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     Résumé:

     

    Jacob Harlon est un hommes d'affaires à succès et un père de famille épanoui jusqu’au jour où il tue son meilleur ami dans un accident de la route après une soirée trop arrosée. Envoyé dans une prison de haute sécurité, il doit se soumettre aux rites de passage et devient Money, un gangster violent et sans pitié. A sa sortie, surveillé par la police, ses anciens codétenus l'obligent à commettre un dernier crime. 

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ce qui marrant c'est que le pitch me fait assez penser à un vieux téléfilm avec Tom Selleck (oui oui, Magnum) où il incarnait également un pauvre Américain moyen plongé dans "l'enfer carcéral" lol. Il était d'ailleurs pas mal ce téléfilm (après vérif il s'agit en fait d'un film, An Innoncent Man, réalisé par Peter Yates). Enfin bref.

    Ce qui était cool avec Oz, c'était que la série évoquait à travers plusieurs archétypes le parcours type d'un prisonnier en prison (dramaturgie mise à part). Parmi ces différents profils types que proposait la série(le mafieu, le serial killer, le pédophile, le mineur jugé comme un adulte, le "gangbanger" noir ou hispanique etc.), Beecher, un ex avocat déchu pour avoir renversé une fille, représentait un peu l'archétype du mec lambda, le WASP de base et ce qui l'attendait une fois dans le "ventre de la bête".

     

     

     

     Jacob "Money" (Nikolaj Coster-Waldau), un homme d'affaire devenu criminel endurci

     

     

     

    Là, le réal part du même postulat de base (un obscur cadre de la finance est responsable d'un accident de la route) mais prend légèrement le contrepied de Oz, un peu comme si le héros avait vu la série et avait décidé de jouer avec les règles de la prison pour sauver sa peau (et accessoirement ses fesses). Pourquoi pas, après tout. Le pitch n'est pas plus con ni moins crédible qu'un autre.

     

     

     

    Jacob, un "primaire" qui découvre la fameuse "horreur carcérale", et Shotgun, un habitué des lieux 

     

     

    Même si Jacob grimpe un peu trop vite les échelons à mon goût(en même temps on ne sent pas trop les 10ans de prison, enfin le film aurait duré une demi-heure de plus si c'était le cas), il y a une description assez intéressante des prisons, de  Chino où les mecs sont véritablement entassés dans des dortoirs improvisés à cause de la surpopulation carcérale (bon courage), mais aussi des "supermax", ces prisons de sécurité maximale où les détenus ne sont censés avoir aucun contact avec qui que ce soit (comme les tristement célèbres prisons de Florence ADX et de Pelican Bay, où l'intrigue se situe probablement, cette dernière ayant connu une émeute comparable à celle du film). De la même manière, le réal dresse un portrait assez pertinent et nuancé de la Fraternité Aryenne (trop souvent caricaturée dans les films), un gang que, probablement plus que n'importe quel autre, les membres rejoignent souvent moins par idéologie que par dépit. D'ailleurs après vérif le gang décrit dans le film n'est pas la Fraternité mais le PEN1 (Public Enemy N°1), un obscur gang californien qui existe réellement et qui est proche des milieux punk et skinhead. Il n'en demeure pas moins affilié à la Fraternité Aryenne, qu'on voit quand même dans la deuxième partie du film. 

     

     

     


    Le PEN1 avec au centre "Shotgun" (Jon Bernthal) et le leader "Bottles" (Jeffrey Donovan), un gang de prison très à droite donc

     

     

     

    Au niveau de la mise en scène, Ric Roman Waugh a utilisé un budget qu'on imagine assez modeste de manière intelligente, et même si on sent un peu l'influence de Mann, il a surtout été assez malin pour coller au plus près des personnages, ce qui rend le tout assez nerveux et efficace.

     

     

     

    Résultat de recherche d'images pour "shot caller"Kutcher (Omari Chadwick), un agent de probation un peu trop zélé

     



