• DOSSIERS DE L'ECRAN

    Petit ou grand écran, films, séries, documentaires, émissions télé, dessins animés... tout y passe

    Dossiers de l'écran

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    Résumé Allocine :

     L'ancien agent de la CIA Court Gentry, alias Sierra Six, a pour nom de code "Gray Man". Recruté dans une prison fédérale par Donald Fitzroy, Gentry est un redoutable tueur à gages. Hélas, Gentry est désormais la cible de Lloyd Hansen, son ancien employeur de la CIA, déterminé à le traquer pour l'éliminer. L'agent Dani Miranda le couvre et il en aura besoin.

     

     

     

     

     

     

    Le résumé est un peu erroné car Lloyd Hansen n'est pas ancien employeur de Sierra Six mais le patron d'une société freelance qui bosse pour Carmichael qui lui est l'ancien patron.

     

    Bordel, je sais même pas par où commencer avec ce film. Vu que je suis un kikoojap, je me suis demandé au départ si ça avait un rapport avec le manga culte du même nom mais en fait non, ça n'a rien à voir. C'est tiré d'un bouquin, ce qui est assez difficile à imaginer vu la vacuité du scénario (j'imagine même pas la gueule du roman). Pour faire simple et court, on dirait un mix improbable entre un Jason Bourne, un James Bond période Daniel Craig, Mise à Prix (le film de Joe Carnahan), John Wick et n'importe quel film de Michael Bay. En gros y a des espions, la CIA qui traque un des siens, un mec poursuivi par des centaines de tueurs aux quatre coins du globe (le mec avec qui il fallait pas déconner évidemment), ça voyage dans soixante pays (enfin y a des sous-titres avec des noms de pays) et ça défouraille dans tous les sens.

     

     

    Ca tire beaucoup par ici

     

     

     

     

     

    The Gray Man est un projet incompréhensible. Rien que la distrib trois étoiles est improbable: Ana De Armas à la limite je veux bien, Billy Bob Thornton même s'il est en général plus exigeant pourquoi pas mais Chris Evans déjà c'est étonnant. Alors Ryan Gosling... Cette tête putain... Je sais pas combien il a été payé pour jouer dedans mais j'imagine qu'il a dû bien braquer vu la débilité du film. Il parait qu'il a accepté ce rôle et celui de Ken dans Barbie pour ses filles. Je pense que c'est plutôt pour les impôts ouais. Rien que sa dégaine est improbable. Après déjà Chris Evans c'est déjà un délire mais au final on s'y fait, tandis que la dégaine de Ryan Gosling c'est n'importe quoi : le mec a la même coupe et le même bouc que Billy Bob Thornton mais ressemble au final à Emilio Estevez. Bref il a une coupe et une tête de con comme jamais. D'ailleurs il se fait vanner un moment sur sa coupe par Chris Evans.

     

     

     

     
    Sierra Six (Ryan Gosling), "l'homme gris"



     

    A part ça RAS, l'histoire tient sur un timbre post (une redite de la traque d'un agent par les siens), ça tire dans tous les sens, y a quelques scènes d'action efficaces, une ou deux allusions lourdingues à John McLane (le mec cherche des chaussures alors qu'il est quasi jamais pieds nus), ça se tape, ça tire, ça pète boum boum, pan pan, et y a pas une once de cul ou de nichon. D'ailleurs en vrai si on enlève le budget et la distrib, ça tient plus du téléfilm que du vrai film de cinéma. Ca aurait même pu passer dans Hollywood Night sur TF1 à l'époque.

     

     

     

    Dani Miranda (Ana de Armas), un agent retors

     

     

     

     Ana de Armas est mignonne pour rien (elle est en jean et veste en cuir tout le film), Billy Bob Thornton est classe mais sert pas à grand chose, y a Jessica Henwick qui joue une meuf de la CIA qui sert absolument à rien à part se plaindre des agissements de Lloyd qu'elle ne cautionne pas à base de "non tu ne peux pas faire ça", "non tu vas trop loin cette fois", "on ne pourra pas justifier tes agissements"... ouais mais ferme ta gueule sinon. Tout ça pour vaguement "redorer" le blason de la CIA (heureusement que c'est elle qui l'a engagé). Sinon y a Wagner Moura (que j'avais même pas reconnu), ainsi que Regé-Jean "Bridgerton" Page, qui joue le jeune loup ambitieux de la CIA. C'est le grand méchant du coin quoi. Et même si son rôle est cliché, il le joue plutôt correctement.

