• LE BRUIT ET LA FUREUR

    Le Bruit et  la FureurDu classique au rap, de Miles Davis à Lady Gaga, des découvertes et des review même sur ce que j'aime pas. En toute objectivité bien sûr

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    Pour la bio du mec on va faire court:

     

    Luidji (et non Luigi, parce qu'il est haïtien et non italien, et que ces gens là écrivent les prénoms comme ils le veulent ha ha) est né en 92 (ou 91, je sais plus) à Villiers le Bel et a grandi à Issy les Moulineaux. Il commence le rap au lycée grâce à son grand frère et se professionnalise assez rapidement. Alors qu'il est à l'université, il décroche un contrat en maison de disque chez Wagram. Néanmoins après quelques désillusions il finit par continuer sa carrière en indépendant et fonde son propre label Foufoune Palace Records. Il sort son premier album Tristesse Business en 2019.

     

     

    J'ai découvert cet artiste avec le son Foufoune Palace (ce titre putain) il y a quelques années sur la très bonne chaîne Ofive TV je crois à l'époque où je la regardais (elle n'existe plus je crois malheureusement).

     

     

     

     

     

     

    Et vu que hormis deux trois phases marrantes j'avais rien retenu du son, je l'ai aussitôt oublié lol.

     

    Et puis, il y a deux semaines (enfin trois ou quatre mois maintenant ha ha!), je suis tombé sur ce son

     

     

     

     

     

     

     

    Et j'ai beaucoup aimé.

     

    "je pourrais pas être ami avec celui que j'étais avant" ha ha! Effectivement il y a quatre ans d'écart entre les deux sons. Et niveau maturité (dans la musique comme dans le propos) on sent bien les années.

    Je me suis penché donc à nouveau sur le bonhomme sans même capté avoir qu'il s'agissait du même mec à la base. Et, si j'ai fait l'impasse sur ses précédents projets, j'ai directement écouté Tristesse Business, son album sorti l'année dernière.

     

     

     

     

     

     

     

    La cover est plutôt sympa je trouve. Elle fait d'ailleurs presque office de note d'intention pour l'album. En même temps ça devrait être le cas pour la plupart des albums.

     

    Tristesse Business donc, est un peu un album concept articulé autour de la vie de Luidji, enfin de la vie amoureuse du bonhomme. On a donc droit à ses histoires avec sa meuf, avec son ex, avec ses groupies, avec...

    Enfin bref rien que du très neuf donc. Sauf qu'il y a une certaine ligne directrice qui nous fait partager ses déboires et ses états d'âme. En vrai dans le fond, Tristesse Business, c'est un peu la chanson Helsinki de Dinos sur tout un album.

    Le style de Luidji est un peu particulier. On peut dire qu'il s'inscrit un peu dans la mouvance des rappeurs actuels tels que Jossman, Alpha, ou encore Dinos dont il est apparemment assez proche (on le voit d'ailleurs se taper un bain de foule dans le clip de Palace Mafia) mais en fait pas seulement. En gros on sent que parmi ses influences majeures il y a probablement Drake non seulement dans la manière de chantonner (même si tout le monde le fait maintenant) et aussi dans sa manière d'étaler ses états d'âmes et histoires sentimentales à longueur de temps, mais aussi d'autres mecs comme Mick Jenkins, Isaiah Rashad, Saba et Sylvan Lacue pour leur vibe générale rappé/chanté un peu jazzy et leurs textes à des années lumière du gangsta rap. En tout cas c'est l'impression que j'ai eue en l'écoutant. En tant que rappeur, Luidji arrive à être relativement polyvalent: il rappe, chante (pas mal en plus), sait donner un certain fond à ses textes. Bref, il se défend.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Alors, que penser de l'album? Bah comme prévu, l'album ressemble à ce à quoi on peut s'attendre de la part du gars, un gars plus intelligent et cultivé que le rappeur moyen. Le storytelling est un exercice assez difficile et encore plus rare dans le rap français. Mais lui s'en sort plutôt bien. Le pb (parce qu'il y en a toujours un) vient d'ailleurs.

