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    Contrairement à l'année dernière où à l'époque j'avais déjà  vu Paterson, Nocturnal Animals et Lost City of Z, je 'ai pas encore de film qui me mette vraiment bien. C'est chose faite avec celui-ci.

     

     

    Résumé Wikipédia:

     

    En 1892, le capitaine Joseph J. Blocker, légende de l'armée américaine, est chargé d'une mission qu'il accepte à contrecœur. Avec ses hommes, il doit escorter Yellow Hawk, un chef de guerre cheyenne mourant, ainsi que sa famille, pour retourner sur leurs terres tribales. Durant le voyage entre le Nouveau-Mexique et le Montana, les militaires et les Cheyennes vont devoir faire preuve de solidarité et d'entraide, pour survivre au périple et aux Comanches et aux trappeurs hostiles qu'ils vont croiser. Ils vont aussi croiser la route d'une veuve dont la famille a été assassinée.

     

     

     

     

     

     

     

    Pour ceux qui n'auraient pas capté, le capitaine Blocker et sa troupe doivent escorter Yellow Hawk du Nouveau Mexique au Montana, en gros ils doivent traverser le pays du sud au nord.

     

     

    Difficile à la vue d'un tel pitch et des premières images de ne pas penser au Méridien de Sang, le fameux roman de Cormack McCarthy (dont je parle ICI), dont le contexte et le propos semblent similaires (une interminable errance à travers le pays où une troupe est confrontée à la barbarie "ordinaire" de l'ouest américain). Seulement voilà, loin du nihilisme de McCarthy, Scott Cooper a misé sur la profonde humanité des personnages.

     

    Le capitaine Joseph Blocker (Christian Bale), un soldat aguerri et respecté par ses pairs

     

     

    En fait Hostiles résonne comme un écho aux guerres qui ont contribué à fonder le pays (et toutes les civilisations d'ailleurs), et pose certains questionnements comme la légitimité des actions militaires qui ont permis leur fondement. Le personnage de Blocker n'est pas un saint. Dans le cadre de l'armée, il a tué, massacré des hommes, des femmes et des enfants. Mais comme il s'évertue à le dire tout au long du film, il n'a fait que son travail. Et voilà le problème, la seule chose qui le différencie d'un vulgaire assassin est bien le fait que les exactions qu'il a commises l'ont été dans le cadre militaire.

    A travers cet état de fait, Yellow Hawk, son ennemi juré qu'il a pour mission d'escorter, se révélera être un double de lui-même dans lequel il finira par se reconnaître et qu'il apprendra à respecter.

     

     

    Blocker et Yellow Hawk (Wes Studi), un ennemi qui lui ressemble bien plus que prévu

     

     

     

    Au milieu Rosalie Quaid, la femme d'un fermier, est un peu le symbole, la personnification des populations pauvres qui sont parties s'installer dans les terres reculées dans l'unique but de démarrer une nouvelle vie quitte à s'exposer à tous les dangers. Et bien plus que les militaires et autres cowboys, on oublie souvent que ce sont ces individus qui ont fait l'Amérique.

     

    Rosalie Quaid (Rosamund Pike), une "femme de fermier" qui a tout perdu

     

     

     

    Côté interprétation c'est plutôt trois étoiles: Christian Bale (que Cooper avait déjà dirigé dans Les Brasiers de La Colère) est égal à lui-même et nous livre une bonne perf, Rosamund Pike que j'apprécie est impeccable de le rôle de la poissarde de service, et Jesse Plemmons (que Cooper avait aussi dirigé dans Strictly Criminal, Robert Foster et Adam Beach font le taff dans leurs rôles respectifs.  Wes Studi apporte quand a lui ce qu'il faut de charisme pour incarner le vieux chef Yellow Hawk. Il en profite d'ailleurs pour retrouver la jolie Q'Orianka Kilcher qui avait déjà joué comme lui dans Le Nouveau Monde de Terrence Malick (jamais vu au passage).

