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    Résumé Allociné:

    A presque 30 ans, Hanako est toujours célibataire, ce qui déplait à sa famille, riche et traditionnelle. Quand elle croit avoir enfin trouvé l’homme de sa vie, elle réalise qu’il entretient déjà une relation ambiguë avec Miki, une hôtesse récemment installée à Tokyo pour ses études. Malgré le monde qui les sépare, les deux femmes vont devoir faire connaissance.

     

     

     

     

     

    Après plus dix ans j'ai enfin fini Ushijima. J'ai déjà parlé de ce manga ICI. Si j'ai trouvé la fin un peu décevante (mais pas totalement), et que le manga peut est parfois un peu inégal dans son ensemble, Ushijima reste un oeuvre magnifique et singulière par son approche et la manière dont il représente le Japon à travers les différentes couches de sa société ainsi que les problèmes (sociaux, économiques, psychologiques) auxquels la population japonaise est confrontée. Si j'en parle c'est quand même qu'il y a un rapport.

    Tout ça pour dire que les problèmes de mariage et de pression sociale sont évoqués à plusieurs reprises dans le manga. C'est évidemment pas le seul manga qui doit en parler mais c'est le seul que je connais qui en parle.

     

    Ici on retrouve la jolie Hanako qui tremblotte rien qu'à l'idée d'annoncer à sa famille qu'elle a rompu avec son fiancé. Et c'est bien normal, Hanako ayant été pratiquement élevée et conditionnée dans le seul but de trouver un bon parti. Pire encore, elle souffre de la comparaison avec ses soeurs ainées, la première ayant divorcé, la seconde ayant épousé un parti plutôt moyen. Autant dire que les espoirs de la famille reposent sur elle qui n'en demandait pas tant.

     

     

    Hanako (Mugi Kadowaki), catherinette en dépression

     

    On pourrait voir dans ce film une critique d'une société japonaise très rigide et ultra conservatrice où les différentes classes sociales ne se mélangent pas. Et on aurait pas tort. Aristocrats pointe l'aliénation des jeunes femmes dans la haute société japonaise, voire dans la société japonaise tout court. En témoigne le personnage de Hanako, fille de presque trente ans à la personnalité totalement étouffée, qui n'est pratiquement jamais sortie de son quartier et n'a jamais côtoyé de personne hors de son cercle social. En réalité, on n'apprend pas forcément énormément de choses surtout qu'au final ce modèle n'est pas si éloigné du nôtre (celui du triangle d'or parisien par exemple) ou de la haute société New Yorkaise (de l'Upper East Side). Après les Japonais restent ultra matrixés avec leurs coutumes mais au final, on attend toujours la même chose: un bon parti, un fils qui va suivre une voie toute tracée et une épouse censée engendrer un héritier. Ca reste une réalité assez universelle des milieux aristocratiques où les mariages tiennent plus de la raison et la paternité du devoir qu'autre chose.

     

     


    https://m.media-amazon.com/images/M/MV5BYzMwZDJkZjgtZWU5Mi00NTM2LWFjNjktMTc1YzNiYThhMGE0XkEyXkFqcGdeQWxiaWFtb250._V1_.jpgHanako à un "date" avec un cassoce.

     

     

     

    Est-ce que tout est parfait pour autant? Bien sûr que non. Il y a quelques maladresses dans l'écriture comme dans la réalisation, la musique n'est clairement pas à la hauteur, mais le film reste beau et le propos d'actualité, surtout au Japon où les injonctions familiales et la pression sociale sont énormes.

     

     

     

    Hanako face à Miki (Kiko Mizuhara), une hôtesse et "connaissance" de son mari

     

     

    Par ailleurs j'ai trouvé assez étrange la manière dont est introduit le personnage de Miki et le virage que prend le film. Sans spoiler, je pensais qu'on allait s'attarder sur la supposée ambigüité de la relation entre Miki et le mari mais en fait non. J'ai trouvé ça un peu dommage parce qu'il y avait un vrai truc à faire dessus. Après c'est un parti pris comme un autre mais quelque part, on pourrait presque penser que cette relation sert surtout d'outil scénaristique pour introduire Miki.

