• El Club

     

    Ce qui est marrant c'est que je suis allé le voir avec un pote et pendant les bande annonce, on voit un film avec des moutons, un paysage tout gris et déprimant, et des persos avec autant des gueules à sauter par la fenêtre, et qui s'appelle Béliers (un truc suédois, rien à voir avec La Famille Bélier donc). Et je dis à mon pote en rigolant :" ça c'est le genre de film à mater quand t'es de trop bonne humeur." Et puis le film commence et je me rends compte que j'ai été assez con pour aller voir un film sans doute aussi déprimant en fait.

     

     

     

     

     

    Résumé Allocine:

    Dans une ville côtière du Chili, des prêtres marginalisés par l’Eglise vivent ensemble dans une maison. L’arrivée d’un nouveau pensionnaire va perturber le semblant d’équilibre qui y règne.

     

     

    Le trailer

     

     

    Suite à un "accident" généré par l'arrivée d'un nouveau pensionnaire donc, un prêtre est dépêché en urgence afin de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé, tout en veillant aux intérêts de l'église.

     

     

    Padre Garcia (Marcelo Alonso), un prêtre idéaliste

     

     

    Après avoir réalisé le film No sur la fin du régime de Pinochet (interprété et produit par Gael Garcia Bernal, jamais bien loin quand il s'agit de s'impliquer dans des projets latino américains thématiquement ambitieux), Pable Larrain nous livre ce film à la fois très intelligent et intrigant. Outre un prêtre en particulier, on ne sait absolument pas pour quelle raison tous ces prêtres ont été virés de l'église. On pourrait penser à de la pédophilie mais, étant donné la répulsion qu'ils éprouvent plus ou moins pour le seul concerné explicitement, on est en droit de se poser des questions. Détournement d'argent? Pédophilie? Homosexualité? Zoophilie? Sexe tout simplement? On ne sait pas pas vraiment. La seule chose vraiment importante est qu'ils ont commis une faute aux yeux de l'église et de la morale en général.

     

     

    Le club des bannis

     

     

     

    El Club est typiquement le genre de film où on sait qu'il va se passer quelque chose qui va faire mal. On ne sait pas quoi ni quand mais on sait que ça va péter.

    Toute la tension autour d'un "accident" ne cesse de s'accentuer, où le malaise augmente jusqu'au moment où la fatalité va finalement prendre le dessus. Et tout ce que je peux dire, c'est que l'église ne sort pas grandie de cette histoire.

    Le sujet peut sembler complaisant, mais Pablo Larrain  a été suffisamment intelligent pour éviter de tomber dans le faussement glauque à outrance. Alors oui le film met assez mal à l'aise. Mais il n'empêche pas de laisser un peu de place à un humour bien noir qui donne lieu à des situations et répliques assez cocasses (ça doit être la première fois que j'utilise ce mot à l'écrit tiens).



    Sandokan (Roberto Farias), un paumé meurtri par l'église

     

    Même si certains personnages sont peu développés, la plupart sont très bien caractérisés. Le film fait la part belle à ces personnages torturés et en proie à de nombreux doutes malgré une profonde volonté de bien faire, comme ce prêtre idéaliste contraint malgré tout de veiller avant tout aux intérêts de l'église, la mère Monica en matriarche prête à tout pour conserver sa vie d'ascète au sein de cette maison.

     

    La bienveillante et mystérieuse Mère Monica (Antonia Zegers)

     

    Mais le personnage plus touchant reste le père vidal, et la relation à la fois touchante et ambigüe qu'il entretient non seulement avec son lévrier de course, mais aussi avec tous les autres personnages.

     

     

    Père Vidal (Alfredo Catro), un amoureux des chiens

     

     

    Malgré un faible budget et un côté un petit peu amateur à certains moments (les champs-contre champs, certains gros plans, une lumière trop diffuse), les décors naturels apportent un cachet indéniable et participent grandement à la beauté et tristesse de ce village perdu au bout du monde. Et surtout les acteurs sont très bons.
    El Club reste donc une très bonne surprise, le genre de petit film dont on n'attend pas forcément grand chose au départ et qui se révèle donc très sympathique malgré ses défauts.

    Bon film.

     

     

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