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    Résumé (on en a besoin franchement? ):

     

    Rocketman, c'est l'histoire de Reginald Dwight, un jeune Londonien issu d'une famille modeste, qui se découvre très vite un don pour le piano. Il devient pianiste professionnel, accompagnant les groupes de soul sur plusieurs tournées Mais sa rencontre avec Bernie Taupin, un parolier ultra doué, va changer le cours de leurs vies respectives. Il va alors tout faire pour devenir l'homme qu'il est vraiment, la star que le monde entier connaîtra sous son nouveau nom: Elton John.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Bon bah, j'ai un peu été le voir par hasard en fait. J'étais au ciné avec ma femme, y avait 2 films qui commençaient: John Wick et celui-là. Je comptais aller voir John Wick (lol), mais leur format 4d machin où tu paies quelques euros pour la techno et les lunettes, ça m'a soulé. Vu le prix de mon abonnement chez Gaumont, ça va aller merci. Par contre je viens de capter que je l'ai vu mercredi, le jour de sa sortie en fait.

     

    Par où commencer? Bah par l'histoire. Est-ce que l'histoire du grand Elton John méritait d'être racontée sur grand écran?

    Hummm oui et non.

    Oui parce qu'il a quand même eu une vie très riche et relativement extraordinaire.

    Et non parce qu'au final elle ne se différencie pas outre mesure de celle de la plupart des autres rockstars.

     

     

     

    Taron Edgerton est... Devilman!  Non j'rigole, c'est Elton John (non, c'est vrai?)

     

     

     

     

    Au menu donc : enfance modeste, galères de jeunesse (étonnamment éludées), succès précoce et difficilement géré, excès en tous genre, traumas, relations toxique, sexe, drogue, sexe, drogue, sexe... Voilà.

    Que dire de plus alors? Bah pas grand chose.Alors on va passer au coeur du film. Vu que ça commence comme une comédie musicale, c'était pas fait pour me plaire. Et c'est d'ailleurs le cas. Putain on dirait un épisode de Glee, et même pas un bon. Je me suis fait assez chier au début au point de regretter de ne pas avoir lâché 2 ou 3€ de plus pour voir Keanu Reeves éclater des mecs de manière improbable.

     

    Puis ça passe relativement et on finit par s'y faire, la mise en scène devenant un peu moins lourdaude au fur et à mesure que le film avance. Ca chante toujours autant mais ça danse un peu moins C'est toujours ça de gagné. Et puis bon je suis bon public alors plutôt que de me dire que je vais perdre deux heures de mon temps, je préfère essayer de profiter du truc et me mettre dans le film. Heureusement pour moi, il se révèle assez "immersif" du moins j'ai suivi sans déplaisir la vie et l'évolution de l'artiste.

     

     

     

    Reggie et Bernie (Jamie Bell), deux artistes en galère

     

     

     

     

    Le portrait d'Elton John est assez touchant. on y "découvre" un homme adulé, qui pourtant n'a jamais réussi à oublier le fait  qu'il n'a jamais été un enfant désiré, ni même aimé, hormis par sa grand mère, et qui essaie de combler ce manque à travers les excès et une relation toxique avec son manager et amant.

     

     

     

    Sheila Eileen (Bryce Dallas Howard), une mèrequi ne sait pas comment aimer son fils

     

     

     

    En l'état, sans être une grande oeuvre, le film reste un sympathique divertissement assez conventionnel malgré un parti pris évident qui laisse finalement peu de place à l'autocritique.

     

    Là où ça devient gênant c'est quand on apprend que  Elton John est producteur du film. De là à y voir un véhicule à la gloire d'un chanteur mégalo...

    Ceci fait que tout le procès à charge vis-à-vis du grand méchant John Reid (par ailleurs manager de Queen entre autres), son ex manager et ex tout court, est finalement à prendre avec des pincettes. Si le mec est ou était sans doute un enculé, Elton John devait probablement également être difficilement gérable à la même époque.

