• Bon on va la faire courte.

     

     

     

     

     

    Pour la bio, enfin d'après Wikipédia:

     

    De son vrai nom Sevda Alizeh, Sevdaliza est née en 1987 en Iran. A l'âge de 16 ans elle quitte son pays pour les Pays Bas afin de poursuivre une carrière dans le basket avec l'espoir d'intégrer l'équipe nationale néerlandaise(ce doit être une grande perche). Apparemment ça a dû foirer quelque part puisqu'au final elle a fait des études de communication avant de se consacrer pleinement à la musique. Elle vient de sortir son premier  album sobrement intitulé Ison. Voilà.

     

     

     

     

     

    Pourquoi Ison? Apparemment le nom est tiré de celui d'une comète qui est passée tout près du soleil. Après faut pas m'en demander plus. En tout cas je trouve la pochette très réussie.

    J'ai découvert ça sur le Net via un pote, et il faut dire que j'ai été un peu déstabilisé au départ. On dirait un peu un truc au carrefour de FKA Twigs et James Blake avec une touche de trip hop/down tempo. Pas les pires influences quoi.
    Perso étant assez fan des artistes précités, j'aime bien le délire (j'ai oublié de préciser qu'elle chantait en anglais). L'album est teinté de sonorités assez minimalistes, un peu sombres mais en même temps avec une vibe moderne assez soul. Et franchement le mélange fonctionne assez bien. D'autant plus que la belle (enfin, façon de parler) possède un atout non négligeable: sa voix. Douce, langoureuse, sensuelle, très féminine et légèrement rocailleuse en même temps. Et même si par moments elle opte pour l'autotune ça rend toujours bien.

     

    L'album est très sympa, et réussit à être assez homogène sans être lourdingue. Après faut évidemment aimer le délire mais je l'ai trouvé plutôt réussi.

    Plusieurs singles sont sortis je retiens surtout Hubris.

     

     

     

     

    Les autres n'étant pas pour moi les meilleurs titres de l'album. Shahmaran par exemple qui introduit l'album, ou encore Loves Way sont bien au-dessus.
    Ceci étant, Sevdaliza est suffisamment généreuse pour mettre son album en entier sur le Tube. Ca mérite donc d'aller y jeter une oreille, d'autant plus qu'il vaut le coup pour moi. 

     

    Bref, bonne surprise et bonne découverte.

     

     

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    Oui la West Coast a connu son heure de gloire dans les années 90 à travers le G Funk et le Gangsta Rap. Elle a marqué de manière indélébile son empreinte sur le rap à travers tout d'abord Ice T, Le Digital Underground puis NWA auquel le film du même nom a rendu hommage avec un bon carton au box office). Mais c'est surtout avec la relève et Death Row, le label mythique du sulfureux Suge Knight (je suis obligé d'aimer ce mec, il est né le même jour que moi mais pas la même année heureusement), et les légendaires artistes signés dessus (2Pac, Dre, Snoop, Warren G etc) que l'impact du G Funk a été planétaire, popularisant par la même occasion tout un univers et le prétendu mode de vie des gangs Crips et Bloods: couleurs, bandanas, chemises à carreaux, pantalons Dickies, danse (le fameux C. Walk) etc. etc.

    C'est d'ailleurs dommage pour tous les artistes des scènes alternatives qui n'ont jamais rencontré un réel succès au delà du public rap (E-40, Too Short et ses 200 albums, Tha Liks, Dilated People, Planet Asia et j'en passe). En vrai y a que Cypress Hill qui s'en est bien sorti grâce à la double étiquette rap et "métal".

     

    Mais les choses changent: 2Pac meurt, Dre se casse, Snoop se casse, Death Row se casse la gueule, Suge Knight va en prison. La G Funk et laWest Coast perdent leur influence au profit du Sud et de l'émergence du Crunk, du Dirty, puis de la Trap.

     

    Heureusement pour la Californie et Los Angeles en particulier, certains rappeurs biberonnés au son de leurs ainés (mais pas que) sont bien décidés à rendre à leur coin ses lettres de noblesse.

     


    Kendrick Lamar:

     

    A-t-on encore besoin d'en parler? C'est le mec qui a remis L.A sur le devant de la scène ni plus ni moins. Comme l'a dit B Real de Cypress Hill dans une interview. Kendrick est le rappeur qui représente Los Angeles aujourd'hui, comme The Game l'était il y a une dizaine d'années. Enfin quitte à choisir mieux vaut Kendrick quand même.