     

    Sinon d'un point de vue purement formel, le film est très beau et très "propre", avec de superbes plans presque picturaux (notamment dans les séquences de cérémonie). Les acteurs sont très bons et tout en retenue. La jolie Mugi Kadowaki est très bonne dans son rôle de femme tout en retenue à la limite du mutisme. La jolie Kiko Mizuhara est également très crédible dans son rôle de femme de caractère. Quant à Kengo Kora, qui a la lourde tâche d'incarner le "seul" vrai personnage masculin (enfin, le plus important), il réussit à incarner cet espèce de  golden boy à la personnalité complexe entre une soumission totale (à la limite de la dévotion) à sa famille et une espèce d'autorité et charisme naturel, un peu comme s'il était né et programmé pour être un dominant et à perpétuer sa lignée.

     

     

     

    Koichiro (Kengo Kora), golden boy appartenant à l'élite de l'élite, et trop beau parti

     

     

     

     

    Au final, avec Aristocrats, Yukiko Sode décrit autant la lutte de deux femmes pour leur émancipations et pour s'affranchir de leurs milieux respectifs. Et au final, le féminisme se manifeste davantage dans la trajectoire en miroir de Miki et de Hanako parmi toutes ses personnes vouées à suivre un destin tout tracé, dans cette lutte pour ces deux femmes (quatre en fait),qui se battent pour s'affranchir de leur condition et reprendre la maîtrise de leur vie là ou les hommes se résignent à suivre le chemin en faisant preuve d'un certain fatalisme et d'une abnégation. Ça m'a d'ailleurs tristement rappelé un article sur la première dame du Japon.

     

    Beau film.

     

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    Je regarde un peu les articles que j'ai mis au placard sans les avoir finis, et je suis mis dans l'idée de les terminer. C'est pas si mauvais comme idée. Alors on va commencer par The Outsider (à ne pas confondre avec le film de yakuzas avec Jared Leto que j'ai également vu). Comme j'ai vu la série y a déjà six mois, je me suis dit que ce serait bien de remater quelques trucs histoire de me remettre dans le bain. Au final j'ai rematé toute la saison. Heureusement qu'il n'y en a qu'une.

     

     

     

     

     

    Résumé:

     

    Le corps atrocement mutilé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans une petite ville de l’Oklahoma. Les empreintes digitales et l’ADN présents sur les lieux du crime désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball. L’affaire semble évidente à un détail près : Terry Maitland a un alibi en béton. Il était en effet à plusieurs centaines de kilomètres au moment où le meurtre a été commis. Le détective Ralph Anderson, proche de Maitland, est chargé de faire la lumière sur cette affaire pour le moins étrange. Et son explication pourrait bien dépasser l’entendement.

     

     

     

     

    Aussi étrange que ça puisse paraître, je n'ai jamais lu Stephen King. J'ai longtemps eu une espèce d'a priori comme si c'était des trucs d'ado, ce qui est paradoxal vu qu'il a longtemps été surnommé "le maître de l'horreur". C'est peut-être dû aux adaptations télé qui passaient sur la 6 quand j'étais ado comme les Langoliers ou les Tommyknockers. Et ce qui est plus paradoxal encore c'est que j'ai grandi avec les adaptations ciné comme Carrie ou Christine, Dead Zone, Runing Man ou Misery (j'ai vu Shining sur le tard), voire les Evadés. Et puis à la télé il y avait Ca (ou Il est revenu) qui avait traumatisé ma génération. J'ai pas vu la version ciné avec Jessica Chastain mais il parait qu'elle fouette alors je vais m'abstenir. Bref, c'est un a priori clairement non fondé et il faudra que j'y remédie un jour.

     

    Concernant The Outsider, au delà du simple fait d'être une adaptation d'une oeuvre de Stephen King (il y a récemment eu également Castle Rock et Mr Mercedes ces dernières années), The Outsider est également notable par le caractère "ambitieux", "transverse" ou "littéraire" du projet. Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre de Stephen King, The Outsider a été porté et adapté par Richard Price. Richard Price? Oui oui, l'écrivain a qui on doit entre autres les Seigneurs et Clockers (qui a eu droit à une adaptation par Spike Lee). Perso, je ni vu ni lu Clockers, en revanche j'ai gardé un bon souvenir des Seigneurs que j'ai lu quand j'avais 25 ans peut-être. Bref, voir un illustre écrivain adapté à l'écran par un autre auteur renommé, c'est déjà pas anodin. Mais voir un autre auteur renommé, le Bostonien Denis Lehane (Mystic River, Shutter Island etc.) participer au projet, c'est suffisamment inhabituel pour le noter. 

    Ce n'est pas la première foi que les genres se téléportent, on voit de plus en plus de stars du grand écran jouer dans des séries et vice versa, tout comme on a déjà vu des écrivains participer à des séries. La première qui me vient à l'esprit est The Wire, qui est créée par un ancien journaliste et qui a vu au fil des saisons la participation de George Pelecanos entre autres. Urgences a aussi été créée par Michael Crichton qui s'était inspiré ses jeunes années de médecin.