     

    Bon je pourrais m'éterniser mais en fait je l'ai vu il y a déjà un bail donc je vais m'arrêter là. 

     

    Après un Strictly Criminal de sinistre mémoire, Scott Cooper rehausse le niveau et nous livre un film mature, à la fois dur et touchant, qui rappelle que chaque pays nation s'est construite dans le sang et qu'il faut parfois affronter son passé et pour aller de l'avant. C'est aussi un hommage aux différents peuples (Indiens, fermiers etc.) qui ont construit les Etats Unis, en le payant parfois de leur sang. Une ode à la réconciliation en somme.

     

    Très bon film.

     

    Vais me faire les Brasiers de La Colère tiens.

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  • Bon j'ai commencé la série y a 6 mois environ puis j'ai lâché. Je sais pas, ça m'avait gavé un peu.

     

    Finalement je m'y suis remis et j'ai enchainé les épisodes.

     

     

     

     

     

     

     

    Résumé Allociné:

     

    Lorsqu'une ville côtière près de Rome se transforme en paradis pour joueurs, corruption, rivalités et complots en tout genre ne tardent pas à naître.

     

     

     

     

    Ils se sont pas trop foulés les mecs d'Allociné pour le résumé. Enfin bon, toujours plus que moi lol.

     

    On pourrait vite faire un parallèle avec Gomorra (inévitable) mais le raccourci serait un peu facile. Finalement Suburra arrive à se démarquer par les spécificités la complexité des enjeux qui en découlent. Ainsi on s'attarde davantage sur les aspects politiques et notamment sur les relations floues entretenues par le Vatican et l'administration de Rome. C'est d'ailleurs un des bons points de la série car ces rouages assez flous n'étaient pas assez développés dans le film.

     

     

     

    Sara Monaschi (Claudia Guerini), la porte d'entrée aux affaires du Vatican

     

     

     

    On retrouve donc les mêmes enjeu que dans le film, et, c'est assez marrant, les mêmes personnages, ou presque. Si les Anacleti et d'Aureliano "n°8" (interprétés par les mêmes acteurs)  sont toujours de la partie, ainsi que le Samouraï, de nouveau protagonistes font irruption ou en remplacent d'autres. Ainsi exit l'organisateur de soirée et place à au jeune dealeur fils d'inspecteur. Exit aussi la copine camée de n°8 et l'escorte de luxe, et place au père et à la sœur d'Aureliano ainsi qu'à la prostituée africaine. Le politique libidineux est lui aussi remplacé par un jeune conseiller municipal intègre (qui pourrait sortir d'House of Cards), et le cardinal précédemment joué par Jean Hugues Anglade laisse la place à une obscure "conseillère" chargée des affaires de patrimoine du Vatican. 
    On pourrait croire que ces changements sont mineurs mais ils apportent beaucoup dans le déroulement de l'histoire qui finit par prendre ses distances avec le film.

     

     

     

    Amedeo Cinaglia (Filippo Nigro), un politicien partagé entre ses principes et son ambition

     

     

     

     

    Honnêtement le premier épisode m'avait un peu déçu. Pas qu'il soit mauvais mais plutôt que vu l'intensité du film d'origine, je trouve qu'on reste un peu sur sa faim, les personnages semblant un peu surfaits et certains manquant un peu de charisme (Aureliano en tête). Surtout que la fin de l'épisode laisse suggérer une alliance un peu foireuse et cliché.

