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    Ca fait un moment que j'ai rien publié. Les vacances, les voyages, les fêtes, tout ça...

     

     

     

     

     

    Résumé

     

    Inuyashiki est un vieux salary man à qui rien de réussit. Il mène une vie médiocre, sa femme et ses enfants se désintéressent totalement de lui, et il ne trouve sa seule consolation que dans la présence d'un chien abandonné (un "shiba inu" d'ailleurs). Pour combler le tableau, il apprend qu'il est atteint d'un cancer en phase terminale. Alors qu'il se rend seul sur une colline pour mettre fin à ses jours, il croise la route d'extraterrestres qui le transforment littéralement en cyborg. Désormais guéri et doté de faculté surhumaines, il se lance dans une croisade contre les injustices et crimes violents. Ce qu'il ignore, c'est que Shishigami, un lycéen sans histoire, qui se trouvait également sur la colline a également subi le même accident. Et si ce dernier possède les mêmes facultés, il ne compte pas les utiliser dans le même but.

     

     

     

     

    Ouais le trailer montre que dalle en fait.

     

     

     

    Ca fait longtemps que j'ai pas parlé d'anime tiens. Il faut dire que j'en regarde de moins en moins. Je ne trouve plus vraiment d'anime assez intéressant/fort. Le dernier en date était le magnifique Erased et j'en ai même pas parlé. J'aurais vraiment dû, je devrais le faire tiens. Ouais je devrais (c'est ça).

     

    Enfin bref, Inuyashiki c'est d'abord un manga, et pas n'importe lequel. Il s'agit du nouveau manga de Oku Hiroya, l'auteur du manga désormais culte Gantz. Pour ceux qui ne connaissent pas Gantz (pourtant adapté en anime, en film sorti au ciné et en film d'animation, bref faut le vouloir), c'est l'histoire d'un jeune lycéen égoïste (au début du moins) qui victime d'nu accident de train se retrouve projeté dans un monde où avec d'autres "partenaires" il doit remplir des missions extrêmement dangereuses afin de gagner des points et récupérer sa vie. On ne dirait pas comme ça mais le succès de Gantz est au delà de ses caractéristiques graphiques est dû à son ultra violence (c'est parfois très gore, très sexuel, et aussi très glauque), son univers si particuliers et son ton très cynique.

     

     

     

    Inuyashiki, un Japonais tristement ordinaire

     

     

     

    Bref dans Inuyashiki on retrouve pas mal de similitudes. C'est gore, très spécial et parfois bien malsain. A ceci près que Oku Hiroya a mûri. On retrouve des thèmes assez similaires comme la mort, le harcèlement scolaire, des personnages marginaux, les arsenaux militaire ultrasophistiqués (dont la fameuse boule noire énigmatique), mais il n'y a plus vraiment de cynisme comme on pouvait en voir dans Gantz.

    A travers son héros et son antagoniste, Hiroya joue avec les codes du super héros. En effet Inuyashiki n'est pas un playboy ultra cool. Non c'est un vieux (un croulant), moche, introverti et bien que parfaitement intégré à la société, reste un laissé pour compte au sein même de sa propre famille. A l'inverse Shishigami, est un jeune lycéen tout ce qu'il y a de plus banal en apparence, plutôt beau, intelligent, aimé de ses pairs, masquant (volontairement ou non) son insensibilité au monde qui l'entoure et sa tendance à devenir un sociopathe.

     

     

    Shishigami, un lycéen comme tant d'autres

     

     

     

    On se doute que de manière sous jacente, Hiroya y fait une critique la société japonaise en perte d'humanité, où l'absence de morale des jeunes, le sort réservé aux personnes âgées, l'explosion de la cellule familiale et un individualisme exacerbé sont désormais la norme. En ce sens, le choix de faire du héros un vieil homme est intéressant, comme un homme avec une morale et un sens de la justice désuets, voire anachroniques. De la même manière la morale de Shishigami tout comme la facilité avec laquelle il appréhende ses nouvelles facultés sont sommes toute logiques et en phase avec la société dans laquelle il évolue, comme si ces personnages étaient des archétypes de la société nipponne actuelle.

     

     

     

    Enfin bref, bien plus qu'un anime/manga de "cyborgs" à la con, Inuyashiki est une petite réussite dans le genre, une histoire assez émouvante, très dure et glauque (il suffit de voir le passage avec où un yakuza se fait sucer pour se convaincre que ce n'est pas du tout pour les enfants) qui va bien plus loin que le statut d' "Astro Boy like" qu'on pourrait lui prêter, et qui prouve que Hiroya n'est pas l'homme d'un seul titre.