     

     

     


    Denni Carmichael (Regé Jean Page), le nouveau patron des opérations secrètes

     

     

     Et pour la caution "diversité" y a Dhanush (il a pas de nom de famille) qui joue un tueur indien impitoyable surnommé Loup Solitaire. On n'est plus à ça près.

    Au final, le meilleur personnage reste Chris Evans qui cabotine à mort avec son personnage de connard sadique et mégalo, a l'air de s'être éclaté dans ce rôle à contre emploi avec sa moustache et ses shorts slim.

     

     

     

    Le mercenaire Lloyd (Chris Evans) et l'idiote qui l'a engagé (Jessica Henwick)

     

     

    Bref, réalisé sans grand génie par Anthony et Joe Russo (des frangins derrière plusieurs très gros Marvel), The Gray Man est un film bien éclaté à évidemment ne pas prendre au sérieux une seule seconde, de ceux dont Netflix a le secret, avec un casting et un budget bien trop importants pour ce qu'il vaut, mais qui reste visionnable et bien rythmé. Pour peu qu'on ait laissé son cerveau sur pause, ça reste un divertissement d'action recommandable même s'il n'a absolument aucun intérêt (et je suis vraiment bon public). A la limite, quitte à mater un film d'action sans grande prétention mieux vaut regarder Tyler Rake.

     

    Allez next,

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    Résumé:

     

    Hokkaïdo 1917 Saichi Sugimoto, est un soldat rescapé de la guerre russo-japonaise. Surnommé l'Immortel, il a acquis une solide notoriété au sein de l'armée par sa bravoure et sa propension à survivre envers et contre tout. Désormais libéré de ses obligations militaires, il erre désoeuvre livré à lui-même dans un environnement naturel hostile. Une rencontre fortuite avec Ashirpa, une jeune Aïnou rebelle, va les entrainer tous les deux dans une quête pour retrouver un trésor inestimable. Mais sur leur route, ils croiseront de nombreux individus aux intentions douteuses, tous plus dangereux les uns que les autres.

     

     

     

     

    C'est fou, j'ai commencé à écrire cet article en février... 2021. C'est dire à quel point je suis un branleur lol.

     

    Je vais pas refaire la genèse du truc parce que j'en sais rien et que j'ai la flemme mais bon pour faire court, avant d'être un anime, Golden Kamuy (ou Kamui selon les traductions), qu'on pourrait littéralement traduire par le "dieu Or" ou "l'esprit de l'or", est un manga d'aventure créé par Satoru Noda et parut au Japon entre 2014 et avril 2022. Donc, je viens de l'apprendre en l'écrivant mais il s'est achevé au terme de ses trente et un volumes en avril dernier.  D'après ce que j'ai lu, il s'agit du second manga de son auteur (après un truc sur le hockey sur glace) qui a puisé dans l'histoire de sa famille pour trouver un début de matière à Golden Kamuy (il a grandi à Hokkaïdo et a donné à son héros le nom de son arrière grand père qui a fait la guerre russo japonaise).

    Si Golden Kamuy a fait  l'objet de nombreux éloges critiques et a remporté plusieurs prix ce n'est pas vraiment à cause de son pitch de départ.

    Parce que bon, un mec qui cherche un trésor enfoui on ne sait où et qui se retrouve avec pleins d'ennemis de tous bords aux trousses, dit comme ça, ça peut faire penser à un One Piece "réaliste" au 20ème siècle. Et effectivement l'histoire partage quelques similitudes notables: un héros balafré sans peur, des personnages charismatiques, et surtout un immense trésor que convoité par tout le monde. Pour autant au delà de ces similitudes, les mangas/animes sont totalement différents.

     

     

     

     

    Saichi Sugimoto, un ex soldat aussi hargneux qu'increvable

     

     

    Déjà de part son approche et son traitement, Golden Kamui se veut adulte. Il s'agit d'un seinen et à ce titre l'histoire est assez sombre.  Les personnages sont bien plus subtils que dans une One Piece. Il n'y a pas de place pour le manichéisme dans Golden Kamuy. La plupart d'entre eux sont des criminels d'envergure (voire d'authentiques psychopathes) et leurs motivations troubles tout comme les alliances changent au gré des circonstances.

    Bien qu'il y ait de l'humour, la violence a ici une place assez importante (plusieurs personnages subissent d'affreuses tortures ou d'horribles mutilations (mention spéciale aux jumeaux).

     

     

     

    Le sadique Lieutenant Tsurumi, leader charismatique et impitoyable de la 7ème Division

     

     

    Par ailleurs Sugimoto l'immortel s'inscrit davantage dans la filiation des héros "sacrificiels" Guts (de Berserk) et Manji (de Mugen no Juunin) dont il partage les cicatrices. Et s'il est moins en proie à ses démons que Guts par exemple, il n'en demeure pas moins un soldat marqué (comme la plupart des personnages de l'histoire) par les horreurs de la guerre.

