• En mode Fibonacci je ne m'arrête plus!!!!

    Non ce n'est pas moi qui me suis connecté 5000 fois en mode visiteur mais bel et bien  5000 vrais visiteurs. Et ça continue. Quand j'ai vu le chiffre j'étais genre:

     

     

    En plus j'ai même eu droit à quelques commentaires sympathiques du style "toz" d'une certaine biteenchaleur, un "mdr" et même un commentaire passionné en réaction à mon supposé article à charge (qui plus est homophobe, my god!!) contre l'anime Akame Ga Kill. Je prends. J'ai toujours envisagé un blog comme un espace d'échange et de discussion, pas comme un temple dédié au culte de la pensée unique (la mienne).

    Donc merci à tous les visiteurs, merci à ceux qui ont posté des commentaires, même à biteenchaleur. Ca me laisse croire qu'il intéresse des gens et donc c'est cool.

     

    Merci!!!!

     

     

     

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    En fait j'avais deja vu ce film mais il fallait que je le revoie pour en parler

     

    Résumé (pris sur Allociné)

    Deux flics que tout oppose, dans l'Espagne post-franquiste des années 1980, sont envoyés dans une petite ville d'Andalousie  pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux adolescentes pendant les fêtes locales. Au coeur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu'à l'absurde et où règne la loi du silence,  ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur.

     

     Le trailer

     

     On a grandement comparé ce film à True Detective. A raison: ambiance glauque et moite, deux flics diamétralement opposés, affaire ultra sordide aux ramifications qui vont on ne sait jusqu'où... En effet. Pourtant ce serait triste de limiter ce film à un ersatz de la série d'HBO.

     

     

    truos detectivos

     

    Tout d'abord par qu'il y a un réel souci d'authenticité dans l'évolution de l'enquête et de la personnalité des flics. Pas d'agent énigmatique et de flic qui pète les plombs ici, simplement un futur père de famille relégué au placard pour avoir critiqué une armée encore bien en place malgré le décès du Caudillo, et un homme du coin célibataire sans vraiment d'histoire.

     

     

    (Javier Guttiérez) un flic de province comme tant d'autres

     

     En plus il y a l'histoire. L'intrigue d'abord. D'ailleurs ce qui est étonnant c'est qu'elle est à la fois simple et mais complexe dans sa résolution. Utilisant les (modestes) moyens à leur disposition les flics enquêtent, interrogent, émettent des hypothèses, suivent des suspects, mettent en place des écoutes (illégales), font tout ce qui en leur moyen pour résoudre l'enquête au plus vite, quitte à flirter avec la limite de leurs droits.

     

     

     
    Pedro Juarez (Raul Arévalo), flic rebelle et anti-franquiste

     

     

    Malgré tout l'histoire s'attarde tout autant sur cette campagne pauvre et désolée, peuplée de gens malheureux et d'ados qui rêvent de fuir vers une vie meilleure "à la ville". Une espèce d'endroit perdu où le monde s'est arrêté à l'époque de Franco. Le film bénéficie à ce sujet d'une petite réflexion sur le difficile passage à une démocratie qui est encore abstraite pour une bonne partie de la population (rappelons tout de même que Franco est probablement avec Staline le seul dictateur européen à mourir de vieillesse alors qu'il dirigeait encore le pays). Il y a donc tout un questionnement autour de l'après Franco et du vivre ensemble malgré des blessures encore béantes.


     

     Rocio (Nerea Barros), jolie femme épouse soumise

     

     

    Enfin, il y a la forme, au top comme très souvent chez les Espagnols. Doté d'une très très belle photo et de décors magnifiques, le film bénéficie d'une mise en scène très classe et d'une interprétation sans faille (Javier Guttiérez a été primé), et doit beaucoup à ses deux acteurs principaux.

     

     La magnifique isla minima, aux ramifications dignes d'un cerveau

     

    Bref je m'arrête là. Pour moi c'est indéniablement un des films de l'année pour moi, ni plus ni moins. Les Epsagnols ne s'y sont pas trompés, et le film a ramassé une dizaine de statuettes aux goyas (les oscars espagnols, Javier Guttiérez a été primé entre autres). Un vrai braquage. Je pense que je vais me pencher le travail de Alberto Rodriguez (qui en est quand même à son 4ème ou 5ème film mine de rien).