     

     

     

    Avant d'être un petit single à succès (de 2015 ou 2016 je ne sais plus), King Kunta est avant tout un hymne à Compton. Le clip, l'instru, les "64 Chevy", toute la panoplie est là pour représenter l'imagerie de Compton et du G Funk (le clip rappelle un peu Ain't Nothing But A G Thang pour l'ambiance). D'ailleurs si la moitié des gens du clip sont en rouge, c'est pas pour rien. "Compton c'est la ville des Bloods" come disait Suge Knight dans le film N.W.A

     

     

     

     

    Dom Kennedy

     

     

     

     

    Dom Kennedy, c'est plus l'héritage Warren G. Pas vraiment rattaché à l'univers des gangs même s'il en parle de temps en temps (il est assez proche de Nipsey Hussle apparemment), Dom Kennedy est plutôt le pendant festif du G Funk: le soleil, les histoires de meuf, les fêtes, les 6-4 Chevy et bien sûr les embrouilles mais çac'est pas grave. Le mec n'est pas le plus charismatique, ni même le plus talentueux, mais il remplit néanmoins son contrat, la plupart de ses albums a son lot de bon sons cools pour chiller ou rodave en voiture au soleil. Que demander de plus franchement?

     

     

     

    On notera la proportion de filles "noires-noires"  dans les clips. Les Ricains ont un sacré problème à ce niveau n'empêche.

     

     

     

    YG

     

     

     

     

    YG (pour Young Gangsta il me semble, vive l'originalité) n'a probablement jamais entendu parler de papier vu le nombre incalculable de tatouages qu'il se trimballe. Enfin ils sont tous comme ça maintenant.
    Probablement le plus médiatisé après Kendrick, YG est Blood 100% pur jus comme le prouve la couv de son dernier album. Le mec est tellement matricé qu'il en vient à ne plus mettre de C dans certains mots à commencer par celui de sa ville qu'il appelle désormais Bompton. Parce que pour la petite histoire avant on remplaçait les "CK" (sous-entendant Crips Killer, tueur de Crips dans leur délire) par "CC" dans les mots, ce qui explique le nom de certains rappeurs: Spider Locc, 40 Glocc etc. Lui en vient carrément à proscrire la lettre C. Ca doit être drôle d'apprendre l'alphabet à Los Angeles.
     Plus que Kendrick c'est tout son album qui est une ode au G Funk comme l'atteste ce son:

     

     

     

    On notera le clin d'œil à 2Pac et Biggie avec cette chanson (et également à un épisode où il s'est fait tirer dessus dans un studio, comme 2Pac donc). Perso j'ai jamais trop accroché à son délire. Il faut dire que sa manière de rapper est assez particulière. On aime ou on aime pas. Et j'aime pas trop.

     

     

     

     

    J'ai écrit: "certains rappeurs biberonnés au son de leurs ainés (mais pas que)". Dans la catégorie "mais pas que" on peut au moins penser à eux:

     

     

     

     

    Schoolboy Q

     

     

     

    Originaire de South Central également (Hoover Street), Schoolboy Q a beau avoir invité le Dogg Pound sur son dernier album, il est avec Vince Staples celui qui a le moins été influencé par le G Funk.

    Le pote et partenaire de label de de Kendrick Lamar est le plus célèbre des "mais pas que" au point qu'il peut se permettre d'inviter Kanye West sur un morceau. Contrairement à ceux du dessus, il semble d'ailleurs plus influencé par New York (GhostFace en particulier) que par son coin, le mec est dans un délire tellement "autre" qu'on pourrait le prendre pour un sataniste le gars. Suffit de voir ses clips barrés et/ou glauques pour voir que c'est le sheitan ce mec.

     

     

     

    Ses fêtes, c'est pas vraiment le même délire que Dom Kennedy ha ha! Il n'empêche que j'ai dû faire tourner le son une centaine de fois la nuit en voiture sur le périph ou l'autoroute. Crips de son état (encore un), il rend d'ailleurs hommage à son gang dans son dernier single en date Tookie Knows (du nom du fondateur des Crips). En fait il rend hommage aux Crips dans tout l'album. "Bloods and Crips is like a lifetime with Jeffrey Dahmers" qu'il disait dans une chanson ha ha! Ca vend pas du rêve quoi.