     

     

    En fait, le pb que j'ai avec n'est pas vraiment sur l'album à proprement parler, mais plutôt sur le fond, et la démarche "artistique" du mec. Dans un sens, il fait ce que beaucoup d'artistes font depuis que les artistes existent: il se fout à poil sur l'album. Car il s'agit d'un album très personnel, et très bien articulé autour de sa vie sur laquelle il se livre sans fard. La sincérité est un des trucs qui caractérisent peut-être le plus Tristesse Business.
    Seulement voilà, plus encore que lui-même, je trouve que sa démarche renvoie aussi à la vie de ses proches (ou plutôt ex proches). Et l'entendre raconter ses déboires sur ses ex, ça me et un peu mal à l'aise sur la considération qu'il leur porte. Raconter que tu trompais ta meuf à tour de bras, que tu te tapais ton ex en même temps au point de lui faire un gosse, raconter que l'ex en question était tellement amoureuse au point d'accepter d'être traitée au mieux pour un plan cul, au pire pour une chienne, je trouve ça très limite. MAIS LE RACONTER SUR TOUT UN ALBUM, je trouve ça horriblement inconvenant (j'ai du vocabulaire) sachant que les meufs concernées vont forcément le savoir. Enfin je trouve ça horriblement irrespectueux, surtout que le mec passe son temps à dire qu'il regrette plus ou moins tous ces trucs et que l'album lui a un peu servi de catharsis pour pouvoir passer à autre chose. Je dirais pas que le procédé est malhonnête vu qu'il assume la plupart de ses conneries mais ça reste assez vilain néanmoins. En témoigne ce morceau par exemple:

     

     

     

     

     

     

    Bref, il faut réussir ) déceler le vrai de l'inventé mais bon c'est quand même un bel enculé.

     

    Si on  arrive à faire abstraction de ça, et de la relative crudité de certains textes (il ne parle pratiquement que d'amour et de cul), on peut dire que l'album est plutôt réussi. Et s'il y a bien une chose qui ajoute une très grosse plus-value à çet album, c'est qu'il est extrêmement bien produit. On ne le dit pas assez mais les producteurs français ont fait un énorme bon en dix-quinze ans. Là où avant hormis quelques prodiges, la plupart faisaient des trucs aussi impersonnels que pompés sur la mouvance américaine du moment, les prodos d'aujourd'hui , s'ils sont toujours inspirés par ce qui se fait outre Atlantique, n'ont plus rien à envier à leurs homologues US niveau qualitatif. Mine de rien , si je m'intéresse encore un peu au rap français c'est en partie grâce à des prodos comme Easy Dew, Hologram Lo, DJ Weedim, Ikaz Boi etc.

    Ici en l'occurrence on doit la réussite aux talentueux Ryan Koffi et Pee Magnum et à l'alchimie qu'ils opèrent avec Luidgi. Ca peut paraître paradoxal dit comme ça mais l'album est très musical (bien plus que la majorité des albums de rap), et le fait que Luidji passe assez naturellement du rap au chant ajoute encore à la qualité de ce Tristesse Business. En témoignent les morceaux très soul Le Remède, et Gisèle, qui font partie de mes morceaux préférés.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Par contre pour Gisèle, pourquoi ce blaze? Personnellement, la seule Gisèle dans ma vie est une petite bonne femme de province sans histoires qui doit bien avoir la soixantaine aujourd'hui. Elle est donc assez loin du portrait de la michto de téléréalité décrite dans le son. Dommage d'ailleurs qu'il ait choisi de raconter un peu de la merde car je pense que même si dans la forme ce son est très bon, il aurait mérité un meilleur sujet.

     

     Bon, je m'arrête là. Comme je l'ai déjà dit, Tristesse Business est un très bon album de rap français, bien plus original que la moyenne avec sa vibe soul un peu décalée, et  qui doit autant  sa réussite au talent de Luidji qu'à l'alchimie qui opère avec ses producteurs. Et puis les clips qui ont accompagné l'album sont également assez réussis, ils me rappellent ceux d'Ichon en un peu moins barré.
    Bref ça m'incite à suivre Luidji, vu qu'il ne cesse de gagner en maturité. Enfin vu les interviews du bonhomme, le prochain album n'est pas prêt d'arriver.

