• The Outsider

     

    Je regarde un peu les articles que j'ai mis au placard sans les avoir finis, et je suis mis dans l'idée de les terminer. C'est pas si mauvais comme idée. Alors on va commencer par The Outsider (à ne pas confondre avec le film de yakuzas avec Jared Leto que j'ai également vu). Comme j'ai vu la série y a déjà six mois, je me suis dit que ce serait bien de remater quelques trucs histoire de me remettre dans le bain. Au final j'ai rematé toute la saison. Heureusement qu'il n'y en a qu'une.

     

     

     

     

     

    Résumé:

     

    Le corps atrocement mutilé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans une petite ville de l’Oklahoma. Les empreintes digitales et l’ADN présents sur les lieux du crime désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball. L’affaire semble évidente à un détail près : Terry Maitland a un alibi en béton. Il était en effet à plusieurs centaines de kilomètres au moment où le meurtre a été commis. Le détective Ralph Anderson, proche de Maitland, est chargé de faire la lumière sur cette affaire pour le moins étrange. Et son explication pourrait bien dépasser l’entendement.

     

     

     

     

    Aussi étrange que ça puisse paraître, je n'ai jamais lu Stephen King. J'ai longtemps eu une espèce d'a priori comme si c'était des trucs d'ado, ce qui est paradoxal vu qu'il a longtemps été surnommé "le maître de l'horreur". C'est peut-être dû aux adaptations télé qui passaient sur la 6 quand j'étais ado comme les Langoliers ou les Tommyknockers. Et ce qui est plus paradoxal encore c'est que j'ai grandi avec les adaptations ciné comme Carrie ou Christine, Dead Zone, Runing Man ou Misery (j'ai vu Shining sur le tard), voire les Evadés. Et puis à la télé il y avait Ca (ou Il est revenu) qui avait traumatisé ma génération. J'ai pas vu la version ciné avec Jessica Chastain mais il parait qu'elle fouette alors je vais m'abstenir. Bref, c'est un a priori clairement non fondé et il faudra que j'y remédie un jour.

     

    Concernant The Outsider, au delà du simple fait d'être une adaptation d'une oeuvre de Stephen King (il y a récemment eu également Castle Rock et Mr Mercedes ces dernières années), The Outsider est également notable par le caractère "ambitieux", "transverse" ou "littéraire" du projet. Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre de Stephen King, The Outsider a été porté et adapté par Richard Price. Richard Price? Oui oui, l'écrivain a qui on doit entre autres les Seigneurs et Clockers (qui a eu droit à une adaptation par Spike Lee). Perso, je ni vu ni lu Clockers, en revanche j'ai gardé un bon souvenir des Seigneurs que j'ai lu quand j'avais 25 ans peut-être. Bref, voir un illustre écrivain adapté à l'écran par un autre auteur renommé, c'est déjà pas anodin. Mais voir un autre auteur renommé, le Bostonien Denis Lehane (Mystic River, Shutter Island etc.) participer au projet, c'est suffisamment inhabituel pour le noter. 

    Ce n'est pas la première foi que les genres se téléportent, on voit de plus en plus de stars du grand écran jouer dans des séries et vice versa, tout comme on a déjà vu des écrivains participer à des séries. La première qui me vient à l'esprit est The Wire, qui est créée par un ancien journaliste et qui a vu au fil des saisons la participation de George Pelecanos entre autres. Urgences a aussi été créée par Michael Crichton qui s'était inspiré ses jeunes années de médecin.

    Alors oui, on pourra parler de Game of Thrones dont George R.R. Martin est le producteur, mais c'est pas pareil. Pour moi, le tournant est apparu avec True Detective. De part son format original, son casting (deux stars du ciné toujours en vogue), son réalisateur unique et le fait que Nic Pizzolato, le créateur, est également écrivain, la série a marqué un tournant dans l'histoire des séries. Et même si les écrivains ont peut-être toujours gravité autour de la télé, de part l'implication de Pizzolato en tant qu'auteur, créateur de la série et scénariste de l'intégralité de la saison et celle de Cary Joji Fukunaga en tant que producteur et réalisateur unique, cette série a marqué son époque et créé un précédent. C'était peut-être la première fois qu'on basculait dans la "série d'auteur" depuis Twink Peaks.

