• Detroit

     

     

     

    Résumé Wikipédia:

     

    En juillet 1967, d'importantes émeutes ont lieu à Détroit dans le Michigan, pour protester contre la Ségrégation raciale aux États-Unis et la guerre du Viêt Nam. La police de Détroit reçoit des plaintes à propos de pillages, d'incendies et de tirs d'armes à feu. Les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir des détonations. Dans ce chaos, Melvin Dismukes, un agent de sécurité privé afro-américain, tente de survivre tout en protégeant ses semblables.

     

     

     

     

     

    Comme tout bon fan de rap américain des 90's, je connaissais un peu les Dramatics du fait qu'ils aient été pas mal samplés. Après je suis loin de connaître leur discographie, aussi je les confonds souvent avec les Stylitics qui ont également été beaucoup samplés (même si le chanteur des Stylistics a un voix bien plus aigüe). Enfin dans tous les cas, je ne savais même pas que le fait divers dont est tiré le film avait impliqué des membres du groupe.

     

     

     

    Ouais, c'est eux.

     

     

     

     

    Pour en revenir à Kathryn Bigelow, il faut rappeler que c'est un peu une légende à Hollywood. C'est plus ou moins la seule femme réalisatrice à faire des films de mecs. Et contrairement à ce qu'on pourrait imaginer pour faire dans le cliché, la meuf n'est ni une goudou, ni une camionneuse mais une très jolie femme avec un physique de mannequin. Bon on va pas refaire son histoire mais pour les gens de ma génération, c'est un peu un réal à part car elle s'est surtout fait connaître du grand public avec le culte Point Break, même si sa filmo est ponctuée d'autres films comme le très bon Strange Days. Bon elle est aussi connue pour avoir été avec James Cameron ou encore pour avoir perdu un procès fleuve avec Besson au sujet du projet Jeanne D'Arc (on peut vraiment regretter qu'elle l'ait perdu quand on voit le film qu'il en a tiré). On pourra dire ce qu'on veut d'elle, elle a encore une fois montré qu'elle en avait plus que beaucoup en s'attaquant de manière frontale à un sordide faite divers sur fond d'émeutes raciales. Parce qu'il faut avouer que le film met un seum incroyable. Et le fait qu'il s'agisse d'une femme blanche qui réalise le film apporte un regard encore différent à cette oeuvre sans concession. Parce que bon faut pas mentir c'est un film résolument engagé dans le contexte actuel qui plane aux Etats-Unis: l'ultra réac Trump à la maison blanche, bavures policières en séries, tensions raciales exacerbées. Elles sont déjà loin les années Obama. Traiter d'un tel fait divers nous renvoie donc à la situation actuelle d'un pays en pleine remise en question.

     

     

     

    There's a war going on outside

     

     

    On se doute bien qu'avec un tel sujet le film risque d'être diversement accueilli (surtout aux Etats Unis je pense). Néanmoins même si on regarde le film uniquement pour ce qu'il est (un film), force est de constater que Kathryn Bigelow n'a pas perdu la main: ultra nerveux, archi maitrisé, avec une excellente direction d'acteur, Durant une bonne partie du métrage, le film ressemblerait presque à un survival.

     

     

     

    Melvin Dismukes (John Boyega), un vigile qui ne sait pas encore dans quelle merde il s'est foutu

     

     

    Les acteurs parlons-en tiens. Comme j'ai dit la distribution est top:  John Boyega (d'origine nigériane, c'est toujours bon de le rappeler ^^ ), révélé grâce à star Wars est excellent dans le rôle Melvin Dismukes le médiateur de service impliqué presque malgré lui dans un conflit trop grand pour ses épaules. Quant à Will Poulter, le grand dadais à la tête d'hémiplégique des Millers et du Monde de Narnia, il est tout aussi excellent dans un rôle à contre emploi, en l'occurrence celui tout en nuance d'un policier raciste totalement convaincu du bien fondé de ses (ex)actions.

     

     

     

    Philip Krass (Willy Poulter), qui cherche à ramener la paix à Detroit par n'importe quel moyen

     

     

     

    Parmi les autres têtes (un peu moins) connues, on notera la présence d'Anthony Mackie, qu'on a pu voir dans les Captain America/Avengers ou encore She Hates Me dans le rôle d'un vétéran dur de chez dur, Hannah Murray qui s'est illustrée dans Skins mais que perso j'ai découvert en tant que Gilly de Games of Thrones (la "fiancée" de Samwell Tarly qu'il se trimballe partout avec leur bébé) qui est également parfaite dans le principal rôle féminin du film, l'autre Nigerian du film Gbenga Akinnagbe connu des fans de The Wire en tant que Chris Paltrow (le bras droit de Marlowe Stansfield) et qui a pris un sacré coup de vieux, Chris Coy (le reporter de la géniale série Treme et qu'on voit trop peu d'ailleurs), ou encore TylerJames Williams, le Chris de Everybody Hate Chris, que je n'ai personnellement même pas reconnu. Paradoxalement le rôle principal, à savoir celui de Larry Reed, est interprété par le jeune Algee Smith, un mec inconnu au bataillon. Pas grave, il est parfait dans le rôle du malheureux chanteur des Dramatics.

     

     

     

    Larry (Algee Smith) et sa "copine" Julie Ann (Hannah Murray), le calme avant la tempête

     

     

     

    Je vais m'arrêter là parce que j'en ai marre de faire des textes à rallonge mais je vais simplement souligner qu'il s'agit là de la troisième collaboration après Démineurs et Zero DarkThirty, ce qui correspond d'ailleurs à une évolution formelle du style de Bigelow, s'éloignant de l'actioner pur et dur pour le film nerveux qui n'oublie pas de questionner sur l'actualité (l'armée et la guerre d'Irak pour Démineurs, le terrorisme pour Zero Dark Thirty, ou les questions raciales dans le cas présent). Bah tout ce que j'ai à dire c'est qu'elle a bien choisi son collaborateur tat je trouve que les scénario se marient bien à son style. Pourvu que ça dure.

     

    Bref, j'attendais (un peu, j'attends plus grand chose en fait) Detroit, et honnêtement le film a été à la hauteur de mes attentes. Avec ce film, Kathryn Bigelow montre non seulement qu'elle figure toujours parmi les meilleurs réals d'Hollywood actuels (la mise en scène est top), mais elle démontre aussi  son aptitude à traiter de manière frontale des sujets casse-gueule, et ce avec succès. On le verra aux oscars je pense.

     

     

    Bête de film 

     

     

     

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