• La Griffe du Chien

     

     

    Ah lala... Ca fait longtemps que j'ai rien écrit sur ce blog (j'ai l'impression d'écrire ça souvent). En même temps j'ai eu pleins d'autres trucs à gérer pour préparer mon voyage à Mada (la VRAIE Mada, pas le petit bout de terrain dans les Caraïbes là). Parce que oui, je suis à Mada pour trois mois. J'écris en direct de Tana (Antananarivo pour les non initiés) où il fait environ 25°. Enfin bon j'y reviendrai parce que c'est pas le sujet.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Résumé de l'éditeur:

     

    L'agent de la DEA Art Keller, Seigneur de la frontière americano-mexicaine, a juré sur la tombe de son adjoint d'employer tous les moyens, légaux ou illégaux, pour mettre un terne au trafic qui inonde son pays. Le Seigneur de la drogue Miguel Angel Barrera, puis ses neveux Adan et Raul répliquent dans le sang et écrasent quiconque, ami ou ennemi, leur barre le chemin. Callan, un Irlandais né au cœur de la mafia new-yorkaise, devenu tueur, puis mercenaire presque malgré lui ; le père Juan Parada, archevêque de Guadalajara, qui lutte auprès des plus hautes autorités de l'Église pour la survie de centaines de milliers d'Indiens anéantis par la guérilla, chassés de leurs terres, empoisonnés par les produits chimiques ; son amie Nora, qui use de ses charmes tarifés et de son tempérament hors du commun pour faire et défaire alliances, marchés et compromis... Tous jouent une partie mortelle sur un échiquier grand comme le monde. Depuis les jungles d'Amérique centrale, la Federacion Barrera distille un poison qui conduit à la folie des hommes. Ni la justice ni la foi ne veulent plus rien dire. L'instinct seul s'impose : celui qui tue, celui qui sauve.

     

     

    Petite présentation du mec:

     

    Né en 1953 à New York, Don Winslow a grandi dans le Rhodes Island, puis est revenu à New York dans les années 70. Il a effectué de nombreux boulots différents tels que comédien, metteur en scène, détective privé et même guide de safari au Kenya (!!!). En 1991 il réussit à publier son premier roman A Cool Breeze on the Underground (Cirque à Picadilly) mettant en scène le détective Neal Carey qui deviendra un de ses héros fétiches. Le livre est bien accueilli par la critique. Suivront une vingtaine d'autres romans aux genres et univers variés (majoritairement des polars on va pas mentir). Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma tels que Kill Bobby Z (avec Paul Walker et Lawrence Fishburne)et bien sûr Savages réalisé par Oliver Stone.

     

     

    Don Winslow

     

     

     

     

     J'ai souvent entendu parler de Don Winslow, notamment depuis Savages, le film d'Oliver Stone adapté d'un de ses romans. A vrai dire, j'avais pas aimé le film même si je trouvais le pitch intéressant. Je ne sais d'ailleurs pas à quel point il est fidèle au matériau de base. Enfin bref, tout ça pour dire qu'après ce film, puis Cartel (que je n'ai pas vu, et à tort puisque le film, adapté d'un scénario de Cormack Mccarthy,  n'a en fait aucun rapport avec le roman), j'ai toujours eu le nom de winslow en tête sans jamais me pencher sur un de ses livres. C'est donc chose faite avec la Griffe du Chien.

     

     

    " Le plus grand roman sur la drogue jamais écrit. Une vision grandiose de l'Enfer et de toutes les folies qui le bordent. " dixit le grand James Ellroy.

     

    Ellroy, Connelly... tous livrent une critique élogieuse de La Griffe du Chien. Limite on pourrait se demander s'il y a pas un peu de foutage de gueule commercial derrière. Et bah personnellement, à la lecture du roman, j'ai qu'un seul mot à dire: waouh!!

     

     

    Dès l'intro, qui nous décrit l'agent spécial Art Keller inspectant une scène de meurtre (enfin, un charnier), le ton est donné. Perso la mise en bouche m'a mis une petite claque. J'étais là genre "ah ouais quand même..."
    Et la suite est à l'avenant. Honnêtement j'ai rarement lu un bouquin aussi nerveux. C'est fou, Don Winslow est très fort. Il y a quelque chose de particulier dans son style et dans sa narration. L'écriture est très nerveuse, concise.Don Winslow ne cherche pas la plus belle prose mais l'efficacité. Ainsi il va à l'essentiel et à l'économie de mots. C'est brut de décoffrage mais bien plus maitrisé qu'il n'y parait. On sent que le mec a de la bouteille.