     

     

    Ogata Hyakunosuke, un déserteur sociopathe opportuniste

     

     

    Mais surtout ce qui démarque le plus Golden Kamuy de la plupart des autres mangas, c'est le détail qui est apporté au contexte de l'histoire, au niveau historique (le Japon post guerre Russo Japonaise), géographique (Hokkaido, la plus septentrionale des îles du Japon, et généralement assez peu représentée dans la fiction japonaise), et surtout culturel. En effet la culture Aïnou est ici à l'honneur plus que dans n'importe quel autre film ou manga que je connaisse. En fait, à part Mugen no Juunin (encore!), je n'ai même jamais lu ou vu de personnage Aïnou dans un autre manga ou anime. Les Japonais sont globalement assez évasifs sur la question du multiculturalisme qui s'évoque généralement à travers des étrangers vivants en Japon mais pas de Japonais d'origine étrangère en tant que tels. Par exemple, de ce que j'en ai lu, il y a beaucoup plus de chance de voir un Noir, un Russe ou un Américain dans un manga qu'un Coréen (j'en ai vu qu'un de mémoire dans Shamo, Coq de Combat). Bref c'est pas pour faire l'apologie du multiculturalisme mais je trouve ça cool de mettre à l'honneur un peuple et une culture autochtone que le gouvernement Japonais s'est efforcé de faire disparaître jusqu'à ces dernières décennies. Et pour en parler, Noda a effectué de longues et nombreuses recherches avant même entamer l'écriture de son manga.

     

     

    Ashirpa, l'orpheline rebelle d'un clan aïnou

     

     

    Et puis même, au delà de ça, l'histoire est très bonne et nous permet de voyager dans le temps à Hokkaïdo, puis dans les îles Sakhaline et même en Russie.

    Côté dessin, même si c'est pas Berserk ou Vagabond par exemple, Golden Kamuy se distingue par le style assez reconnaissable de Noda qui possède un beau coup de crayon. D'ailleurs il a avoué dans un entretien qu'il avait été influencé par Araki (Jojo) ou encore Yudetamago (Kinnikuman, ou Muscle-Man chez nous), et on le voit. Ici pas de place pour les éphèbes androgynes, on est dans l'hypervirilisme avec la moitié des perso musculeux chargés à la testo comme à l'UFC ou à la WWE.

     

     

    Toshizou Hijikata, un ancien cadre de la célèbre milice Shinsengumi ayant vraiment existé

     

     

    Bref, je m'arrête là. Avec son contexte extrêmement original et très détaillé, son histoire aussi tortueuse que rythmée, et ses nombreux personnages aussi attachants qu'effrayants, son hommage à la culture aïnou, Golden Kamuy mérite amplement à mes yeux son succès critique et publique. Même si j'ai découvert l'anime avant le manga (il y a deux ans je crois), je pense que je vais finir par m'acheter l'intégralité des trente et un volumes. On verra après où je trouverai la place  pour les caser chez moi.

    Allez next.

     

    Pour info les trois saisons de l'anime sont dispo chez Crunchyroll (une quatrième à venir) et le manga lui est édité chez nous chez Ki-oon.

     

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    Résumé Allociné:

    A presque 30 ans, Hanako est toujours célibataire, ce qui déplait à sa famille, riche et traditionnelle. Quand elle croit avoir enfin trouvé l’homme de sa vie, elle réalise qu’il entretient déjà une relation ambiguë avec Miki, une hôtesse récemment installée à Tokyo pour ses études. Malgré le monde qui les sépare, les deux femmes vont devoir faire connaissance.

     

     

     

     

     

    Après plus dix ans j'ai enfin fini Ushijima. J'ai déjà parlé de ce manga ICI. Si j'ai trouvé la fin un peu décevante (mais pas totalement), et que le manga peut est parfois un peu inégal dans son ensemble, Ushijima reste un oeuvre magnifique et singulière par son approche et la manière dont il représente le Japon à travers les différentes couches de sa société ainsi que les problèmes (sociaux, économiques, psychologiques) auxquels la population japonaise est confrontée. Si j'en parle c'est quand même qu'il y a un rapport.

    Tout ça pour dire que les problèmes de mariage et de pression sociale sont évoqués à plusieurs reprises dans le manga. C'est évidemment pas le seul manga qui doit en parler mais c'est le seul que je connais qui en parle.