     

     

     

    Nipsey Hussle

     

     

     

    Originaire de Crenshaw (South Central donc), Nipsey Hussle est un rappeur que j'apprécie particulièrement. Encore un rappeur gangster, encore un Crips (bah oui).  Pourtant ce grand chien aux faux airs de Snoop est plutôt bon et surtout a développé une identité musicale tout au long de sa carrière.

     

     

    Et puis ses albums sont relativement cools. Bon il n'aura jamais une énorme médiatisation ni des scores à figurer dans le top du billboard mais il en est conscient. La preuve avec son album (ou mixtape mais ça veut plus dire grand chose) Crenshaw qu'il a tiré à 1000 exemplaires vendus 100€ pièce. Et apparemment il aurait à peu près réussi son coup. Pas mal hein? Ici en France Despo a essayé de faire la même chose avec son album Majster, mais pas sûr que le succès ait été au rendez-vous. 

     

     

    Vince Staples

     

     

    A voir ce minot avec sa tête de petit malheureux, on n'imaginerait pas qu'il fait partie des Crips de Long Beach (encore un) et qu'il a trempé dans quelques trucs louches (j'ai lu qu'il avait dû quitter L.A un moment à cause des embrouilles et qu'on voulait sa tête). C'est juste oublier que, à l'instar du foot professionnel, les recrutements commencent dès le collège. Le mec est là pour nous le rappeler avec des sons et des clips bien sombres comme il faut.

     

     

     

     

    Il suffit de mater le clip concept Prima Donna pour voir que le mec est loin. On dirait limite un film de David Lynch le truc. C'est bien barré. Tiens, sinon je viens de lire les commentaires en dessous du clip de Blu Suede, y a un mec qui dit qu'il a été assez con pour l'avoir mis dans sa voiture dans un quartier de L.A où il fallait pas et qu'il s'est fait dépouiller ha ha! Quel crétin. La prochaine il mettra du Bob Dylan ce con.

     

     

     

    Tyler The Creator

     

     

    Putain je l'avais oublié lui! Fondateur du collectif O.F.W.G.K.T.A (ou Odd Future Wolf Gang Kill Them All, simplifié en Odd Future), il a obligatoirement sa place dans cet article vu le buzz et l'influence qu'il a eu ces 5 ou 10 dernières années. Loin de l'imagerie des gangs comme on peut le voir sur la photo, le mec est plutôt dans le délire triso-mongoloïde décomplexé à tendance parfois glauque. Enfin le glauque c'était surtout avec son groupe, vu qu'ils passaient à faire des "trucs de Blancs" comme du skate et prendre de la drogue, le tout dans une imagerie proche de certains films d'horreur. Si d'un point de vue lyrical c'est pas un futur prix nobel (en gros il raconte de la merde), il a surtout un charisme et une identité visuelle assez forte qui s'est ressentie dans les clips et pochettes de son collectifs et de sa carrière solo. Très controversé dans ses propos (textes ultra misogynes et homophobes, le comble quand on sait que lui et son ex collectif sont proches d'artistes gay ou bi assumé comme Syd The Kid de The Internet ou encore Frank Ocean), le mec se permet des trucs tellement cons dans ses clips qu'ils sont instantanément cultes.

     

     

    Bon en vrai j'aurais dû rajouter Casey Veggies dans la liste parce qu'il marche bien mais j'ai plus de place, j'ai jamais calculé et j'ai la flemme. 

    Donc oui la West coast se porte bien, et L.A encore mieux. Je ne parle même pas du relatif succès de mecs de la Bay Area comme G Eazy ou encore E-40 qui a fait un retour assez remarqué avec des feats sur de nombreux albums. Même sans eux L.A a retrouvé une place de choix sur la scène hip hop avec ses têtes d'affiches certains labels devenus prestigieux (T.D.E pour ne citer que lui, qui a également d'autres artistes en vogue comme Isaiah Rashad ou encore S.Z.A). Et pendant ce temps New York n'a jamais su renouer avec l'héritage de son âge d'or. La faute à une scène en perdition où la relève peine à se positionner. Y a bien eu Action Bronson, Pro Era et le A$ap Mob, mais ça reste bien maigrichon comparé à l'autre bout du pays.

     

     C'est ça de vivre dans le passé

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