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    Y a environ un ou deux mois, un mec poste sur un forum (le seul forum que je consulte en fait mais c'est historique) une vidéo dans les "nouveautés rap fr".

     

     

    Je mate, le clip est sympa avec pleins de guest (Solaar, Rocé, Flynt, Daddy Lord C, Deen Burbigo), je kiffe, et je me rends compte que j'ai déjà vu ce nom quelque part. "JP Manova, JP Manova...hé mais c'est le mec qui m'avait demandé en ami sur FB il y a au moins 3 ans!" Et vu que j'accepte sans chichi les demandes, bah je l'ai en ami sur Facebook. Le mec a dû voir que "j'aimais" Rocé, que j'avais l'air d'être culturé et de pas trop avoir des goûts de chiottes. Il a dû se dire :"ce mec ira loin, il faut que je l'aie en ami." La classe lol!

    Plaisanteries mises à part (à moitié, je l'ai vraiment sur FB depuis 3 ans sans jamais avoir eu aucune intéraction avec lui), au vu de son interview sur le site de l'ABCDR (qu'on peut lire ici), le mec n'est pas des plus doués en ce qui concerne la promotion de son talent. D'ailleurs même si ça fait 20 piges qu'il est dans le milieu, JP Manova cultive une discrétion peu commune.

    "Révélé" sur l'album Les Liaisons Dangereuses de Doc Gyneco avec ces morceaux pas franchement à mon goût d'ailleurs:

     

     

    (pour la petite histoire c'était la première fois que Gab'1 prenait le micro et ça s'entend. Il était venu pour "autre chose" à la base), le mec a survolé les presque deux  décennies suivantes (et en a profité pour changer son nom d'artiste de JP Mapaula à Manova) dans le quasi anonymat hormis quelques rares interventions sur des morceaux avec des rappeurs plutôt renommés comme Ekoue, Rocé ou Flynt:

     

     

    Bah oui, il est comme ça le JP. Il est arrivé un moment assez tôt où il a désacralisé le statut "d'artiste" pour se mettre en retrait, se focaliser sur sa vie personnelle plutôt que de s'aveugler par les paillettes éphémères d'un show biz de pacotille.

    Chacun voit midi à sa porte, mais en ce qui le concerne, ses choix lui ont probablement donné raison. Le charbon, la vraie vie, il connait. Et comme il le souligne même si c'est un secret de polichinelle, il a croisé bien des rappeurs au cours de ses missions d'intérim. Cette vie résolument rangée pour un rappeur, une vie de Français un peu moins que moyen, faite d'emplois précaires et de factures à payer on ne sait pas trop comment à forgé un regard lucide sur le monde bien loin du rap habituel. Il en résulte qu'aujourd'hui (enfin il y a quelques mois quand même) JP Manova a fini par sortir son album sobrement intitulé 19h07. Réalisé pratiquement  tout seul (il a tout produit et mixé et il n'y a qu'un seul featuring en la personne de Rocé), l'album revient sur le parcours et les pensées de JP. Au détour de son album, il évoque principalement le rap et la musique en général, le racisme, la vie prolétaire loin de tout misérabilisme ou sentimentalisme foireux comme peuvent en témoigner les deux autres morceaux clippés:

     

     

    Il y a quelque chose d'assez particulier à l'écoute de 19h07. Au delà du fait que musicalement l'album ne ressemble ni à un album récent, ni à un truc old school (le mec a la trentaine bien tapée et n'entend visiblement pas essayer de faire des trucs dans l'air du temps ni en termes d'écriture ni en termes de sonorité), on remarque à l'écoute la grande cohérence du projet. Tous les morceaux se suivent et se lient sans se ressembler. Personnellement j'ai bien kiffé l'ensemble, mais je retiens notamment La Barbe de Morgan Freeman, Skinhead aux Cheveux Long, La Spirale et Tous les 25 ans.

     

    Bref, le buzz a l'air d'avoir bien pris vu qu'il passe régulièrement sur Nova et c'est très bien comme ça car il est mérité à mon avis.

     

     

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    On va arrêter les conneries avec les Akame Ga Kill et autres shonen bidons et on passe à du sérieux. Ici pas de nichon, ni de blague pourrie et de combat "titanesque" mais juste du lourd, du très lourd, du très très lourd.