     

    Ici on retrouve la jolie Hanako qui tremblotte rien qu'à l'idée d'annoncer à sa famille qu'elle a rompu avec son fiancé. Et c'est bien normal, Hanako ayant été pratiquement élevée et conditionnée dans le seul but de trouver un bon parti. Pire encore, elle souffre de la comparaison avec ses soeurs ainées, la première ayant divorcé, la seconde ayant épousé un parti plutôt moyen. Autant dire que les espoirs de la famille reposent sur elle qui n'en demandait pas tant.

     

     

    Hanako (Mugi Kadowaki), catherinette en dépression

     

    On pourrait voir dans ce film une critique d'une société japonaise très rigide et ultra conservatrice où les différentes classes sociales ne se mélangent pas. Et on aurait pas tort. Aristocrats pointe l'aliénation des jeunes femmes dans la haute société japonaise, voire dans la société japonaise tout court. En témoigne le personnage de Hanako, fille de presque trente ans à la personnalité totalement étouffée, qui n'est pratiquement jamais sortie de son quartier et n'a jamais côtoyé de personne hors de son cercle social. En réalité, on n'apprend pas forcément énormément de choses surtout qu'au final ce modèle n'est pas si éloigné du nôtre (celui du triangle d'or parisien par exemple) ou de la haute société New Yorkaise (de l'Upper East Side). Après les Japonais restent ultra matrixés avec leurs coutumes mais au final, on attend toujours la même chose: un bon parti, un fils qui va suivre une voie toute tracée et une épouse censée engendrer un héritier. Ca reste une réalité assez universelle des milieux aristocratiques où les mariages tiennent plus de la raison et la paternité du devoir qu'autre chose.

     

     


    https://m.media-amazon.com/images/M/MV5BYzMwZDJkZjgtZWU5Mi00NTM2LWFjNjktMTc1YzNiYThhMGE0XkEyXkFqcGdeQWxiaWFtb250._V1_.jpgHanako à un "date" avec un cassoce.

     

     

     

    Est-ce que tout est parfait pour autant? Bien sûr que non. Il y a quelques maladresses dans l'écriture comme dans la réalisation, la musique n'est clairement pas à la hauteur, mais le film reste beau et le propos d'actualité, surtout au Japon où les injonctions familiales et la pression sociale sont énormes.

     

     

     

    Hanako face à Miki (Kiko Mizuhara), une hôtesse et "connaissance" de son mari

     

     

    Par ailleurs j'ai trouvé assez étrange la manière dont est introduit le personnage de Miki et le virage que prend le film. Sans spoiler, je pensais qu'on allait s'attarder sur la supposée ambigüité de la relation entre Miki et le mari mais en fait non. J'ai trouvé ça un peu dommage parce qu'il y avait un vrai truc à faire dessus. Après c'est un parti pris comme un autre mais quelque part, on pourrait presque penser que cette relation sert surtout d'outil scénaristique pour introduire Miki.

     

    Sinon d'un point de vue purement formel, le film est très beau et très "propre", avec de superbes plans presque picturaux (notamment dans les séquences de cérémonie). Les acteurs sont très bons et tout en retenue. La jolie Mugi Kadowaki est très bonne dans son rôle de femme tout en retenue à la limite du mutisme. La jolie Kiko Mizuhara est également très crédible dans son rôle de femme de caractère. Quant à Kengo Kora, qui a la lourde tâche d'incarner le "seul" vrai personnage masculin (enfin, le plus important), il réussit à incarner cet espèce de  golden boy à la personnalité complexe entre une soumission totale (à la limite de la dévotion) à sa famille et une espèce d'autorité et charisme naturel, un peu comme s'il était né et programmé pour être un dominant et à perpétuer sa lignée.

     

     

     

    Koichiro (Kengo Kora), golden boy appartenant à l'élite de l'élite, et trop beau parti

     

     

     

     

    Au final, avec Aristocrats, Yukiko Sode décrit autant la lutte de deux femmes pour leur émancipations et pour s'affranchir de leurs milieux respectifs. Et au final, le féminisme se manifeste davantage dans la trajectoire en miroir de Miki et de Hanako parmi toutes ses personnes vouées à suivre un destin tout tracé, dans cette lutte pour ces deux femmes (quatre en fait),qui se battent pour s'affranchir de leur condition et reprendre la maîtrise de leur vie là ou les hommes se résignent à suivre le chemin en faisant preuve d'un certain fatalisme et d'une abnégation. Ça m'a d'ailleurs tristement rappelé un article sur la première dame du Japon.

     

    Beau film.