     

     

     

     
    Ralph Anderson (Ben Mendelsohn), un flic en proie aux doutes et un gros poids sur la conscience

     

     

     

     

    Pour en revenir à la série en elle-même, on a à faire à une série bien glauque (en même temps avec un meurtre pédophile comme point de départ difficile de faire joyeux), avec une ambiance bien poisseuse dans un bled paumé qui m'a rappelé True Detective. On retrouve le cachet HBO habituel pour une série phare de leur catalogue.

    Bref, on plonge tout de suite dans l'ambiance avec la découverte du corps d'un gamin violé et à moitié dévoré et la découverte quasi immédiate d'un suspect plus que sérieux. Effectivement Terry Maitland, un prof d'anglais qui entraine également l'équipe de baseball junior, a été identifié par des témoins et plusieurs caméras de surveillance. Problème: il se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de là.

     

     

     

    Terry Maitland (Jason Bateman) qui ne comprends pas ce qui lui arrive

     

     

     

    Si je devais parler de la série (ce que je fais d'ailleurs), je dirais en premier lieu qu'elle est très maîtrisée. Tout est très carré, dans le bon sens du terme. J'ai beaucoup aimé et elle a le mérite d'être relativement lente et très rythmée à la fois, très dense. Le seul truc qui m'a un peu gêné à la limite, c'est le fait d'abandonner aussi rapidement l'ambigüité initiale pour se plonger dans une enquête certes atypique mais avec un déroulement relativement conventionnel, presque sans accroc. En même temps quand on voit la Casa de papel avec quinze twists par épisode, je me dis que c'est peut-être pas plus mal (même pas fini la première saison, je comprends toujours pas le succès). D'ailleurs c'est marrant mais sans spoiler, cette série m'a un peu rappelé les épisodes d'X-Files avec Eugène Tooms, un curieux personnage assez marquant dans la série.

     

    Pour le reste, c'est du très bon. La photo est classieuse, la musique est toute en sobriété, la mise en scène est à l'avenant. D'un point de vue purement "graphique" c'est très très bien foutu, d'autant que c'est très bien écrit. Mais le gros point fort reste la distribution trois étoiles: Jason Bateman d'abord, qui est fortement impliqué vu qu'il réalise également coproducteur et le réalisateur de plusieurs épisodes (tout comme pour Ozark). D'ailleurs je trouve qu'avec sa tête de premier de la classe, il est parfait dans ce rôle de personnalité de premier plan au sein de la communauté aimé de la plupart.

     

     
    Jack Hoskins (Marc Menchaca) un flic torturé complètement borderline

     

    Le reste de la distribution est à l'avenant: Bill Camp une "gueule" du cinéma avec un millier de films au compteur (Lincoln, Von Bülow, Public Ennemies, Hostiles...), Julianne Nicholson (également vue dans un paquet de films et séries dont Bordwalk Empire, Master of Sex, Ally McBeal ou récemment Mare of Eastown dont je parle ici... ah en fait j'ai jamais publié l'article comme un con), Yul Vasquez, Mare Winningham et Yul Vasquez qui ont tous joué dans un paquet de films et séries.

    Evidemment c'est Ben Mendelsohn qui crève l'écran malgré tout. J'aime beaucoup cet acteur que j'avais découvert dans Animal Kingdom, et surtout dans Starred-Up. Ici il est parfait dans son rôle "d'agent Scully" qui s'accroche tant bien que mal à une rationalité tout en luttant contre ses propres démons. A côté, ma "compatriote" Cynthia Erivo qui tient un de rôles phares (au croisement de Mulder et... Sheldon Cooper de Big Bang Theory) est très correcte mais je l'ai pas trouvée non plus extraordinaire. Enfin elle fait le taf.

     

     

    Holly (Cynthia Erivo), une enquêtrice pas comme les autres

     

     

    Bref, plus j'écris plus ça devient long alors j'arrête là. Fidèle à ses attentes, The Outsider est une très bonne série fantastique ou bien sombre et bien glauque à travers laquelle Stephen King revisite le mythe du boogeyman trente quatre ans après It (ou Ca), très maîtrisée sur le fond comme la forme qui ravira les amateurs du genre. Et puis la fin laisse entrevoir une suite assez intriguante.

    A noter qu'une deuxième saison était dans le four mais HBO n'a pas reconduit la série. Aux dernières nouvelles, je crois que le show a été récupéré par une autre chaîne. Wait and see.

     

    Allez next.

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