     

    Heureusement,le film est anglais, et donc les acteurs sont anglais. Je ne sais pas si la performance Taron "kingsman" Edgerton est proche du chanteur mais il n'en demeure qu'il s'est énormément investi dans le rôle et son interprétation tire clairement le film vers le haut (il a pris des cours de chant pour ce projet et chante apparemment toutes les chansons du film). D'ailleurs niveau investissement on le voit à écran : je me suis toujours demandé comment faisaient les acteurs "hétéros" pour jouer ce genre de scène. Parce qu'il faut le voir rouler des grosses galoches à Richard Madden. Bon Madden est beau gosse mais je suis pas sûr que ça change beaucoup de choses.

     

    Richard Madden donc, qui après Games of Thrones, est plutôt en train de se faire une bonne petite carrière. Après un "Medicis" au succès critique et public plus que confidentiel, il est revenu au top grâce à Bodyguard, une très bonne mini série (que j'ai matée sur Netflix) qui a apparemment cartonné au Royaume Uni. Bref, s'il n'a jamais été un super perso en tant que Rob Starck, il a depuis prouvé qu'il est un très bon acteur. Au final il a quitté la série au bon moment lol. Ironie du sort, c'est Aidan Gillen (alias Little Finger dans Game of Thrones) qui joue John Reid dans Bohemian Rhapsody.

     

     

     

     

    John Reid (Richard Madden), un agent machiavélique doublé d'un pervers narcissique

     

     

     

     

    Bryce Dallas Howard est égale à elle-même et est donc très bonne dans le rôle de la mère qui n'a jamais trop su comment aimer son fils.

    Enfin Jamie Bell, qui a bien grandi depuis Billy Elliot, est très bon dans le rôle Bernie Taupin, et donne corps à un personnage réellement attachant. Grâce à lui (et au script), Bernie Taupin est peut-être le seul personnage qui sort grandi du film.

    Sinon on peut noter la présence de Stephen Graham (This is England, Boardwalk Empire), un comédien que j'aime beaucoup depuis Snatch.

     

     

    Au final, si on fait un peu abstraction de la vacuité du propos (une mégastar mégalo souffre et a des tendances à l'autodestruction au point de devenir l'ombre de lui-même), Rocket Man se laisse voir. Même si c'est assez grossier Elton John reste assez touchant dans la manière dont il finit par devenir une bête de foire avec ses costumes de scène qui finissent par devenir des déguisements.  Et puis nostalgie oblige, quand on grandit avec ses chansons,  ça fait toujours son effet. Moi qui suis un produit des années 80 avec Nikita, Still Standing, Blue Eyes ou même Breaking My Heart, ça influera forcément sur mon jugement au sujet du film.

     

    Pour faire bref, Rocket man reste un sympathique film aussi conventionnel que prévu (Dexter Fletcher, le réal, est un abonné vu qu'il a fini Bohemian Rhapsody), largement revalorisée par ses acteurs et les chansons d'Elton John. Un film à voir avec une meuf quoi. C'est toujours ça.

     

     Vivement le biopic sur Dick Rivers.

     

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     "Proche de la perfection" y a écrit sur l'affiche. Les mecs n'ont vraiment honte de rien...

     

     

     

    Résumé Allociné:

     

     

    La détective du LAPD Erin Bell a jadis infiltré un gang du désert californien, ce qui a eu de conséquences dramatiques. Lorsque le chef de la bande réapparaît, elle doit fouiller dans le passé pour se défaire de ses démons.

     

     

     

     

     

    Je vais pas dire que j'attendais le film impatiemment mais la bande annonce m'avait un peu "hypé". Un peu hein...

     

    Bref, je voulais le voir, déjà parce que voir la propre sur elle Nicole Kidman en flicarde énervée c'est pas mal. Mais aussi parce que c'était Karyn Kusama qui l'avait réalisé.

     

    Karyn Kusama... Je me souviens de GirlFight, son premier film, produit par John Sales (le très beau Lone Star) si je ne dis pas de conneries et qui avait cartonné à Sundance. En plus d'avoir révélé Michelle Rodriguez, le film avait de nombreuses qualités assez rares pour un premier film. Je l'avais vu au ciné à l'époque et comme beaucoup j'avais un peu d'espoir dans cette jeune réal prometteuse. Malheureusement la suite a fait taire beaucoup de gens, à commencer par Karyn Kusama elle-même qui avait pris la grosse tête avec un premier film primé. Elle s'était donc direct cassé la gueule avec un Aeon Flux de sinistre mémoire (encore qu'il y a quelques scènes archi cons bien marrantes). Bref je sais plus trop ce qu'elle a fait depuis mais ça doit pas être très glorieux. Je suis tombé sur un film d'elle par hasard sur Netflix (The Invitation, un truc avec un repas entre amis qui part en couilles genre thriller/horreur/survival) et, s'il était pas mauvais, c'était assez anecdotique. Ca m'a donc étonné de revoir son nom sur un film au ciné.

