• Narcos

    Bon fuck les mafieux Ruskov et Ritals. En ce moment je suis dans un trip latino. Mais comme j'ai vu Scarface (le "remake" avec Pacino) 20 fois au moins, Miss Bala et Sin Nombre, on va plutôt parler de la série du moment.

     

     

     

    Résumé: la série raconte l'émergence du trafic de drogue en Amérique du Sud, plus précisément en Colombie à travers l'histoire du baron de la drogue Pablo Escobar, et de sa traque par l'agent Murphy de la DEA.

     

     Le trailer VOSTFR

     

     

    Ca me soule toujours un peu les trucs comme ça où pour des raisons évidentes d'identification, on nous fout un Américain au centre d'une histoire dans laquelle il n'a en vrai joué aucun rôle. Je parle par exemple de ça:

     

     

     

    Parce que la vie d'Escobar n'est pas assez intéressante pour le public américain (donc occidental) de base, il faut forcément introduire un Ricain pour centrer l'histoire autour de lui avec le vrai personnage en arrière plan. Comme si on faisait un film sur Ben Laden mais à travers le mec qui à été son voisin parce qu'il est européen. Après tout, un mec qui fait la guerre à l'état, qui fait sauter des avions c'est pas assez intéressant...

    Je trouve la démarche assez triste même si compréhensible au niveau commercial. Après c'est peut-être un procès d'intention et le film est bien. On a réussi à faire de bons films comme ça (Le Dernier Roi d'Ecosse) mais bon c'est pas l'approche qui m'attire le plus.

     

    Cette série donc utilise la même recette mais avec plusieurs différences de taille.D'une part l'agent Murphy a réellement existé et a contribué à la chute du parrain. D'autre part, et c'est très important, l'Amérique latine a été mise à l'honneur et ce à plusieurs niveaux. Tout d'abord le casting évidemment qui bien qu'hétéroclite (brésilien, mexicain, portoricain, colombien...) est latino dans sa quasi totalité à l'exception du héros, de sa femme, de l'ambassadeur et 4-5 autres intervenants. De plus, le tournage s'est déroulé en Colombie. Mais surtout on sent une réelle volonté d'apporter un point de vue fidèle et très sud américain sur le narcotrafic. D'ailleurs si la série se nomme Narcos c'est quelle se concentre sur l'homme fort de l'émergence de ce trafic (Escobar donc) mais également sur les à-côté (cartel de Cali, genèse au Chili, rapport avec les organisations terroristes, consommation aux US, guerre froide etc). Il y a aussi une volonté de rappeler le rôle très intrusif des States sur la politique du pays, ce qui finit par déboucher sur des aberrations. D'ailleurs et pour en revenir à ce que je disais même si le narrateur est l'agent Murphy, le vrai héros de la série est bien Pablo Escobar.

     

    L'agent Murphy (Boyd holbrook), entouré de Javier Pena (Pedro Pascal) et Carillo (Maurice Compte), une brochette de tough guys

     

     

     Apparemment très documentée, et très bien écrite, Narcos nous montre une Colombie faible et aux mains des puissants aristocrates d'un côté et des cartels de l'autre. Avec une facture hybride entre un traitement quasi documentaire, utilisant même des images et vidéos d'archives, et un traitement policier plus conventionnel, elle nous fait découvrir avec brio le portrait d'un homme ambigu, très intelligent, très brillant et très charismatique qui s'est élevé au rang de 7ème richesse mondiale selon Forbes et qui ne doit sa chute qu'à sa mégalomanie et sa paranoïa.

    Côté distribution c'est curieux comme choix d'avoir pris Wagner Moura, acteur brésilien célèbre chez nous pour avoir joué dans le film Troupe d'Elite de Jose Padilha (c'est un de ses acteurs fétiches). En même temps Jose Padilha est le producteur executif et show runner de Narcos. Ceci explique donc cela. D'ailleurs, bien que l'action ne se situe pas dans les favelas de Rio, Jose Padilha reprend le procédé narratif qui a fait le succès de Tropa d'Elite, à savoir une introduction musclée, la voix off du héros qui raconte comment on en est arrivé là durant la majeur partie du show (de manière déstructurée, principalement en flashback).