     

    Résumé (tiré du site d'ADN):

     

    Dans un futur proche, il est possible de mesurer instantanément et quantifier l’état d’esprit d’une personne et de sa personnalité. Ces informations sont enregistrées et traitées par le Ministère des Affaires sociales et de la Santé, dont le terme Psycho Pass se réfère à une norme utilisée pour mesurer l’état d’une personne. L’histoire est centrée autour de l’agent de terrain, Shinya Kogami, membre du Bureau d’investigation criminelle et de la nouvelle recrue, Akane Tsunemori.

     

    Le trailer

     

     

    Comme on le voit cette série est un peu inspirée du concept de Minority Report (en beaucoup plus sombre) et avec quelques différences de taille. Ici on ne prédit pas de futur criminel mais des criminels latents en fonction du niveau de leur psycho pass. De ce fait, plus un individu est instable (stress, traumatisme etc) plus son psycho pass s'assombrit, le déterminant comme un individu potentiellement dangereux.

    Franchement quand j'en ai entendu parler pour la première fois, ça ne me disait rien du tout. Déjà parce que ça me faisait trop penser à un Minority Report en foireux (déjà que j'avais pas spécialement kiffé le film, faudrait peut-être que je le revoie), mais en plus je voyais la gueule du héros qui ressemblait à un millier d'autres avec sa cool attitude évidente et son air nonchalant et avec sa chemise déboutonnée.  Un sous Minority Report? Un pseudo Cowboy Bebop? Un Ghost in The Shell au rabais? Mouais...

    Finalement en suivant les avis plus que favorables sur un forum j'ai tenté et... Et ben c'est juste un des meilleurs animes que j'aie vus, rien que ça. Beaucoup plus sombre et plus adulte qu'il y parait Psycho Pass fait dans la SF, la vraie.

    Extrêmement bien écrite (et je ne dis pas ça tous les jours pour un anime) la série suit l'arrivée de Tsunemori Akane dans la fameuse brigade. Tout d'abord assez réservée du fait de son jeune âge, elle va apprendre à s'affirmer auprès de l'équipe d'exécuteurs tous plus âgés et expérimentés qu'elle.

     

    Tsunemori Akane

     

    Il faut rappeler qu'il s'agit d'une dystopie dans laquelle la criminalité n'est plus censée exister. Le ministère de la justice n'existe plus et toutes les dérives sont désormais gérées par le ministère de la santé. En effet chaque crime ou intention est imputable à une instabilité psychique.  Que se passe-t-il si le psycho pass d'une personne change de couleur? Et bien dans le meilleur des cas une thérapie sera imposée, une détention à durée déterminée voire indéterminée, et dans le pire l'élimination directe sera la seule forme de sentence. Et c'est la brigade d'intervention, sous l'égide du ministère de la santé, qui est chargée d'enquêter et d'appliquer les sentences. Chaque brigade est composée de deux inspecteurs et de quatre exécuteurs ("enforcer" en anglais), ces derniers étant des individus dont le Psycho Pass a dépassé le seuil mais qui pour des raisons "techniques" (intelligence, savoir faire dans un domaine précis etc.) ont intégré la brigade d'intervention, ce qui leur permet d'améliorer les conditions de leur enfermement.

    Je suis d'accord, raconté comme ça c'est très technique mais c'est de la vraie SF. Et comme dans toute bonne dystopie, le monde si parfait (ici le système Sybil) cache forcément quelque chose d'un peu malsain et la mécanique si bien huilée va forcément s'enrayer pour révéler aux héros ce qui se passe de l'autre côté.

     

    Shogo Makishima, l'anomalie par qui tout va arriver

     

    Au delà du pitch très original et de l'intrigue très très bien foutue (parce qu'il y en a une et elle est très tortueuse), le point fort de la série est la caractérisation des personnages. En effet même si Tsunemori Akane est l'héroïne, elle est assez effacée au début. Peu confiante, un peu geignarde à cause de son jeune âge (elle est à peine diplômée), elle est assez chiante et limite à gifler au début. Pourtant peu à peu elle parvient à s'affirmer au milieu de ses collègues aguerris et la magie opère. Elle devient très charismatique tant par son  tempérament que par ses choix qui vont l'emmener très loin.