     

     

     

    Erin Bell (Nicole Kidman) et Chris (Sebastian Stan), son coéquipier, en pleine infiltration

     

     

     

     

    Pour en revenir au film donc. Ca aurait pu être bien. Ca aurait pu.

    Ca aurait même pu être pas mal: belle photo d'une Los Angeles poisseuse (façon Harry Bosch), belle musique (assez inspirée de celle de feu Johan Johansson pour Sicario). Bref un beau package au départ.

     

    Seulement voilà, pour ce qui est du reste, rien ne suit. Déjà le délire de flic infiltré dans un gang de braqueurs ultra violents n'est pas sans rappeler un certain film de Kathryn Bygelow. Mais passe encore...
    Le problème c'est que contrairement à l'équipe de Patrick Swayze, le gang de braqueurs est assez triste: on dirait des hippies menés par un "leader charismatique" qui semble tout droit sorti d'un groupe des 80's du genre Tears for Fears. Le mec tu le vois t'as envie de lui mettre une gifle lol.Quant à Nicole Kidman qui reste l'attraction du film, elle fait ce qu'elle peut mais elle est tellement maquillée qu'on dirait plutôt qu'elle joue dans The Walking Dead. Le maquilleur a tellement forcé, c'est vraiment n'importe quoi...

     

     

     

    Erin (Nicole Kdman), une policière qui en a bavé

     

     

     

     

    Même niveau scénar et réal c'est décevant. Il y a déjà un problème de rythme qui doit autant à l'écriture qu'à la mise en scène. C'est simple, il se passe pas grande chose pendant le premier tiers du film, et à part suivre mamie Nicole bah il y rien de très intéressant à l'écran non plus. D'ailleurs même après, il ne se passe pas grand chose: une histoire avec sa gamine dont on se contrefout, des flashback en veux-tu en voilà, pas grand chose d'autre.

    En vrai à la fin du film j'ai presque eu l'impression de m'être fait avoir, tellement l'histoire est simpliste. J'ai eu l'impression que Karyn Kusama avait trouvé le moyen de rendre son histoire un peu plus intéressante et complexe en salle de montage. Bof bof. Même les scènes d'action sont assez correctes mais pas folichonnes pour autant.

     

     

     

     

    Les vilains braqueurs qui passent à l'action

     

     

     

     

    Côté distribution, les acteurs sont plutôt corrects en dépit de la gueule et la dégaine de certains (Silas en tête). Et contre toute attente, du moins en ce qui me concerne, c'est Nicole Kidman qui m'a choqué. Je sais pas si c'est à cause de son maquillage, ou parce qu'elle croyait que le projet allait relancer sa carrière mais elle surjoue pas mal. En vrai je l'ai même trouvée  plutôt mauvaise.

     

     

     

     

    Erin en mode Dirty Harry

     

     

     

     

    Au final Destroyer, laisse un arrière goût de bâclé. L'ambiance est faussement sombre, le film faussement dur, l'histoire faussement complexe...

    C'est dommage y avait un petit potentiel mais bon.

     

    Vu que c'est son mari qui écrit ou coécrit tous ses scénars, vaudrait mieux que Karyn Kusama réfléchisse à changer de coscénariste la prochaine fois. Ou de mari, c'est selon.

     

    Bref Destroyer n'est pas une cata mais un gentil film qui pète un peu plus haut que son cul, un sous Point Break en somme.

     N'est pas Kathryn Bigelow qui veut.

     

    Allez next.

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    J'en avais entendu parler depuis un moment j'ai fini par le prendre.

     

     

     

    Après Last Exit To Brooklyn et Crackopolis, on pourrait croire que je me fais une série sur les bas fonds. C'est d'ailleurs peut-être vrai, inconsciemment.

