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    Résumé:

     

    Voici l'histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents, de sa sour qui tomba amoureuse d'un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, de son oncle qu'il aimait tant, d'une jeune fille qui croyait en l'amour, d'un sage qui ne l'était pas tant que ça, d'une paysanne qui rêvait d'un loup-garou, d'un vieil homme qui chassait les vents, d'une salamandre qui volait dans les airs, d'australopithèques qui élevaient des poux géants, d'un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons un peu épouvantés par tout ce qui précède.
    Peuplé de personnages étonnants, empreint de réalisme magique et d'un souffle inspiré des sagas scandinaves, L'Homme qui savait la langue des serpents révèle l'humour et de l'imagination franchement délirante d'Andrus Kivirähk. Le roman, qui connaît un immense succès en Estonie depuis sa parution en 2007 (plus de 40?000 exemplaires vendus pour un pays d'à peine 1,4 million d'habitant) retrace dans une époque médiévale réinventée la vie peu banale d'un jeune homme qui, vivant dans la forêt, voit le monde de ses ancêtres disparaître et la modernité l'emporter. Une fable?? Oui, mais aussi un regard ironique sur notre propre époque, comme le souligne Jean-Pierre Minaudier dans une postface bien renseignée.

     

     

     

    Donc voilà. C'est le résumé fourni par l'éditeur je crois vu qu'il est présent sur les sites de la Fnac et d'Amazon. Si c'est le cas c'est autant plus étonnant qu'il n'y a pas d'australopithèques mais c'est d'anthropopithèques qu'il s'agit, à moins qu'il y ait eu une erreur de traduction.

     

     

    En toute honnêteté je n'avais jamais entendu parler du bouquin ni même de l'auteur jusqu'à ce qu'une collègue (celle qui m'a filé les bouquins de James Lee Burke, dont je parle ICI ), se décide à me le prêter sans que je lui demande quoi que ce soit. C'est beau l'amour de la lecture.

    Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai jamais réussi à entrer dans le délire. Il y a énormément de choses paradoxales dans ce bouquin. Tout d'abord, il y a l'histoire.  Comme je n'en n'avais jamais entendu parler, je m'attendais à lire une histoire de fantasy plus ou moins bateau, ou vaguement grand public comme les premières pages le laissent suggérer.  Pourtant plus on avance, plus l'histoire s'éloigne du carcan de la fantasy. C'est très difficile à résumer sans révéler l'intrigue.

    Pour faire simple on suit les "aventures"de Leemet, un jeune enfant qui grandit dans un monde qui se dérobe sous ses pieds et qui devient malgré lui, le témoin privilégié de la fin d'une civilisation et de l'avènement de la suivante.

    C'est d'ailleurs toute la force du livre. Leemet qui a été bercé par les récits héroïques de ses aïeux, par la force incommensurable de la Salamandre, grandit en voyant son peuple se décrépir, sa forêt se désertifier. Leemet devient le spectateur impuissant de la dégénérescence de ses congénères, qui quittent progressivement la forêt pour s'installer au village, et qui deviennent progressivement asservis à de nouvelles croyances comme le christianisme (qui en prend pour son grade lol)  sous le joug de l'envahisseur allemand. Et surtout qui ne connaissent plus la langue des serpents, cette langue qui leur permettait asservir la faune de la forêt et qui leur permettait de faire appel à la salamandre,un formidable animal immortel, pour vaincre leurs ennemis.

    En lisant le bouquin malgré la qualité de l'écriture, du style et de l'histoire en elle-même, j'ai par moments été gêné par l'impression de sous texte xénophobe qui se dégageait du livre. Les envahisseurs étrangers (allemands), les coutumes qu'ils nous imposent dans le sang etc. C'était d'autant plus gênant que quand je le lisais j'avais toujours à l'esprit la photo de notre Marine nationale avec un nationaliste estonien. Après il a le droit de penser ce qu'il veut hein, mais bon.

    Et pour une fois, j'ai lu la postface, et j'ai eu un second regard sur l'oeuvre.Comme quoi parfois c'est intéressant d'avoir un commentaire. J'ai donc révisé mon jugement et il s'avère que même si je n'ai pas adoré le bouquin, il est difficile de ne pas reconnaître que c'est un très bon livre

     

    Bref, j'en ai trop dit, ou pas assez. Dans tous les cas, L'Homme qui Savait la Langue des Serpents est un très bon roman, assez singulier, et surtout très captivant, sur l'histoire d'un homme qui se révèle être le dernier de son espèce. Une espèce de croisement improbable entre Je Suis Une Légende et Things fall Apart en somme, le tout à la sauce fantasy estonienne.