    Evidemment, avec un sujet et un traitement pareil, il fallait un acteur à la hauteur et il est évident que Nikolaj Coster-Waldau porte clairement le film. Il parvient à rendre crédible à la fois le personnage passé et actuel (il semble avoir poussé un peu de fonte pour le film). Côté casting outre un Nikolaj Coster-Waldau qui vampirise le film, on a droit à une distribution aux petits oignons avec Omari Hardwick et Benjamin Bratt dont le choix n'est probablement pas anodin vu que le premier est connu pour interpréter Ghost, le héros de Power, et que Benjamin Bratt a incarné Paco, le chef des Vatos Loco dans Blood In Blood Out (Les Princes de la ville). Pour le reste, Jon Bernthal est impeccable comme à son habitude, Jeffrey Donovan est plutôt convaincant dans son rôle de leader du PEN1 (il a dû prendre quelques kilos pour le rôle tant il est méconnaissable), et Holt McCallany (qui joue Bill tench dans Mindhunter, je ne l'avais même pas reconnu non plus) est suffisamment charismatique et effrayant pour interpréter un chef de gang à la perfection. Pour la caution féminine du film, Lake Bell (que j'avais vue dans la série How To Make It In America, un sympathique succédané d'Entourage qui n'a pas rencontré son public) est également impeccable en épouse restée bloquée dans le monde réel. 

     

     

     

    Kate Harlon (Lake Bell), une femme qui ne reconnait plus son mari

     

     

    Pour résumer, sans être un classique du genre, Shot Caller est un bon petit film qui aurait même mérité une sortie ciné vu toutes les merdes qu'on peut se farcir en salle. Dommage.

     

    Next!

     

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  • "Un chef d'œuvre révolutionnaire" lol. Ils ont plus peur de rien les mecs de la com

     

     

     

     

     

     

     

    Résumé Allocine:

     

     Après des mois sans que l'enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l'entrée de leur ville.  

     

     

     

     

     

     

    Bon on va faire bref, tout a sans doute été dit et de mon côté j'ai franchement pas grand chose à dire dessus. On va déjà commencer par oublier l'horrible titre français qu'on nous a refourgué (Les Panneaux de la Vengeance, non mais sérieux) pour aller droit au but.

     

     

     

    Les fameux panneaux qui donnent son nom au film

     

     

     

     

    Certains ont adoré, d'autres ont détesté. Personnellement je suis assez mitigé. Je viens d'ailleurs de voir que Martin McDonagh était également l'auteur d'un Sept Psycopathes de sinistre mémoire donc ça partait pas sous les meilleures auspices. Bien que le point de départ de l'histoire soit le viol et le meurtre d'une jeune fille blanche dans le sud des Etats Unis, le film évite soigneusement l'aspect policier de l'histoire pour se focaliser sur la chronique sociale d'une petite ville du Missouri. Il y a de très bonnes idées dans 3 Billboards, à commencer par la caractérisation des personnages et en particulier de l'héroïne. En effet celle-ci en plus d'être une femme forte est dotée d'un tempérament peu commode. C'est plus ou moins une zoulette en fait. Le genre d'emmerdeuse qui te ferait presque changer de trottoir en regardant derrière toi car elle serait capable de te mettre un coup de pare-choc en route. Elle me rappelle un peu ma belle-soeur en fait (une furie d1m65 pour 55kg, je ne m'étendrai pas sur ses faits d'arme même s'ils vaudraient d'être racontés. En plus elle est gentille au fond). 

     

     

    Mildred Haynes (Frances McDormand), une maman "déter"

     


    Si le film fait évidemment grandement écho au climat du pays depuis l'élection de Trump, le réal joue avec les clichés raciaux et le politiquement correct avec les phrases de l'héroïne comme "vous préférez tabasser des Noirs innocents que d'essayer de trouver le tueur de ma fille (lol)" à l'attention des flics de la ville, ou encore l'emmerdeur de service qui passe son temps à asticoter le flic redneck de service (lui aussi). Le film n'hésite pas non plus à se moquer des journalistes à sensation qui pullulent dans les presses locales. 

     

     

     

     

    Mildred et Dixon (Sam Rockwell),un flic plus con que la connerie elle-même

     

     

    Seulement voilà, je ne sais pas, j'ai trouvé que le film sonnait un peu faux, l'humour un peu forcé, le tragique aussi d'ailleurs. De la même manière, j'ai eu la fâcheuse impression que le réal n'assumait pas totalement son propos et se chiait dessus en cours de route. Les persos antipathiques qui finissent par chercher une rédemption, les nains amoureux, la bonne copine renoi, le redneck qui a un bon fond, la victime qui offre un verre de jus à son tortionnaire. Il faut apprendre à aimer. Zzzz... J'ai trouvé ça un peu chiant finalement. Ca m'a rappelé un peu le Collision avec son message un peu niais du style il y a du bon et du moins bon en chacun de nous, à nous de le creuser. OK d'accord j'étais pas au courant merci.

