Louée soit Arte de diffuser des films comme les autres chaines "hertziennes" n'en diffusent plus. A la place on a droit à Camping ou un blockbuster bidon. C'est triste.

Résumé Wiki:

Au début de l'ère Meiji (vers 1870), une mère de famille, Sayo, voit son époux et son fils se faire assassiner sous ses yeux avant de se faire violer, par trois hommes et une femme. Après avoir tué l'un d'entre eux, elle se retrouve en prison où elle donne naissance à une fille, Yuki. Sa mère morte en couche, Yuki est élevée par un maître du sabre pour devenir un instrument de vengeance redoutable, une véritable femme fatale.

Lady Snowblood, en gros c'est Kill Bill 30 ans plus tôt. 70% du métrage de Tarantino est pompé dessus. C'est quasiment la même trame, certains plans étant identiques, Tarantino ayant même poussé le vice jusqu'à reprrendre un morceau du film. Enfin c'est pas comme si on ne le savait pas. Quentin a retenu la leçon depuis Reservoir Dogs et met bien en avant ses "références" désormais

On appelle ça un hommage. Ca passe mieux d'en mettre quand on pompe un film

Tiré d'un manga scénarisé par l'inénarrable Kazuo Koike, à qui on doit Baby Cart et Crying Freeman entre autres, Lady Snowblood tire d'ailleurs un peu du côté de la célèbre saga du Loup à l'Enfant.

 La jolie Yuki (Meiko Kaji), un étrange et sensuel assassin

Tout comme Baby Cart donc on a droit à une introduction bien sombre, limite glauque (ici dans une prison pour femmes), posant les bases de  l'histoire. Un enfant maudit, une quête vengeresse, une destinée sanglante, pas besoin d'aller plus loin. De plus ça se passe encore à l'ère Meiji. Pour ceux qui ne savent pas, l'ère Meiji (du nom de l'empereur) succède à l'ère Tokugawa ( du nom d'une dynastie de shoguns qui a régné sur le Japon au moins 300 ans il me semble). C'est une époque de grand bouleversement car elle ouvre le Japon vers une occidentalisation progressive et surtout met fin au régime féodal traditionnel. C'est donc la fin des samouraïs et l'appropriation de moeurs occidentales (au niveau des vêtements par exemple). Bon c'est aussi une ère qui a permis le développement du fascisme et du nationalisme mais c'est une autre histoire. Tout ça pour dire que c'est intéressant de voir des armes à feu (en vrai elles sont présentes dans le pays dès le 17ème grâce aux Hollandais je crois) et également des policiers en uniforme assez modernes, ce qui est assez surprenant.

Comme dans pas mal de films japonais de l'époque le sang coule à profusion et les membres s'envolent au moindre coup de sabre. Bref c'est violent et même gore.

Par contre même si le sang est bien rouge ketchup (comme souvent à l'époque), la violence reste bien retranscrite. Mais surtout le film est putain de sombre. On dirait pas forcément en matant le "trailer" et la chanson un peu mélancolique mais le film est loin d'être kitsch, il y a toujours un sentiment de malaise. Rien que l'idée d'une mère qui se fait violer, devient une grosse salope et se fait piner par tout le monde juste pour avoir un fils qui pourra assouvir sa vengeance est bien tordue. Oui, c'est un peu glauque en fait.

 La bande de bourreaux

Le film tient aussi grandement sa réussite à son interprète principal, la géniale Meiko Kaji. Egalement connue pour avoir interprété La Femme Scorpion dans la saga du même nom (une partie du moins, et qui a aussi inspiré QT pour Kill Bill lol). Avec son regard haineux et halluciné qui contraste avec son joli visage, elle imprime instantanément la rétine par l'aura qu'elle dégage.

 
Meiko dans le rôle de la femme Scorpion (ouais elle fait flipper un peu)

Bref, doté d'une bonne réal, avec une BO bien cool (assez jazzy, et des morceaux chantés par Meiko elle-même) et une trame simple mais bien tournée, sombre et morbide à souhait, le film est une petite pépite dans le genre. Je vais me faire la suite tiens.