     

    A découvrir

     

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    Oui ça fait un bon mois que j'ai rien posté. Et non je n'ai toujours pas abandonné ce blog. J'ai juste été un peu occupé. J'ai changé de taf, eu pleins de trucs à régler. Et j'ai eu un peu la flemme aussi.

     

    Bon j'ai pas vu le dernier Tarantino (en même temps je m'en branle un peu), j'ai pas vu le dernier James Gray (j'espère aller le voir quand même). En revanche j'ai vu celui-là. Pas une volonté en soi d'ailleurs. Juste qu'un pote me l'a proposé.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Résumé Allociné:

     

    Dans un futur proche…  Le village de Bacurau dans le sertão brésilien fait le deuil de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte. 

     

     

     

     

     

     

     

    Mais mais qu'est-ce que c'est que ce film??

    Putain ça fait longtemps que j'avais pas vu un film aussi barré au ciné. Enfin ça doit faire 6 mois, le dernier étant le très curieux Meurs Monstre! Meurs! , film franco-argentin coproduit par Julie Gayet (!!) avec son fameux monstre en forme de bite géante qui cherche à enculer tout ce qu'il peut (ça ne s'invente pas). Vu que j'avais pioncé pendant au moins une demi-heure, je n'en avais pas parlé. En revanche comme j'ai (quasi) pas dormi pendant celui-là, je peux en parler un tout petit peu.

     

     

    Que dire? Sérieusement, que dire sur ce foutoir improbable qui navigue entre post apo, western, satire sociale, pamphlet et nanar (rien que ça)? Ben que c'est un joyeux bordel.

    En vrai on ne sait jamais sur quel pied danser avec ce film, ce qui en fait sa force et sa faiblesse. Parce que oui, le film est drôle, étrange, barré, loufoque, lent, un peu chiant par moments, très violent par d'autres, et même assez cheap. Ce qui en fait donc un métrage  assez singulier.

     

     

     

     

     

     

    Teresa (Barbara Colen), une rebelle charismatique

     

     

     

     

    Ainsi on suit les aventures d'un groupe de villageois, un peu les irréductibles Brésiliens, aux prises avec la corruption généralisée de l'état, mais également d'un obscure groupe de touristes aux intentions plutôt malsaines.

     Au programme: des paysages, une soucoupe volante digne des Envahisseurs (!!!), un "héros" avec la coupe de Robertoo Baggio et la dégaine de Van Damme dans Cyborg, des Américains qui jouent au paintball, des mecs à poil, des meufs à poil, un peu de cul, un peu de sang, un peu de gore...

     

     

     

     


    Un couple de naturistes moins cons que prévu

     

     

     

    Pourtant, sous couvert de ne pas se prendre au sérieux une seule seconde, le film se montre plus critique et courageux qu'il n'y parait. Critique envers le système déjà, où le village représente un peu les laissés pour compte du Brésil. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la population du village est si "basanée", et lutte contre les oppresseurs. Critique envers l'impérialisme américain aussi. Et enfin, critique envers les "collabos" Brésiliens qui bradent leur pays et leurs habitants. Ces derniers en prennent tout autant pour leur grade, comme ces riches Brésiliens plus royalistes que le roi raillés par les Américains qui ne les considèrent même pas comme de vrais Blancs. De là à y voir une image du président Bolsonaro...

     

     

     

     

    La révolution est en marche

     

     

     

    D'un point de vue purement factuel, pas grand chose à dire. L'image est plutôt belle, tout comme les décors, et contraste assez avec les costumes (totalement assumés, mention spéciale aux motards) et une mise en scène tous deux plus proches du post apo rital des années 70-80 que du film d'auteur lol. Le cocktail est assez spécial. Les acteurs sont d'ailleurs plus proches de la deuxième catégorie, c'est limite à celui qui cabotine le plus. Quant à Udo Kier, que je ne connaissais personnellement que de nom (je l'avais vu dans le Masters of Horror de Carpenter je crois et c'est presque tout), on peut se demander ce qu'il est parti foutre là. D'ailleurs on dirait que lui aussi se le demande par moments ha ha! La musique aussi est à l'avenant, oscillant entre de l'easy listenning pop brésilien "vintage" et un score très Carpenter des années 80. Mais ça passe bien.