     

     

     

    Le shérif Willoughby (Woody Harrelson), un bon flic impuissant face à une enquête qui le dépasse

     

     


    Je suis peut-être un peu dur avec le film mais bon c'est le ressenti que j'en ai eu. Et a priori la vie est assez courte comme ça pour que je me force à le revoir pour en penser autre chose. Il n'en demeure pas moins que malgré mon commentaire j'ai trouvé le film relativement plaisant, surtout grâce à sa distribution, Frances McDormand en tête (qui a bien changé depuis Fargo). Woody Harrelson quant à lui, et même si je kiffe cet acteur au moins depuis White Men Can't Jump (un des films de mon enfance/adolescence), s'est pas foulé et reste dans sa zone de confort en interprétant le sympathique et placide shérif de la ville de Hebing. Mais bon, voilà ça mérite pas toute la branlette qu'on fait autour. Le reste de la distrib (trois étoiles au demeurant) nous gratifie de la présence de Peter Dinklage aussi bon qu'à l'accoutumée, et aussi de John Hawkes (que j'ai personnellement reconnu à partir de Martha Marcy May Madeleine mais qu'on a pu voir dans un millier de trucs comme Identity, Lincoln et surtout Deadwood) également toujours très bon. Ce qui est déjà moins le cas de l'inégal Sam Rockwell qui cabotine pas mal je trouve. Après on ne peut pas ramener Walton Goggins chaque fois qu'on a un rôle de connard redneck à pourvoir hein. Ah oui on a aussi droit à une prestation de Clarke Peters alias Lester Freamon dans The Wire, même s'il se la joue un peu bon Noir façon Morgan Freeman. Mouais bof, je le préférais en chef indien dans Treme, il avait plus de charisme.

     

    Pour résumer, en ce qui me concerne 3 Billboards reste un film sympa (et un peu prétentieux) mais pas une révolution non plus. J'espère que l'année 2018 aura mieux à proposer.

     

    Allez next!!

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    Colors... Colors... C'est quoi ça? Non je ne parle pas du film sur les gangs de L.A avec Sean Penn et Robert Duvall mais bien de la chaîne Youtube du même nom. Le concept est simple: un artiste orienté soul (Kadiata sur l'affiche ci-dessus), un fond  coloré (uni), un (faux) micro, et c'est parti. 

     

    Pour faire simple, Colors à la base c'est un magazine musical allemand (en Berlin précisément), d'ailleurs le vrai nom de la chaine c'est A Colors Show. Pourquoi Colors au pluriel? Sans doute parce que chaque couleur est associée à un artiste en particulier (à quelques nuances près) et puis parce que c'est organisé par le magazine qui s'appelle déjà comme ça.

     

    Comme d'hab, je ne me rappelle pas trop comment je suis tombé dessus, enfin si, en matant un clip de IAMDDB il me semble. J'aime bien les concepts Youtube, je trouve ça intéressant comme approche, d'autant plus que s'ils se permettent d'inviter des artistes plutôt confirmés ou déjà connus comme Oddisee, IAMDDB, la rappeuse anglaise Little Simz, Jordan Rakei ou les français FKJ, Jok'Air et Hamza (ah non lui il est belge c'est vrai), ça permet une visibilité à certains artistes encore inconnus qui retomberont peut-être aussitôt dans les méandres de l'anonymat. Ou pas.

     

     

    D'ailleurs dans le genre qui veut marquer on a droit à "ça"

     

     

    Je ne sais pas si ça marche vraiment en fait, tant je suis resté focalisé sur les jolis petits seins de la première et que le deuxième m'a fait taper une barre de rire dans le genre ex-maigrichon qui a tout donné à la salle et qui veut rentabiliser en exhibant son corps partout lol. C'est limite dommage car leurs sons sont pas mal. T'as aussi quelques autres mecs perchés comme Alxndr London, un Renoi habillé comme un Noich du 19ème siècle, ou comme un des méchants Japonais qui attaquent Ogami Itto,le héros dans l'intro de Baby Cart 2. Bref c'est un délire.  

     

    De toute façon on s'en tape dans l'absolu, ce qui importe dans ce concept minimaliste c'est l'artiste et sa chanson. Et il faut bien dire que ça marche. Jugez plutôt:

     

     

     

     

    On va s'arrêter là. Je ne sais pas combien d'épisodes ils ont fait mais les prestations sont propres et sans bavures. Bref A Colors Show, c'est que du bon. A condition d'être fan de soul/neo soul bien entendu.

     

     

    Allez next!!