     

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    Je regarde un peu les articles que j'ai mis au placard sans les avoir finis, et je suis mis dans l'idée de les terminer. C'est pas si mauvais comme idée. Alors on va commencer par The Outsider (à ne pas confondre avec le film de yakuzas avec Jared Leto que j'ai également vu). Comme j'ai vu la série y a déjà six mois, je me suis dit que ce serait bien de remater quelques trucs histoire de me remettre dans le bain. Au final j'ai rematé toute la saison. Heureusement qu'il n'y en a qu'une.

     

     

     

     

     

    Résumé:

     

    Le corps atrocement mutilé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans une petite ville de l’Oklahoma. Les empreintes digitales et l’ADN présents sur les lieux du crime désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball. L’affaire semble évidente à un détail près : Terry Maitland a un alibi en béton. Il était en effet à plusieurs centaines de kilomètres au moment où le meurtre a été commis. Le détective Ralph Anderson, proche de Maitland, est chargé de faire la lumière sur cette affaire pour le moins étrange. Et son explication pourrait bien dépasser l’entendement.

     

     

     

     

    Aussi étrange que ça puisse paraître, je n'ai jamais lu Stephen King. J'ai longtemps eu une espèce d'a priori comme si c'était des trucs d'ado, ce qui est paradoxal vu qu'il a longtemps été surnommé "le maître de l'horreur". C'est peut-être dû aux adaptations télé qui passaient sur la 6 quand j'étais ado comme les Langoliers ou les Tommyknockers. Et ce qui est plus paradoxal encore c'est que j'ai grandi avec les adaptations ciné comme Carrie ou Christine, Dead Zone, Runing Man ou Misery (j'ai vu Shining sur le tard), voire les Evadés. Et puis à la télé il y avait Ca (ou Il est revenu) qui avait traumatisé ma génération. J'ai pas vu la version ciné avec Jessica Chastain mais il parait qu'elle fouette alors je vais m'abstenir. Bref, c'est un a priori clairement non fondé et il faudra que j'y remédie un jour.

     

    Concernant The Outsider, au delà du simple fait d'être une adaptation d'une oeuvre de Stephen King (il y a récemment eu également Castle Rock et Mr Mercedes ces dernières années), The Outsider est également notable par le caractère "ambitieux", "transverse" ou "littéraire" du projet. Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre de Stephen King, The Outsider a été porté et adapté par Richard Price. Richard Price? Oui oui, l'écrivain a qui on doit entre autres les Seigneurs et Clockers (qui a eu droit à une adaptation par Spike Lee). Perso, je ni vu ni lu Clockers, en revanche j'ai gardé un bon souvenir des Seigneurs que j'ai lu quand j'avais 25 ans peut-être. Bref, voir un illustre écrivain adapté à l'écran par un autre auteur renommé, c'est déjà pas anodin. Mais voir un autre auteur renommé, le Bostonien Denis Lehane (Mystic River, Shutter Island etc.) participer au projet, c'est suffisamment inhabituel pour le noter. 

    Ce n'est pas la première foi que les genres se téléportent, on voit de plus en plus de stars du grand écran jouer dans des séries et vice versa, tout comme on a déjà vu des écrivains participer à des séries. La première qui me vient à l'esprit est The Wire, qui est créée par un ancien journaliste et qui a vu au fil des saisons la participation de George Pelecanos entre autres. Urgences a aussi été créée par Michael Crichton qui s'était inspiré ses jeunes années de médecin.

    Alors oui, on pourra parler de Game of Thrones dont George R.R. Martin est le producteur, mais c'est pas pareil. Pour moi, le tournant est apparu avec True Detective. De part son format original, son casting (deux stars du ciné toujours en vogue), son réalisateur unique et le fait que Nic Pizzolato, le créateur, est également écrivain, la série a marqué un tournant dans l'histoire des séries. Et même si les écrivains ont peut-être toujours gravité autour de la télé, de part l'implication de Pizzolato en tant qu'auteur, créateur de la série et scénariste de l'intégralité de la saison et celle de Cary Joji Fukunaga en tant que producteur et réalisateur unique, cette série a marqué son époque et créé un précédent. C'était peut-être la première fois qu'on basculait dans la "série d'auteur" depuis Twink Peaks.

     

     

     

     
    Ralph Anderson (Ben Mendelsohn), un flic en proie aux doutes et un gros poids sur la conscience

     

     

     

     

    Pour en revenir à la série en elle-même, on a à faire à une série bien glauque (en même temps avec un meurtre pédophile comme point de départ difficile de faire joyeux), avec une ambiance bien poisseuse dans un bled paumé qui m'a rappelé True Detective. On retrouve le cachet HBO habituel pour une série phare de leur catalogue.