    A ses côtés l'exécuteur Kougami (ou le "chien de garde" comme l'appelle l'autre inspecteur) est énorme. Avec sa gueule de mec cool et blasé, on a l'impression de l'avoir vu dans un millier d'animes, de Cowboy Bebp à Nicky Larson. Heureusement les créateurs de la série ont été malins et ont pris le contre pied du cliché habituel.  Ultra doué, certes désabusé, il n'en reste pas moins un détective hors pair totalement passionné par son métier ce qui d'ailleurs lui a valu de devenir exécuteur.

     

     
    Shinya Kougami, exécuteur ultra doué

     

    Les "seconds rôles" ne sont pas en reste et ont leur utilité dans le déroulement de l'intrigue.

     

    A l'annonce de la saison 2, j'ai eu une grosse frayeur à tel point qu'il m'a fallu un certain temps avant d'oser la lancer, de crainte d'être déçu après une première saison magnifique. Bon ben même s'il n y a qu'onze épisodes, elle reste également énorme et extrêmement bien écrite (même si plus glauque et plus violente que la précédente saison), d'autant que Akane est encore plus charismatique que sur la première saison. Et puis ils ont eu la bonne idée de conserver le thème musical de la première saison.

     

    Par ailleurs, un film dérivé est sorti au Japon (il vaut mieux avoir vu la première saison pour mater le trailer dessous):

     

     

    J'espérais une sortie ciné en France mais a priori il faut pas trop compter dessus.

     

     Bref, c'est une série très sombre, très adulte, très captivante, visuellement très aboutie, et très premier degré. J'y vais pas par quatre chemins,c'est juste une des meilleures séries SF jamais réalisées en ce qui me concerne (séries US comprises).

     

    INCONTOURNABLE!!!

     

     

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  • Bon, plutôt que de faire les 2000 visiteurs, je préfère m'attarder sur les cent articles (cent un avec celui-ci) que j'ai pu écrire (sans compter ceux en cours ou avortés évidemment). Alors que dire? Oui que dire? Quel bilan puis-je en tirer?

    Bah en 8 ou 9 mois d'existence et 100 articles donc, j'ai atteint les 2290 visiteurs à l'heure où j'écris. Donc je suis plutôt satisfait. Ca me va. Ca pourrait être pire. Quand je mate les articles d'introduction, on dirait que  je bégaie comme un puceau du style: "ouais j'ai ouvert ce blog, j'espère que vous allez aimer". Une vraie victime ha ha ha!! J'ai envie de m'insulter dans le passé.

     

    Bon je  m'en tape, j'ai pour l'instant réussi mon pari. Le blog est vivant (22 commentaires, youhou!!) et relativement complet. J'y ai parlé de documentaires, de films récents et anciens, de classiques, de films cultes et de navets, de séries, de mangas, de bouquins, de BD, de chanteurs, de compositeurs, d'expos...Bref c'est assez complet et j'en suis assez satisfait.

    Seul bémol : il n'a toujours aucun écrit dans la rubrique correspondante mais c'est pas grave. Ca devrait bientôt arriver.

    Bref pour l'instant ça va, je kiffe bien (même si mes articles deviennent de plus en plus longs, donc prennent plus de temps à être pondus et ça fait un peu chier), je commence à prendre mon rythme de croisière. Et surtout je sais de quoi je veux parler. Bah ouais hormis les animes qui sont parmi les plus connus (pour les connaisseurs du moins), je préfère parler de trucs moins grand public. Par exemple je vais pas parler des dernières sorties musicales (sauf exception) mais plutôt d'artistes que je kiffe, ou que je me force à découvrir parce qu'ils m'intriguent même s'ils sont archi connus. De la même manière, je vais pas ou peu parler des dernières sorties ciné parce que j'ai pas 20 piges et que je n'ai plus autant de temps à y consacrer, et sauf exception c'est la même chose pour les plus grosses séries (Game of Thrones, Breaking Bad,How I Met Your Mother, Big Bang Theory) car même si je les kiffe, pleins de blogs/sites thématiques en parlent déjà et mieux que moi.

    Bref, comme j'ai dit je kiffe. En plus ça me permet d'archiver un peu mes lectures, visionnages etc. Et puis si ça a permis à quelqu'un de découvrir et kiffer un artiste, film, bouquin.. bah c'est encore mieux. J'ai pas fini de parler de chanteurs dépressifs, pas fini de parler de trucs sérieux comme la crise du secret bancaire en Suisse et de trucs cons comme la tektonik, pas fini de mettre des gifs qui vont faire ramer ta page.

    Tiens cadeau:

    Non, j'ai décidément pas fini.