    Très glauque, haletant et jamais complaisant ni manichéen, le film est incontournable pour tout fan de thriller un tant soit peu exigeant. Une tuerie.

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    Comme beaucoup j'ai été attristé dimanche en apprenant le décès du rappeur Sean Price, aussi j'ai décidé de parler de lui aujourd'hui. Son parcours, si on regarde bien, c'est un peu  celui de tout son collectif et de son label.

     

    Boot Camp Clik

    Si le Wu Tang Clan est incontestablement LE groupe de rap East Coast des années 90, Sean Price a appartenu  à un des collectifs les plus emblématiques de la scène rap new yorkaise avec le Wu précité et le D.I.T.C: le Boot Camp Clik. Oui sans le "c" à Clik parce que quand on parle de rap américain, les gangs sont jamais très loin et il est préférable que certains pseudos ne soient pas interprétés comme des provocations genre Crips Killer (tueur de crips), ce qui explique que la plupart des rappeurs / DJ West changent l'orthographe de leur nom dans ce sens (40 Glocc, Spider Locc, DJ Quik, Aloe Blacc). Bon en ce qui concerne le Boot Camp Clik (ou B.C.C) c'est assez bizarre vu qu'ils sont de Brooklyn et qu'il me semble que les Crips et Blood sont devenus importants un peu plus tard à New York mais bon c'est comme ça.

    B.C.C c'est d'abord un collectif fondé autour de Buckshot, rappeur principal du groupe Black Moon. Ce groupe se fait connaître avec leur premier album Enta Da Stage qui devient un gros classique et un énorme succès à l'époque. Buckshot alors âgé d'à peine 20 piges maximum se retrouve à la tête du label Duck Down créé pour l'occasion avec Drew "Dru Ha" Friedman, un mec alors encore en fac de commerce, qui en devient le co-CEO.

     

    Dru Ha et la mascotte de Duck Down

     

    Par la suite il fonde le collectif Boot Camp Clik avec des groupes de Brooklyn (de Brownsville et Bedford "bedstuy" Stuyvesant précisément) qui seront logiquement signés sur le label et sortiront chacun un classique. Smiff-n-Wessun d'abord (qui se renommera Cocoa Brovaz suite à des pb de droits avec le célèbre armurier), puis Heltah Skeltah (aucun rapport avec Charles Manson), et enfin OGC. Les affinités seront telles que Heltah Skeltah et OGC formeront même un "supergroupe" ponctuel nommé Faboulous 5. Vu la proximité entre le collectif et le label l'histoire deviendra vite une affaire de famille.

     

     

    Buckshot en bas avec le bonnet blanc, fondateur de Duck Down et du Boot Camp Clik

     

     

    Heltah Skeltah

    Sean Price, qui s'était d'abord fait connaître sous le nom de Ruck (Tha Ruckus) au sein du groupe Heltah Skeltah est un rappeur que j'appréciais particulièrement au sein du collectif, même si je lui préférais Rock. Je me rappelle les avoir entendus pour la première fois sur Nova en 1995-96, alors que je découvrais les gros rappeurs/ groupes de l'époque (Mobb Deep, Das EFX, Onyx, Biggie, KRS One, Redman etc), avec ce morceau:

     

     

    Qui est d'ailleurs un remix (l'original n'a pas les mêmes paroles).

    Nocturnal, le premier album d'Heltah Skeltah, sorti en 1996, est devenu dans la foulée un petit classique rap instantané.

     

     

     

    Ouais, la cover est assez cheap et digne du label No Limit mais on s'en fout. J'adore cet album à la fois sombre et bien délirant. Personnellement c'était d'ailleurs le CD qui m'avait coûté le plus cher à l'époque ou je l'avais acheté, 132 francs, ce qui était une petite fortune. Puis j'ai battu mon record en payant 156 francs pour un album de Common. Depuis l'euro j'achète sur le net c'est moins cher en général.

     

     

     

     

     

    Faut dire que la force du groupe (composé de Rock "Tha Rockness Monstah" et de Ruck "Da Ruckus") par rapport à la plupart des autres groupes de l'époque en plus d'appartenir à un gros collectif, c'est de cultiver une certaine autodérision et un bon grain de folie en plus du délire de rap de rue habituel. Les mecs sont des délinquants certes, mais des guignols en même temps qui ne se prennent pas vraiment au sérieux la plupart du temps. D'ailleurs me suis rematé les remerciements de Ruck sur le premier album, avec un remerciement spécial à son agent de probation qu'il invite cordialement à aller se faire... Ca a pas trop dû jouer en sa faveur par la suite

     

    En pleine rivalité east west, le collectif marque étonnamment son soutien à 2Pac qui est par ailleurs invité sur le premier album du Boot Camp. Un album qui ne m'a franchement pas marqué avec ses sonorités west coast chelou pour des mecs de Brooklyn. Bref pas ma came. Plus ou moins en parallèle le groupe O.G.C s'en prend à Biggie qui vient de Brooklyn comme eux. Ce dernier n'appréciant guère qu'on se foute de sa gueule envoie des mecs régler le compte du groupe qui l'avait parodié dans le clip No Fear. Résultat: Starrang Wondah, un rappeur du groupe, finit à l'hosto. L'embrouille a probablement dû continuer loin des micros mais tout s'est terminé après la mort successive de 2 Pac et Biggie.

     

     Quelques temps après leurs décès (2 ans environ), Magnum Force, le deuxième album d'Heltah Skeltah, marque un certain tournant dans l'approche artistique du groupe. Fini les ambiances ultra sombres (encore que), les instrus fournies par les producteurs maison (les Beatminerz) et autres délires dignes de Sainte Anne, et place à quelques tentatives d'incursion dans le rap un peu plus en vogue. D'ailleurs ils en profitent au passage pour inviter des proches de 2 Pac (Dogg Pound, Napoleon des Outlawz), histoire de rappeler qui ils soutiennent. Donc déception critique et relatif échec commercial malgré que Magnum Force soit un album objectivement tout  à fait recommandable.

     

     

     

     

    La crise

    S'en suit un gros passage à vide pour toute l'écurie Duck Down. Le passage aux années 2000 est difficile pour la plupart des groupes de l'époque qui peinent à évoluer.  Problèmes financiers, déboires judiciaires de certains, le label manque même de signer de peu un certain rappeur blondinet de Détroit avant que Dr Dre ne flaire le filon et en fasse la plus grosse star de rap au monde. Quelques projets sortent sans grande conviction. Rock d'Heltah Skeltah quitte le label (et le collectif Boot Camp par la même occasion) pour tenter une carrière solo et manque de peu de se prendre 50 ans de prison ferme pour avoir tiré sur un mec affilié aux bloods autour d'une sombre affaire de proxénétisme. Ruck essuie les galères et accumule les aller-retour en prison. C'est dans ce climat quelque peu délicat que le Boot Camp sort un deuxième album (sans Rock donc) où ils affichent une image de vétérans quelque peu blasés et amers.

     

    Les Brooklyn Globe Trotter

     

     

    Si l'album est bon il est n'est pas non plus à la hauteur du collectif, surtout au niveau des instru, si ce n'est le single qui représente encor un peu le côté "familial" de l'entreprise:

     

    "You forgot who we are? have you lost all your respect from my squad?"

     

     

    La Renaissance

    Il faudra attendre 2005 pour que les choses changent. Ruck, qui a toujours été un peu en retrait par rapport à Rock, se lance enfin en solo. Il reprend son vrai nom, Sean Price, et sort son premier album intitulé Monkey Barz. Il en profite pour raconter ses déboires, la prison, sa passion pour Tyson et la baston, non sans amertume mais aussi une bonne dose d'ironie. Et là, la magie opère. L'album de celui qui se fait désormais appeler Sean Price, the brokest rapper you know ("le rappeur le plus fauché que tu connaisses") cartonne.

     

    Il faut dire qu'en plus de bien écrire, le bonhomme, malgré son vécu et son gabarit de d'ours, n'a jamais perdu ce qui caractérise assez le groupe: leur sens de l"humour. Suffit de voir certains clips et écouter ses textes pour s'en rendre compte.