    Alors oui, on pourra parler de Game of Thrones dont George R.R. Martin est le producteur, mais c'est pas pareil. Pour moi, le tournant est apparu avec True Detective. De part son format original, son casting (deux stars du ciné toujours en vogue), son réalisateur unique et le fait que Nic Pizzolato, le créateur, est également écrivain, la série a marqué un tournant dans l'histoire des séries. Et même si les écrivains ont peut-être toujours gravité autour de la télé, de part l'implication de Pizzolato en tant qu'auteur, créateur de la série et scénariste de l'intégralité de la saison et celle de Cary Joji Fukunaga en tant que producteur et réalisateur unique, cette série a marqué son époque et créé un précédent. C'était peut-être la première fois qu'on basculait dans la "série d'auteur" depuis Twink Peaks.

     

     

     

     
    Ralph Anderson (Ben Mendelsohn), un flic en proie aux doutes et un gros poids sur la conscience

     

     

     

     

    Pour en revenir à la série en elle-même, on a à faire à une série bien glauque (en même temps avec un meurtre pédophile comme point de départ difficile de faire joyeux), avec une ambiance bien poisseuse dans un bled paumé qui m'a rappelé True Detective. On retrouve le cachet HBO habituel pour une série phare de leur catalogue.

    Bref, on plonge tout de suite dans l'ambiance avec la découverte du corps d'un gamin violé et à moitié dévoré et la découverte quasi immédiate d'un suspect plus que sérieux. Effectivement Terry Maitland, un prof d'anglais qui entraine également l'équipe de baseball junior, a été identifié par des témoins et plusieurs caméras de surveillance. Problème: il se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de là.

     

     

     

    Terry Maitland (Jason Bateman) qui ne comprends pas ce qui lui arrive

     

     

     

    Si je devais parler de la série (ce que je fais d'ailleurs), je dirais en premier lieu qu'elle est très maîtrisée. Tout est très carré, dans le bon sens du terme. J'ai beaucoup aimé et elle a le mérite d'être relativement lente et très rythmée à la fois, très dense. Le seul truc qui m'a un peu gêné à la limite, c'est le fait d'abandonner aussi rapidement l'ambigüité initiale pour se plonger dans une enquête certes atypique mais avec un déroulement relativement conventionnel, presque sans accroc. En même temps quand on voit la Casa de papel avec quinze twists par épisode, je me dis que c'est peut-être pas plus mal (même pas fini la première saison, je comprends toujours pas le succès). D'ailleurs c'est marrant mais sans spoiler, cette série m'a un peu rappelé les épisodes d'X-Files avec Eugène Tooms, un curieux personnage assez marquant dans la série.

     

    Pour le reste, c'est du très bon. La photo est classieuse, la musique est toute en sobriété, la mise en scène est à l'avenant. D'un point de vue purement "graphique" c'est très très bien foutu, d'autant que c'est très bien écrit. Mais le gros point fort reste la distribution trois étoiles: Jason Bateman d'abord, qui est fortement impliqué vu qu'il réalise également coproducteur et le réalisateur de plusieurs épisodes (tout comme pour Ozark). D'ailleurs je trouve qu'avec sa tête de premier de la classe, il est parfait dans ce rôle de personnalité de premier plan au sein de la communauté aimé de la plupart.

     

     
    Jack Hoskins (Marc Menchaca) un flic torturé complètement borderline

     

    Le reste de la distribution est à l'avenant: Bill Camp une "gueule" du cinéma avec un millier de films au compteur (Lincoln, Von Bülow, Public Ennemies, Hostiles...), Julianne Nicholson (également vue dans un paquet de films et séries dont Bordwalk Empire, Master of Sex, Ally McBeal ou récemment Mare of Eastown dont je parle ici... ah en fait j'ai jamais publié l'article comme un con), Yul Vasquez, Mare Winningham et Yul Vasquez qui ont tous joué dans un paquet de films et séries.

    Evidemment c'est Ben Mendelsohn qui crève l'écran malgré tout. J'aime beaucoup cet acteur que j'avais découvert dans Animal Kingdom, et surtout dans Starred-Up. Ici il est parfait dans son rôle "d'agent Scully" qui s'accroche tant bien que mal à une rationalité tout en luttant contre ses propres démons. A côté, ma "compatriote" Cynthia Erivo qui tient un de rôles phares (au croisement de Mulder et... Sheldon Cooper de Big Bang Theory) est très correcte mais je l'ai pas trouvée non plus extraordinaire. Enfin elle fait le taf.

