• Luke Cage

     

    Quand tu as Free et que ton offre VOD se limite à Canal Play:

     

     

     

    Quand tu récupères un compte Netflix:

     

     

     

     

     

     

     

    Quand ta tablette tombe en rade:

     

     

     

     

    Fuck dat shit, j'ai pris la tablette de ma femme (après tout elle s'est pas privée pour squatter la mienne à longueur de temps).

     

    D'ailleurs c'est marrant en voyant le (gros) catalogue, je me rends compte qu'ils proposent 90% des animes dont j'ai pu parler. Comme quoi ils ont bon goût parce que Aijin par exemple je ne m'y attendais pas.

     

     

    Mais bon, revenons en à notre série.

     

    Quelque part à L.A en 2004, les super héros ont le vent en poupe:

     

     

     

    John (Singleton): Hey Tyrese!

    Tyrese: Yo John, quoi de neuf?

    - Yo j'ai un pur projet sur le feu.

    - Raconte mec.

     - Voilà je vais monter un projet qui me tient à cœur. Tu connais Luke Cage?

    - Le comic? Bah ouais.

    - Et bien je vais bientôt le monter. Tout est verrouillé. Et je veux absolument que ce soit toi dans le rôle titre.

    - Sérieux? Trop cool!

    - Ouais c'est bien parti. Faudrait juste que tu prennes disons 15kg de muscle pour le rôle. T'es partant?

    - 15kg? Euh tu m'as déjà fait prendre 10kg pour Fast and Furious 2. 

    - Je sais mais c'est Luke Cage mec! Ca pourrait devenir le rôle de ta vie!

    - OK mais t'es sûr que ça va se faire?

    - T'inquiète pas, le projet est déjà bouclé à 90% mec. Il manque que toi.

    - Et ça va se faire quand?

    - Je dirais le printemps prochain. Ecoute, on programme une sortie pour juillet 2005 au pire. tout est verrouillé mec!

     

     

     

    Douze ans plus tard...

     

     

     

     

      

    Croyez-le ou non mais le dialogue (imaginaire) du haut de la page est pourtant tiré de faits réels. Quiconque connait Tyrese l'a vu en playboy pas très costaud dans le sympa Baby Boy(de Singleton déjà). C'est devenu un des acteurs fétiches de Singleton qui avait réellement le projet d'adapter le comic. C'est ce qui explique la grosse prise de masse de Tyrese à l'époque. Bon bah il faut croire qu'ils se font fait niquer finalement... 

     

     

    Résumé wiki:

     

    Suite à une expérience qui lui a donné une force surhumaine et une peau indestructible, Luke Cage (né Carl Lucas) s'est réfugié à Harlem où il multiplie les petits boulots. Il va devoir choisir d'utiliser ou non ses pouvoirs pour combattre le crime. 

     

     

     

     

     

     

    Je ne sais pas si je l'ai déjà dit (écrit) mais je ne suis pas un très grand fan des trucs de super héros. Certes j'ai un peu grandi avec les Strange, tout ça, mais ça a nettement moins marqué mon enfance que Ken le Survivant ou les Chevaliers du Zodiaque. D'ailleurs les films de super héros, les séries, je m'en branle total. Surtout qu'en général les séries sont bien pourries: DC avec Arrow (la moins pire), Flash (nulle), Gotham (horrible) et Marvel avec Agents of Shield (bien naze). Alors bon on m'avait dit du bien de Daredevil et de Jessica Jones mais bon la flemme un peu. Pourtant Luke Cage m'intéressait fortement.

     

    En fait  Luke Cage en y regardant de plus près, ce n'est pas vraiment une série de super héros à proprement parler. Je veux dire que le héros a des pouvoirs certes, on a droit à quelques allusions discrètes aux Avengers, à Daredevil, au Caïd et au Punisher, mais c'est tout. Tout le reste n'est ni plus ni moins qu'une ode à tout un pan de la pop culture américaine (afro américaine précisément), et renvoie bien plus allègrement à l'âge d'or de la blaxploitation et au hip hop qu'à la mythologie de Marvel. Avec son héros à la fois tombeur (comme tout bon héros noir qui se respecte), et torturé, son ennemi fan de musique toujours tiré à quatre épingles digne d'un caïd de Sugarhill, ses belles meufs qui ponctuent la série, ces guests à gogo (Raphael Saadiq, Les Delfonics, Charles Bradley, Faith Evans Method Man pour ceux que j'avais reconnus, d'ailleurs je viens de voir dans Wiki qu'il y a même Heather B. Je sais pas où ils ont été la chercher elle putain), ses références au hip hop (à commencer par Biggie même s'il ne vient pas de Harlem), sa bande son bien cool entre rap tendance Wu Tang (on entend des morceaux du groupe ou de ses membres solo à plusieurs reprises) et Soul à l'ancienne façon Isaac Hayes période Shaft. Tiens d'ailleurs vu qu'on est dans le clin d'œil il est marrant de voir que tous les épisodes ont pour titre un morceau de Gangstarr.  Bon perso n'étant pas un super grand fan du groupe (alors que paradoxalement DJ Premier est un des mecs qui m'ont fait aimer le rap) je devais connaître le nom de quatre ou cinq titres max mais ça reste un clin d'œil marrant à un groupe emblématique.

