• Le yamikin Ushijima

     

     Ushijima c'est le titre du manga sur le yamikin du même nom (qui s'appelle en réalité Kaoru Ushijima). Mais qu'est-ce qu'un yamikin? Au japon un yamikin est un usurier clandestin qui pratique des prêts à tarif pour le moins prohibitif

     Le manga suit donc le personnage d'Ushijima, usurier de son état effectuant via sa société "Bye Bye Finance" des prêts hautement prohibitifs à des personnes insolvables. Sa clientèle se compose de ce qui fait parfois de pire en termes de déchéance humaine, enfin le devient après l'avoir rencontré. Manga choc dur et violent le personnage principal n'est pas vraiment décrit pour être attachant, loin de là. Il n'éprouve en effet que peu d'estime pour le genre humain, et tout autour de lui et de son équipe gravitent des personnes le confortant dans ses idées, à savoir des personnes ayant un besoin immédiat d'argent: vieilles joueuses de machines à sous, chômeurs, organisateurs de soirée, homosexuels paumés, prostituées, salary men endettés, yakuzas, des gens pour la plupart asservis par l'argent et qui finiront par être asservis par Ushijima.

    Une victime d'Ushijima

     

    Le manga se compose le plus souvent  de plusieurs histoires se déroulant sur un ou plusieurs tomes, montrant la déchéance, et parfois aussi le salut, d'une personne prise au piège de l'argent (fille obligée de se prostituer, gangster en herbe ayant emprunté de l'argent à des yakuzas etc.) ainsi que les dommages collatéraux sur son entourage. Dans ces histoires Ushijima joue clairement un rôle de second plan, étant parfois l'élément déclencheur de la chute du personnage principal, mais il lui arrive aussi d'être au centre de l'intrigue. En effet, il encourt tous risques possibles pour faire fructifier son entreprise et est lui-même confronté à de nombreux ennemis de tous horizons (escrocs, flics, maîtres-chanteurs, gangsters, yamikin rivaux et même des yakuzas).

     

    Namerikawa, chef de gang et futur yakuza, et ennemi occasionnel d'Ushijima

     


    Graphiquement le dessin de Shohei Manabe assez brouillon et approximatif du début (assez en phase avec les premières histoires) s'améliore au fur et à mesure. Il y a aussi et surtout un regard sociologique dans ce manga sur la façon dont sont décrits tous ces personnages, plus pitoyables que vraiment méprisables, et souvent aveuglés par un désir ou un rêve un peu illusoire (désir de s'intégrer, de devenir riche et célèbre, de changer de vie) emportées dans une spirale assez effroyable.

    C'est un manga dur et parfois très violent (bien plus au niveau psychologique que visuel finalement) mais sa violence est loin d'être aussi gratuite que dans la plupart des seinen. C'est aussi et surtout un regard assez réaliste selon les histoires sur une facette plus sombre du Japon et qu'on ne veut pas nous montrer, celle des laissés pour compte, celle d'un pays en crise en proie à un mal-être général où chacun cherche sa place dans la société, un regard très éloigné de l'imagerie kawai qu'on veut nos vendre à longueur de temps.

     

    De loin mon manga préféré.

     

    A noter : la  série a été adaptée sous forme de drama au Japon.

     

     

    Malgré l'affiche colorée il semblerait que la série ait conservé le ton sombre du manga, et a été reconduite pour une deuxième saison:

     

     

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  • Voulant faire plaisir à ma femme qui souhaitait qu'on regarde un film qui nous plaise à tous les deux (comprendre: à elle), j'ai tapé au hasard au rayon canard et je suis tombé sur ça:

     

    Le résumé selon Wikipedia : Une jeune mère (Nathalie Portman) qui vient de perdre son nourrisson cherche désespérément à sauver son mariage et va tenter d'y parvenir au travers de sa relation avec son beau-fils, difficile et précoce pour son âge.

     

    Mais putain mais qu'est-ce qui m'a pris de choisir ce film? Déjà l'héroïne qui tombe amoureuse d'un mec marié et lui nique son mariage question romance y a mieux. c'est pas une question de morale personnelle mais bon j'ai lancé le film pour ma femme donc question identification c'est assez moyen. Mais ce n'est pas le pire dans l'histoire, loin de là. Nathalie Portman, qui fait donc la maîtresse et future femme du personnage masculin principal, doit se coltiner un sale gosse horrible du genre tête d'ampoule qui veut avoir raison sur tout.

     

     

    Nathalie Portman et son insupportable beau-fils

     

    Au fur et à mesure du film on se demande finalement qui est le plus insupportable tant la plupart des protagonistes deviennent des têtes à claques de première division. La mention spéciale revient d'ailleurs à Nathalie Portman qui m'a donné envie d'éteindre la télé à une dizaine de reprises au moins. Non seulement elle pète tout le temps les plombs à cause de son bébé mort (je spoile pas, on le sait dès les 5 premières minutes environ) mais en plus elle casse les couilles de tout le monde: son beau fils, ses parents, son mari et même l'ex femme de celui-ci qui est déjà assez chiante comme ça.