     

     

     

     

     

    Michael (Udo Kier), un Américain en plein safari

     

     

     

    Alors oui, pour résumer, Bacurau, est un film un peu déstabilisant par son traitement. Je ne dirais même pas que c'est un bon film. Mais c'est une curiosité qui vaut un tant soit peu le détour, ne serait-ce que par son traitement  et les sujets qu'il évoque en filigrane.

     

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    Résumé Allociné:

     

     

    Après avoir décroché un boulot de vendeur en télémarketing, Cassius Green bascule dans un univers macabre en découvrant une méthode magique pour gagner beaucoup d'argent. Tandis que sa carrière décolle, ses amis et collègues se mobilisent contre l'exploitation dont ils s'estiment victimes au sein de l'entreprise. Mais Cassius se laisse fasciner par son patron cocaïnomane qui lui propose un salaire au-delà de ses espérances les plus folles…

     

     

     

     

     

     

     

    Je ne sais plus pourquoi je l'ai maté en fait. Je ne savais même pas à quoi m'attendre. Quoi qu'il en soit et pour faire bref le film est plutôt bien barré. C'est simple, il part dans tous les sens mais ça reste globalement assez maîtrisé.

     

     

     

     

     Je ne connaissais pas Boots Riley, son réal, mais il s'agit apparemment du leader de The Coup, un groupe de rap "alternatif" que j'ai personnellement jamais écouté mais semble avoir une certaine renommée, outre atlantique en tout cas. En plus d'être rappeur, le bonhomme possède d'autres talents et semble s'être fait une petite place dans le monde du show biz.

     

    Dans ce film, on suit donc les (més)aventures de Cassius, looser de son état et ses premiers pas dans l'univers impitoyable du télémarketing. Heureusement pour lui, il peut compter sur le soutien de Detroit, sa chérie, et de ses amis. C'est marrant, ça m'a rappelé mon premier taff, télévendeur, dans lequel je devais me faire appeler Dominique Leroux, aussi prendre ma "voix de blanc", vendre des abonnements de magazines à la con TOUT EN M'EN TENANT AU SCRIPT (stick to the script en VO). C'est effectivement une des devises sacrées du télémarketing. Et si elle est très bien soulignée ici, elle n'est paradoxalement jamais respectée.

     

     

     

     

    Strictly stick to the script

     

     

     

     

     

    L'autre ironie c'est que Lakeith Stansfield, qui s'est fait connaître en partie grâce à Atlanta (très bonne série au passage), campe ici un personnage extrêmement proche de celui de Donald Glover, le personnage principal de la série (même leurs meufs se ressemblent, enfin Tessa Thompson est mignonne mais Zazie Beetz... hummm c'est Zazie Beetz). Un petit clin d'oeil de la part de Boots Riley.

     

     

     

     

    Cassius (Lakeith Stanfield) et Detroit (Tessa Thompson), sa copine fantasque. Deux sympathiques loosers

     

     

     

    Avec un traitement aussi décalé (tant visuellement que scénaristiquement), On pense forcément à Terry Gilliam ( à Brazil en particulier), à Spike Jonz et surtout à Gondry, qui a d'ailleurs droit à un clin d'oeil lourdingue. Toutes ces influences sont assumées et revendiquées par le réal, ce qui est à la fois la force et la faiblesse du film. Evidemment, avec de telles influences le film souffre forcément de la comparaison, à tel point que j'ai cru que c'était un film de Gondry jusqu'à la fin). Mais contre toute attente, le film fonctionne malgré tout, et se laisse voir sans déplaisir.

     

     

     

    Alors est-ce que ça en fait un bon film? Pas vraiment. Un mauvais film? Non plus. En vrai je sais pas trop quoi dire. Le gros problème de Sorry To Bother n'est pas d'être original mais au contraire trop "conventionnel"; dans le sens où tout semble calculé.On ne sent pas de spontanéité.  On dirait vraiment que Boots Riley a fait le bon élève et , en bon premier de la classe, a copié tous les tics de son maître à penser en se disant que ça suffisait. Il faut croire que sa méthode se défend vu que j'ai plongé même si j'avais tendance à penser que Gondry montrait clairement ses limites.

    Par ailleurs, les thèmes de fond ( les dérives de la société américaine: l'esclavage moderne, les stéréotypes raciaux, l'abrutissement des masses...) ne m'ont pas forcément convaincu alors qu'ils sont au centre de l'histoire. D'ailleurs quelque part, l'histoire n'est pas sans rappeler certaines thématiques abordées dans quelques épisodes de Black Mirror.