    Côté narration c'est pareil. Tout au long des 800 pages et quelques, ça part dans tous les sens. Ainsi on passe de Hell's Kitchen (Manhattan) au Sinaloa, de Mexico à Tegucigalpa, du Guatemala à la Colombie, de San Diego à Hong Kong et de Tijuana au Vatican. Le tout avec une improbable cohérence. C'est assez fou, un vrai festival de montagnes russes extrêmement maîtrisé qui tiennent en haleine tout au long du roman. Mais surtout le livre est extrêmement nerveux. Dès le début du livre, il y a une tension qui agrippe le lecteur et qui ne lâchera plus durant toute la lecture du roman et ce pour chaque situation et chaque protagoniste.

     

    Il faut bien comprendre le tour de force dont Don Winslow a fait preuve avec ce roman. Loin d'être un simple polar, La Griffe du Chien est une fresque, un roman fleuve s'étirant sur une vingtaine d'années durant lesquelles on assiste à la naissance du narco trafic mexicain d'envergure internationale et à son émergence à travers la création des principaux cartels. Bien qu'étant une fiction, le livre n'en est pas moins extrêmement documenté sur l'histoire relativement récente du narcotrafic. J'ai lu que Winslow avait passé environ six ans à se documenter avant de s'atteler à l'ouvrage. Et ben ça se ressent. D'ailleurs il s'avère aussi riche en détails, c'est que la plupart des personnages sont inspirés de authentiques personnalités du monde du crime ou d'ailleurs. Leur évolution, les situations (parfois ultra glauques) auxquelles ils font face, les fusillades et même les massacres renvoient la plupart du temps à faits qui ont réellement eu lieu. Et c'est d'ailleurs ce réalisme qui est peut-être le plus terrifiant. Parce que oui, le livre est d'une violence assez inouïe. je dirais pas qu'on est dans un truc aussi sordide que Meridiens de Sang (probablement un des trucs qui m'a le plus mis mal à l'aise niveau violence) mais y a quand même quelques passages assez gratinés.

     Ainsi très peu de choses nous sont épargnées: meurtres en tous genres, torture, décapitation, démembrements, meurtres d'enfants... bienvenue dans l'univers des cartels, un univers d'une sauvagerie sans limite. Ceux qui ont vu les trois ou quatre saisons de Narcos seront en terrain connu.

     

    Pour autant cette débauche de détails historiques ou non ne fait pas non plus oublier la place des personnages dans le livre. Aussi tous les protagonistes bénéficient d'une épaisseur et d'une psychologie dignes de ce nom, et on s'attache assez rapidement à toute cette galerie de personnages hauts en couleurs ayant chacun leurs part d'ombre et de lumière. Et effectivement, même le pire criminel peut susciter l'empathie tout comme le flic le plus droit peut devenir un véritable enculé, la fin justifiant généralement les moyens. Dans tout ce marasme, on peut qualifier le personnage de Sean Callan d'exception. Bien qu'il ne soit pas le seul personnage a voir une certaine "morale" (ils en ont tous une à leur manière), c'est le seul qui possède une espèce d'innocence à sa manière. Plus que tous les autres, Sean est un peu un mec bardé de principes empêtré dans une histoire bien trop grosse pour lui, mais qui s'évertue envers et contre tout à les conserver. En ce sens je l'ai trouvé peut-être un peu plus touchant que les autres. C'est un mec bien qui s'est simplement retrouvé du mauvais côté. D'ailleurs pendant tout le bouquin je trouvais pas trop d'intérêt à son histoire mais il a un rôle clé comme tous les autres personnages au final.

    Honnêtement j'ai pas grand chose à dire de plus sur ce livre si ce n'est qu'il est bien à la hauteur de sa réputation.

    Parfaitement maîtrisé, extrêmement nerveux (je le répète), La Griffe du Chien est à mes yeux un petit chef d'oeuvre du genre, bien que destiné à un public averti. Je pense me faire Cartel (la suite) dans pas trop longtemps.

     

    Allez next.

     

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  • Commentaires

    1
    Créoline
    Samedi 6 Juin 2020 à 01:23
    Créoline
    Non, mais on se calme sur Mada des Caraïbes, oui !
      • Samedi 6 Juin 2020 à 22:54

        ha ha ha!! Vous nous avez volé notre surnom mais je vous aime quand même ^^

    2
    Créoline
    Samedi 6 Juin 2020 à 23:40
    Créoline

    LoL on vous aime aussi, les Malgaches ;-)

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