     

    Lisa Kudrow, plus relou qu'à l'accoutumée

     

    Au final on pourrait presque plaindre le mec qui a quitté une chieuse pour une meuf encore plus chiante mais bon il  l'a bien cherché en même temps. Pour le reste, l'interprétation est bonne et les acteurs jouent bien leurs personnages de relou, mention spéciale à Nathalie Portman  qui a l'air de jouer son propre rôle. Côté mise en scène euh, elle est passe-partout, voire inexistante. Par contre mention spéciale au compositeur qui a sorti l'artillerie lourde à grands renforts de violons pour accentuer le pathos.

     

    Bref moi qui voulais voir un film lambda avec une amourette et 2-3 gags pas marrants je me suis bien fait niquer pour le coup. Ma télé a échappé de justesse à un fracassage d'écran.

     

    Ni fait, ni à faire.

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  • Ca fait donc un mois que j'ai créé ce blog et je suis content de son avancement. Alors certes il est très loin d'être parfait mais j'ai pu le fournir un petit peu avec des articles assez complets, enfin j'espère. Enfin c'est toujours un peu bizarre de faire un mini bilan. Je vois qu'un mois après sa création j'ai eu une cinquantaine de visiteurs, je ne sais pas si c'est bien ou pas mais ça ne m'inquiète pas, au contraire même. Et pourtant, qui dit bilan dit remise en question. Les visiteurs c'est bien, les commentaires c'est mieux et là... O commentaire sur la quinzaine d'articles, on peut se demander si quelqu'un les a lus, si ça a intéressé ne serait qu'une personne, un peu comme quand on partage un statut Facebook et qu'il n'y a aucun retour.

    Traduction: nous raconte pas ta vie, tout le monde s'en fout

     

    En même temps je le comprends. Il y a ce que j'appelle le "syndrome du grec" (ça doit avoir un vrai nom mais bref). En bon banlieusard j'ai toujours mangé des grecs (kebabs) et pour voir si un grec était bon il suffisait de regarder s'il  y avait du monde dedans ou pas. A St Denis par exemple c'est criant: à côté du 129 pour ne pas le citer et où il n'est pas rare de voir des gens faire la queue même dehors, il y a 2 ou 3 autres concurrents quasi vides. C'est la hype mais pas que. Ca rassure. Je suppose que c'est pareil pour tout et ici aussi. Voir un blog sans com ça ne doit pas inciter à vouloir en mettre. Et puis les gens sont devenus fainéants, ils cherchent, ils cliquent, ils survolent et basta. Je ne peux pas reprocher ce genre d'attitude qui découle du zapping à outrance. C'est comme ça,j'y peux rien. D'autant plus que parler de documentaires financiers entre deux animes et séries B ça peut en perturber (gonfler) plus d'un. Faire un blog sur Nabilla c'est plus fun (free Nabilla). Enfin bon c'est mon blog et j'en fais ce que je veux.

     

     

    Le deuxième truc qui fait réfléchir  c'est: pourquoi?

    Pourquoi Champ de Mines? Pourquoi un blog qui laisserait sous entendre qu'on parlerait de littérature alors qu'il n'y a que peu d'articles dessus? Parce que. J'avais envie de créer un blog sur ma passion d'écrire mais voilà c'est pas si simple. Je suis un grand lecteur, du moins j'ai lu énormément de livres, dont beaucoup de classiques. Le problème c'est que je lis lentement, voire de plus en plus lentement. Je ne me vois pas chroniquer les 200 romans que j'ai lus juste pour faire du remplissage alors que leur lecture date de 5 ans, ça ne rimerait à rien. Alors il va falloir que je trouve un autre moyen de partager mon amour pour Ellroy, Dostoïevski, Faulkner etc. Sous peine de devenir un blog généraliste comme il y en a tant.

     

    Dans le même ordre d'idée la base  était aussi de promouvoir mes écrits. Mais comment promouvoir des choses qu'on n'a pas terminées? Je ne suis pas un poète, je n'écris de nouvelles, j'ai seulement écrit des scénarii et un roman que je ne suis pas sûr de vouloir exploiter. Je me "concentre" actuellement sur l'écriture d'un second et on verra bien comment je vais me débrouiller pour faire vivre cette partie du blog en attendant.

     

    C'est donc un challenge de faire vivre ce blog et je l'espère un moyen de promouvoir mes futurs écrits. D'autres l'ont fait, pourquoi pas moi?

     

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  • J'étais parti pour mater un film dont tout le monde parle genre Gone Girl ou Interstellar mais il n'y avait pas de séance alors je me suis rabattu sur ça:

     

    L'affiche a le mérite d'annoncer la couleur

     

    Bon le résumé est grosso modo le même que celui d'Equalizer sauf qu'on remplace la pute par une caisse et un chien. Autant dire que niveau scénar c'est pas ce qu'il y a de plus recherché pour faire dans l'euphémisme. Enfin, on s'en fout, on sait ce qu'on est venu voir. Sinon pour info je tiens tout de même à préciser que je n'ai (presque) absolument rien contre les Ruskov. Parce qu'après Equalizer, Raids Financiers à la Russe et ce film, on pourrait croire que je m'attache à montrer le mauvais côté de la population russe via les vori v zakone mais c'est juste le hasard. OK je passerais pas mes vacances à Moscou car je n'ai pas forcément le teint du pays mais une nation qui a donné naissance à Tolstoï et Dostoïevski ne peut qu'inspirer la sympathie.