     

     

    Aureliano, Gabriele et Spadino, alias les Pieds Nickelés

     

     

     

    Pourtant, une fois que la série trouve son rythme, tout se met en place et on se prend au jeu de la course aux terrains d'Ostie, un jeu ou évidemment tous les coups sont permis. Finalement les personnages gagnent en épaisseur et en complexité à la fois dans humanité mais aussi à travers les relations qu'il entretiennent avec les autres, leurs complices, leurs proches, leurs ennemis. Et si certains comme Gabriele trouvent le moyen de se foutre dans une merde assez incroyable, d'autres comme Aureliano et Amedeo se révéleront plus intelligents que prévus. L'autre truc intéressant aussi c'est que contrairement au film où le Samouraï avait une aura et une réputation qui lui permettaient de garder la main mise sur l'attribution des terrains d'Ostie, ici rien ne se passe comme prévu, et on ressent davantage la pression que lui inflige les "familles" du sud et les incroyables efforts qu'il doit déployer pour mener à bien son projet malgré tous les imprévus et coups fourrés.

     

     

     


    Le Samouraï (Francesco Acquaroli), qui peine à finaliser son projet

     

     

     

     

    Au niveau de l'interprétation, pas grand chose à dire hormis qu'on retrouve donc un Aureliano plus jeune et moins charismatique et un Spadino plus vieux que dans le film alors qu'ils sont toujours interprétés respectivement par Alessandro Borghi et Giacomo Ferrara. Si on perd évidemment le charisme de Pierfancesco Favino (alias le Libanais dans Romanzo Criminale, ou encore le père de Marco Polo dans la série éponyme) ou de Claudio Amndola, leurs successeurs Francesco Acquaroli et Filippo Nigro parviennent néanmoins à assurer la relève. Par contre Eduardo Valdarnini est parfait dans lerôle de Gabriele, un petit con de classe moyenne embourbé dans une affaire trop grosse pour lui.

     

     

     

    Gabriele, un "fils de keuf" qui plonge de l'autre côté de la loi

     

     

    La part féminine de la distribution n'est pas en reste puisque la sexy Barbara Chichiarelli est excellente et charismatique à souhait dans le rôle de Livia, la grande sœur d'Aureliano qui doit assurer la relève à Ostie tout en couvrant les conneries de son frère (et qui se révèle être une pure salope d'ailleurs). Avec son tempérament elle rappelle un peu la sœur de Theon Grejoy dans Game of Trones, en plus dure. La belle Claudia Gerini est également excellente dans son rôle de milf/cougar à la fois victime et calculatrices des conflits au sein du Vatican et du Samouraï.

     

     

     


    Livia (Barbara Chichiarelli), la future héritière d'Ostie et Quirino (Mario Sgueglia) son "comptable"

     

     

    Par contre la caution "sensuelle" (parce qu'il en faut bien une, c'est italien hein) est portée par la très très jolie Laurena Cesarini qui interprète ici une prostituée noire qui réve de retourner au Sénégal(??). Enfin ça fait bugger parce que la meuf est métisse quoi. Enfin vu comment elle prend cher dans la série (elle se fait traiter de singe pendant toute la saison), on comprend son personnage au fond. C'est assez fort de souligner un racisme aussi présent dans la mesure où même Gomorra tentait d'atténuer un peu ce trait dans la saison 2 avec le personnage d'Il Principe. Enfin bon, l'Italie et le racisme c'est une longue histoire d'amour et ce sont pas les supporters de la Lazio ou les membres de Casa Pound qui contrediront quoi que ce soit. D'ailleurs vu que normalement je vais à Rome fin juin, j'espère que ça se passera aussi bien qu'à Lisbonne parce sinon ça va être compliqué lol.

     

     

     

    Bref, avec une saison 2 annoncée par Netflix, Suburra la Série est une série de bonne facture (avec la belle musique de Loscil, déjà derrière celle de Gomorra), assez attachante et qui vaut bien plus que le statut de "sous Gomorra" qu'on pourrait facilement lui prêter.

     

    A voir.

     

     

     A noter une curiosité: apparemment c'est tiré de faits réels, le personnage du samouraï s'inspirant d'ailleurs de Massimo Carminati, un ancien activiste d'extrême droite devenu un très très gros poisson du milieu de Rome. Il a également inspiré le personnage du "Noir" de Romanzo Criminale (son ancien vrai surnom)

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