     

    A voir

     

     

     

     

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    A L'ouest par des chemins, A l'est par un cours d'eau

     

    Oui oui c'est le titre intégral.

     

     

     

     

     

     

    Résumé de l'éditeur:

     

    Le petit-fils du prince Genji, après avoir découvert son existence dans un livre illustré, part à la recherche du jardin idéal. À travers un de ces labyrinthes textuels dont il a le secret, l'auteur de «Guerre & guerre» nous emmène cette fois-ci à la découverte du Japon.

     

     

     

     

     

    Curieux bouquin que celui-ci


    Pour la petite histoire un jour où j'étais allé acheter à manger à midi près de mon boulot et je suis passé devant une grande librairie. J'ai l'habitude de regarder les devantures dès que je passe devant une librairie, c'est comme ça. Et là mon regard s'est arrêté sur un bouquin avec une couverture assez magnifique en ce qui me concerne, et un titre à la fois beau et énigmatique, à l'image du nom de son auteur (et aussi d'un certain roman de Murakami dont je parle ICI ). J'ai été tellement intrigué qu'aussitôt revenu à mon bureau, j'ai aussitôt inscrit le nom de ce mystérieux écrivain au nom difficilement prononçable pour en savoir plus.

     

     

    Lazslo Krasznahorkai donc est un écrivain Hongrois né en 1954. Il travaille d'abord comme documentaliste au sein d'une maison d'édition avant de reprendre ses études et d'être diplômé en littérature et en hongrois.Il publie son premier roman, Tango de Satan en 1983. Suivent d'autres ouvrages dont certains ont été adaptés au cinéma. En 2015 il est lauréat du prestigieux prix Man-Booker Prize (je viens d'ailleurs de voir que Chinua Achebe l'a également obtenu en 2007).

     

     

     

    Laszlo Krasznahorkai

     

     

     

    J'ai dû le dire plusieurs fois mais je reste assez sensible à la couverture des ouvrages. Celle-ci n'échappe pas à la règle et a tout de suite agi sur moi. Il s'agit d'un extrait d'une peinture de Muraoka Kimio, un peintre contemporain.
    Il faut dire que je suis également sensible au titre vu que celui-ci m'a également aussitôt interpelé. Il a quelque chose de mystérieux et d'évocateur. Ici le titre du roman fait référence à la situation géographique d'un monastère abritant le fameux jardin.


    Passé la rêverie des premiers instants (c'est à dire la première ligne), je me rends compte que je me retrouve devant un court roman atypique. En effet celui-ci est composé de courts chapitres, en général composé au maximum de 3 phrases!!. Moi qui me plains des mecs qui écrivent avec des phrases à rallonge, j'ai été servi.

     

    En effet je ne sais pas pourquoi les mecs kiffent écrivent des phrases à rallonge mais bon. De toute façon, passé cette première impression on s'adapte à une certaine gymnastique permettant de ne pas perdre le fil et on entre réellement dans le roman, entre mystère et rêverie dans un Kyoto totalement déserté.

    Entre les déambulations désespérées du petit fils du prince Genji dans un mystérieux monastère, le roman est ponctué de descriptions assez intéressantes sur les détails de sa conception.

     

    A la limite il y a un passage qui m'a un peu gonflé sur la description d'un étrange essai philosophico mathématique sur la nature du fini et l'infini mais ça n'a pas gâché ma lecture outre mesure.

     

    Avec le recul (je l'ai fini il y a une semaine), j'ai beaucoup aimé l'esprit qui se dégage de ce roman. Au Nord Par une Montagne... est un très beau roman qui peut être difficile d'accès au début mais qui se révèle être à la fois une incitation à la rêverie, un texte poétique et très exigeant autour d'une histoire très simple (malgré une fin aussi inattendue que logique).

     

    Je ne sais pas si je lirai d'autres bouquins de lui dans un avenir proche mais je conseille celui-là en tout cas;

     

    Très bon livre.

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    Un pote me l'avait prêté il y a déjà quelques temps (un ou deux mois facile). C'est bizarre parce que j'ai bien kiffé les quelques films de Sautet que j'ai vus et celui-ci est quand même un petit classique du ciné français. Enfin en même temps j'ai un Kagemusha qui dort chez moi alors que Kurosawa est un des réals que j'admire le plus. Faut plus s'étonner de rien.