     

    Le résumé:

     

    Zarca, écrivain à la petite renommée peut-être plus pour sa vie dissolue et ses relations douteuses que pour ses romans, cherche un nouvelle idée pour son prochain livre. Un jour, Dina, sa "frelonne", sa meilleure amie (et plus encore) lui soumet l'idée de faire un guide des bas fonds parisiens. Après avoir laissé l'idée faire son chemin, Zarca finit par s'atteler à l'ouvrage. Mais alors qu'il plonge de plus en plus profond dans les méandres de l'underground, il est victime d'une tentative de meurtre. Qui peut lui en vouloir à ce point? A travers son enquête, Zarca s'enfonce dans la spirale de la violence et de la déchéance, et la réalité finit par se mélanger à la fiction.

     

     

     

     

    On va commencer par l'auteur comme d'hab. Qui est zarca? Zarca (Johann Zarca dans la vraie vie) est un écrivain de 34 ans originaire de Bry sur Marne. Après avoir fait des études de journalisme, il enchaine des emplois alimentaires. Il se fait connaître  tout d'abord avec son blog sur l'underground, il décide de compiler ses meilleurs articles pour en faire un livre. Son premier roman le Boss de Boulogne, connait un petit succès. Plusieurs autres romans suivront. Conjointement à Pierre Ducrozet avec L'Invention des Corps, il devient lauréat du prix de Flore avec Paname Underground, son quatrième roman.

     

     

     

     

     

     

    Zarca... je me disais bien que ce nom me disait quelque chose. C'est le même nom que la dentiste qui m'a bousillé les chicots quand j'avais douze ans (véridique). Cette p. m'a niqué les dents, à coup de "prévention". Du coup aujourd'hui j'ai quarante ans et toutes mes dents, mais faut voir l'état des dents. Elle a plombé tout ce qu'elle a pu. J'ai longtemps voulu retourner la voir pour lui arracher des dents mais je ne me vois pas brutaliser une vieille de probablement 60-70 balais aujourd'hui. Et puis pour le recours "légal", il doit y avoir prescription. Donc un conseil : n'envoyez pas vos gamins chez n'importe quel dentiste. Question chicots lui non plus n'a pas l'air d'en avoir de belles, mais c'est sûrement davantage dû à ses excès (de drogue) qu'à une dentiste véreuse de Saint Denis. Vu sa gueule et le sujet de ses livre (le bois de Bou, Pattaya, les sex shop, les back room...) le mec a l'air du type bien barré. Le genre mec qui a besoin "d'expérimenter" tout et n'importe quoi. Un mec avec peu d'interdits quoi.

     

     

     

    Mais revenons en au livre.

     J'aime bien l'article du 20mn au sujet du roman (et qu'on peut retrouver ICI):

     

    "Avec son dernier roman, Johann Zarca, 33 ans, frappe fort : l’argot juste, le style frontal."

     

    Non mais lol.

     

    Dès les premières lignes j'ai eu mal aux yeux.

    Franchement, avec son argot (un mélange d'argot de quartier, de "javanais", et d'argot de polar), on a essayé de nous le vendre comme une espèce de nouveau Céline ou un truc dans le genre. Euh oui mais non. Parce que personne, je dis bien personne, ne parle comme ça dans la vraie vie. Pas que les mots et expressions qu'il utilise n'existent pas (ils existent tous, enfin j'imagine, je dois en connaître 80%). Simplement personne, même le plus grand cassoce de l'espace ne fait de phrase comme les siennes avec 8 mots d'argot sur une phrase de 10 mots. C'est impossible. Du coup, ça m'a un peu gêné, comme si le mec voulait en faire trop pour montrer à quel point il savait de quoi il parlait.

    Parce que oui, le mec sait effectivement de quoi il parle. Simplement je ne suis pas sûr que son usage systématique de l'argot ait une quelconque valeur ajoutée. En réalité, Zarca n'a, je pense, même pas la volonté d'être authentique. Du coup, plutôt que Céline, il serait plutôt à rapprocher d'Audiard (toutes proportions gardées), dans le sens où à travers des expressions familières qu'il s'est appropriées, il a inventé un langage qui fait sa singularité. Vu son succès, il a bien fait.

