• Joker

     

     

     

     

     

    Résumé:

     

    Gotham City, fin des années 70, ou début 80. Arthur Fleck est un pauvre type, de ceux qui n'ont pas eu de chance dans la vie. Employé modeste, vivant toujours avec une mère malade, souffrant de schizophrénie, il gagne sa vie en tant que clown de troisième zone et s'accroche à son rêve de devenir un jour un humoriste célèbre. Pourtant de déconvenues en déconvenues, il finira au détour d'une énième mésaventure à se découvrir, et à devenir malgré lui une icône, un personnage, un nom sous lequel il passera à la postérité: Le Joker.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans la série des "mais pourquoi est-il si méchant?", après Leatherface (pourquoi met-il un masque en peau humaine?), Hannibal (pourquoi mange-t'il des gens), Freddy, Darth Vador et je ne sais quel autre icône de la pop culture, voici le cas du Joker. Alors, il faut croire que les américains raffolent de ce concept( à Hollywood en tout cas). Moi je ne comprends pas, si on aime bien les croque mitaines ou les personnage d'horreur c'est justement pour la part de mystère qui les entoure, alors pourquoi chercher à expliquer l'inexplicable? Je sais pas, pour moi c'est un concept globalement assez débile. Un jour ils seront capables de faire un film pour expliquer pourquoi Sadako a fini au fond d'un puits et d'une VHS... Enfin bref.

    Enfin bref donc, pourquoi pas? Allez, soyons fous. Mais encore faut-il trouver la manière d'amener le truc, et si le film a bien pris le temps, je n'ai pas été plus convaincu. Pourquoi?  Parce que tout est tiré par les cheveux. Vu que c'est le personnage principal, il faut lui apporter de l'humanité, il faut que le public (américain), ait de la compassion pour ce malheureux qui... zzz... On s'en bat les couilles putain! On parle du Joker ou de Rémi sans Famille? Rien que ce parti pris totalement hypocrite me soule, comme si on ne pouvait pas faire un film sur un antihéros iconique totalement amoral et mégalomane. Je sais qu'il y a de l'argent en jeu mais quand on fait un film sur le Joker c'est pas pour le transformer en vieux fragile de 40 kg avec un QI de 70... On parle quand même de l'ennemi emblématique de Batman bordel!

     

     

     

    Arthur Fleck (Joaquin Phoenix), un homme au passif social et psychiatrique bien chargé

     

     

     

     

    Pour le coup le Joker de Nolan était déjà bien plus intéressant. C'était un anarchiste pur et dur qui s'en foutait de tout et voulait plus ou moins tout faire sauter. Là, on nous sort des considérations sociales, une enfance malheureuse à souhait, des traumas et du mélo à en gerber... Bref, c'est pas sa faute.  Et puis le délire revendicatif faussement engagé des pauvres contre les méchants riches... C'est moyen. Le mec devient une icône malgré lui on sait pas trop comment, mais c'est normal. 

     

    Par ailleurs toute son histoire autour de son rêve m'a fortement rappelé la Valse des Pantins de Scorsese auquel le film tente de rendre hommage. Ici De Niro n'est plus l'apprenti humoriste mais au contraire remplace Jerry Lewis dans le rôle de l'idole désabusée et vaguement puante.

     

     

    Murray Franklin (Robert De Niro), présentateur et idole d'Arthur

     

     

     

    Alors est-ce que le film est un ratage complet? Non. La facture déjà, très années 70-80 est plutôt bonne. On se croirait presque dans un film d'époque tant la direction artistique est réussie. Elle l'est même tellement que la ville n'a plus de Gotham que le nom. On sait bien qu'il s'agit de new York mais là, ils font même plus semblant.

    La réalisation quant à elle est plutôt bonne. Même si le pathos est assez mal dosé, la mise en scène est plutôt sobre et les doses d'humour fonctionnent. Todd Philips, plus habitué aux comédies grasses (Hangover, ou Very Bad Trip en vf, et ses suites) s'en sort plutôt bien même s'il avait déjà officié sur un film d'époque avec le film Starsky & Hutch (que je n'ai pas vu d'ailleurs).

     

    Mais c'est surtour la distribution qui vaut le coup d'oeil, Joaquin Phoenix en tête. Il faut le dire, le Joker n'a eu les grâces que d'acteurs plutôt cotés: Jack Nicholson, Heath Ledger, Jared Leto... Si avec le recul le grand Jack  cabotinait plus qu'Adam Sandler dans n'importe lequel de ses films, et que Jared Leto n'a visiblement pas marqué le public outre mesure pour sa prestation (il n'a d'ailleurs même pas été contacté pour ce film, ni pour les autres, et rage encore ha ha!), Heath Ledger avait construit un personnage assez difficile à égaler. Et si Joaquin Phoenix a déjà contre lui un scénario à haute teneur en pathos, il s'en sort malgré tout avec les honneurs.

     

     

     


    Le Joker, ou la classe faite clown

     

     

     

    Le mec a dû perdre au moins 20 kg, et semble habité comme à son habitude. Et même s'il cabotine par moments (la faute à une direction d'acteur assez moyenne), il s'en sort avec les honneurs pour moi.

     

    Malheureusement pour les autres, il occupe tellement l'écran que le reste du casting passe presque pour de la figuration. Dans le lot, on retrouve la toujours bonne Frances Conroy (Six Feet Under, American Horror Story etc), Brett Cullen  (croisement improbable entre Sean Bean, Chris Cooper et Alec Baldwin, et qui jouait déjà un député dans Dark Knight Rises) très bon en Thomas Wayne très "républicain", De Niro qui assure le service minimum (comme il le fait depuis au moins 15 ans). Enfin on aperçoit les toujours sympathiques Shea Whigham (Boardwalk Empire, Take Shelter) et Brian Tyree Henry (Widows, le rappeur Paperboy dans Atlanta) dans des rôles à la limite du caméo.

     

    Heureusement pour elle, la toujours jolie Zazie Beetz (Deadpool) s'en sort nettement mieux que son collègue de la série Atlanta, avec un rôle presque aussi étoffé que celui de Frances Conroy, ce qui en fait le troisième ou quatrième rôle le plus important du film. Niveau perf elle joue bien comme d'habitude mais sans faire genre, en général je m'attarde pas trop sur son jeu dans je la regarde à l'écran.

     

     

    Sophie (Zazie Beetz), la jolie voisine d'Arthur

     

     

     

    Bref, je pense que j'ai tout dit. Loin d'être la branlette que tout le monde nous vend en ce moment, Joker est un film vain à mon sens, assez bavard, mais néanmoins sympathique par sa volonté de proposer autre chose et d'ancrer la mythologie DC dans le "réel". Un peu dans la continuité de Nolan en somme.

     

    Ironie du sort, le film se veut un hommage aux films de Scorsese comme La Valse des Pantins ou Taxi Driver alors que ce dernier vient littéralement de chier sur les films de super héros. Niveau timing c'est parfait ha ha!

     

    Allez next.

     

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