     

     

    You Know My Steez

     

     

     

     

    Bref, côté référentiel les mecs ont mis le paquet. Le truc c'est qu'ils l'ont suffisamment bien fait pour que ça ne passe pas pour du fan service "black is beautiful" bidon. Non, ils ont fait un truc propre, presque réaliste, avec un héros qui rappelle plus le Hulk de Lou Ferigno que celui de Bana/Norton/Ruffalo. D'ailleurs loin d'être uniquement dans le surfait, la série n'en oublie pas de renvoyer aux problèmes sociaux comme les bavures à répétition qui touchent actuellement le pays .

     

     

    La jolie Misty Knight (Simone Missick), inspectrice intègre dans un monde de corrompus

     

     

    Côté distribution hormis deux-trois transfuges de The Wire (Frankie Faison et l'éternelle espoir Sonja Sohn, que j'avais découverte dans Slam, et qui n'a jamais dépassé les seconds rôles remarqués) et un ou deux acteurs "à tête" comme Mahershala Ali, je ne me souviens pas avoir déjà vu le reste de la distribution.

     

     

    Cottonmouth (Mahershala Ali), un ambitieux prêt à tout pour la couronne de Biggie

     

     

     

    Niveau interprétation, concernant le rôle titre, si Mike Colter n'a pas un charisme des plus impressionnants, il correspond finalement assez bien au personnage de boy scout bien relou et ringard qu'est Luke Cage (il se fait vanner dessus à plusieurs reprises). D'ailleurs même physiquement, s'il est assez balèze, il n'a pas non plus une silhouette de mannequin avec les abdos mais un corps de guerrier à l'ancienne. Il correspond assez bien à l'esprit du show.

    Pour le reste, c'est impec: la mimi Simone Missick est impeccable dans le rôle de Misty (elle a un de ces sourires... et puis elle a un sacré corps qui justifie à lui seul le visionnage du pilote), Mahershala Ali pompe allègrement le registre déjà pas très fourni de Denzel "Franck Lucas" Washington (avec ses "my man" et tout), Alfre Woodward est très classe. Et puis, il y a la toujours mignonne Rosario Dawson, enfin je suis fan depuis son premier film (Kids de Larry Clark), même si elle ne dévoile pas son corps de compète (suffit de voir le film Transe pour s'assurer que... non rien j'allais faire une blague à la con). D'ailleurs chose intéressante c'est apparemment le seul personnage qui apparait dans les trois séries si j'ai lu (Dardevil, Jessica Jones, Luke Cage donc). 

     

    Luke Cage et Claire Temple (Rosario Dawson), qu'elle avait déjà croisé dans Jessica Jones

     

     

     

    Pourtant s'il y a un personnage vraiment au dessus du lot c'est le bien nommé Shades. D'abord à la limite du cliché avec ses lunettes, cet "homme de l'ombre" devient de plus en plus intéressant et charismatique à mesure de l'évolution de la série. Toujours froid et pragmatique Shades c'est l'éminence grise, le mec intelligent qui cherche davantage à partager le pouvoir qu'à régner seul. Et il a bien raison. Theo Rossi, qui l'interprète est parfait dans le rôle avec ce qu'il faut de cabotinage.

     

     

     

    Shades (Theo Rossi), le Machiavel de la série

     

     

    Certains ont apparemment regretté l'absence d'un antagoniste fort à Luke Cage (aucun n'a l'aura d'un Fisk par exemple) mais personnellement moi ça me va. Les méchants sont humains mais ont de la gueule et sont en ce qui me concerne à la hauteur d'un héros un peu plus ordinaire que la moyenne. De toute façon l'intérêt de la série est ailleurs.

     

     

    Plus hip hop qu'épique (il suffit de voir le combat final assez WTF qui, loin d'effrayer la population, prend des allures de battle), Luke Cage n'est pas une grande série à la HBO. Elle ne deviendra jamais une machine à Grammy façon Sopranos, ou True Detective. En revanche c'est un excellent divertissement à l'ancienne, un peu comme un mélange improbable de Hulk, Shaft et... Starsky et Hutch (!!) à la sauce Wu Tang (!!). Un truc archi référentiel aussi casse-gueule que réussi. En plus la BO composée par Ali Shaheed (ex A Tribe Called Quest) et Adrian Younge (inconnu au bataillon) est à tomber Et rien que pour ça, respect.

     

    Seul petit bémol: une pirouette scénaristique permettant de justifier le dernier acte qui est un peu maladroite mais rien de bien méchant. 

     

    Finalement la déconvenue de Tyrese et John Singleton est malheureuse, mais je ne suis pas sûr qu'ils auraient réussi à faire aussi bien. 

    Vivement la saison 2.

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Blogmarks Pin It

    Tags Tags : , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :