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    Résumé:

     

     

    Jong-goo, policier dans la petite ville de Gok-seong, est confronté à des meurtres très violents commis par des personnes qui semblent soudainement pris de démence. Au fil de ses investigations, la rumeur le conduit à soupçonner un japonais qui vit isolé dans la forêt. Pour l'interroger, il est aidé par un diacre parlant japonais. Jong-goo rencontre aussi Il-gwang qui est chaman et qui pratique le rituel du Gut pour aider les personnes envoutées.

     

     

     

     

     

     

    Jeune prodige coréen qui avait bluffé tout le monde avec The Chaser, Na Hon Jin rempile avec ce troisième film assez attendu. Attendu déjà parce que The Chaser (qui doit apparemment pas mal à New York, 2h Du Matin d'Abel Ferrara, enfin il parait car je ne l'ai pas vu) avait placé la barre assez haut, mais aussi et surtout parce que son deuxième film s'était avéré aussi sympathique que décevant, la faute à un script assez tiré par les cheveux et des enjeux dramatiques un peu foireux. Si je parle souvent d'enjeux dramatiques sur ce blog, c'est pas pour faire le malin ou quoi hein. Seulement voilà: est-ce qu'un mec qui découpe tous les enfants du village ainsi que leurs parents parce que sa maman lui donnait pas de Nutella pour le goûter à quatre heures (exemple totalement gratuit et sans rapport avec The Chaser, The Murderer ou The Strangers) ça te semble crédible comme motivation? Pire: est-ce qu'un héros qui va braver les plus grands dangers (yakuzas, dinosaures, aliens) pour récupérer le doudou de son fiston parce qu'il ne peut pas dormir sans va t'intéresser dans sa quête hautement périlleuse? Bah non,  on s'en bat les couilles. En mec (meuf) malin(e) que tu es, tu le prendras pour un connard qui ferait mieux d'aller à Auchan acheter une nouvelle peluche Pikachu pour son morveux plutôt que d'emmerder le monde et tu auras bien raison.

    J'extrapole un peu mais l'idée est là. Quand j'ai vu The Murderer, j'ai trouvé que certains enjeux (et je ne parle pas de la survie du héros évidemment) et le dénouement qui en découle étaient décevant au regard de l'histoire posée. A cela se rajoutait un gros problème d'influence bien caricatural (dans le cas de The Murderer, Snatch avec les Joseonjok dans le rôle des Manouches), ce qui est assez courant dans le cinéma coréen.

     

     

    Jong-Goo (Kwak Do-Won), un policier benêt et Moo-myeong (Cheon Woo-hee), une meuf chelou

     

     

    Pour The Strangers bah... c'est la même chose un peu. On remplace l'influence de Snatch par celle de Memories of Murder de son compatriote: coin paumé, meurtres glauques en série, héros policier benêt, enquête tortueuse, pistes multiples...

    Le modèle est là, et il est écrasant. The Strangers souffre d'entrée de jeu de la comparaison.

     

     

     

    Jong Goo et ses collègues sur une scène de crime

     

     

    The Strangers n'est pas un mauvais film en soit. C'est simplement qu'il souffre des mêmes défauts que son prédécesseur: une trop longue durée, des séquences caricaturales (c'est Pinot Simple Flic le mec), une histoire tortueuse pour pas grand chose et des enjeux dramatiques bien foireux... si j'y reviens c'est bien parce qu'à la fin du film je me suis dit:"tout ça pour ça?"

    Bah oui...

     

    Et c'est bien dommage parce qu'il ne manque pas de qualité, avec sa très bonne mise en scène (plusieurs scènes sont assez intenses) et son excellence photo. Là où le film réussit son pari c'est dans son ambiance assez intense et oppressante comme par exemple avec cette séance exorcisme très forte (ils ont d'ailleurs un peu forcé sur les décibels).

     

     Il-Gwang (Cheon Woo-hee), un chaman atypique

     

     Mais voilà, je ne peux m'empêcher d'être un peu déçu de cette conclusion un peu foireuse et sans spoiler assez limite d'un point de vue idéologique.

     

     Au final on a deux possibilités de voir ce film: ou bien comme une expérience sensorielle assez réussie (bien qu'un peu longue), ou bien comme un film un peu prétentieux au scénario un peu foireux,et souffre de ses influences (Memories of Murder, mais aussi l'Exorciste) .

     Vu qu'il écrit ses scenarii tout seul, ce serait bien que la prochaine fois il demande l'aide d'un co-scénariste histoire d'avoir du recul et d'éviter la branlette (on est tous dans ce cas quand on écrit un truc)

     En espérant pour lui qu'il ne devienne pas l'homme d'un seul film.

     

     

    Neeeeeeext!!!!!

     

     

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  • J'avais vu le premier et je l'avais trouvé sympa alors

     

     

     

     

    Le résumé:

    Epuisé après l'affaire de la célèbre maison hantée d'Amityville, le couple Warren est bientôt dépêché par l'église afin de vérifier un nouveau cas cette fois situé dans la maison de la famille Hodgson à Enfield dans la banlieue de Londres.

     

     

     

     

     

     Bon on va pas passer par quatre chemins, le film s'inscrit dans la parfaite continuité du précédent. Le célèbre couple Warren ( qui ressemble un peu à l'équipe de Scooby-Doo sauf qu'ils sont que deux, qu'il n'y a pas de camionnette ni de Scooby-Doo) a cette fois fort à faire avec un démon particulièrement vicelard.

    Un seul démon? En fait deux car depuis Amityville, ils sont traqués par un sosie de Marilyne Manson en soutane. A ce niveau la scène d'introduction particulièrement efficace annonce assez vite la couleur. Des effets aussi efficaces que gratuits.

     

     

    Janet Hodgson (Madison Wolfe), la poisseuse de la famille

     

     

    La famille Enfield elle est harcelée par un vieux papy de 72 ans (!!) qui revient squatter sa baraque comme un bon vieil emmerdeur  du troisième âge. Alors oui y a pas d'âge pour être un fantôme, mais bon un fantôme de retraité qui mord les enfants avec son dentier euh comment dire... lol?

     

     

     

    Le fantôme grabataire

     

     

    Côté histoire bah y a pas grand chose à dire. Pendant la plus grosse partie du film, on suit les Enfield ou les Warren aux prises avec leurs fantômes respectifs, parfois les deux en même temps sans savoir trop où le film veut en venir. Enfin c'est pas grave, James Wan (Saw, Dead Silence, Insidious et... Fast & Furious7!!) étant à la fois fan de genre et rôdé à l'exercice, on a des moments de flippe bien réussis en général malgré tout. Et puis il a grandi en Australie donc je pense que ça a du jouer sur l'aspect plutôt pas mal foutu pour un film de commande.

     

     

    Lorraine Warren (Vera Farmiga) et sa nemesis lors d'une scène assez réussie

     

     

    Donc voilà le pb comme je le disais c'est un peu que côté scénario c'est vraiment prétexte. Hormis les scènes de hantise/flippe/possession il ne se passe pas grand chose. Du coup bah je vais pas dire qu'on se fait chier heureusement, simplement j'en suis venu à me demander où est-ce qu'ils voulaient en venir avec leurs histoires d'esprits croisés. Et malheureusement comme on devait s'y attendre la conclusion n'est pas vraiment à la hauteur, surtout que d'un point de vue scénaristique c'est un peu feignant (en gros dès que les caméras officielles partent pour de bon, les fantômes partent en vrille contre la famille et les Warren en mode Ghostbusters).

     

    Bon allez j'abuse un peu côté déception. C'est pas comme-ci le film aurait été un putain de classique avec une meilleure fin. Quand on va voir Conjuring 2 on sait à quoi s'attendre et à ce niveau le film remplit amplement son contrat.

    D'ailleurs niveau mise en scène comme dit précédemment James Wan fait du bon taff (comme toujours enfait), aidé par ailleurs par une bonne direction artistique, une musique efficace et une très bonne photo (l'utilisation de la diff renvoie aux film s d'horreur des 70's genre La Malédiction, et également aux films de la Hammer).

     

    Lorraine et Ed Warren (Patrick Wilson), plus unis que jamais face à l'adversité

     

     

    Côté interprétation comme on peut s'en douter c'est carré: le couple phare est toujours aussi convaincant. D'ailleurs c'est la femme qui a la part belle, le personnage de Ed Warren étant beaucoup plus en retrait (d'ailleurs quand on voit les vrais Warren en photo à la fin, on se dit qu'ils ont bien fait de les arranger parce que bon, on dira rien). Concernant le reste de la distrib R.A.S. Mention spéciale à la petite Madison Wolfe qu'on a pu voir dans True Detective (faudrait que je me refasse la série parce que je vois vraiment pas quand) et qui est excellente dans le rôle de la malheureuse Janet,  tantôt harcelée et tantôt possédée par le démon.

    Honnêtement malgré son statut de suite lambda, Conjuring 2 est un bon petit film d'horreur efficace et sans prétention qui vaut beaucoup mieux que sa bande annonce. C'est déjà beaucoup.

     

     

     

     

     

     

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    En bref le début de sa bio chopée sur Wiki comme d'hab:

     

    Fils d'un célèbre éditeur (Kazuki Sakamoto), Sakamoto a commencé très tôt le piano et la composition. Il aimait la musique impressionniste, surtout Claude Debussy, ainsi que le pop rock tels que les Beatles et les Rolling Stones. Il a suivi les cours de l'Université des Beaux-Arts et de Musique de Tokyo où il a étudié la composition et la musique électronique et ethnique.

    Sakamoto a enregistré son premier album de musique électronique en 1978 avec les morceaux Thousand Knives et The End of Asia.

     

     

    On va s'arrêter là parce que voilà...

     

     

    Ryuichi Sakamoto fait partie de ce genre d'artiste aux facettes multiples que tout le monde connait sans connaître. En effet, bien qu'il soit musicien il est d'abord célèbre pour avoir joué dans Merry Christmas Mister Lawrence (Furyo en VF), et composé le thème du film qui est probablement un des thèmes les plus célèbres du cinéma :

     

     

    Ce film qui raconte la confrontation entre un officier japonais et son prisonnier, un soldat anglais rebelle et charismatique au milieu d'une île du pacifique durant la seconde guerre mondiale, marque aussi et surtout la rencontre à l'écran de deux musiciens qui crèvent l'écran. Et les deux se révèlent éclipser le reste de la distribution. Si c'était une évidence pour Bowie (RIP), qui n'avait pas besoin d'ouvrir la bouche pour dégager une aura, c'est vraiment la prestation de Sakamoto qui m'avait impressionné. En effet, son interprétation, son mutisme, son regard dur et dérangeant, sa prestance contrastent merveilleusement avec la "douceur" androgyne de ses traits (accentuée pour le film). Et ça fonctionne. Evidemment comme dans tous les films du grand Oshima, il y a un gros sous texte sexuel sur le rapport de force entre les deux chefs, mais c'est ce qui fait tout l'intérêt de ce très beau film.

     

     

    S'il y a autre chose de notable dans sa carrière c'est qu'il est le seul compositeur japonais à avoir reçu un oscar (en commun avec David Byrne et Cong Su pour Le Dernier Empereur). Il a par ailleurs refait parler de lui récemment en composant la BO de The Revenant (toujours pas vu d'ailleurs, et mon pote Hanzo m'a appris récemment que c'était un remake en fait) qui a été nominée.
    Bon après les oscars on sait ce que ça vaut; Leone vient d'en avoir un avec The Hateful 8 alors qu'il s'autoplagie clairement. Enfin c'est Leone, c'est un peu Dieu quoi, alors on dira rien.