     

     

     

     

     

    J'ai un pote qui en voyant l'image m'a sorti un truc du style "on dirait qu'il mate son cul en se disant: Dat Ass! " ha ha! Il est con sérieux... Putain j'y aurais jamais pensé. Faut croire que mon côté fleur bleue dépasse mon côté pervers. 

     

     

     

    Résumé: Wiki:

     

    À Paris, Sète et le beau cadre de la plage de Noirmoutier, un « ménage à trois », avec César, un parvenu hâbleur mais généreux, David, un artiste effacé assez intellectuel qui se régale de la vulnérabilité de son confident, et une Rosalie bovarienne, partagée entre l'homme avec qui elle vit et son amour de jeunesse faisant irruption dans sa vie, qui prend cette thérapie pour une connivence.

     

     

     

    Je ne sais pas qui a écrit ce curieux résumé (sans doute emporté par un élan lyrique) mais il est assez juste. Quoique j'ai jamais lu Madame de Bovary mais j'imagine l'histoire de l'épouse délaissée aux prises avec un jeune courtisant fougueux et qui est tentée de faire la chaudasse, enfin un truc dans le genre.

    Donc dans le genre en effet Romy Schneider est une sacrée relou. Tout le film, bien que relativement centré sur le malheureux César, s'articule en fait autour des humeurs et tourments de la jolie Rosalie, voyant sans cesse son cœur balancer de gauche à droite entre César, l'homme qu'elle aime et avec qui elle partage sa vie, et David, son grand amour de jeunesse qui ne l'a jamais oubliée. D'ailleurs si ce dernier peut d'abord être perçu comme l'enfoiré de service (c'est quand même son retour qui fout le bordel dans le couple), son amour quasi obsessionnel pour Rosalie et son humanité le rendent par la suite presque aussi attachant que César. 

     

     

     

     

    David, Rosalie et César, les bases d'un triangle amoureux

     

     

     

    Il y a chez Claude Sautet, plus que tout autre chose, un amour des gens et des rapports qu'ils s'évertuent à entretenir même en dépit du bon sens. Et c'est justement parce qu'il s'attache à retranscrire leur humanité à travers les petites choses de la vie, que ses personnages sont aussi touchants. Aussi sa mise en scène tout en retenue apporte ce qu'il faut de nuance et d'émotion à cette comédie dramatique. Le seul bémol que je pourrais émettre réside dans la musique qui sans être mauvaise est moins aboutie que dans Vincent, François, Paul et les Autres. Mais ça n'enlève rien à beauté du film.

     

     

    Côté interprétation, le grand Yves Montand crève l'écran comme à son habitude et vampiriserait presque le film si les autres acteurs n'arrivaient à lui tenir tête question présence. Egal à lui-même, il incarne à la perfection ce malheureux César, un homme qui s'est fait tout seul comme on dit, aussi gentil et généreux que "vulgaire" dans ses manières de nouveau riche. A ses côté, Samy Frey (que j'ai dû voir de mémoire dans un seul film, avec Brigitte Bardot) est impeccable  dans le rôle du bellâtre, d'abord rival puis confident et ami, un amoureux torturé au point de rappeler les héros romantiques du 19ème siècle. C'est étrange de penser que dans les années 60-70 ce mec était une espèce de sex-symbol à la française et aujourd'hui c'est limite s'il a été oublié. Quoi qu'il en soit, il montre en tout cas ici que son talent dépassait de loin son physique de jeune français.

     

     

     


    David (Samy Frey) et César (Yves Montand), à la fois proche et rivaux

     

     

    Mais évidemment c'est Romy Schneider qui irradie le film de sa présence. A la fois belle et mature, elle incarne à la perfection cette femme qui énerve à force d'être incapable de faire un choix mais qui paradoxalement se révèle être la personnification de la femme moderne, à la fois forte, libre et indépendante.

     

     

     


    La jolie Rosalie (Romy Schneider), aussi belle qu'égoïste dans sa quête du bonheur

     

     

     

    On pourrait penser un peu à Jules et Jim avec une histoire pareille, mais en fait non (si ce n'est une voix off, jouée d'ailleurs par Michel Piccoli, futur acteur fétiche de Sautet). César et Rosalie, c'est l'histoire de deux hommes que tout oppose, excepté l'amour qu'ils portent à la même femme et l'impuissance à la combler totalement.

     

    Un très beau film.

     

    Allez je vais essayer de me faire Les Choses de La Vie dans moins longtemps.

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