     

     Comme j'ai dit, Zarca sait de quoi il parle. Si Barbès, Chateau Rouge, Stalingrad, Porte de La Chapelle ou Porte d'Auber sont déjà bien connus des Parisiens comme moi, il nous fait découvrir  d'autres bas fonds, parfois insoupçonnés comme le jardin Vuillemin où les Afghans se regroupent pour toutes sortes de business (y compris se fournir en opium), cette planque d'armes des fascistes/ néo nazis parés pour une guerre civile façon "helter skelter" de Charles Manson, ou encore, bien plus glauques, les back rooms hardcore de la capitale.

    D'ailleurs comme je viens de le lire sur la page FB de la maison d'édition, Le Gouffre, la back room la plus trash et sordide de Paris, aurait inspiré le club Le Rectum dans le film Irreversible de Gaspar Noé (sa description m'a aussi fait penser à la back room trash de Cruising, le film de Friedkin avec Al pacino). Zarca n'est pas avare en détail et nous balance d'ailleurs des rumeurs sur le lieu qui font froid dans le dos.

    Concernant le reste Zarca est tout aussi prolixe et le roman se révèle riche en anecdotes comme l'histoire de ce criminel de Pigalle qui possèderait plusieurs bars à hôtesse, plusieurs grec, et racketterait Michou, l'homme en bleu des soirées parisiennes.

    D'ailleurs au delà Michou, l'histoire nous fait croiser de manière tout à fait hasardeuse la route entre autres de Virginie Despentes dans le 20ème, celle de Logan, un faf proche de Marion Maréchal qui avait fait parler de lui il y a quelques années en tabassant et en humiliant Edouard Klein (un responsable du GUD, ce qui lui a valu une peine de prison), et celle de Erik Remès,, l'écrivain homosexuel dont je me souviens encore du passage chez Ardisson il y a plus d'une dizaine d'années je pense. Ce dernier, qui est un ami de zarca, a d'ailleurs une place relativement importante dans le livre.

    Alors que dire de plus sur ce roman en plus de son écriture particulière? Bah on peut dire qu'il est très rythmé. Et aussi "excentrique" soit l'écriture de Zarca, elle reste efficace et personnellement je me suis totalement plongé  dans ce roman assez addictif. C'est bien simple: après un Last Exit To Brooklyn qui m'a tenu la jambe pendant 2 ou 3 mois (j'y arrivais pas), j'ai lu celui-là en quelques jours à peine.

    MAIS, parce qu'il faut toujours un mais, pourquoi Zarca s'est tourné vers le polar? Même si sa trame policière a permis à son auteur d'articuler son guide autour d'une trame narrative, je ne suis pas vraiment rentré dans l'histoire criminelle. Pour moi l'idée du guide se suffisait à elle-même, pas besoin d'en rajouter avec ses histoires de meurtre blablabla. Enfin bon, pas que ça ma gêné mais j'aurais trouvé le livre meilleur sans.

     

    En l'état, Paname Underground reste un roman assez singulier, aussi glauque que marrant, et assez fascinant sur l'underground parisien. Mêlant voyous, homosexuels, caïds de cités, travestis, prostituées, dealers, migrants, sdf, toxicomanes, néonazis et plus encore, ce roman est un sympathique ovni dans le paysage littéraire français.

    A lire donc.

     

     

     

    Allez next. 

     

     

     

    Bonus: le teaser du docu Paname underground que Zarca comptait monter (et qui je crois est au point mort) histoire de faire taire ses détracteurs sur un hypothétique underground fantasmé.

     

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    Crackopolis c'est quoi? En fait c'est un podcast proposée par Arte. Et parmi toutes les séries d'Arte, c'est de loin celle que j'ai trouvée la plus intéressante.

     

    Crackopolis raconte l'histoire d'un cracker, (qui se fera appeler Charles) racontée par lui-même, au gré d'anecdotes parfois effarantes. 

    Divisée en 16 chapitres bien distincts, Crackopolis nous conte l'odyssée du narrateur dans l'univers interlope des gueush.

     

    16 chapitres. 16 passages abordant chacun une thématique différente, de la présentation de sa condition de craker, jusqu'à sa tentative de rédemption, en passant par les crackhouses, le square de Jaurès/Stalingrad, le grossiste...

