• L'Odeur de L'Inde

     

     

     

    Résumé:

     

    En 1961, Pasolini fit un voyage de plusieurs semaines à travers l'Inde en compagnie d'Alberto Moravia et d'Elsa Morante. Il en  a rapporté des écrits qu'il considère comme une "odeur", une impression mêlée à une sensation et un sentiment prégnants.

     

     

     

     

     

    Si tout le monde (ou presque) connait Pier Paolo Pasolini, le réalisateur, je ne suis pas sûr que ses écrits soient aussi connus en dehors de l'Italie. C'est pourtant la base de son œuvre. Voici sa bio, en très bref:

     

     

    Pier Paolo Pasolini est né en 1923 à Bologne. Durant la guerre, il part se réfugier à Casarsa près de la frontière slovène (ou autrichienne, enfin dans le nord-est quoi), et rejoint un groupe de poètes contestataires. Il perd son frère pendant le conflit.

    Après la guerre il termine ses études, puis se met à enseigner et à écrire principalement de la poésie, et s'engage en politique. Après une accusation de détournement de mineur il est contraint de quitter son poste et part s'installer à Rome avec sa mère. Après une période de vaches maigres, il devient journaliste, puis scénariste, et parvient à se faire un nom dans le monde littéraire grâce à plusieurs recueils de poèmes. En 1960 sort Accatone son premier film auquel succèderont 22 autres. Le 2 novembre 1975, son corps est retrouvé sur la plage d'Ostie. Le mystère autour de son homicide reste entier et sujet à de nombreuses théories.   

     

    Pier Paolo Pasolini

     

     

    J'aime bien Pasolini. Il a eu une vie assez mouvementée, et il y a dans son œuvre comme dans sa vie comme un parallèle troublant avec Le Caravage: les bas-fonds, la moralité douteuse (et je ne parle pas de leur homosexualité), la mort violente au bord d'une plage.

    Si je n'ai pas vu tous ses films, j'en ai quand même vu près d'une dizaine. J'aime bien déjà parce que le premier film que j'ai vu de lui est probablement son plus célèbre: Salo ou les 120 Jours de Sodome.  C'était marrant parce que qu'on est arrivé dans la salle avec mon pote, y avait que des quinquagénaires avec des têtes de profs de français/d'histoire, du genre à écouter France Culture h24 (j'ai rien contre France Culture hein). Et trente minutes après le début du film, y en a qui commençaient à tourner de l'œil ou à sortir de la salle ha ha!! Ils s'attendaient pas à ce genre de truc glauque et trash. C'est un des rares films qui m'a vraiment dérangé parce qu'en vrai y en a pas tant que ça. D'ailleurs c'est un peu un film à part dans sa filmo. Bref par la suite j'en ai vu d'autres (sur Arte, en DVD, lors d'une rétrospective) et même si certains sont assez "spéciaux" y a toujours quelque chose à gratter dans la démarche artistique (il a tapé dans différents genres, même la comédie), enfin à part ses films érotiques que je trouve chiants comme la mort et que j'avais d'ailleurs vu ado le dimanche soir sur la 6 en quête de scènes chaudes qui n'arrivaient jamais.

     

    Pour en revenir au livre qui nous intéresse, je pourrais le résumer à une réponse de mon collègue quand je lui ai demandé ce qu'il avait pensé de son voyage en Inde: "Oh la la! C'était magnifique!! Il y a une misère là-bas tu ne peux pas imaginer (!!!!)"
    Ouais je ne pige toujours pas le rapport entre la beauté du voyage et la misère du pays mais bon, Pasolini dit plus ou moins la même chose. Parce que c'est un carnet de voyage en quelque sorte.

    Avant tout il faut rappeler que le livre (et le voyage) date des années 60, à une époque où l'Inde est un pays indépendant  mais qui peine encore à se développer et Pasolini, en dépit de toutes ses précautions et bonnes intentions "humanistes", possède malgré lui un regard un peu "colonial", trouvant les Indiens beaux et majestueux avec leurs longs cheveux noirs et fins et les tissus blanc crasseux qui leur sert de vêtements. Aussi il compare plus ou moins souvent la pauvreté des villes qu'il parcourt à celle qu'il a pu voir dans les quartiers défavorisés de Rome.

    Ce qui est marrant c'est qu'il est censé avoir fait le voyage avec Alberto Moravia et Elsa Morante mais cette dernière ne fait même pas de la figu, au point d'avoir droit à une ligne ou deux dans le bouquin. Je serais tenté de dire qu'il devait pas trop l'aimer.

    Sinon on peut noter quelques curiosités sur son voyage comme sa rencontre avec "Sœur Theresa" à Calcutta, qui s'occupait déjà des lépreux. D'ailleurs côté lépreux quand on lit ça on dirait que c'était encore le moyen-âge vu certaines de ses descriptions.

    Vu la réputation de pervers du gars, et vu que j'ai l'esprit souvent assez mal placé, je me suis demandé un moment s'il allait déraper et, un peu comme quand on mate un film de prison, je me suis demandé tout au long du bouquin si un jeune Indien allait y avoir droit ou non. Bah il évoque plus ou moins ce fait lors d'une de ses rencontres avec les divers jeunes Indiens qui jalonnent les pages du bouquin. Enfin en lisant j'ai deviné un léger sous entendu mais bon ça reste à prendre avec des pincettes, d'autant que le jeune en question semble majeur. C'est pas du Frédéric Mitterrand quoi.

     

    Bon j'en ai assez dit. L'Odeur de l'Inde est un bon petit livre assez daté dans sa vision de l'Inde mais très bien écrit et reste très agréable à lire.

     

    Bon livre.

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