     

     

    Holly (Cynthia Erivo), une enquêtrice pas comme les autres

     

     

    Bref, plus j'écris plus ça devient long alors j'arrête là. Fidèle à ses attentes, The Outsider est une très bonne série fantastique ou bien sombre et bien glauque à travers laquelle Stephen King revisite le mythe du boogeyman trente quatre ans après It (ou Ca), très maîtrisée sur le fond comme la forme qui ravira les amateurs du genre. Et puis la fin laisse entrevoir une suite assez intriguante.

    A noter qu'une deuxième saison était dans le four mais HBO n'a pas reconduit la série. Aux dernières nouvelles, je crois que le show a été récupéré par une autre chaîne. Wait and see.

     

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    Résumé éditeur:

     

    Tout le monde a un secret.

    1972. Condamné pour meurtre, derrière les barreaux depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, Henry Quinn, un jeune musicien, sort de prison, il lui demande de la retrouver pour lui donner une lettre. Lorsqu’Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Mais Henry s’entête. Il a fait une promesse, il ira jusqu’au bout. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va découvrir un secret que les habitants de Calvary sont prêts à tout pour ne pas voir divulguer.

     

     

    Premier livre de RJ Ellory que je lis. Et le pire c'est que pas du tout à cause de lui que j'ai voulu le lire mais en étant tombé sur un avis Babélio.

     

    RJ Ellory donc a, à l'instar d'autres auteurs de polars (Bunker, Ellroy, Hammett, Thompson...) un passif assez chargé. 

    Roger Jon Ellory de son vrai nom, est né à Birmingham en 1965 et a connu une enfance très difficile. N'ayant jamais connu son père, il grandit avec sa mère, une danseuse et chanteuse, son frère et leur grand mère. Sa mère meurt d'une pneumonie lorsqu'il a sept ans et sa grand mère, trop fragile pour s'en occuper les envoie lui et son frère en orphelinat. Il y reste jusqu'à ses seize ans, âge auquel il retourne chez leur grand mère. Malheureusement celle-ci décède d'une crise cardiaque quelques semaines après son retour. Sans ressource et dans le dénuement le plus total, lui est son frère volent de la nourriture, délit qui finit par l'envoyer derrière les barreaux. A sa sortie de prison, il décide de monter un groupe de rock, projet  qui avorte lorsqu'un des membres à la santé fragile décède subitement. Il choisit alors de changer de carrière et de s'investir pour apprendre à lire à des personnes illettrées. Se découvrant une passion pour l'écriture, il décide se mettre à écrire de nombreux romans pendant six ans sans qu'aucun d'entre eux ne soit accepté par un seul éditeur. Il parvient finalement à se faire éditer au bout de huit ans et rencontre un certain succès qui se fait grandissant à mesure de ses nouvelles publications. Il publie depuis un roman par an.

     

    Ca donne de l'espoir..

     

     

     

    R.J Ellory

     

     

    R.J Ellory, de par son nom, m'a toujours intrigué. C'est vrai que ça doit être difficile de pratiquer la même profession, d'être catalogué dans le même genre littéraire qu'un illustre auteur avec qui on partage presque le même patronyme et à qui on est forcément comparé, voire à l'ombre duquel on est voué à évoluer dans un premier temps. Heureusement pour lui, il n'a pas opté pour la fresque criminelle ou le polar historique tortueux mais pour un genre de polar plus axé sur les rapports humains et les secrets bien enfouis dans les placards de famille.

    Pour en revenir au bouquin qui nous intéresse, je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu un peu de mal à m'y plonger. Le roman est pourtant bien écrit, les descriptions contribuent à un vrai sentiment d'immersion. Même si j'y ai jamais mis les pieds, je pense qu'on se croirait vraiment dans le West Texas des années 70, ou des années 50, ou même des années 30 ha ha!! Il faut dire que j'imagine sans peine que ce genre de coin désolé au fond du désert texan n'a pas dû beaucoup bouger en cent ans.
    En fait, je sais pourquoi j'ai eu un peu de mal. Les longues descriptions sur les principaux protagonistes au début m'ont un peu pesé.

