• La Isla Minima

     

     

     

    En fait j'avais deja vu ce film mais il fallait que je le revoie pour en parler

     

    Résumé (pris sur Allociné)

    Deux flics que tout oppose, dans l'Espagne post-franquiste des années 1980, sont envoyés dans une petite ville d'Andalousie  pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux adolescentes pendant les fêtes locales. Au coeur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu'à l'absurde et où règne la loi du silence,  ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur.

     

     Le trailer

     

     On a grandement comparé ce film à True Detective. A raison: ambiance glauque et moite, deux flics diamétralement opposés, affaire ultra sordide aux ramifications qui vont on ne sait jusqu'où... En effet. Pourtant ce serait triste de limiter ce film à un ersatz de la série d'HBO.

     

     

    truos detectivos

     

    Tout d'abord par qu'il y a un réel souci d'authenticité dans l'évolution de l'enquête et de la personnalité des flics. Pas d'agent énigmatique et de flic qui pète les plombs ici, simplement un futur père de famille relégué au placard pour avoir critiqué une armée encore bien en place malgré le décès du Caudillo, et un homme du coin célibataire sans vraiment d'histoire.

     

     

    (Javier Guttiérez) un flic de province comme tant d'autres

     

     En plus il y a l'histoire. L'intrigue d'abord. D'ailleurs ce qui est étonnant c'est qu'elle est à la fois simple et mais complexe dans sa résolution. Utilisant les (modestes) moyens à leur disposition les flics enquêtent, interrogent, émettent des hypothèses, suivent des suspects, mettent en place des écoutes (illégales), font tout ce qui en leur moyen pour résoudre l'enquête au plus vite, quitte à flirter avec la limite de leurs droits.

     

     

     
    Pedro Juarez (Raul Arévalo), flic rebelle et anti-franquiste

     

     

    Malgré tout l'histoire s'attarde tout autant sur cette campagne pauvre et désolée, peuplée de gens malheureux et d'ados qui rêvent de fuir vers une vie meilleure "à la ville". Une espèce d'endroit perdu où le monde s'est arrêté à l'époque de Franco. Le film bénéficie à ce sujet d'une petite réflexion sur le difficile passage à une démocratie qui est encore abstraite pour une bonne partie de la population (rappelons tout de même que Franco est probablement avec Staline le seul dictateur européen à mourir de vieillesse alors qu'il dirigeait encore le pays). Il y a donc tout un questionnement autour de l'après Franco et du vivre ensemble malgré des blessures encore béantes.


     

     Rocio (Nerea Barros), jolie femme épouse soumise

     

     

    Enfin, il y a la forme, au top comme très souvent chez les Espagnols. Doté d'une très très belle photo et de décors magnifiques, le film bénéficie d'une mise en scène très classe et d'une interprétation sans faille (Javier Guttiérez a été primé), et doit beaucoup à ses deux acteurs principaux.

     

     La magnifique isla minima, aux ramifications dignes d'un cerveau

     

    Bref je m'arrête là. Pour moi c'est indéniablement un des films de l'année pour moi, ni plus ni moins. Les Epsagnols ne s'y sont pas trompés, et le film a ramassé une dizaine de statuettes aux goyas (les oscars espagnols, Javier Guttiérez a été primé entre autres). Un vrai braquage. Je pense que je vais me pencher le travail de Alberto Rodriguez (qui en est quand même à son 4ème ou 5ème film mine de rien).

    Très glauque, haletant et jamais complaisant ni manichéen, le film est incontournable pour tout fan de thriller un tant soit peu exigeant. Une tuerie.

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