut nos vendre à longueur de temps.

     

    De loin mon manga préféré.

     

    A noter : la  série a été adaptée sous forme de drama au Japon.

     

     

    Malgré l'affiche colorée il semblerait que la série ait conservé le ton sombre du manga, et a été reconduite pour une deuxième saison:

     

     

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