     

     

    Il a quand même signé une des pires chansons d'amour de l'histoire de la musique (et paradoxalement une des plus drôles et sincères) avec I Love You (Bitch), dans laquelle il décrit la relation amour haine qui le lie à sa femme.

    Succès critique et public. Sean Price et le Boot Camp redeviennent sur le devant de la scène underground, multiplient les sorties et tournées. C'est un peu la renaissance. Nouveaux albums des autres membres du Boot Camp, nouvel album de Heltah Skeltah, retour de Rock au sein du label et du collectif, nouveaux albums de Sean Price etc. Duck Down se positionne comme un label résolument tourné vers le boom bap signe de nouveaux artistes et de vieilles légendes comme Torae, Skyzoo, KRS One ou même B Real de Cypress Hill... Sean Price qui était un peu dans l'ombre de son binôme est devenu l'homme fort du collectif, est sollicité un peu partout. S'en suivent des projets assez nombreux et de qualité: Jesus Price, Master P, Mic Tyson, Kimbo Price. Des feats avec des valeurs sûres ou montantes: Roc Marciano, Black milk, Guilty Simpson, EMC (avec Masta Ace), La Coka Nostra, Apollo Brown, Pharoahe Monch...

    J'ai eu la chance de le voir en live à un concert d'Heltah Skeltah il y a quelques années, et malgré le fait qu'ils étaient pointés à moitié torchés avec une bouteille de Henessy à la main, les mecs ont quand même assuré et mis le feu.

    Donc oui, même si je n'avais pas trop suivi ses dernières sorties, j'ai quand même été très touché par son décès à 43 ans. Le mec est mort dans son sommeil, comme un personnage du livre que je lis en ce moment, comme un membre de ma famille il y a un mois et demi, comme ça.

     

    RIP Sean Price.

     

     

     

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  • A l'occasion de sa restauration et ressortie j'ai été voir ce film:

     

     

     

     

    Résumé (choppé sur Wiki pour changer):

     

    La Chine sous la dynastie Ming. Yang Hui-chen, dont le père a été assassiné par la police politique du Grand Eunuque Weï, a réussi à s'échapper avec l'aide de deux généraux rebelles. Ayant trouvé refuge dans une citadelle frontalière abandonnée, la jeune fille est repérée par des espions impériaux. Pour l'aider à affronter les gardes lancés à sa recherche, elle trouvera un soutien inespéré auprès de Ku Sheng-chai, un jeune lettré qui se révèle un redoutable stratège, et surtout de Maître Hui-Yuan, un moine bouddhiste dont la force spirituelle n'a d'égale que sa maîtrise des arts martiaux…

     

    Le trailer

     

     

    King Hu c'est un peu avec Chang Cheh le pape du wu xia pian. Surtout connu ici pour son film l'Hirondelle d'Or, il a marqué le genre par la singularité de ses oeuvres. En effet il a apporté un souffle épique à ses films et ne dimension artistique indéniable dans une époque où les films étaient produits en série (le terme production étant d'ailleurs totalement justifié pour le coup).

     Peronnellement j'ai toujours été un grand fan des films d'arts martiaux. Un peu comme les membres du Wu Tang ou Mc Solaar, j'allais au cinéma le Trianon (près de Pigalle où Solaar allait également d'ailleurs) mais avec ma mère et ma soeur voir les vieux films hongkongais doublés parfois n'importe comment. Par contre j'étais tellement petit (de 3 à 6ans environ) que je ne me souviens pas de la plupart des films donc en fait c'est plutôt ma mère qui faisait comme le Wu Tang.
    Pourtant j'ai plein de souvenirs de scènes de films parfois archi gores ou totalement délirants dont je ne retrouverai probablement jamais le nom, du style avec:
    un méchant qui ne supporte pas la vue des nichons et qui se fait battre comme ça,
    des moines shaolin qui supportent les coups de partout même aux couilles,
    des gentils qui se battent entre eux avant d'unir leurs forces pour battre le méchant presque toujours moustachu,
    des sabreurs manchots,
    des boxeurs manchots, des guillotines volantes...

