• Dernier Tramway Pour Les Champs Elysées

     

    "Tiens tu lis James Lee Burke? C'est super j'en ai pleins! Attends je vais t'en ramener quelques uns qui sont super".

    Hummm... au vu de son engouement pour l'auteur, comment dire à ma collègue que j'accroche que moyennement justement? J'ai toujours pas trouvé. Et me voilà avec trois romans sur les bras.

     

     

     

     

     

    Résumé

     

    Alors qu'il est assis dans un bar de La Nouvelle-Orléans, le vague à l'âme, Robicheaux aperçoit un jeune dealer qui a été chargé de tabasser le père Jimmie Dolan, son ami. Robicheaux enquête et croise le chemin d'un ancien amour. Dans ce roman crépusculaire, marqué par l'absence et la mort, James Lee Burke confronte son alter ego Robicheaux à une descente aux Enfers. Sur les Champs-Élysées de La Nouvelle-Orléans, pas de félicité mais une ligne de tramway désaffectée, à l'image du terrible destin de Junior Crudup.

     

     

    On retrouve donc une fois de plus Dave Robicheaux, policier de la Paroisse d'Iberia, ex alcoolique de son état.  Le bougre est toujours aussi attachant que chiant dans sa droiture et sa propension à jouer les fouilles merdes. A ses côtés on retrouve toujours son acolyte Clete Purcell. James Lee Robicheaux en profite pour nous faire découvrir toute une galerie de personnages hauts en couleur, du riche notable propriétaire terrien au caïd producteur de films pornos passant par un obscur tueur irlandais et un vieux bluesman de génie que l'histoire a oublié. C'est d'ailleurs un des points forts du roman car même s'ils sont loin d'être originaux, les personnages ont suffisamment d'épaisseur pour qu'on y croit.

     

    Bon côté style par contre on va pas passer par quatre chemins: les horribles tics qui m'insupportaient déjà dans Creole Belle sont également présents ici. Je ne comprends toujours pas son délire d'essayer d'écrire comme Proust putain. Personnellement, j'y arrive toujours pas.

     

    On va croire que j'abuse en parlant de son style mais voilà un exemple:

     

    "Je repris le dernier cliché de la série et contemplai une nouvelle fois le visage de Junior Crudup fixant le maton à cheval, sur la rive du bayou qui faisait face à la demeure de Castille Lejeune, sa houe au dessus de son épaule faisant un angle bizarre, le visage perplexe face à un monde dont les règles étaient telles qu'elle lui garantissaient d'en être exclu à jamais."

     

    ou encore:

     

    "Il arrive que les gens ordinaires commettent de mauvaises actions. Une décision professionnelle prise sur un coup de tête, une rencontre romantique dans un bar de nuit, une rivalité avec un voisin à propos de l'emplacement d'une clôture, n'importe lequel de ces moments apparemment insignifiants peut déclencher une série d'événements qui, comme un clou rouillé dans la plante du pied, sont à même d'empoisonner systématiquement l'existence d'un individu normalement respectueux des lois et de le propulser dans un monde qui, jusque-là, n'existait à ses yeux que dans l'imagination perverse des romanciers de gare."

     

     

     

    Zzzz... C'est d'un pompeux. Y en a sans doute qui kiffent mais perso je trouve ça hyper chiant. On dirait qu'il veut essayer de montrer qu'il peut écrire comme un poète. Mouais. Lis Kundera Tonton, tu verras que la simplicité peut aussi être la marque des grands.

    Et encore il est loin d'en abuser autant que dans l'autre roman que j'ai lu.

     

    En revanche, si l'histoire contient quelques similitudes avec Creole Belle (j'ai l'impression que c'est le cas des autres bouquins également), elle est un peu plus recherchée et aboutie que dans l'autre roman. En fait ce qui est intéressant c'est qu'elle s'articule à la fois autour d'une enquête sur un meurtre datant d'une cinquantaine d'années, mais également sur une affaire bien actuelle. Et puis bon, James Lee Burke est moins parti vers le glauque à outrance.

    En fait je me rends compte que les ingrédients (du porno, un mec disparu, une femme fatale perturbée, un anti-héros désabusé, du pétrole, une famille riche et pleine de secrets) sont plus ou moins les mêmes que ceux du Grand Sommeil. En effet, on est en plein roman noir. Heureusement l'histoire reste sensiblement différente de celle du classique de Chandler.

     

    Il parait que seuls les cons ne changent pas d'avis. En vrai c'est n'imp car après avoir été assez déçu de Creole Belle, j'ai été assez con pour en lire un autre après avoir dit que c'était mon premier et dernier roman de l'auteur. Enfin je ne regrette pas non plus donc c'est plutôt bon signe. Sans être un des meilleurs polars que j'ai lus, Dernier Tramway pou les Champs Elysées reste un roman très recommandable (bien plus que Creole Belle pour ma part) et a fait remonter James Lee Burke dans mon estime. Bon après j'ai rendu les autres à ma collègue parce que faut pas pousser non plus.

     

    Bon livre.

     

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