     

     

     

     

    Le phrasé est brut, sans tomber dans le cliché. Charles le dit lui-même: il est issu d'une bonne famille et est relativement bien éduqué. L'immersion est totale. Et on plonge avec Charles dans l'univers impitoyable de la rue où se retrouvent toxicos, dealers, petites frappes, voyous de salles de sports, grossistes, prostituées de bas étages, caïds... Et même des gens normaux. Avec la diction parfaite de Charles, qui semble vivre le truc en même temps qu'il le décrit, Crackopolis se dévore sans temps mort comme un polar urbain, le tout rythmé par la géniale musique de Samuel Hirsch.

     

     

     Très bien structurée et très prenante, Crackopolis est une série qui prouve une fois de plus qu'Arte est vraiment une chaîne à part, ambitieuse qui n'hésite pas à prendre des risques sur ses contenus. A voir donc.

     Bravo à Jeanne Jeanne Robet , la réalisatrice et à "Charles" d'avoir réussi le tour de force de retranscrire le vécu de l'intéressé.

     

     

    Allez next.

     

     

    A voir également: la série consacrée aux braqueurs qui vaut également le détour.

     

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    Quatre mois que j'ai rien posté ici!! C'est vrai que non seulement je ne lis plus trop, mais en plus ce livre à la con m'a pris un temps fou. Je ne comprends pas.

     

     

    Résumé:

     

    Last Exit to Brooklyn est un recueil de six histoires où se croisent des personnages désespérants et désespérés : Harry Black qui ne supporte plus sa femme, la prostituée Tralala, le travesti Georgette... Un monde gangrené par la violence, la folie, la terreur, d'une beauté et d'une humanité terrifiantes. Un monde décrit par Selby lui-même comme " les horreurs d'une vie sans amour ".

     

     

     

     

     

    Pour présenter un peu l'auteur, je vais copier une partie de sa bio gracieusement mise à dispo par Wikipedia (merci Wikipedia):

     

    Né à New York, dans l'arrondissement de Brooklyn en 1928, Selby quitte l'école à l'âge de 15 ans pour s'engager dans la marine marchande, où son père, orphelin, avait travaillé. Atteint de la tuberculose à 18 ans, les médecins lui annoncent qu'il lui reste deux mois à vivre. Il est opéré, perd une partie de son poumon, et restera 4 ans à l'hôpital1.

    Lors de la décennie suivante, Selby, convalescent, est cloué au lit et fréquemment hospitalisé (1946-1950) à la suite de diverses infections du poumon. « C'est à l'hôpital que j'ai commencé à lire avant d'éprouver le besoin d'écrire. »1 Incapable de suivre une vie normale à cause de ses problèmes de santé, Selby dira : « Je connais l'alphabet. Peut-être que je pourrais être écrivain. ». Grâce à sa première machine à écrire, il se lance frénétiquement dans l'écriture.

    Son premier roman, Last Exit to Brooklyn, une collection d'histoires partageant un décor commun, Brooklyn, entraîna une forte controverse lorsqu'il fut publié en 1964. Allen Ginsberg prédit que l'ouvrage allait « exploser sur l'Amérique comme une bombe infernale qu'on lirait encore cent ans après. » Il fut l'objet d'un procès pour obscénité en Angleterre, interdit de traduction en Italie, et interdit à la vente aux mineurs dans plusieurs états des États-Unis. Son éditeur, Grove Press, exploita cette controverse pour la campagne de promotion du livre, qui se vendit aux alentours de 750 000 exemplaires la première année. Il fut également traduit en douze langues. L'auteur le résume ainsi : « Quand j'ai publié Last Exit to Brooklyn, on m'a demandé de le décrire. Je n'avais pas réfléchi à la question et les mots qui me sont venus sont : "les horreurs d'une vie sans amour" . » L'ouvrage est republié sous une nouvelle traduction française début 2014.

     

    Et caetera, et caetera. Pour résumer la suite de sa vie, il est devenu, junkie et alcoolo, puis désintoxiqué mais alcoolo, a continué à sortir des romans mais n'a jamais retrouvé le succès de son premier roman. Voilà.

     

     

     

     

     

     

     

     

    J'avais lu Waiting Period, le dernier livre d'Hubert Selby Jr, peu avant que ce dernier casse sa pipe (il y a un bail donc) et j'avais bien aimé. Un petit livre acide, sympathique à l'humour corrosif. Et sans prétention. Donc son "classique" m'avait depuis toujours fait de l'oeil sans que je trouve le temps de le prendre. C'est en tombant dessus chez un pote que j'ai décidé de le lui emprunter.

