• Mister Robot

    Dans le genre série qui fait parler d'elle Mister Robot se pose là. Auréolée d'un succès critique, elle a forcément titillé un peu mon attention.

     

     

     

     

     

    Le résumé Allociné:

     

    Elliot est un jeune programmeur anti-social qui souffre d'un trouble du comportement qui le pousse à croire qu'il ne peut rencontrer des gens qu'en les hackant. Il travaille pour une firme spécialisée dans la cyber-sécurité mais un homme connu sous le nom de Mr Robot l'approche un jour pour faire tomber une compagnie surpuissante qui fait partie de celles qu'il doit justement protéger...

     

     

    Trailer officiel (pas de sous titre désolé)


    Qu'est-ce que c'est glauque ce truc. Dès le début ce qui frappe un peu c'est la facture très "naturaliste" du machin. Il fallait au moins ça n'empêche: le héros est un génie informatique drogué (et pas à la beuh), asocial, schizophrène et paranoïaque au possible.

     


    Elliot Alderson (Rami Malek), hacker de génie totalement perturbé

     

    Anonymous, cyber terroristes, pédophiles, dealers de rues reconvertis sur le Darknet, ici il n'est pas question geeks façon Utopia mais bien de gens gravitant autour de la partie la plus crade et dangereuse du Net

     


    FSociety (ouais le masque est naze mais Guy Fawkes était déjà pris)
     

     

     

    Même si leurs environnements sont bien différents, difficile en voyant Mister Robot de ne pas penser à Fight Club. C'est même sa grande référence: même thématique anarchiste et underground, même paranoïa et instabilité du héros. Sauf qu'ici il n'est pas vraiment question de twist ou autre. Le doute sur Mister Robot est instauré dès les premières séquences. Qui est-il? Existe-t-il réellement ou sort-il tout droit de l'imagination d'Elliot Alderson? Toute la saison joue sur l’ambiguïté de ce personnage à la fois charismatique et totalement roublard.

     

    Mister Robot (Christian Slater), un anarchiste manipulateur aux motivations louches

     

     

    D'ailleurs tout cet aspect "schizophrène" permet une liberté de ton et de mise en scène qu'on retrouve très très rarement dans les séries, mêmes les actuelles. En effet, certains épisodes renvoient carrément à du David Lynch, tandis que d'autres sont plutôt terre à terre dans leur construction narrative. Mais la série, quand elle ne surfe pas sur une totale sensation de paranoïa, renvoie à un climat à la fois oppressant et kafkaïen, rempli d'hommes de l'ombre aux pouvoirs presque illimités et aux motivations toutes plus troubles les unes que les autres. 

     

     Tyrell Welick (Martin Wällstrom), jeune connard ambitieux et arrogant

     

    On pensera également forcément à Donnie Darko (que je devrais peut-être revoir vu que j'ai gardé un mauvais souvenir de ce film), ne serait-ce qu'à cause des faciès de déterré des héros respectifs.

     

    Ce qui est aussi énorme, c'est que cette liberté de mise en scène est totalement en phase avec le propos de fond (la liberté et l'aliénation de la population) et donc avec la liberté de ton qu'elle adopte. A part dans Mad Men à la rigueur (et ce sont des publicitaires) j'ai rarement vu autant de name dropping et pas forcément dans le bon sens. Aussi la série se permet d'évoquer les géants Bill Gates et Zuckerberg mais en profite pour égratigner Microsoft (logique), Facebook (logique) et tous les réseaux sociaux (Instagram, Twitter etc.), systèmes d'exploitation propriétaires, équipementiers réseaux (un des mecs s'appelle Cisco) etc.

     

     

    Darlene (Carly Chaikin), une hackeuse complètement borderline

     

    De la même manière dans cette série peuplée de drogués et de gens malsains en tous genres, la série ne porte jamais de jugement sur la drogue (bien qu'elle s'y attarde un bon moment). Plus fort encore l'épisode 5 je crois se permet carrément un délire en forme de clin au clip et à la chanson Hell of a Night de School Boy le temps d'une séquence (qui diffuse le son en question d'ailleurs). Ceux qui comme moi connaissent le clip (déjà bien perché) et les paroles de cette ode à la défonce apprécieront la référence.

     

    En fait en y regardant bien, elle offre incroyablement cynique. En effet selon la logique de la série la seule manière pour les gens bien de survivre est de se corrompre quitte à jeter ses idéaux aux chiottes et à vendre son âme au diable, sous peine de se faire totalement bouffer (ce qui est assez vrai dans un sens d'ailleurs).

     

     

    Angela (Portia Doubleday) et Gideon (Michel Gill), des "gens bien" dans un monde pourri

     

    Côté casting, même s'il interprète le rôle titre, le rescapé Christian Slater (300 zèderies à son actif depuis Broken Arrow, la chute a été violente) n'est pas le personnage principal de Mister Robot, et se fait largement voler la vedette. En effet, difficile de nier que Rami Malek, qui interprête le héros, porte clairement la série. Avec sa tête incroyable et ses yeux exorbités, il faut le voir dans son personnage de cas social, génie totalement inadapté aux relations sociales quel-qu’elles soient.

    A leurs côtés on retrouve d'excellents second rôles portés par l'innocente Portia Doubleday, la borderline Carly Chaikin et l'ambitieux Martin Wallstrom.

    La série se permet même quelques guest tels que Gloria Reuben (Urgences) en psy tourmentée et également un BD Wong (New York Unité Spéciale) totalement méconnaissable au premier abord.

     


    Krista Gordon (Gloria Reuben), la jolie psychologue d'Elliot

     

    Bref, cette série et un petit bijou suffisamment intelligent, ambitieux et politiquement incorrect pour être une des bonnes surprises de l'année 2015. Et elle rend bien paranoïaque comme il faut sur notre utilisation d'Internet.

    Vivement la saison 2

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