     

     

    En plus de Furyo, Ryuichi Sakamoto partage avec Bowie le fait d'être un touche à tout. En effet, à travers les années, Sakamoto s'est aventuré vers les disciplines et genres musicaux les plus divers: de la techno au rap, de la musique de film à la musique de chambre au jazz, des films d'animation aux jeux vidéos. 

    Si je n'accroche pas vraiment à ses incursions dans l'électro, je peux dire que son versant pour la musique de chambre est totalement ma came. 

     

    On ressent aussi clairement ses influences par moments, comme avec ces deux morceaux clairement inspirés des Gnossiennes de Satie (les 3 et 4 en particulier) et du Boléro de Ravel (dans la construction):



     

     

     

    Bon, en vrai en France en tout cas il est aussi connu pour ce morceau qui a longtemps été utilisé pour une pub à la con (une assurance il me semble).

     

     

     

     

    C'est un peu idiot que ça me renvoie à cette pub parce que le morceau est beau quand on ne la connait pas. Et puis dans le genre c'est pas pire que Morricone (encore) qui j'espère n'a jamais su qu'on avait utilisé le thème du Professionnel pour une pub pour Royal Canin ha ha!

     

    Ryuichi Sakamoto c'est un peu le genre de compositeur torturé qui à l'écoute de ses œuvres semble n'avoir jamais été heureux. Toute la mélancolie qui se dégage d'une grosse partie de ses morceaux c'est fort et triste à la fois. C'est triste putain! En même temps ce n'est jamais mielleux ni sombre genre chantage affectif mais c'est mélancolique. Y a pas d'autre mot en fait. Ses œuvres pour piano incitent à la rêverie. Je pourrais me les passer toute un journée un soir de pluie sans finir (totalement) en dépression contrairement à certains trucs que j'ai postés ici. C'est beau, c'est triste mais c'est surtout beau.

     

     

     

    En 2016 Ryuichi Sakamoto a malheureusement du mettre sa carrière entre parenthèses après avoir appris qu'il était atteint d'un cancer de la gorge. Je ne sais pas ce qu'il en est depuis mais apparemment il semble avoir repris ses activités et c'est tant mieux (la preuve avec la BO  the The Revenant).   

     

    Pianiste virtuose, musicien prolifique et touche-à-tout, Ryuichi Sakamoto est un artiste avec un grand A comme on voit de moins en moins malheureusement. J'aurais du mal à faire le tour de sa longue carrière (40ans tout de même) mais c'est vraiment un artiste que j'apprécie.

     

    A noter, il a été marié à la chanteuse de jazz Akiko Yano (connais pas)et ils ont eu un enfant, une chanteuse de j-pop nommée Miu Sakamoto. Par contre je ne sais pas si ce qu'elle fait est bien ou pas vu que c'est pas mon truc.

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    Je viens de le finir donc j'en parle. CQFD

     

     

     

    Résumé:

     

    Les frères Vicario ont annoncé leur intention meurtrière à tous ceux qu’ils ont rencontrés, la rumeur alertant finalement le village entier, à l’exception de Santiago Nasar. Et pourtant, à l’aube, ce matin-là, Santiago Nasar sera poignardé devant sa porte.
    Pourquoi le crime n’a-t-il pu être évité ? Les uns n’ont rien fait, croyant à une simple fanfaronnade d’ivrognes ; d’autres ont tenté d’agir, mais un enchevêtrement complexe de contretemps et d’imprévus – souvent joyeusement burlesques –, et aussi l’ingénuité ou la rancœur et les sentiments contradictoires d’une population vivant en vase clos dans son isolement tropical, ont permis et même facilité la volonté aveugle du destin.

     

     

    J'ai pris le résumé figurant sur l'édition que j'ai achetée à savoir Livre de Poche.