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  • Bon vu que je parle que de trucs de dépressifs (et anglo-saxons), on va parler d'un truc bien franchouillard pour chauffer.

     

     

    Soviet Suprem c'est quoi? C'est un groupe formé de Sylvester Staline (R.wan du groupe Java) et de John Lenine (Toma Feterman du groupe La Caravane Passe). Autrement dit c'est la rencontre de la musique festive de La Caravane Passe et du rap parigo-déglingo-franchouillard barré de Java. Donc ceux qui connaissent déjà un peu l'historique d'un des deux groupes sauront à quoi s'attendre. Dont acte.

     

    Soviet Suprem, c'est un projet complétement loufoque, autour de deux personnalités fortes et et une autodérision totale, le tout porté par une musique aux accents du Caucase.

     D'ailleurs une de leurs chansons a été utilisée pour la pub de Quick ou de Flunch je sais plus, une chanson assez marrante sur la Paris vue par les touristes (avec les clichés qui vont avec):

     

     

    Bon pour en revenir à leur album, très sobrement intitulé L'Internationale, c'est totalement barré, les textes sont parfois non-sensiques, mais on a quand même droit à des story telling et à des textes à thème même si ceux-ci sont délirants. Musicalement, même si on reconnait bien la patte "rap franchouillard dingo" de Java, on peut noter une vraie valeur ajoutée. Tout d'abord la plupart des sons sont en concordance avec le thème principal (l'Union Soviétique), une couleur des pays de l'est (pas seulement Ruskov, mais aussi des balkans, des klezmers), mais aussi quelques délires plus modernes comme  avec un improbable mélange électro reggaeton chelou:

     

    On pourrait presque croire que Major Lazer a participé à la prod.

     

    Niveau texte comme j'ai dit c'est du grand n'importe quoi mais ça me fait assez délirer. Toutes les références possibles à la Russie moderne, voire au bloc soviétique, y passent. John Lenine et Sylvester Staline en profitent pour clasher Paul Maccarthy, dédicacer Lady Gagarine, sampler les choeurs de l'armée rouge, chanter des hymnes à la vodka etc.

     Soirée disco comme disait Boris (...)

     

    Malgré l'apparente légèreté du disque, c'est un album très travaillé et musicalement abouti. Les instru sont aussi variées que les thèmes et Rwan rappe plutôt bien (si si!), multipliant rimes, asonances et jeux de mots foireux. Qu'on n'aime ou pas on peut saluer la cohérence du projet.

    Bref, je kiffe bien. J'adhère.

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    Comme  tous les courants musicaux, il y a plusieurs types ou sous genre de rap en France. En gros, pour simplifier:

     

    - le rap caillera (Booba, Rohff, Kaaris, Lacrim, MacTyer, Jul etc), celui qui vend le plus et qui a explosé grâce à Skyrock.

    - le rap mongol (successeur du précédent avec les même rappeurs et une influence plus forte des scènes de Chicago et d'Atlanta notamment, avec des "non phrases" et  une recherche de la formule la plus con possible comme "je te bouffe la schnek comme une viennoise")

    - le rap "conscient" (Kery James, Soprano, Medine, Youssoupha, le truc de pleureuse et de donneur de leçon, avec un discours bien démago en général, bref tout ce que j'aime pas dans le rap)

    - le rap freestyle / ego trip (Saian Supa Crew, Busta Flex, 1995...)

    - le rap introspectif (Fabe, Casey, Fuzati, Despo Rutti)

    - le rap "comique/ festif" (Orelsan, Hocus Pocus, Java, Triptik, des trucs qu'on voit de moins en moins).

     

    Evidemment les rappeurs ne sont pas tous heureusement à cantonner dans une case. Ainsi Kery James fait  aussi du rap introspectif (domaine dans lequel il était très bon à l'époque d'Ideal J), tout comme Youssoupha ou qui fait aussi du rap ego trip, voire festif, voire golmon vu certaines phrases. De la même, manière des rappeurs comme Kaaris ou Booba peuvent  être vus comme des rappeurs mongols vu le niveau de mongolerie de certains  de leurs textes ( de la plupart en fait, mais Kaaris avait annoncé la couleur en prévenant qu'il souleverait "2-3 mongoliennes" dans sa chanson Bouchon de Liège), ils peuvent aussi faire dans 'introspection même si c'est rare.