     

    Je me demande quand même ce qu'est devenu son gosse lol.

     

    Allez next.

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    Des fois on allume la radio et on tombe sur des trucs comme ça.

     

     

     

     

    Pour la petite histoire, un jour en rentrant de province à 3 ou 4 heures du mat', je mets France inter à la radio de ma voiture (chose qui ne m'arrive jamais) et je tombe sur Blue Light de Jorja Smith (que je connais depuis un an au moins) présenté par l'animateur ou animatrice (je sais plus), suivi d'un morceau de Tirzah. Et j'accroche bien.

    Etrangement le lendemain matin, j'écoute Nova qui diffuse un morceau d'une "jeune" artiste nommée... Tirzah. Faut croire que c'était sa semaine.

     

    Et effectivement, Tirzah c'était un peu le petit phénomène de la rentrée. Pourtant la fille a commencé sa carrière il y a quatre ans. Enfin bon si on en parle c'est parce qu'elle a enfin sorti son album.

     

    On va revenir sur une petite présentation de la demoiselle.

     

    Originaire de l'Essex Tirzah s'initie assez tôt à la musique. Au lycée elle décide vaguement de se lancer dans la musique en compagnie de son amie Mica Levi, qui deviendra plus connue sous le nom de Micachu. Tandis cette dernière persiste dans cette voix, Tirzah met sa passion en suspens afin de suivre des études de textile. Elle finit par y retourner et produit avec Micachu en 2014 le single I'M Not Dancing, bientôt suivi de No Romance, un EP électro très rythmé. L'année suivante, et toujours avec Micachu elle sortira le EP Make It Up. Et cette année apparait enfin son premier album sobrement intiulé Devotion.

     

    Si j'en parle c'est parce que j'ai "découvert" cette artiste avec le single I'm Not Dancing.

     

     

     

     

    Et personnellement j'accroche beaucoup à ce morceau que j'ai donc découvert 4ans après sa sortie (y a trois mois donc). Et puis le clip me fait marrer avec ses pas de danse associés à la gestuelle "martiale" de Micachu en arrière plan. C'est pas pour faire genre mais j'arrive pas à comprendre comment les gens peuvent tordre leur poing en donnant un coup comme elle le fait. C'est un truc à se péter le poignet si on frappe réellement de cette manière. Enfin bref.

     

     

    En fait si le style de Tirzah est .assez indéfini, on peut dire qu'il navigue entre électro, house et soul. On note quand même une grosse influence hip hop RnB dans ses chansons, surtout les premières. Et malgré un son résolument électro, on note quand même une grosse vibe soul qui se dégage des morceaux comme Slow Jam ou même Inside Out.

     

     

     

     

    En tout cas t'entends ça, tu sais tout de suite que c'est anglais lol.

     

    C'est peut-être d'ailleurs pour éviter de s'enfoncer dans sa zone de confort qu'elle a pris le contre pied de mettre les rythmiques électro en retrait pour son premier album. En effet Devotion sonne toujours électro, mais une électro assez épurée, plus minimaliste. En résulte une ambiance assez planante qui permet également de mettre en valeur la voix et les paroles de Tirzah.

     

    Devotion est un bon album très travaillé, et homogène, ce qui en fait une qualité et sa limite. En fait, le problème que j'ai eu à son écoute, c'est justement que j'ai bien aimé, j'ai même plutôt bien accroché, mais je n'ai pas trouvé de son vraiment marquant pour autant. Et c'est bien dommage.

    Ceci étant on va pas gâcher notre plaisir. Devotion est un bon album très cool qui permet à Tirzah de faire partager son univers assez "soulful" mais pas trop non plus. Il n'y a pas de morceau que je n'ai pas aimé. Néanmoins je retiens surtout ces morceaux que je kiffe particulièrement:

     

     

     

     

     Avec cet album (qui parle essentiellement d'amour), Tirzah dévoile une personnalité touchante, celle d'une fille timide et effacée mais non dénuée de talent.

     

    En tout cas en ce qui me concerne je kiffe. Et j'attends la suite.

     

     

    Allez next

     

     

     

     

     

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