• Lillian

    Et ben, ça fait longtemps que j'ai rien posté ici. A ce rythme je vais finir par sortir un article par an...

     

     

     

     

     

    Je me rappelle qu'il m'avait intrigué à sa sortie, et que j'avais eu envie de le voir. Et évidemment j'étais passé à côté comme souvent.

     

     

    Résumé Allociné:

     

    Lillian, échouée à New-York, décide de rentrer à pied dans sa Russie natale. Seule et déterminée, elle entame un long voyage à travers l’Amérique profonde pour tenter d’atteindre l’Alaska et traverser le détroit de Béring…

     

     

     

     

     

    Très étrange ce film. Dès le début le ton est donné, le film nous renvoyant à la brutalité du monde du porno avec des vidéos de femmes "soumises" apparaissant en arrière-plan tandis qu'un producteur explique à Lillian qu'elle ne peut pas être engagée du fait de sa situation irrégulière (heureusement qu'elle est pas tombée sur Pierre Woodman ha ha!). Comment est-elle arrivée là? Pourquoi ne parle-t'elle pas anglais? Comment a-t'elle rencontré ce producteur de porno? On n'en sait absolument rien. De tout façon, si ce n'est qu'elle ne parle pas anglais, on n'en saura jamais plus sur elle.

    Si sa méconnaissance absolue de l'anglais peut paraître improbable en 2021 (ou 2018), ce parti pris contribue à envelopper tout le personnage de mystère, mystère renforcé par l'absence d'interaction de Lillian avec tout autre individu.

    Lillian, de part part sa construction déjà, à savoir un voyage de plusieurs milliers de kilomètres à travers l'Amérique sauvage, est d'autant plus singulier qu'il se focalise pratiquement uniquement sur son personnage et est quasiment dénué de dialogues, renforçant le caractère assez intemporel de l'entreprise.

    Pourtant aussi improbable puisse être ce pitch, il semble avoir été inspiré d'une histoire vraie, à savoir celle de Lillian Alling, une femme qui a vécu la même situation dans les années 20.

     

     

     

     

    Une photo de la vraie Lillian Alling (il parait)

     

     

     

     

    S'il y a quelque chose de fort dans ce film, c'est cette sensation toujours subtile entre la beauté et le malaise, avec une photo assez magnifique, toujours contrebalancée par une musique grave, presque inquiétante qui nous renvoie à quelque chose au croisement entre un voyage onirique et cauchemardesque. Lillian est seule, presque aussi sauvage que le pays qu'elle traverse, et livrée à elle-même. Les Etats-Unis n'apparaissent alors jamais comme le pays tel qu'on le représente habituellement, mais comme une espèce de No Man's land, zone sinistrée peuplées de laissés pour comptes et de maisons abandonnées, et où la civilisation disparait à mesure qu'elle s'éloigne de la côte Est. 

     

     

     

    Les dernières heures de Lillian dans la civilisation

     

     

    On dirait presque une histoire de Cormac McCarthy tant le désespoir, la noirceur et la solitude prennent le pas à mesure que Lillian avance dans son périple.

     

    Au delà de l'histoire, le film est porté par une très bonne réalisation avec une approche tantôt naturaliste, tantôt contemplative avec une très bonne photo qui trahit le passé de photographe et de documentariste du réal. Mais Lillian doit également sa réussite à Patrycja Planik (actrice et également photographe) qui interprète une Lillian avec une grande justesse. Dotée d'un charisme presque animal, elle porte clairement le film et heureusement vu qu'elle est présente dans 90% des plans du métrage.

     

     

     Lillian face à "l'enfer du Yukon"

     

     

     

    Bref, à l'opposé du road movie un peu léger auquel je m'attendais, Lillian est un très beau film, aussi beau que sombre. Andreas Horvath signe plus qu'un simple film, mais un voyage, une expérience même, assez prenante aux tripes pour marquer durablement. A ne pas regarder durant une dépression néanmoins.

     

    Allez next.

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Blogmarks Pin It

    Tags Tags : , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Nigel
    Mardi 12 Mars à 14:00

    auquel je m'attendais

    2
    Adri
    Mardi 12 Mars à 14:03

    Le film https://streamingfilm.tube/2813-the-color-purple-2024-1.html met le doigt sur tout. La vraie romance naît lorsque l'on est motivé. C'est cet élan, cet état d'esprit qui permet de voir et de sentir le romantisme en tout lieu et en toute situation.

     

      

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :