• Das Boot

    Mon pote:"t'as jamais vu Das Boot? Il est mortel mon frère! Attends, je te le prête tu vas kiffer!"

     

    Six mois plus tard, le DVD dort encore sur mon étagère. En effet, dur de vendre un film allemand de 3h36 dans un sous marin comme j'ai pu le lire sur le Net. Enfin il a une certaine aura, alors il était de toute façon dans ma liste.

     

     

     

     

     

    Pour le résumé, je vais pas me fouler. Je vais reprendre celui de la jacquette:

    Automne 1941-Deuxième Guerre Mondiale - Base de la Rochelle. A la veille de s'embarquer pour une mission de routine dans l'Atlantique Nord., l'équipage d'un sous marin allemand fait la fête. Ils dansent, boivent comme si demain n'existait pas. Pour eux ce sera le cas. Car ce qu'ils ne peuvent savoir c'est que sur 40000 sous-mariniers allemands, seuls 10000 retourneront chez eux.

     

     

     Le trailer (en VOSTA, ça va , chipotez pas)

     

    Ce film a une genèse un peu compliquée. Apparemment la première version (sortie en 1982) durait près de 2h, puis a été déclinée quelques années plus tard en feuilleton de 5h environ. En 1997, Wolfgang Petersen, qui n'a pas oublié qu'il devait son inégale carrière hollywoodienne à ce classique s'est attelé à sortir un director's cut de son meilleur film d'une durée de 3h36. C'est donc cette version que j'ai vue.

    Ce film, c'est par moments un film d'horreur digne des Dents de la Mer avec les navires ennemis dans le rôle des grands blancs (la première séquence avec le destroyer est un modèle). La tension, l'attente, la peur, le basculement progressif vers la folie, le désespoir, puis la fatalité.

     

     

     Werner photographiant les jeunes recrues lors du départ. Ils vieilliront tous très vite

     

    Il y a les ennemis, mais il y a aussi la mer. Belle, dangereuse, et imprévisible elle est à l'instar du sous marin un personnage à part entière, qui menace également de briser le sous marin sous la pression.

     

     

     Le capitaine Heinrich en proie au doute

     

    Doté d'une mise en scène très très impressionnante, le film nous montre une bande de  jeunes soldats livrés à eux-mêmes, progressivement dénués de toute idéologie et résignés à remplir leur mission et rentrer en vie.

     A leur tête, le commandant, imperturbable, ultra charismatique, et qui a conscience d'avoir tous ces gamins à sa charge. A travers les yeux du jeune reporter de guerre on voit la lente évolution de l'équipage. Tout au long du film un sentiment de malaise est présent. On se dit que quoi qu'il arrive ils n'en réchapperont pas.

     

    L'équipage qui s'en remet à Dieu et joue sa dernière carte pour survivre

     

     On a alors le temps de se focaliser sur les personnages, comme le lieutenant Werner, jeune reporter de guerre, le capitaine Heinrich, meneur d'hommes charismatique et soldat blasé, ou encore ce jeune gradé issu de la bourgeoisie, très près de ses manières et fervent nazi. Il est d'ailleurs bien le seul. Comme on peut le voir dès la scène d'introduction montrant la fête avant le départ (rappelons que le jazz était proscrit), il n'y a pas d'idéologie au sein de l'équipage. Que ce soit le jeune Werner, le second ou encore le capitaine Heinrich, l'absurdité de la guerre prend tout son sens à mesure qu'ils se rendent compte de la supériorité militaire des Anglais et que leur mission est vouée à une mort certaine. 

    En ce sens le film renvoie un peu au superbe La Croix de Fer par son propos antimilitariste et ses soldats critiques à l'égard du régime mais résigné à effectuer leur mission au péril de leur par souci de remplir leur devoir de soldat.

    Avec sa mise en scène énorme (notamment par l'utilisation du steadycam), son thème magnifique, sa démesure (plus gros budget allemand à l'époque et ça se voit), son interprétation au top (Jürgen Prochnow et Herbert Grönemeyer en tête), son sujet assez peu (voire pas du tout) évoqué au ciné, sa description à la fois nihiliste et humaine de la guerre dans toute son horreur et sa connerie, Das Boot mérite amplement son statut de film culte. 

    Bref je pourrais en parler longtemps mais le film parle très bien de lui même. Mon pote avait raison, c'est un bête de film.

    Oui, un des meilleurs films sur la deuxième guerre est bien un film allemand de 3h36 dans un sous marin. Vais me l'acheter tiens.

     

     

    Ah ouais j'oubliais:il est adapté d'un roman partiellement autobiographique du même nom de l'écrivain Lothar-Günther Buccheim (il a réellement officié au sein du sous marin U96 en tant que reporter de guerre).

     

     

     

     

     

     

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