    Bref, on plonge tout de suite dans l'ambiance avec la découverte du corps d'un gamin violé et à moitié dévoré et la découverte quasi immédiate d'un suspect plus que sérieux. Effectivement Terry Maitland, un prof d'anglais qui entraine également l'équipe de baseball junior, a été identifié par des témoins et plusieurs caméras de surveillance. Problème: il se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de là.

     

     

     

    Terry Maitland (Jason Bateman) qui ne comprends pas ce qui lui arrive

     

     

     

    Si je devais parler de la série (ce que je fais d'ailleurs), je dirais en premier lieu qu'elle est très maîtrisée. Tout est très carré, dans le bon sens du terme. J'ai beaucoup aimé et elle a le mérite d'être relativement lente et très rythmée à la fois, très dense. Le seul truc qui m'a un peu gêné à la limite, c'est le fait d'abandonner aussi rapidement l'ambigüité initiale pour se plonger dans une enquête certes atypique mais avec un déroulement relativement conventionnel, presque sans accroc. En même temps quand on voit la Casa de papel avec quinze twists par épisode, je me dis que c'est peut-être pas plus mal (même pas fini la première saison, je comprends toujours pas le succès). D'ailleurs c'est marrant mais sans spoiler, cette série m'a un peu rappelé les épisodes d'X-Files avec Eugène Tooms, un curieux personnage assez marquant dans la série.

     

    Pour le reste, c'est du très bon. La photo est classieuse, la musique est toute en sobriété, la mise en scène est à l'avenant. D'un point de vue purement "graphique" c'est très très bien foutu, d'autant que c'est très bien écrit. Mais le gros point fort reste la distribution trois étoiles: Jason Bateman d'abord, qui est fortement impliqué vu qu'il réalise également coproducteur et le réalisateur de plusieurs épisodes (tout comme pour Ozark). D'ailleurs je trouve qu'avec sa tête de premier de la classe, il est parfait dans ce rôle de personnalité de premier plan au sein de la communauté aimé de la plupart.

     

     
    Jack Hoskins (Marc Menchaca) un flic torturé complètement borderline

     

    Le reste de la distribution est à l'avenant: Bill Camp une "gueule" du cinéma avec un millier de films au compteur (Lincoln, Von Bülow, Public Ennemies, Hostiles...), Julianne Nicholson (également vue dans un paquet de films et séries dont Bordwalk Empire, Master of Sex, Ally McBeal ou récemment Mare of Eastown dont je parle ici... ah en fait j'ai jamais publié l'article comme un con), Yul Vasquez, Mare Winningham et Yul Vasquez qui ont tous joué dans un paquet de films et séries.

    Evidemment c'est Ben Mendelsohn qui crève l'écran malgré tout. J'aime beaucoup cet acteur que j'avais découvert dans Animal Kingdom, et surtout dans Starred-Up. Ici il est parfait dans son rôle "d'agent Scully" qui s'accroche tant bien que mal à une rationalité tout en luttant contre ses propres démons. A côté, ma "compatriote" Cynthia Erivo qui tient un de rôles phares (au croisement de Mulder et... Sheldon Cooper de Big Bang Theory) est très correcte mais je l'ai pas trouvée non plus extraordinaire. Enfin elle fait le taf.

     

     

    Holly (Cynthia Erivo), une enquêtrice pas comme les autres

     

     

    Bref, plus j'écris plus ça devient long alors j'arrête là. Fidèle à ses attentes, The Outsider est une très bonne série fantastique ou bien sombre et bien glauque à travers laquelle Stephen King revisite le mythe du boogeyman trente quatre ans après It (ou Ca), très maîtrisée sur le fond comme la forme qui ravira les amateurs du genre. Et puis la fin laisse entrevoir une suite assez intriguante.

    A noter qu'une deuxième saison était dans le four mais HBO n'a pas reconduit la série. Aux dernières nouvelles, je crois que le show a été récupéré par une autre chaîne. Wait and see.

     

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    C'est marrant je l'ai vu un jour après sa sortie et j'en parle que maintenant. En même temps, je suis parti en Angola et j'ai toujours pas fini d'écrire mon article dessus lol.