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    Résumé (Editions Marchialy):

     

    Quand Jake Adelstein intègre en 1993 le service Police-Justice du plus grand quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun, il n’a que 24 ans et il est loin de maîtriser les codes de ce pays bien différent de son Missouri natal. À Tokyo, il couvre en étroite collaboration avec la police les affaires liées à la prostitution et au crime organisé. Pour cela, il n’hésite pas à s’enfoncer dans les quartiers rouges de la capitale, dans les entrailles du vice et de la décadence. Approché par les yakuzas, il devient leur interlocuteur favori tout en restant un informateur précieux pour la police. Une position dangereuse, inédite et ambivalente, aux frontières du crime, qui incite Jake Adelstein à entrer dans un jeu dont il ne maîtrise pas les règles.

    À mi-chemin entre le polar mafieux et l’enquête journalistique, Tokyo Vice est aussi le roman initiatique d’un jeune journaliste américain à Tokyo qui nous livre, avec beaucoup d’humour, un témoignage nerveux sur l’envers de la société nippone.

     

     

    J'ai mis du temps à le finir, je ne sais pas trop pourquoi parce qu'il est plutôt prenant. Loin du roman putassier qu'on pourrait craindre, le livre est plutôt fidèle à son résumé.  Jake Adelstein, l'auteur, est un sacré personnage. Originaire du Missouri, il est le premier "non Japonais" à intégrer le prestigieux Yomiuri, le plus important journal du Japon. Ceux qui connaissent ce pays même de loin (comme moi) savent comme il est difficile pour un étranger de travailler au Japon et encore plus d'intégrer une grosse société japonaise. Ce qui est assez marrant d'ailleurs c'est la facilité avec laquelle il y est paradoxalement parvenu à la fin de ses études. Alors que le Yomiruri est vu comme le  must et l'eldorado des étudiants en journalisme du pays, Jacob Adelstein malgré des résultats plutôt moyens a réussi à y faire son trou. Aux dires de l'auteur lui-même, il a principalement réussi la sélection en faisant de sa faiblesse sa force, à savoir en capitalisant sur son statut d'étranger.

     

     

     

     

     

     

    Oui le gaillard a une tête de personnage de série des années 80 genre NYPD Blue, enfin à la sauce Jason Biggs. J'avais quelques a priori sur la véracité de son récit mais il faut bien admettre que le bonhomme a de sacrés garanties sur son authenticité (il a a été placé un certain temps sous protection policière). Roberto Saviano l'a été mais notre bonhomme semble un tantinet plus honnête sur son enquête.

    D'ailleurs en parlant d'enquête, si elle est bien au cœur de Tokyo Vice, la plus grosse partie du livre s'attache surtout à montrer son évolution en tant que journaliste, de larbin de base à journaliste d'investigation couvrant les grosses affaires de yakuzas. Et honnêtement c'est très loin d'être inintéressant. On y apprend pas mal de trucs sur les mœurs des Japs et sur le commerce sordide du sexe à la japonaise. Je connaissais déjà certains trucs comme les "soapland" ou les "kyabakura" à cause du manga Ushijima mais il y a certains trucs assez effarants comme les esclaves sexuelles ou la prostitution infantile.

     

    Quand on lit le bouquin on se dit que le mec était sacrément barré pour se foutre dans une merde pareille. Jake Adelstein est de ceux qu'on pourrait appeler les emmerdeurs professionnels. Sauf qu'emmerder un des plus puissants yakuzas du pays est rarement une bonne idée, même pour un scoop. Et à force de mettre son nez partout il finit par y perdre des plumes. 

     

    Néanmoins le bouquin n'est pas du genre à se prendre au sérieux à 100%, quand Jake Adelstein décide de raconter sa vie il l'a raconte à 98%, comme le fait d'aller fréquenter des soapland quand il était jeune, et ne manque pas d'humour comme quand il évoque les a priori qu'il suscite auprès des Japonais en tant qu'Américain et surtout de Juif. Et à ce niveau tout y passe : quand ce ne sont pas des enfants qui le prennent pour un "tengu" (un monstre du floklore shinto) à cause de "son gros nez de Juif" comme il dit, ce sont les adultes qui le soupçonnent de faire partie de la C.I.A, voire pire, du Mossad ha ha! Bref par moments c'est du grand n'importe quoi.

     

     

     

    Bref, Tokyo Vice, plus qu'un bon bouquin d'investigation, est une bonne claque dans la lignée de No Angel de Jay Dobyns (sur les Hells Angels), une immersion assez profonde dans les bas fonds de la société Tokyoïte et Japonaise en général où sous un verni d'un pays propre sur lui se cache une crasse assez gerbante. Je lirai ses autres bouquins je pense.

     

     

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