     

     

    Même les animaux aiment les Russes

     

    Pour en revenir au film donc, Keanu "John Wick" Reeves perd sa femme et reste seul à la maison avec sa caisse et son chien. Jusqu'à ce que le fils d'un parrain russe et ses potes viennent la lui piquer et zigouiller le cabot par la même occasion. Problème: ils ont fait ça à John Wick, et il n'est pas content.

     

     

    Alfie Allen, frère de Lily, et bientôt cantonné aux rôles de mauvais fils depuis Game of Thrones

     

     

    Après cette entrée en matière on a droit à 1h20 d'action presque non stop où Keanu Reeves réinvente le combat rapproché avec des flingues. Bizarrement, la sauce prend. Le film part alors dans tous les sens façon BD avec des trucs complétement barrés et improbables (comme l'hôtel dans lequel aucun crime ne peut être commis) au milieu de fusillades référentielles poussives à Heat à 2 reprises. On s'en fout, on sait ce qu'on est venu voir.

    Côté casting les réals/prodos ont fait les choses bien en recrutant outre Keanu Reeves, le grand Willem Dafoe, Michael Nyqvist dans le rôle du parrain ruskov, et une petite brochette d'acteurs sortis tout droit des séries HBO: Alfie Allen (Game of Thrones), Dean Winters (Oz), Lance Reddick (The Wire, Oz) et Clarke Peters (The Wire, Treme). On a même droit à une (trop courte) apparition du toujours très bon John Leguizamo en receleur de voiture.

    Voici le trailer du film:

     

     

     

     

    En conclusion: ce film produit par Eva Longoria (!!!) ne révolutionnera évidemment pas le cinéma mais grâce à son casting, sa lumière et sa mise en scène, remplit aisément son cahier des charges et permet de passer un bon moment. Ce n'est déjà pas si mal.

     

     

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    Rectify c'est d'abord l'histoire de Daniel Holden, un mec qui a été condamné à l'âge de 19ans pour le viol et le meurtre de sa petite amie. 18 ans plus tard, grâce l'apparition de nouvelles traces ADN, il bénéficie d'une remise en liberté immédiate dans l'attente d'un nouveau jugement. En attendant il retourne s'installer dans la petite ville où il a grandi et où la plupart des gens le croient toujours coupable.

    Obligé de retourner chez sa mère qui s'est remariée durant son incarcération, il doit renouer des liens avec celle-ci, sa soeur et son petit frère qu'il n'a pas vu grandir, apprendre à côtoyer son beau père et son demi-frère, et surtout apprendre à se réadapter à la vie en société et se reconstruire.

    Aden Young, excellent dans le le rôle de Daniel Holden

     

    Accueilli par de très bonnes, voire d'excellentes critiques, Rectify fait partie de ces séries qui privilégient la description et les personnages à l'action et à l'intrigue. Contrairement à un Homeland qui mise tout sur le divertissement pur, Rectify qui repose finalement sur le même postulat (un homme libéré tente de se réinsérer, mais sans qu'on sache s'il est réellement du bon côté ou non) opte pour un traitement bien plus lent et axé sur la condition d'un homme a qui on a tout pris et qui tant bien que mal tente de renouer avec le monde qu'il a quitté 19 ans plus tôt.

    Créée par Ray McKinnon et "produite" par Sundance (société production dérivée du prestigieux festival indépendant du même nom inventé par Robert Redford), la série prend donc le temps de décrire l'évolution d'un personnage à la fois ambigu et attachant dans son rapport aux autres et à lui-même. Pourtant même si elle  est située dans une petite bourgade d'Alabama, elle n'a rien d'un mélodrame ou d'un soap. Entrecoupée de flashbacks du couloir de la mort, parfois durs, cette série est, plus qu'une simple critique du système judiciaire,  une ode à l'humanité où le mal comme le bien est finalement tapi au sein de chacun des protagonistes. Dans la veine de beaucoup de nouvelles séries comme celles d'HBO par exemple,  la série a bénéficié d'un gros travail  d'écriture, ce qui engendre une grande qualité au niveau de la description et de la caractérisation mais également du déroulement de l'intrigue (car il y en une, un meurtre non élucidé). Du coup les saisons comportent très peu d'épisodes (6 pour la première).

     La série est évidemment diffusée sur Sundance Channel mais également sur Arte (une des meilleures chaînes du PAF, sachez-le lol) sur laquelle j'ai d'ailleurs maté la première saison.

     

    Voici un petit trailer:

     

     

     

     En conclusion: une série à regarder ne serait-ce que parce qu'elle tranche avec les séries de fiction habituelles.

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