     

     

     

     

    Blank (Omari Chadwick), le top vendeur énigmatique

     

     

     

     

    Heureusement, en plus de bénéficier d'une réal efficace (on ne va pas se mentir, Botts Riley s'en sort plutôt pas mal), Sorry to Bother You s'en sort grâce à une interprétation sans faille.
    Ainsi, le film doit sa relative réussite à son casting assez impressionnant. Aux côtés de Lakeith Stanfield (Atlanta, Get Out etc.) et Tessa Thompson (Dear White People, Thor,  la meuf de Creed dans les 2 films...) qui tiennent les rôles priicpaux, on peut donc voir: Steven Yeun (The Walking Dead), l'incontournable Terry Crews, le trop rare Arnie Hammer, Omari Hardwick ( Ghost dans Power) et Danny Glover qui est décidément "trop vieux pour ces conneries". Cerise sur le gâteau, on  a droit aux "apparitions" (faut le dire vite) de Forest Withaker et de Rosario Dawson.

     

     

     

     

     

    Squeeze (Steven Yeun), un syndicaliste idéaliste

     

     

     

     

    Alors oui, le film s'inscrit dans la vague des films des réals renois "subtilement drôles" (Simien, Peele et compagnie) et il est plus sympa que la moyenne. Et il est tout autant énervant par sa posture faussement originale. Néanmoins je ne l'ai pas trouvé prétentieux non plus. Dans le genre divertissement décalé et faussement subversif, il est dans la moyenne haute.

    Reste à voir ce que Boots Riley peut nous proposer à venir.

     

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    Résumé:

     

     

     

    Dans les années 70, le BUMIDOM promettait de favoriser l’insertion en métropole des français des DOM-TOM. Jimmy Larivière, arrivé à Paris pour refaire sa vie, ne parvient pas à trouver sa place dans la société. Sa rencontre avec un groupe de trois jeunes Antillais va l’entraîner dans une série de braquages retentissants.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Le BUMIDON c'est quoi? Et bien pour faire simple, c'était un programme de migration des habitants des DOM (essentiellement Guadeloupe, Martinique et Réunion) vers la métropole initié par Debré dans les années soixante. Ce programme a eu différentes raisons: répondre au dépeuplement de certaines régions de France (où des centaines, voire davantage, d'enfants réunionnais ont été enlevés à leur famille pour rejoindre des familles d'accueil, un scandale assez méconnu donc), et également calmer la grogne qui montait aux Caraïbes où les habitants se sentaient livrés à eux-mêmes (chômage pauvreté etc). Ca leur a aussi apporté les congés bonifiés mais c'est une autre histoire. Le contexte peut donc rappeler celui de Scarface (la version de De Palma) où Tony Montana profitait d'un décret permettant aux Cubains jugés indésirables d'émigrer aux Etats Unis. Voilà pour la minute culturelle.

     

    C'est triste à dire mais à mes yeux ce film symbolise assez bien un certain cinéma français alternatif:une volonté d'aller hors des sentiers battus, mais un talent et des moyens loin d'être à la hauteur des ambitions affichées. C'est globalement assez nul, et très cheap. C'est mal joué, mal éclairé, et extrêmement mal mis en scène... Par moments on dirait un téléfilm, et un téléfilm du style au croisement entre PJ et un court métrage de l'ESRA. C'est vraiment chaud. Et l'écriture putain, c'est abusé. Enfin entre ça et la mise en scène y a quand même match. Cette accumulation de scènes à la fois bateau et cliché ça fait longtemps que j'avais pas vu ça, vraiment très longtemps et j'exagère même pas.

     

     

     

     

    Jimmy (Djedje Apali), un jeune désœuvré qui élève seul sa fille Odile (Zoe Charron)

     

     

     

     

    En fait on a le droit à tous les passages obligés d'une "rise and fall story" (Scarface, l'Impasse, Les Affranchis, Le Loup de Wall Street etc.) : les origines modestes, les premiers succès, la love story (totalement éclatée, on dirait un truc entre un clip de zouk/compa et le clip de Ghetto Sitcom, la vieille chanson de Disiz), les premiers succès, les premiers conflits avec des ennemis, la chute, et évidemment l'hypothétique rédemption qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Sans oublier les séquences émotions (du style "papa, c'est quand que tu reviens à la maison? Pas maintenant ma chérie" ) ou les questionnements moraux avec les proches (du genre "ce que tu fais n'est pas bien Jimmy!"). Bref.