     

    En réalité le bouquin tient autant, si ce n'est plus, de la chronique familiale que du polar à proprement parler (un peu comme Lone Star, le film de John Sayles, qui se déroule... au Texas). Si l'intrigue est assez simple au final, la grande qualité du bouquin tient davantage dans la caractérisation des personnages et l'ambivalence de la plupart d'entre eux et les motivations parfois troubles qui les guident, y compris le héros. Parce que Quinn, le malheureux antihéros, est de ces gens qui s'obstinent à courir au devant des ennuis la tête la première,et ce malgré les avertissements toujours plus nombreux. Et le suivre dans sa quête obsessionnelle de recherche de vérité m'a quelque peu mis mal à l'aise. Pourquoi est-ce qu'il s'acharne à ce point? Même sa copine se demande un moment ce qui s'est passé en prison pour qu'il se sente à ce point redevable envers Evan Riggs. Ayant vu Oz et pas mal de films de prison quand j'avais la vingtaine, j'en suis venu à me poser la même question (...)

    Toujours est-il qu'à partir d'une histoire somme toute assez simple, Ellory parvient à tisser un canevas aussi sombre que tortueux autour d'une famille, puis d'un patelin à l'histoire tourmentée, où tout le monde a un secret, les révélant progressivement jusqu'au dénouement final.

    Ce qui est "marrant" finalement avec ce bouquin, c'est que tout se situe à l'échelle humaine: le héros (un mec relativement banal), la "baby girl" d'un bled paumé plus jolie que la moyenne et en quête d'aventure, des enjeux relativement commun autour de deux frères que tout oppose... Et ça fonctionne.

     

    Bref, j'ai pas grand chose à dire de plus. Sans être un classique absolu, ni même un très grand polar, Le Chant de l'Assassin reste un bon roman hautement recommandable. On m'a dit du bien des Anonymes. Je le lirai à l'occasion.

     

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    Résumé: biographie retraçant la vie et mort du célèbre Sonny Liston, champion du monde de boxe controversé aussi connu pour sa force de frappe surhumaine que pour ses liens avec le "milieu" et sa fin tragique.

     

    J'avoue être tombé dessus totalement par hasard en cherchant un polar au rayon noir de la Fnac.  Le nom du livre m'intriguait, puis la vie de Sonny Liston m'intriguait également, et enfin l'auteur m'intriguait également. En faisant une brève cherche sur le Net j'ai découvert à qui j'avais affaire.

     

    Nick Tosches est (était) un auteur et journaliste rock américain né à Newark (New Jersey) en 1949. Après avoir exercé différents métiers en parallèle, ses articles attirent l'oeil des magazines Rolling Stones, Creem et Country Music Magazin avec lesquels il collaborera régulièrement. Il se fait connaître en rédigeant Hellfire, une biographie du chanteur Jerry Lee Lewis très bien accueillie par la critique . Par la la suite, avec son style si particulier, il a sorti de nombreux articles de musique rock, plusieurs polars et également des biographies de personnalités (dont une de Dean Martin que j'ai achetée, et une du célèbre mafieu Arnold Rothstein). Il s'est éteint chez lui à Manhattan le 20 octobre 2019, trois jours avant de fêter ses 70 ans. 

     

    Nick Tosches

     

    Pour faire dans la mauvaise langue on pourrait dire que c'est un peu un Philippe Manœuvre en mieux, ou pire, que Manœuvre et le Nick Tosches du pauvre ha ha! Bon c'est pas très gentil et en plus totalement gratuit. J'ai rien contre Philippe Manœuvre si ce n'est sa paire de lunettes qui lui donnent une posture faussement rebelle. Après, c'est sa marque de fabrique.

     Enfin bref, pour en revenir à l'auteur et au bouquin j'ai donc tout de suite été intrigué, surtout que Liston est un boxeur assez singulier. Champion du monde, il est finalement surtout connu du grand public pour avoir été le grand méchant de la boxe, celui qui aurait mis de la crème sur ses gants pour aveugler le challenger Cassius Clay lors d'un combat pour défendre sa ceinture mondiale des poids lourds. Celui qui aurait mal fini, voire fini aux oubliettes du monde de la boxe, voire du monde tout court. Je me souviens d'avoir lu un article il y a peut-être dix ans sur un film racontant la fin de sa vie avec Ving Rhames dans le rôle titre (le casting se tient effectivement). D'ailleurs je viens de vérifier, le film s'appelle Phantom Punch (aucune idée de ce que ça vaut par contre). Tout ça pour dire que le personnage est suffisamment sombre et controversé pour qu'on s'y attarde.