     

     

     

     

    Résumé Allociné:

     

    L'histoire de Paul Atreides, jeune homme aussi doué que brillant, voué à connaître un destin hors du commun qui le dépasse totalement. Car s'il veut préserver l'avenir de sa famille et de son peuple, il devra se rendre sur la planète la plus dangereuse de l'univers – la seule à même de fournir la ressource la plus précieuse au monde, capable de décupler la puissance de l'humanité. Tandis que des forces maléfiques se disputent le contrôle de cette planète, seuls ceux qui parviennent à dominer leur peur pourront survivre…

     

     

     

     

     

     

     

    Que dire sur un des si ce n'est le film le plus attendu de l'année? Que cette nouvelle lecture de la sage de Frank Herbert était attendue depuis des années? Que Denis Villeneuve sacrément couillu de s'atteler à un truc aussi casse-gueule? Bah j'en sais rien en fait. Tout a probablement déjà été dit mais j'en rajoute une couche. Pour le plaisir.

     

    Dune a l'origine est une saga de Frank Herbert qu'on pourrait placer dans le genre space opéra si je dis pas de connerie. Elle a été adaptée une première fois par David Lynch à la suite d'une genèse chaotique qui ont vu défiler Arthur C. Clark (auteur de 2001), Dan O Bannon (qui a bossé sur Alien), Jodorowsky (qui a sorti un docu culte sur l'aventure)... Film mal aimé, à moitié renié par Lynch qui n'a pas eu les coudées franches (il me semble qu'il a été remonté sans son accord), mal reçu par la critique... Un projet maudit en quelque sorte.

    J'avais vu le premier du nom (la version de Lynch) quand j'avais dix ans environ, et il me semble l'avoir revu il a cinq ou dix ans et peut-être même pas en entier. Hormis quelques scènes assez marquantes comme le test de la main, les vers géants et deux trois trucs, j'en ai pas un grand souvenir.

     

     

     

    Paul Atreides (Timothee Chalamet), le jeune prince dont dépend le destin de l'empire

     

     

     

    Ici on va pas mentir, vu le challenge assez casse-gueule, je dirais que Denis Villeneuve s'en est plutôt bien sorti. Après un Bade Runner 2049 déjà bien casse-gueule, il réussit à réitérer l'exploit. C'est assez fort. Évidemment pour mener son projet à bien, il s'est très bien entouré. Le casting déjà: Oscar Isaac, Timothee Chalamet, Zendaya, Dave Bautista, Josh Brolin, Jason Momoa, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgard, Javier Bardem...

    Côté photographie, Villeneuve devait faire appel à Roger Deakins, chef op émérite (Les Evadés, Kundun, Un Homme d'Exception, quasi tous les Sam Mendes, quasi tous les Coen) et fidèle collaborateur de Villeneuve (il a bossé sur tous ses films depuis Prisonners à l'exception de Ennemy) mais ce dernier a finalement laissé place à Greig Fraser, un chef op plus jeune mais au CV déjà bien chargé (Zero Dark Thirty, The Mondalorian, Rogue One, Vice, Le prochain Batman...). Et ce fameux Greig Fraser délivre une photo hyper belle et classieuse presque "caravagesque".

     

     

     

    Dame Jessica (Rebecca Ferguson) dans la tourmente, dans un des nombreux plans très graphiques du film

     

     

     

    Pour les costumes, il s'est adjoint les services de Jacqueline West, célèbre costumière de Hollywood multiprimée qui a bossé entre autres sur Benjamin Button, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou encore The Revenant.

    Et enfin pour la musique il a de nouveau rempilé avec Hans Zimmer alias le compositeur préféré des Américains depuis Gladiator (au moins).

    En bref, il a fait comme Jim Phelps dans Mission:Impossible et a recruté la crème de la crème pour mener le projet à bien.

    Est-ce que ça a marché?

    Ben oui, on peut dire que le film fonctionne. Vu le degré d'implication de Villeneuve (qui a repris de zéro depuis que son nom a été rattaché au projet), qui a multiplié les casquettes en devenant réal, coproducteur, coscénariste, la stratégie s'est avérée payante. Le résultat est homogène, cohérent. Je ne sais pas à quel point Villeneuve a été fidèle au bouquin d'origine mais toujours est-il qu'il a pondu un film beau, sombre et poétique. Les personnages sont plutôt bien écrits pour la majorité, les vers sont extrêmement impressionnants et ne ressemblent plus à des bites géantes non circoncises comme dans le films de Lynch... Néanmoins il est étonnant à quel point les Américains ont cette faculté à produire des films qui font écho à leur époque. Ici les Fremens qui peuplent  la planète Arakistan (ou l'Irakis c'est selon) en ont marre des colons améri euh harkonniens qui viennent leur casser les couilles pour récupérer de l'épice (un truc entre le pétrole et l'opium puisqu'il fait voler les vaisseaux et planer les humains) au nom de l'impérialisme, alors ils font régulièrement des attentats. Au bout d'un moment les harkonniens  n'ont plus d'autre choix que de rappeler leurs colons et soldats en catastrophe. Je spoile rien, ce sont les cinq premières minutes du film.