    Le découpage est horriblement convenu, on dirait vraiment qu'il a été pensé par un automate. Les personnages quant à eux ne sont pas mieux lotis et la plupart n'ont aucune épaisseur (le comble vu qu'il s'agit d'une histoire vraie). La palme revenant au héros qui arrive à être antipathique alors qu'on devrait éprouver une certaine compassion pour lui. Même la voix off tend à desservir le film tend elle est mal utilisée (dans tous les sens du terme). Mais ce qui est fou c'est que même niveau dialogues, on ne ressent absolument jamais l'impression que l'histoire se passe dans les années 70-80. C'est très étrange.

     

     

     

     

    Molokoy (Adama Niane), Liko (Vincent Vermignon), Jimmy et Politik (Eriq Ebouaney): Le gang des Antillais

     

     

     

     

    La musique est globalement du même acabit même si elle élève un peu le niveau. Enfin un peu. Pour le reste, elle est à l'image du film: elle part un peu dans tous les sens. Ainsi on a droit à un piano intimiste (pas mal) lors des séquence émotion, puis à de la "soul" en mode blaxploitation, en passant par du rap français (!!), voire américain (!!!). Et c'est triste mais même si c'est Lino ou Talib Kweli qui rappe, ça ne change rien au fait que c'est assez hors sujet. A la limite ça va mieux quand on entend quelques morceaux de biguine. C'est d'ailleurs dommage à mon sens de ne pas avoir capitalisé dessus.

     C'est fou en y repensant. Y a rien qui va lol.

     

    Alors, est ce qu'il y a quelque chose à sauver dans ce film? Pas Kassovitz en tout cas dont la prestation en tenancier sympathique n'est pas crédible une seconde. Néanmoins, parmi les grands noms qui ont participé, on peut retenir Jocelyne Beroard (qui est toute mignonne en petite "mamie"), et surtout Romane Bohringer qui doit être la seule à bien jouer (avec Lucien Jean Baptiste mais son rôle relève presque de la figuration). Pour continuer dans la distribution on peut aussi noter la présence de Zita Hanrot (qui a joué dans plein de trucs Fatima, La Vie Scolaire ou encore la fête est Finie) comme dans le rôle de la fraîcheur de service, un rôle qu'elle remplit physiquement plutôt bien.

     

    Linda (Zita Hanrot), l'amour de Jimmy

     

     

     

    C'est dommage. J"aurais aimé aimer ce film. Mais non, pour faire simple y absolument rien qui fonctionne dans ce film.

    En fait le vrai problème du film (le problème originel du moins), c'est que le réal n'a jamais fait preuve d'un vrai parti pris artistique (au sens large) tant dans le traitement que dans l'écriture même. Ce qui fait qu'on se retrouve avec une espèce de mix entre la fresque "mafieuse", le film de blaxploitation, la critique sociale, et le biopic, le tout à la sauce France 3 région Ile de France. Et évidemment l'équilibre n'est jamais trouvé.

    Bref, Jean Claude Barny (le réal) a vu trop gros, ou trop mal je sais pas. Mais il a pas vu grand chose en tout cas. Quitte à choisir autant se refaire Neg'Marron avec Admiral T et Stomy Bugsy, du même réal et autrement plus réussi.

     

    Tant pis, le sujet et le contexte étaient pourtant intéressants et avaient un certain potentiel; mais au final non. Comme quoi, de bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film. J'espère que le livre est plus réussi.

     

     

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    Résumé:

     

    Tiré de son autobiographie du même nom, A Prayer Before Dawn retrace le parcours de Billy Moore, un jeune délinquant anglais vivotant entre boxe, drogue et trafics en tous genres. Mais sa vie bascule subitement le jours où il est arrêté et envoyé dans une des prisons les plus reculées de Thaïlande. Seul étranger et ne comprenant même pas la langue du pays, il est aussitôt confronté à l'utraviolence d'une prison surpeuplée en proie aux gangs et à la corruption généralisée. Livré à lui-même, il finira par trouver son salut dans le muay thai

     

     

     

     

     

     

     

     

    Honnêtement ça fait longtemps qu'un film ne m'avait pas mis aussi mal à l'aise. C'est très simple, tout le long on ressent une putain de pression pour ce farang en territoire ennemi. On pense forcément un peu à Midnight Express, voire à Starred Up. Et également à... Shamo, ou Coq de Combat en VF, un des mangas les plus sombres brutaux et malaisants qu'il m'ait été donné de lire (dans lequel un ado finit en maison de correction pour avoir tué ses parents et devient la cible des autres détenus, mais qui trouve également sa seule issue dans le karaté). Ce manga a d'ailleurs eu les honneurs d'une adaptation ciné particulièrement naze. Mais la thématique des premiers tomes est assez proche.

     

     

     

     

    L'arrivée de Billy Moore (Joe Cole), seul étranger de la prison

     

     

     

     

    Bref, pour en revenir au film, dès les premières secondes, le ton est donné. Le film dont la mise en scène colle à la peau de Billy est nerveuse et oppressante. Tout, les rues de Bangkok, les néons du club, le combat créent un climat oppressant, et une immersion totale. On se croirait presque à la place du "pauvre" Billy, un prénom qui porte décidément la poisse à l'étranger (même si lui comme Billy Hayes l'ont bien cherché mine de rien).

     

    L'approche naturaliste et très "première personne" fonctionne, le malaise est immédiat et ne lâchera jamais vraiment le spectateur. Il faut dire que Jean Stéphane Sauvaire, le réal, est un habitué vu qu'il a fait ses classes avec une autre adaptation, à savoir Johhny Mad Dogs. Perso je l'ai pas vu, tout d'abord parce que le film était produit par Kassovitz et que comme j'ai vraiment du mal avec ce dernier je sentais la patate. Ensuite vu que le film est tiré d'un roman du grand Emmanuel Dongala (son roman le Feu des Origines est un des plus beaux que j'ai lus), je voulais me faire le bouquin avant.

     

    Dix ans plus tard j'ai toujours pas lu le bouquin mais je vais réviser mes a priori. Sauvaire n'est pas Kasso et c'est très bien comme ça. Ici pas de faux ciné américain à la française, on est das une approche quasi documentaire, du coup de la musique à la mise en scène fonctionne à l'économie.

    Par ailleurs dans un souci d'authenticité, le  film a été tourné dans différentes prisons (dont une désaffectée) avec un casting principalement composé d'anciens détenus (des "longues peines").

     

     

    Keng (Panya Yimmumphai) leader d'un gang de prisonniers

     

     

     

     

     

     

    Non mais sérieux. On dirait des MS13 les mecs!

     

    Au delà de la violence, ce qu'il y a d'intéressant dans ce film, dont le scénario fonctionne finalement plus comme un film de boxe qu'un film de prison, c'est évidemment la personnalité de Billy et sa quête de rédemption malgré tous les obstacles sur sa route : la violence qui l'entoure, la violence qui l'habite (le mec est clairement instable) et surtout la drogue. Et il faut avouer que Joe Cole livre une sacrée performance en incarnat Billy Moore. Il porte clairement le film.

     

    Bon le mec s'est investi comme pas possible pour le rôle. D'ailleurs il suffit de voir son dos dans les premières minutes du film pour voir qu'il a taffé. S'il n'atteint pas le gabarit du vrai Billy More (une vraie masse), il est quand même devenu assez balèze vu son gabarit initial. Elle est loin l'époque où c'était la crevette du clan Shelby dans les Peaky Blinders.
    De toute façon niveau investissement on pourra pas le nier parce qu'au delà de sa perf, il faut en vouloir pour aller galoche un ladyboy ha ha!! Bon Fame, le katoï du film, est pas trop mal (enfin dans le film, nettement moins sur le Net), mais n'oublions que jusqu'à preuve du contraire il/elle reste une femme avec une bite. Enfin tous les goûts sont dans la nature, d'autant que leur histoire est relativement touchante. Et puis, qui sommes nous pour juger?

     

     

     

    Billy Moore vs Joe Cole

     

     

     

     

    Comme on peut l'apprendre sur le site d'où est tirée cette photo (doté d'un article intéressant, c'est cadeau: ICI), le film a évidemment pris quelques libertés avec la réalité. Pour autant il est paradoxalement très fidèle à l'expérience qu'a vécu Billy Moore.

     

    Bref, je m'arrête là. Plus qu'un banal film de prison, A Prayer Before Dawn est un film éprouvant, une véritable descente aux enfers éclairée par une infime lueur d'espoir. Beau film qui aurait mérité une plus grande exposition (il est sorti l'été dernier dans une indifférence quasi générale).

     

    Allez next.

     

     

    A noter: ironiquement, Billy Moore et Panya Yimmumphai (qui joue Keng, le chef de gang) sont retournés derrière les barreaux depuis, Billy ayant rechuté en Grande Bretagne tandis que Panya Yimmumphai (visiblement devenu une petite célébrité en Thaïlande) a été rattrapé par une ancienne affaire de drogue.

     

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