     

     

     

    Charles "Sonny" L. Liston

     

     

    On dirait un bon gros daron du bled comme ça mais visiblement il fait partie avec Joe Louis, Tyson, et Dempsey entre autres des plus puissants hard puncheurs de l'histoire de la boxe, ce qui n'est pas rien. C'est bien simple, le mec pouvait étaler n'importe lequel de ses contemporains sans forcer.

    Le moins qu'on puisse dire sur Night Train c'est que le livre est très très loin d'être avare en détails et informations. Nick Tosches et ses enquêteurs sont remontés loin, très loin pour trouver les racines du patronyme Liston, au moyen-âge en Ecosse, et le suivent jusqu'aux États-Unis où ils retrouvent une Famille Liston qui aurait possédé les esclaves dont est isssue la famille de Sonny. La généalogie du boxeur étant assez floue, on s'attarde également sur les différents membres de la famille, à commencer par la grand mère, puis l'oncle, la mère, et d'autres proches dont j'ai oublié le nom. Et c'est là que ça se complique. Le livre est tellement riche en infos qu'on peine parfois à retrouver qui est qui dans l'univers de Sonny Liston. La famille certes, mais surtout les rencontres dont certaines sont indirectes mais permettent d'expliquer tel ou tel événement. Pour un peu on se croirait chez Ellroy. Mais malgré tout le bazar et une fois passé la présentation du tissu familial, la biographie se déroule de manière quasi chronologique.

    Honnêtement, si on excepte le style parfois un peu pompeux (ou qui ne m'a pas trop parlé), j'ai beaucoup aimé le livre. On y apprend beaucoup sur la vie de Charles L. Liston, tant sur son parcours que sur son entourage et la psychologie du personnage. Et à ce titre le livre a le mérite de réhabiliter un personnage souvent réduit à une brute épaisse primaire et antipathique. Tosches apporte un regarde nouveau sur le boxeur et apporte des indices permettant d'expliquer à travers sa vie et ses démons comment il est devenu l'ennemi de l'Amérique. A ce titre il apparait comme le boxeur d'une fin d'époque, celle ou la mafia avait la mainmise sur tout ce qui touchait à un ring. L'époque suivante verra l'avènement d'un nouveau monde avec Mohamed Ali en porte étendard. Tosches n'est d'ailleurs pas tendre avec Mohamed Ali, qu'il considère comme un imbécile, et va jusqu'à évoquer que sa première victoire a été grossièrement arrangée à son insu. Après avoir lu ce passage j'ai regardé le match en diagonale et il est vrai que... Bon... On dira rien quoi... Mais ça reste très louche.

    S'il offre un portrait différent de Liston, Tosches n'omet pas non plus ses parts d'ombres qui mettent en exergue un personnage complexe aussi intelligent qu'illettré, qui adorait les enfants autant qu'il détestait les femmes.

    A travers Night Train et la vie de Sonny Liston, on parcourt les Etats-Unis des années 50-60 de l'Arkansas à Las Vegas en passant par St Louis, Chicago, Philadelphie et Miami, et on rencontre des personnages hauts en couleur comme des aumoniers de prison, des prêtres impliqués dans la boxe, des entraineurs légendaires, des arbitres légendaires, des promoteurs légendaires, des mafieux, et évidemment des champions de boxe. Mais si Night Train est ce qu'il est c'est aussi et surtout parce qu'il évoque des personnages de dimensions bien plus modestes des boxeurs moyens, des sparring partners, gardes du corps, policiers et autres manager de circonstances, autant d'anonymes qui connaissaient paradoxalement souvent bien mieux le champion.

    Bref, je m'arrête là, j'ai été assez bavard comme ça. Avec Night Train, Nick Tosches signe une très bonne (et très dense) biographie qui se lit comme un roman noir, et que je conseille à n'importe quel amateur de boxe, voire de biographie de personnalité américaine. 

     

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    C'est marrant je l'ai vu un jour après sa sortie et j'en parle que maintenant. En même temps, je suis parti en Angola et j'ai toujours pas fini d'écrire mon article dessus lol.

     

     

     

     

    Résumé Allociné:

     

    L'histoire de Paul Atreides, jeune homme aussi doué que brillant, voué à connaître un destin hors du commun qui le dépasse totalement. Car s'il veut préserver l'avenir de sa famille et de son peuple, il devra se rendre sur la planète la plus dangereuse de l'univers – la seule à même de fournir la ressource la plus précieuse au monde, capable de décupler la puissance de l'humanité. Tandis que des forces maléfiques se disputent le contrôle de cette planète, seuls ceux qui parviennent à dominer leur peur pourront survivre…

     

     

     

     

     

     

     

    Que dire sur un des si ce n'est le film le plus attendu de l'année? Que cette nouvelle lecture de la sage de Frank Herbert était attendue depuis des années? Que Denis Villeneuve sacrément couillu de s'atteler à un truc aussi casse-gueule? Bah j'en sais rien en fait. Tout a probablement déjà été dit mais j'en rajoute une couche. Pour le plaisir.