    Des ambiances de ciné à l'ancienne que les moins de 30-35 ans ne peuvent pas connaître: bande annonces de Bruce Le (oui oui Bruce Le), des pubs Galak, Bahlsen et Chocoletti, des doubles programmes, des ouvreuses...

    Rien que d'y penser j'en ai la larme à l'oeil comme Eddy Mitchell et sa dernière séance. Une des meilleures périodes de ma vie et je remercierai jamais assez ma mère pour ça. Par la suite on a dû arrêter d'y aller vu que le faible prix des places ramenait plus de clodos que de spectateurs et que le ciné devenait de plus en plus miteux. D'ailleurs il a fermé un bon moment avant de redevenir le théâtre et la salle de concert classieuse qu'il est maintenant. J'y suis retourné pour le concert de Mobb Deep quasi 30 ans plus tard et ça m'a fait tout bizarre...

     

    Fin de la séquence nostalgie/émotion.

     

     

    Bon revenons en au film. Déjà il faut savoir qu'il fait 3h. Oui oui 3h, ce qui est assez étonnant pour un film de ce genre. En fait à sa sortie le film est sorti en deux parties et aujourd'hui il est présenté en version intégrale. Autant dire qu'il faut être un peu plus en forme que moi pour le savourer pleinement (mon pote m'a dit qu'il m'a mis un coup de coude un moment pour m'empêcher de ronfler). J'ai bien dû rater un peu plus de 15mn. Pas grave... Pourtant malgré cette durée digne d'un Bertolucci, le film passe tout seul. L'histoire est bien ficelée avec pas mal d'humour mais un aussi un certain sens dramatique. En effet même s'il y a beaucoup d'action King Hu préfère mettre ses personnages et leurs destins en avant. En témoigne le semi héros du film personnifié par Ku Shen Chai un modeste aspirant instituteur,  vieux garçon harcelé par sa mere pour trouver une situation et se marier. Aussi lorsque cet homme gentil mais naïf, pas très beau et malingre tombe amoureux d'une femme totalement opposée, on sait que leur histoire d'amour contrariée est plus ou moins vouée à l'échec.

     

     

     
    Ku Shen Chai (Chun Shih), modeste écrivain public

     

    D'ailleurs au sujet de l'héroïne interprétée par Feng Hsu, une actrice fétiche de King Hu, elle est un peu le pendant féminin de l'archétype du héros chevaleresque. Forte (évidemment, et c'est une constante chez King Hu), charismatique, hargneuse, elle est prête à tout sacrifier pour assouvir sa vengeance. Aussi il y a une inversion intéressante des rapports homme femme dans ce couple improbable ou l'homme est faible mais intelligent et courageux même s'il reste en retrait, et la femme experte en arts martiaux qui n'hésite pas à aller combattre de front avec ses deux fidèles anges gardiens.

     

     Yang Hui-chen (Feng Hsu), jeune femme traquée par des dirigeants corrompus

     

     

    Au delà de toutes ces considérations dramaturgiques il y a un truc qui m'a assez bluffé dans ce film: il est sacrément beau. Déjà on peut voir que contrairement à la plupart des films de l'époque il a nécessité d'un budget assez important vu qu'il n'est pratiquement pas tourné en studio. En effet ici on peut admirer un ciel et des décors de toute beauté.Et visiblement King Hu s'en est donné à coeur joie.Il y a une photo assez magnifique et certaines compositions sont juste énormes, comme cette séquence où des soldats pénètrent dans un fort soi disant hanté, ou encore une traque pleine de tension dans un désert rocheux mêlant fuyards, soldats et moines shaolin.

     

     

     

     

    Bon tout n'est pas parfait non plus. Bien qu'il soit bien structuré il y a une espèce de double final un peu redondant, surtout que les héros font alors face à un ennemi assez charismatique mais qui n'avait pas été introduit au préalable, du coup en termes d'enjeux dramatiques c'est un petit peu bancal. je pense que c'était surtout pour rallonger la durée du deuxième film à sa sortie.

     

     

    Pourtant ce n'est pas vraiment gênant et ce final permet de mettre l'accent sur le personnage du moine shaolin, un personnage qui en quelques apparitions explose par sa simple présence explose quasi tous les autres personnage avec une aura mystique, juste en apportant "sa touche de zen".