     

     

     

    Un des fameux vers des sables qui peuplent Arakis

     

     

     

     

    Le Dormeur doit se réveiller

     

    Le dormeur en l'occurrence c'était moi, vu que j'ai piqué du nez. Parce que oui le film est plutôt classieux. Seulement voilà, avec toute cette dream team, on obtient un film très beau, très propre, très lisse.

    Rien que la musique de Hans Zimmer est un gros problème pour moi. Je la trouve hyper efficace mais trop présente (j'ai l'impression qu'il n'y a pas plus de 10mn sans musique dans le film).

    Non seulement elle est omniprésente, mais en plus elle est trop impersonnelle. Même si je trouve qu'on en fait trop avec lui, je ne déteste pas Zimmer. J'ai aimé la BO de Gladiator, j'ai aimé le thème de Inception. Même Interstellar  fait même plus semblant.  Je pense que tu mets la BO de Blade Runner 2049 à la place y a quasi pas de changement. Et puis y a même pas de thème musical. Comme je disais à mon pote, le film de Lynch je l'ai vu à 10 ans et je connais encore le thème.

     

     

     

     

     

    Ca a de la gueule quand même. Après c'est Brian Eno, c'est pas n'importe qui non plus.

    Ici on a droit à une bonne illustration sonore, mais voilà quoi c'est limite impersonnel.

    Et puis visuellement c'est hyper beau, la direction artistique est folle, mais les tons sont monocordes, ça m'a soûlé. Comme tous les ralentis, et flash forwards. C'est hyper léché mais j'ai eu l'impression de voir une pub de parfum pendant une demi heure. 

     

     

     

     

     

    J'avais constamment cette pub dans la tête (la première version). Donc bon moyen quoi.

     

    Concernant Timothee Chalamet, on peut trouver le choix discutable. En effet avec sa tête à claque de compète et ses états de service (Call Me By Your Name, Les Quatre Filles du Dr March...) on pourrait avoir du mal à le voir dans ce genre de rôle assez physique mais il s'en sort plutôt bien au point de largement supporter la comparaison avec Kyle Mclachlan..

    Personnellement je n'ai pas vu Call Me By Your Name (qui est pourtant très bien il parait). En revanche,  je l'avais découvert dans King, le film "Netflix" où il joue le jeune roi Henri V qui doit prouver qu'il a l'étoffe des plus grands, je l'avais déjà trouvé plutôt convaincant. En plus son physique de jeune dandy convient totalement à son rôle de jeune prince déchu de la maison Atréides.

     

     

     


    Le Duc Leto Atreides (Oscar Isaac) et son fidèle lieutenant Gurney Halleck (Josh Brolin)

     

     

    Concernant le reste du casting, comme j'ai déjà dit, on a droit à des pointures donc à un Oscar Isaac, une Rebecca Ferguson (que je ne connaissais pas) et un Javier Bardem toujours aussi bons et charismatiques. Quant à Charlotte Rampling et Stellan Skarsgaard, ils apparaissent dans des rôles assez étonnants.

     

    Pour Josh Brolin, Jason Momoa et Dave Bautista en revanche, ils restent sans surprise dans le même rôle de musclés qu'à l'accoutumée. Après, on va pas leur demander de faire dans la composition non plus (sauf Brolin à la limite). Ils remplissent convenablement leur fonction d'action man. 
    Bref, le casting et top, et même l'insupportable Zendaya n'apparait pas suffisamment longtemps à l'écran pour être énervante. En réalité c'est purement gratuit, j'ai rien contre Zendaya, d'autant plus qu'elle est très mignonne, mais j'en ai marre de la voir partout.

     

    Après ce n'est pas parce que j'ai émis certaines critiques que ça veut dire que j'ai passé un mauvais moment. Denis Villeneuve est toujours un très bon réal, le film est bon mais j'ai quand même été un peu déçu.

     

    Pour résumer, avec Dune, Denis Villeneuve a réussi un pari assez casse-gueule en pondant un beau film visuellement ultra léché. Mais s'il arrive à être largement à la hauteur de la version chaotique de Lynch, le manque de prise de risque (artistique s'entend) rend le film malheureusement un peu fade et monotone. En l'état ce Dune est un bon spectacle aussi beau et efficace qu'inoffensif. Je suis pas sûr qu'il marquera les mémoire

    J'espère néanmoins que le succès du film permette de réaliser la suite.

    Allez next.

     

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