     

    Dune a l'origine est une saga de Frank Herbert qu'on pourrait placer dans le genre space opéra si je dis pas de connerie. Elle a été adaptée une première fois par David Lynch à la suite d'une genèse chaotique qui ont vu défiler Arthur C. Clark (auteur de 2001), Dan O Bannon (qui a bossé sur Alien), Jodorowsky (qui a sorti un docu culte sur l'aventure)... Film mal aimé, à moitié renié par Lynch qui n'a pas eu les coudées franches (il me semble qu'il a été remonté sans son accord), mal reçu par la critique... Un projet maudit en quelque sorte.

    J'avais vu le premier du nom (la version de Lynch) quand j'avais dix ans environ, et il me semble l'avoir revu il a cinq ou dix ans et peut-être même pas en entier. Hormis quelques scènes assez marquantes comme le test de la main, les vers géants et deux trois trucs, j'en ai pas un grand souvenir.

     

     

     

    Paul Atreides (Timothee Chalamet), le jeune prince dont dépend le destin de l'empire

     

     

     

    Ici on va pas mentir, vu le challenge assez casse-gueule, je dirais que Denis Villeneuve s'en est plutôt bien sorti. Après un Bade Runner 2049 déjà bien casse-gueule, il réussit à réitérer l'exploit. C'est assez fort. Évidemment pour mener son projet à bien, il s'est très bien entouré. Le casting déjà: Oscar Isaac, Timothee Chalamet, Zendaya, Dave Bautista, Josh Brolin, Jason Momoa, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgard, Javier Bardem...

    Côté photographie, Villeneuve devait faire appel à Roger Deakins, chef op émérite (Les Evadés, Kundun, Un Homme d'Exception, quasi tous les Sam Mendes, quasi tous les Coen) et fidèle collaborateur de Villeneuve (il a bossé sur tous ses films depuis Prisonners à l'exception de Ennemy) mais ce dernier a finalement laissé place à Greig Fraser, un chef op plus jeune mais au CV déjà bien chargé (Zero Dark Thirty, The Mondalorian, Rogue One, Vice, Le prochain Batman...). Et ce fameux Greig Fraser délivre une photo hyper belle et classieuse presque "caravagesque".

     

     

     

    Dame Jessica (Rebecca Ferguson) dans la tourmente, dans un des nombreux plans très graphiques du film

     

     

     

    Pour les costumes, il s'est adjoint les services de Jacqueline West, célèbre costumière de Hollywood multiprimée qui a bossé entre autres sur Benjamin Button, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou encore The Revenant.

    Et enfin pour la musique il a de nouveau rempilé avec Hans Zimmer alias le compositeur préféré des Américains depuis Gladiator (au moins).

    En bref, il a fait comme Jim Phelps dans Mission:Impossible et a recruté la crème de la crème pour mener le projet à bien.

    Est-ce que ça a marché?

    Ben oui, on peut dire que le film fonctionne. Vu le degré d'implication de Villeneuve (qui a repris de zéro depuis que son nom a été rattaché au projet), qui a multiplié les casquettes en devenant réal, coproducteur, coscénariste, la stratégie s'est avérée payante. Le résultat est homogène, cohérent. Je ne sais pas à quel point Villeneuve a été fidèle au bouquin d'origine mais toujours est-il qu'il a pondu un film beau, sombre et poétique. Les personnages sont plutôt bien écrits pour la majorité, les vers sont extrêmement impressionnants et ne ressemblent plus à des bites géantes non circoncises comme dans le films de Lynch... Néanmoins il est étonnant à quel point les Américains ont cette faculté à produire des films qui font écho à leur époque. Ici les Fremens qui peuplent  la planète Arakistan (ou l'Irakis c'est selon) en ont marre des colons améri euh harkonniens qui viennent leur casser les couilles pour récupérer de l'épice (un truc entre le pétrole et l'opium puisqu'il fait voler les vaisseaux et planer les humains) au nom de l'impérialisme, alors ils font régulièrement des attentats. Au bout d'un moment les harkonniens  n'ont plus d'autre choix que de rappeler leurs colons et soldats en catastrophe. Je spoile rien, ce sont les cinq premières minutes du film.