     

     Pablo Escobar (Wagner Moura, qui n'a pas pris autant de kilo que le vrai)

     

     

    Concernant Moura, qui jouait un haut gradé de la BOPE (le GIGN brésilien, version escadron de la mort donc) du film précité, il trouve ici un rôle à contre emploi en Pablo Escobar. Et bien qu'il ait dû prendre 20kg et apprendre l'espagnol pour le rôle (apparemment ça s'entend un peu), sa prestation est assez énorme et tout en nuance. Aussi on ne sait jamais vraiment ce que Pablo pense, s'il va être mesuré ou péter un câble.

     

    Côté interprétation, en plus de Moura on est dans le top du top au niveau du reste de la distrib.

    Si Robert Boyd Holbrook est convaincant dans le rôle de l'agent Steve Murphy, il se fait largement éclipser, non seulement par Moura qui vampirise l'écran, mais également par le reste du casting. A commencer par Pena, Gustavo et Poison.

     

    Gustavo (Juan Pablo Raba), charismatique cousin et bras droit de Pablo

     

    On retrouve également la toujours belle gosse Stéphanie Sigman qui a été révélée avec Miss Bala (encore un gros film sur les cartels d'ailleurs), excellente dans le rôle de la vénéneuse Victoria Velez, une journaliste véreuse (apparemment inspiré Virginia Vallejo, qui a été la maîtresse d'Escobar).

     

    Valeria Velez (Stephnie Sigman), maîtresse et chargée de communication de Pablo

     

    De toute façon les femmes sont malgré tout à l'honneur. Et qui dit Amérique latine dit forcément "beautés". En plus de Stephanie Sigman, on peut donc y voir Gabriela de la Tarza et surtout Paulina Gaitan qu'on a pu voir dans le très bon film Sin Nombre sur le MS13, et qui récupère ici le rôle de la jeune épouse de Pablo.

     

    Pablo et sa femme (Paulina Gaitan)

     

     

    Et enfin, ça me fait toujours plaisir de retrouver l'inénarrable Luis Guzman alias "tête de phacochère", acteur  récurrent chez De Palma et chez Soderbergh dans le rôle de Gacha, un des fondateurs du cartel de Medellin et psychopathe de son état.

     

     Gacha (Luis Guzman), confondateur du cartel de Medellin cruel et totalement imprevisible.

     

     

    Les seuls reproches que je pourrais faire à la série sont une densité très (trop) importante. En effet les événements qui sont décrits sur les 10 épisodes se déroulent sur une quinzaine d'années, ce qui ne se fait pas ressentir au visionnage. Ceci implique qu'on se perd parfois au niveau des situations, du moins qu'énormément de protagonistes entrent en jeu, que de nombreuses informations sont fournies, et que certaines séquences se déroulent des années plus tard sans la moindre ellipse. De la même manière on s'attarde assez peu sur le développement du cartel en tant que tel et c'est un peu comme s'ils avaient contrôlé le trafic mondial du jour au lendemain, et on s'attarde peu ou pas sur certains événements importants (l'importance de Griselda Blanco, la guerre avec le cartel de Cali). Mais ce qu'on perd en nuance on le gagne en intensité. Et à ce niveau la série se déroule sans temps mort. Les séquences clés et les moments chocs se succèdent à un rythme élevé.

     

    En résumé: avec Narcos, Netflix continue sur sa lancée la production de séries ambitieuses et nous a fourni un programme très très bon (et qui ne verse ni dans le glauque, ni dans le surfait) et comme j'aimerais en voir plus souvent perso.

    Incontournable 2015.

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