     

    On va la faire rapide, je n'ai pas aimé. En fait, je ne suis jamais rentré dedans. L'histoire, si on peut appeler ça une histoire, se borne à décrire des scènes glauques de la vie d'habitants de Brooklyn: des petites frappes, des ouvriers, syndicalistes, des homosexuels extravertis, des michetonneuses à la recherche du coup de leur vie, et plein d'autres âmes perdues à la dérive. En fait, j'ai pas vraiment compris le projet du mec. Il n'y a qu'à la fin du roman que j'ai finalement compris que ça n'en était pas un. C'est plutôt à voir comme une anthologie, un recueil de nouvelles où on retrouverait de temps en temps les mêmes personnages. Mouais. Bof.

    T'es con! Il suffisait de lire le résumé pour le savoir." Oui, oui. Merci du renseignement.

     

     Enfin ceci mis à part, et même si l'incursion dans les "bas fonds" est assez immersive, au final j'ai jamais trop accroché. Niveau structure narrative déjà j'ai eu du mal. Je sais pas, j'ai jamais réussi à voir où il voulait en venir avec ses histoires sur une violence ordinaire, banalisée. Et puis c'est peut-être injustifié mais j'avais souvent à l'esprit Les Seigneurs, le roman de Richard Price (pourtant sorti 10 ans plus tard). Du coup tout au long de ma lecture, Last Exit To Brooklyn a souffert de la comparaison. 

     Et puis même dans le fond, si la déchéance, le désœuvrement, la crudité (je dirais presque la gratuité) de la violence et du sexe  m'ont vaguement choqué (notamment les deux scènes les plus glauques du bouquin, à savoir une partouze gay, et un viol collectif sur un terrain vague), je sais pas, c'est tellement glauque que j'ai eu l'impression que l'auteur se complaisait dans sa fange. Du glauque pour du glauque. A sa sortie le roman a été taxé de pornographie, interdit dans plusieurs pays, de faire l'apologie de la drogue, de l'homosexualité etc. Bah même si aujourd'hui c'est nettement moins "marquant", je comprends les réactions de l'époque. Ca fait très "underground, post beat generation". D'ailleurs si le roman a été adopté par le pédo Allen Ginsberg c'est pas pour rien.

    De toute façon la fange, Selby Jr aime ça vu qu' on lui doit quelques années plus tard le fameux Requiem For Dream (adapté au ciné avec le succès public qu'on lui connait), en fait une suite plus ou moins officielle à son chef d'oeuvre.

     

    Côté style, j'ai déjà dit un nombre incalculable de fois que j'en pouvais plus de ces mecs qui ne connaissent pas l'existence du point. Et bien évidemment, Hubert Selby en fait partie. Non mais sérieux, des phrases de près d'une page avec soixante virgules et autant de digressions et autres apartés, j'y arrive plus. D'autant plus que Selby Jr ne connait pas non plus l'existence des guillemets ou du trait cadratin, ce qui fait qu'on passe allègrement de la description au dialogue le plus naturellement possible. Selby Jr est un expérimentateur. C'est l'époque qui veut ça.

     

     Est-ce que j'ai besoin de continuer pour faire comprendre que j'ai pas spécialement aimé? Non je ne pense pas. De toute façon 'ai rien d'autre à dire.

     

    Avec son roman Hubert Selby Jr avait probablement entre autres pour volonté de choquer le lecteur. Bah le moins que je puisse dire c'est qu'il a réussi. Néanmoins, le rythme assez lent, et le style "particulier" ont rendu ma lecture assez laborieuse. Du coup j'ai eu du mal à trouver un quelconque plaisir à sa lecture.

    Accessible  sans l'être, Last Exit To Brooklyn l'est assurément.

     

    C'était probablement le but après tout.

     

    Allez next.

     

     

    A noter que le roman a été adapté au ciné avec Jennifer Jason Leigh, Burt Young (Paulie dans la saga Rocky, )Eli Orbach (le vieux flic de Law and Order), Stephen Baldwin, Sam Rockwell et j'en passe. Aucune idée de ce que ça vaut.

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