    J'aime bien Gabriel Garcia Marquez. Déjà l'histoire de la conception de son premier roman et chef d'œuvre qu'est Cent Ans de Solitude est assez cocasse et si elle permet d'entretenir la légende (pour faire simple il a quitté son  boulot de journaliste et s'est enfermé pendant plusieurs années pour écrire le bouquin, et lui et sa femme ont du se mettre à vendre leurs effets personnels, s'endetter etc.), elle s'inscrit elle-même un peu dans l'esprit de ses romans. J'avais lu Cent Ans De Solitude il y a environ un an ou deux ans dans un certain contexte, et le décès de Gabriel Garcia Marques m'avait donc un petit peu touché. J'avais adoré donc j'ai décidé de lire un autre de ses bouquins les plus célèbres.

     

     

    Gabriel Garcia Marquez

     


    Pour celui-ci, je dirais que j'ai bien aimé mais il est assez déstabilisant. Ya toujours les mêmes ingrédients que dans Cent Ans de Solitude, le réalisme magique tout ça, simplement là on n'est plus dans la saga familiale mais dans la chronique pure et dure (en même temps on était prévenu). Du coup ce qui faisait le charme des variations d'époques et de ton s'étalant sur un siècle est ici condensé à une journée. Avec Gabriel Garcia Marquez on ne sait jamais trop sur quel pied danser et là je me suis moins attaché aux personnages.

    Pourtant il y en a toujours autant, certains simplement esquissés servant de témoins directs ou indirects du drame. Mais voilà hormis deux ou trois perso (dont le principal intéressé) je n'ai pas vraiment ressenti le même truc. En fait j'ai fait la connerie de ne pas le lire d'une traite(il est pourtant court) et aussi d'avoir un mauvais référentiel. En effet on ne peut pas comparer une œuvre aussi riche et puissante que Cent Ans de Solitude à cette petite chronique qui ressemble un peu à un exercice de style. En effet, à travers ce drame qui aurait pu être évité un millier de fois mais qui semble avoir été "écrit", Gabriel Garcia Marquez nous renvoie sans cesse  à l'idée du destin que personne ne maîtrise (donc à Dieu), mais il se permet aussi de jouer avec son histoire et son lecteur avec ses nombreuses digressions, son traitement "choral", son une approche parfois littéraire et parfois journalistique, prolepse et analepse, réel et imaginaire, réalité et fiction. Le narrateur lui-même accentue l'ambiguïté (est-il l'auteur lui-même?). Gabriel Garcia Marquez nous mène en bateau alors qu'on est censé connaître l'histoire et sa fin. Chapeau!

    Par ailleurs, il en profite également pour dresser une description d'un petit village côtier typique de Colombie comme il y en probablement une centaine: archaïque, chaleureux, pittoresque, dont l'histoire et la culture s'imprègne des différentes migrations des coutumes indigènes et religieuses.

    Il le décrit avec une certaine nostalgie soulignant le fait que le drame évoqué changera le village à tout jamais.

     

    Bref je ne vais pas m'étendre davantage, c'est comme on peut s'en douter un très bon roman, très court et dans la continuité de l'œuvre de son auteur.

     

    A lire.

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    Je suis dans un trip espionnage en ce moment alors...

     

    Résumé:

    Un couple d'Anglais en vacances à Marrakech sympathise avec un excentrique millionnaire Russe. Ils comprennent bien vite que ce dernier blanchit l'argent de la mafia russe.

     

     

     

     

    C'est marrant sans en dire trop je viens à peine de capter que le pitch de départ est très proche de L'Homme Qui en Savait Trop d'Alfred Hitchcock: couple d'Anglais, Marrakech, un ami étranger, un message...
    Avec Ewan McGregor dans le rôle de James Stewart. Le film souffre d'entrée de jeu de la comparaison. Enfin j'exagère, j'avais même pas calculé en matant le film.

