• Rien que Pour Vos Cheveux

     

     

     

    Adam Sandler, je pense que c'est une idée générale, est souvent perçu comme le Ben Stiller du pauvre. Après tout la comparaison se tient: deux comiques juifs américains (new yorkais?), qui cartonnent au ciné, de la même génération et avec un air de famille (j'aurais rajouté Seinfeld s'il avait cartonné au ciné mais ce n'est pas le cas à ma connaissance, et il est un peu plus  vieux je crois). Pourtant si Ben est bien connu chez nous Adam Sandler est un peu méconnu ici, ce qui est normal quand deux tiers de ses films ne sortent même pas au ciné chez nous. La vraie diff se situe surtout au niveau de l'humour raffiné pour le premier et bien gras et beauf pour l'autre, ce qui fait que Ben Stiller a plutôt la cote chez nous autres intellectuels Français tandis que nous accordons un mépris à l'autre machine à beauferies.

     

    Personnellement, et même si je le trouve rarement drôle, je ne déteste pas Adam Sandler. L'ayant découvert avec Waterboy (probablement un des meilleurs films de sa filmo), je garde toujours une bonne image de lui malgré les zèderies qu'il empile à vitesse grand V.

     

    Résumé:

     

    Zohan, le meilleur agent du Mossad, est blasé de la guerre et rêve secrètement d'être coiffeur. Lorsqu'il est engagé pour retrouver le vilain terroriste palestinien Fantôme (ça commence bien), il met en scène sa propre mort et s'enfuit vers les Etats Unis. C'est le début d'une nouvelle vie pour l'apprenti Jean Louis David.

     

     

     

     

    Je ne sais même pas vraiment pourquoi j'ai lancé ce film en fait.

    Déjà je n'aime pas spécialement les fictions qui traitent du conflit israélo palestinien (à part Rabbi Jacob, et l'excellent Munich de Spielberg qui est personnellement dans le top de ce que j'ai vu de lui, à savoir 90% de sa filmo). Je sais pas ça me met un peu mal à l'aise surtout que ce sont des Juifs qui jouent produisent réalisent, j'ai toujours un peu peur de la propagande masquée. C'était oublier qu'on était en Amérique et qu'aux Etats-Unis on est américain avant toute chose.

     

     

    Zohan (Adam Sandler), agent funky

     

     

    C'est d'ailleurs ce que le héros remarque en arrivant à New york: ses "cousins" (qui font l'objet des mêmes clichés que ceux d'ici, à savoir vendeurs de marché) occupent une rue marchande  dont l'autre côté est occupée par des musulmans. Et tout ce beau monde vit en paix. On a là le message du film.

     

    Zohan en plein gag pas marrant

     

     

    Qu'importe si le film n'est pas à se tordre par terre ( y a quand même quelques vannes drôles, sur les Juifs et sur les Arabes et quelques gags bien marrants dont un avec la mère d'un protagoniste), qu'importe si par moments on dirait du sous ZAZ (Hot shot, Naked Gun et compagnie), le film se veut être une ode à la paix et au vivre ensemble, car au fond en 2015 en Israel, le problème de la légitimité de l'état juif n'est plus le même qu'il y a 67 ans: des gens sont nés là bas, des générations ont défilé. Je ne sais pas quel pays actuel peut se vanter de s'être construit sur un modèle de pureté mais on s'en fout, il est là aujourd'hui et c'est tout ce qui compte. C'est même pas de la niaiserie, c'est du pragmatisme.

     

     

     
    Un villageois (Rob Schneider) traumatisé par les exactions de Tsahal

     

    Donc oui, malgré les gags potaches, voire en dessous du niveau zéro, le film regorge de bons sentiments car même les terroristes musulmans sont gentils, les héros juifs israéliens sont beaux (...), les filles palestiniennes sont belles etc. Mais comme on est dans un film et qu'il faut bien une cause permettant de rallier toutes ces communautés qui étaient dans l'erreur, le grand méchant du film est un vilain promoteur immobilier blanc et raciste, ce qui peut à la fois paradoxal  et évident au pays du capitalisme et du politiquement correct (d'ailleurs Bush et Clinton en prennent pour leur grade, histoire de vanner les 2 camps politiques).

     

     Juifs et Arabes main dans la main (Turturro, Sandler et Chriqui), tout va bien

     

    Côté interprétation RAS, John Turturro vient prendre son chèque tranquillou, Adam Sandler est égal à lui-même (voire plus, il s'est visiblement investi physiquement en squattant la salle de muscu) et Emmanuel Chriqui est mimi comme tout. Cerise sur le gateau: Mariah Carey qui ressemblait encore à quelque chose vient faire son caméo (et sa promo). On pourra toujours reprocher qu'il n'y ait aucun acteur arabe pour jouer un musulman mais bon il fallait des têtes d'affiche et on a vu pire dans l'histoire du cinéma.

     

    Quand j'y repense, Adam Sandler finalement c'est l'étendard du beauf, mais du gentil beauf à la Patrick Sébastien. Celui qui est un peu con et limité mais qui aime tout le monde. J'étais déjà tombé sur un de ses films sur deux mecs qui se faisaient passer pour des jbebs, et qui était déjà un appel à la tolérance. Mouais, un conseil Adam: essaie déjà de nous faire marrer, ce sera un bon début. Bon allez, ça reste plus drôle que l'Union Sacrée avec Richard Berry. Encore que...

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