     

     

    Originaire de Rouen (enfin je crois), Vîrus (vrai nom inconnu, avec l'accent circonflexe, à ne pas confondre avec Veerus, un rappeur probablement proche du collectif 1995 et aussi pété qu'eux d'ailleurs à ma connaissance) lui réussit le tour de force de n'entrer dans aucune catégorie, ou plutôt d'en créer une à lui tout seul: le rap de dépressif.

    Même s'il avait sorti quelques trucs auparavant (le maxi Faire-Part je crois, et un maxi avec un DJ nommé Schlas), le mec s'est surtout fait connaître du public au travers de 3 EP aux titres plutôt évocateurs: 14 Février, 15 Août et 31 Décembre. Chaque EP développe une thématique articulée autour de ces dates clés de la vie d'un Français moyen (je dis Français pour le 15 août).

     

     

     

     On sent d'ailleurs d'ailleurs au graphisme des pochettes et aux clips que le bonhomme et son équipe sont fans de l'émission  Strip Tease. On peut d'ailleurs souligner le travail et l'alchimie qui opère entre le rappeur, "Banane" et Tcho, respectivement le beatmaker et réalisateur/graphiste attitrés.

     

     

    Une des grosses particularités de Vîrus c'est qu'à travers des textes très introspectifs au premier abord, il arrive à développer des thèmes et jeter un regard assez critique sur le monde en général. La France de Vîrus c'est la France d'en bas. Ce n'est pourtant pas celle décrite en général dans les albums de rap, mais plutôt celle des provinces, de Strip-tease et des Bidochons, la France qui regarde le 13h de Pernault et le Juste Prix de Lagaff'. La France de Vîrus est celle de la France d'en bas et la France des beaufs, celle du Français moyen à l'ouverture d'esprit aussi large que ses possibilités d'évolution. C'est aussi la France des laissés pour compte regardés de haut et méprisés par ces même Français moyens.

    "L'honneur est pour moi de niquer l'ambiance"

     

    Ecouter Vîrus, c'est se préparer à faire un bad trip tant le mec voit tout en noir et gris, dans le meilleur des cas. C'est pourtant très loin d'être de la complaisance sordide. Juste un état de fait sur le monde qui l'entoure et sur son propre mal-être. Heureusement le bonhomme possède aussi un certain sens de l'humour et ses textes sont souvent teintés de cynisme.

     

     

    "Offrez-moi une boîte de Lego que je m'amuse plutôt que d'aller faire mes devoirs conjugaux"

     

    Ce qui  fait la grande force de Vîrus, c'est bien son écriture assez unique dans un rap de plus en plus formaté. N'importe lequel de ses textes nécessite plusieurs écoutes pour en saisir les subtilités. Vîrus ne recherche pas la punchline mais plutôt la manière la plus imagée de dire les choses. Aussi il y a quelque chose de très ludique dans son rap, entre mots valises, néologismes, clin-oeil, métaphores, double-sens, contrepèteries etc. Tous ces jeux de mots et jeu de langue française font qu'il y a des moments où tu te demandes où est-ce qu'il a bien pu chercher ça.

     

    Il a finalement fini par sortir l'album au nom équivoque Le Choix Dans la Date (plus recherché qu'il n'y parait)

     

     

     

    D'ailleurs c'est pas vraiment un album mais plutôt une anthologie des 3 maxi sortis précédemment en téléchargement libre.

    Par la suite Vîrus a rejoint l'Asocial Club. Ce collectif composé de lui même de Casey, Al, Prodige, DJ Kozi a sorti il y a quelques mois l'album Toute Entrée est Définitive.

    L'Asocial Club (avec Rocé en plus à droite)

     

    Personnellement même si le projet était alléchant sur papier, j'ai un peu déchanté à l'écoute. La faute étant surtout due à une différence de niveau assez flagrante entre Vîrus, Casey, et les 2 autres. Et puis bon musicalement les instrus sont parfois un peu trop monotones. Dommage. Enfin tout n'est pas à jeter dans l'album, loin de là. Il est même plutôt pas mal mais c'est assez frustrant d'avoir une équipe comme ça et de se retrouver avec un album juste correct. Il a quand même son lot de bons morceaux, comme celui-ci que je kiffe particulièrement:

     

     

     

    Bref, Vîrus c'est un rappeur que je kiffe, qui est de plus en plus cité même au sein du rap français, et c'est normal car c'est juste un des meilleurs à mon humble avis.

     

     

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