• La Condition Humaine

    Ca faisait longtemps que je voulais lire ce classique d'André Malraux. Après tout Malraux est un peu au carrefour de plusieurs de plusieurs carrières et a laissé son empreinte dans l'histoire en tant qu'écrivain humaniste et politicien engagé, ou le contraire. La Condition Humaine, classique du 20ème siècle et auréolé du prix Goncourt, m'intriguait particulièrement. Donc après l'avoir acheté il y a quelques mois, j'ai pu m'y plonger aussitôt que j'avais terminé la lecture du Ellroy décrit il y a quelques temps.

    L'histoire :

    La Condition humaine relate le parcours d'un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shanghaï. Au moment où commence le récit, le 21 mars 1927, communistes et nationalistes préparent une insurrection contre le gouvernement.

    (source : Wikipedia )

     

    Bon j'ai pas repris tout le résumé qui dévoile un peu trop le bouquin à mon goût. On va simplement dire que l'histoire s'articule autour de plusieurs phases de la révolte allant de la prise d'assaut des commisariat de la ville jusqu'à la scission du parti Communiste avec le Kuomintang de Tchang-Kai Sek et la prise de pouvoir de ce dernier. L'évolution de ces événements qui s'étalent sur quelques jours seulement va se dérouler simultanément selon les points de vue de divers protagonistes, principalement Tchen, Kyo, Ferral, tous acteurs de ce bouleversement à leur niveau; chacun de ces personnages étant à la fois archétypal et symbolique (Kyo représentant l'intellectuel bourgeois voulant faire ses preuves sur le terrain, Ferral l'industriel colonialiste, Tchen le fanatique déterminé etc). Leurs destins et leur vision seront bien entendu très fortement impactés par l'ensemble de ces événements.

    Ce que j'en ai pensé: c'est un très bon livre qui est à la hauteur de sa renommée en ce qui me concerne. Malraux instaure dès le début une tension assez énorme autour de Tchen, une tension qui sera finalement toujours toujours palpable autour de ce personnage. La folie de ce personnage entièrement voué à sa mission au point qu'elle en devienne son unique raison de vivre, est fascinante et préfigure un peu l'existentialisme bien plus que tous les autres personnages (à l'exception peut-être d'Hemmelrich) même s'ils l'illustrent tous à leur manière. L'antagonisme de ce personnage avec son frère d'arme Kyo, bourgeois métis complexé d'être davantage perçu comme un théoricien que comme un homme d'action est parfaitement bien décrit. C'est d'ailleurs vraiment un des gros points forts du roman. La narration qui permet au travers des événements dese pencher sur la personnalité bien complexe de chacun des protagonistes, les renvoyant à travers leur statut (d'homme et de femme), leur faiblesse, leur détermination, leur résignation à cette condition humaine.

     

    Je l'ai lu il y a déjà quelques mois et c'est en y réfléchissant en écrivant ce texte que je me suis rendu que je l'avais vraiment apprécié. Alors bien sûr j'ai tout de même trouvé quelques passages un peu pompeux où j'ai eu l'impression que Malraux se lisait écrire ( ou s'écoutait parler), notamment lors des réfléxions philosophiques de Gisor, le père peintre-philosophe de Kyo. Mais cela n'entache en rien le plaisir que j'ai eu à lire ce bouquin.

    En résumé, c'est un très bon livre passionnant et qui donne à réfléchir. A noter qu'il est quand même préférable de connaître  ou de se renseigner un minimum sur le contexte dans lequel l'histoire se déroule sous peine d'être un peu perdu par moments.

     

     

     

     

     

     

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