     

    Maître Hui Yuan (Roy Chiao), moine mystique et charismatique

     

    Et puis on appréciera au passage la présence d'un tout jeune Sammo Hung à  la fin du film.

    Allez la flemme de détailler d'avantage ce très beau film, magnifiquement filmé et mis en scène surtout que j'ai beaucoup parlé/écrit.Cadeau: un article très intéressant de Slate sur le culte autour de ce film, à lire ici

    Vu qu'il bénéficie d'un très gros travail de restauration (l'image est juste magnifique), ce serait dommage de passer à côté.

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    Avec le temps j'aime de moins en moins les films d'horreur. Ca me botte plus. Et même s'il y en a très peu qui m'ont fait flipper, rien que l'idée d'en voir un me met mal à l'aise comme une grosse baltringue. En fait non, une petite baltringue car je chipote pas et ça se voit pas.

     

     

     

     

     

    Pour résumer le truc: 1993, Charlie, un élève, meurt accidentellement lors de la représentation de la pièce de fin d'année. 20 ans plus tard, alors que la même pièce va être rejouée, un lycéen amoureux s'introduit au lycée la veille de la représentation avec son meilleur pote et sa copine cheerleader. Manque de bol son débile de pote provoque le fantôme de Charlie qui rôde évidemment dans le coin.

     

     

    Le trailer

     

    Qu'est-ce que j'en peux plus de ces reprises à la con qu'ils nous foutent dans tous les trailer maintenant. Genre Avril Lavigne qui reprend Nirvana ça déchire. Faut arrêter un moment les mecs...

    Bon, j'aime déjà pas trop les films d'horreur mais s'il y a un truc que j'aime encore moins ce sont les film de found footage. Je pige pas le délire. Y a Godzilla, des ados qui jouent les super héros, un tueur en série ou un mort vivant et t'as rien d'autre à faire que filmer wesh?
    En plus vu que j'ai perdu mon portable deux jours plus tôt, j'aurais jamais pu m'identifier à ces petits cons (la poisse).

     

     

    Je suis Charlie

     

    Bref, Charlie Grimille (c'est quoi ce nom à la con déjà? enfin il a la tête de l'emploi à la base) il est pas content parce qu'il a pas vu la fin de la pièce alors tel un Candy-Man du pauvre (un Candy-Man très très vilain donc) il supporte pas qu'on crie son nom dans le théâtre où il a crevé. Je peux le comprendre car je suis doté d'empathie et pas totalement crétin contrairement aux idiots qui peuplent ce film mais en même temps s'ils étaient moins demeurés il n'y aurait pas eu de film.

     

     Reese (Reese Mischler), l'amoureux benêt
     

     

    Où est Charlie?

     

    Question design c'est assez marrant. Charlie, le boogey-man de service, ressemble en fait à un mec du ku klux klan avec sa capuche et sa corde. IIs auraient dû prendre des Renois pour faire les lycéens ça aurait été golri.
    Plus sérieusement, malgré une introduction quelque peu longue mais sympathique et qui pose les bases du truc, le film fonctionne relativement une fois qu'on entre dans le vif du sujet. Et même s'il y a quelques jump scare bien nazes, il y a quand même quelques scènes bien foutues et un peu flippantes.

     

     

    "Ku Klux Klan" Charlie

     

     

    Le film s'est mangé d'assez mauvaises critiques, pas toujours justifiées à mon goût vu qu'il respecte ce qu'il propose: des ados un peu débiles qui vont se faire trucider par un tueur énigmatique, avec que des acteurs qui jouent pas très bien dedans. Il n'y a rien de bien nouveau, d'autant que le film balance des clins d'oeil à ses modèles (Ring, Rec, Blairwitch, Poltergeist), mais il reste assez fun et efficace. En plus le final complètement con et barré mais assez cool achève de rajouter au capital sympathie de ce film.

     

    Cassidy, la cheerleader de service en pleine séance de Blairwitch

     

    Allez, il a coûté 100 mille dollars et en a rapporté 35 millions. Si c'est pas un braquage ça. En plus il est quand même plus réussi que la plupart des films d'horreurs qui sortent au ciné.

     

    Pour moi il a rempli son contrat, ni plus ni moins.

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