     

     

     

    Un des fameux vers des sables qui peuplent Arakis

     

     

     

     

    Le Dormeur doit se réveiller

     

    Le dormeur en l'occurrence c'était moi, vu que j'ai piqué du nez. Parce que oui le film est plutôt classieux. Seulement voilà, avec toute cette dream team, on obtient un film très beau, très propre, très lisse.

    Rien que la musique de Hans Zimmer est un gros problème pour moi. Je la trouve hyper efficace mais trop présente (j'ai l'impression qu'il n'y a pas plus de 10mn sans musique dans le film).

    Non seulement elle est omniprésente, mais en plus elle est trop impersonnelle. Même si je trouve qu'on en fait trop avec lui, je ne déteste pas Zimmer. J'ai aimé la BO de Gladiator, j'ai aimé le thème de Inception. Même Interstellar  fait même plus semblant.  Je pense que tu mets la BO de Blade Runner 2049 à la place y a quasi pas de changement. Et puis y a même pas de thème musical. Comme je disais à mon pote, le film de Lynch je l'ai vu à 10 ans et je connais encore le thème.

     

     

     

     

     

    Ca a de la gueule quand même. Après c'est Brian Eno, c'est pas n'importe qui non plus.

    Ici on a droit à une bonne illustration sonore, mais voilà quoi c'est limite impersonnel.

    Et puis visuellement c'est hyper beau, la direction artistique est folle, mais les tons sont monocordes, ça m'a soûlé. Comme tous les ralentis, et flash forwards. C'est hyper léché mais j'ai eu l'impression de voir une pub de parfum pendant une demi heure. 

     

     

     

     

     

    J'avais constamment cette pub dans la tête (la première version). Donc bon moyen quoi.

     

    Concernant Timothee Chalamet, on peut trouver le choix discutable. En effet avec sa tête à claque de compète et ses états de service (Call Me By Your Name, Les Quatre Filles du Dr March...) on pourrait avoir du mal à le voir dans ce genre de rôle assez physique mais il s'en sort plutôt bien au point de largement supporter la comparaison avec Kyle Mclachlan..

    Personnellement je n'ai pas vu Call Me By Your Name (qui est pourtant très bien il parait). En revanche,  je l'avais découvert dans King, le film "Netflix" où il joue le jeune roi Henri V qui doit prouver qu'il a l'étoffe des plus grands, je l'avais déjà trouvé plutôt convaincant. En plus son physique de jeune dandy convient totalement à son rôle de jeune prince déchu de la maison Atréides.

     

     

     


    Le Duc Leto Atreides (Oscar Isaac) et son fidèle lieutenant Gurney Halleck (Josh Brolin)

     

     

    Concernant le reste du casting, comme j'ai déjà dit, on a droit à des pointures donc à un Oscar Isaac, une Rebecca Ferguson (que je ne connaissais pas) et un Javier Bardem toujours aussi bons et charismatiques. Quant à Charlotte Rampling et Stellan Skarsgaard, ils apparaissent dans des rôles assez étonnants.

     

    Pour Josh Brolin, Jason Momoa et Dave Bautista en revanche, ils restent sans surprise dans le même rôle de musclés qu'à l'accoutumée. Après, on va pas leur demander de faire dans la composition non plus (sauf Brolin à la limite). Ils remplissent convenablement leur fonction d'action man. 
    Bref, le casting et top, et même l'insupportable Zendaya n'apparait pas suffisamment longtemps à l'écran pour être énervante. En réalité c'est purement gratuit, j'ai rien contre Zendaya, d'autant plus qu'elle est très mignonne, mais j'en ai marre de la voir partout.

     

    Après ce n'est pas parce que j'ai émis certaines critiques que ça veut dire que j'ai passé un mauvais moment. Denis Villeneuve est toujours un très bon réal, le film est bon mais j'ai quand même été un peu déçu.

     

    Pour résumer, avec Dune, Denis Villeneuve a réussi un pari assez casse-gueule en pondant un beau film visuellement ultra léché. Mais s'il arrive à être largement à la hauteur de la version chaotique de Lynch, le manque de prise de risque (artistique s'entend) rend le film malheureusement un peu fade et monotone. En l'état ce Dune est un bon spectacle aussi beau et efficace qu'inoffensif. Je suis pas sûr qu'il marquera les mémoire

    J'espère néanmoins que le succès du film permette de réaliser la suite.

    Allez next.

     

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