     

    C'est drôle comme la mafia russe peut exercer un pouvoir de fascination. Peut-etre qu'on a trop parlé de la mafia (même si en vrai c'est surtout la mafia italo américaine qui est mise à l'honneur dans les fictions). Et puis comme les Ruskov se trainent une réputation de barbares sanguinaires (pléonasme?) ça fait fantasmer les scénaristes on dirait.

     

     L'histoire est en fait assez bateau, des méchants russes, des espions troubles, des enjeux géopolitiques. Rien de neuf sur la Volga. Néanmoins il y a tout de même deux gros problèmes. Le premier est d'ordre scénaristique. Je ne sais pas à quel point le film est fidèle au roman de John Le Carré (qui reste une des références absolues en termes d'espionnage réaliste) mais je pense qu'Hossein Amini à taillé l'intrigue à la hache. En effet comment est-ce qu'on peut croire qu'un mr Smith (un Dupont british quoi) va de son plein gré s'immiscer dans une histoire mêlant des gros Ruskov tatoués qui découpent des gens et le MI6 qui comme toute agence d'espionnage n'hésite pas à se débarrasser de quiconque pour préserver les intérêts du pays et du service? Le mec est prof de poésie wesh! Et comment expliquer que sa femme, une avocate réputée, le soutienne? Tout le monde se met sur pause et on va aider Popov qui nous a payé un verre et balancé deux blagues, même si Popov a lui aussi plein de sang sur les mains, mais c'est pas grave parce qu'il est cool Popov.  

     

     

    Dima (Stellan Skarsgard), le gentil Popov

     

     

     

    Deuxième problème: la réal. Pas qu'elle soit vilaine, elle est relativement sobre voire trop, simplement elle est vraiment en mode pilotage automatique. Lumière désaturée parce que c'est un film d'espionnage et que le monde n'est pas tout blanc ou tout noir. Aucune réelle tension soulignant les enjeux. C'est bien simple on ne sent pratiquement jamais que machin est vraiment en danger... sauf quand il se retrouve dans les tours de  Pablo à Nanterre et que des "jeunes délinquants" tournent autour de leur voiture en faisant de la bécane (!!!). Pas trop compris le rapport avec le reste et l'intérêt de la séquence mais bon.

     

     

    Perry (Ewan McGregor) et Jesse (Naomie Harris), un gentil couple uni dans l'adversité (et à Paris)

     

     

    J'ai pas envie de faire le macho mais bon on voit que c'est une meuf qui réalise. Y a de très  bonnes réalisatrices, simplement dans les genres traditionnellement masculins (action, thriller etc) y a pas foule. Et Susanna White n'est pas Kathryn Bigelow quoi, c'est plutôt la meuf qui a réalisé Nanny McPhee. C'est un peu mou. En plus y a certains plans foireux genre la scène d'introduction avec un danseur de ballet brésilien en tutu (???) ou encore ce plan final totalement hors sujet (déjà que la fin est expédiée).

    Côté interprétation par contre c'est nickel avec le toujours bon Ewan McGregor, le toujours classieux Damian Lewis, la toujours jolie Naomie "Moneypenny" Harris (dommage qu'on la voit pas en petite tenue). Ah ouais par contre Stellan Skarsgard cabotine pas mal dans le genre. Pourquoi ils ont pas pris un vrai? Dans John Wick c'était déjà Michael Nyqvist, un Suédois quoi jouait un Russe. C'est une habitude ou quoi? Bon en même temps je viens de voir que Susanna White avait déjà bossé avec le fils Skarsgard (Alexander) donc ça a du jouer.

     

     

    Hector (Damian Lewis) qui joue à George Smiley (ou Gary Oldman, c'est selon)

     

    A me lire on pourrait croire que j'ai passé un sale moment mais c'est même pas le cas. Le film se laisse voir sans déplaisir. C'est juste qu'il est un peu lège pour un film d'espionnage, surtout après les dernières adaptions de Le Carré comme La Taupe et A Most Wanted Man.

     

     

    Juste un gentil petit divertissement totalement inoffensif.

     

     

     

     

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