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The Words
Ce qui est bien avec le ciné US, c'est que quand tu mates un très bon film au ciné (Paterson en l'occurrence) qui te redonne un peu d'espoir sur une certaine mentalité, tu redescends vite fait sur terre en matant le suivant.
Résumé Télérama:
Le célèbre écrivain Clayton Hammond participe à une lecture publique organisée pour la sortie de son dernier roman. Il a choisi d'y raconter l'histoire de Rory Jansen, un jeune auteur new-yorkais qui partage sa vie avec Dora. Boudé par les maisons d'édition, Rory peine à lancer sa carrière jusqu'au jour où sa fiancée, en plein voyage de noces à Paris, lui fait cadeau d'une vieille mallette dénichée dans un magasin d'antiquités. Rory y fait une trouvaille : un manuscrit, magistralement écrit, qu'il finit par publier sous son nom. A sa sortie, le roman remporte un immense succès et propulse le jeune écrivain au sommet. A Central Park, Rory croise alors le chemin du véritable auteur...
Je sais pas j'ai trouvé ce film d'une connerie abyssale.
Cette espèce de sacralisation du grand écrivain tourmenté (mais pas trop), qui ne réussit à trouver le génie que dans sa tour d'ivoire avec néanmoins une soif de reconnaissance (reconnaissance caractérisée par de l'argent et la célébrité). Y a quelque chose de très puéril dans cette vision.
Le riche, célèbre et talentueux écrivain Clay Hammon (Dennis Quaid) et sa groupie (Olivia Wilde)
En plus, lors de la lecture du roman, on a droit à des phrases à la con du style: "Il aimait se battre pour payer son loyer" Hein?? Rêver d'avoir du mal à payer son loyer, c'est quoi cette phrase de fils de p ? Pourquoi pas il aimait être au RSA? Il rêvait d'être SDF?
"C'était un jeune écrivain aux abois, se battant pour faire entendre sa voix." Ah bon? Au-delà de la tournure bien naze comme il faut, le mec est plutôt un parasite qui vit aux crochets de sa femme et de ses parents. Enfin bon, à chacun sa définition de "vivre aux abois"...
Rory Jansen (Bradley Cooper), un jeune branl... écrivain aux abois
Ce qui est assez drôle (ou cynique, c'est selon), c'est que les mecs font une référence à John Fante alors que c'est un mec qui était quasi inconnu de son vivant lol. En gros les mecs ont tout compris (lol). Tu veux vivre comme des mecs qui étaient fauchés et ont été reconnus sur le tard ou uniquement par la critique mais tu cherches l'argent le succès et la consécration en même temps. Hmmm... très logique tout ça....
Rory et sa femme (Zoe Saldana) en voyage de noces à Paris. Que fout la meuf à droite?
En plus y a un mépris assez détestable dans la hiérarchisation des "genres littéraires" quand le héros finit au service courrier d'une grande maison d'édition et tombe sur un collègue qui lui sort:"j'étais comme toi y a quelques années. Aujourd'hui je me suis fait une raison, j'écris de la science-fiction". On sent le dédain pour la SF comme si c'était un genre réservé aux loosers par rapport à la "grande littérature". Il faut vraiment être d'une prétention et pas connaître grand chose en littérature pour sortir ce genre de truc aux Etats-Unis, et encore plus quand on sait que Cormack McCarthy a obtenu le prix Pullitzer (ultime consécration littéraire aux States) en 2006 pour La Route,un roman post apocalyptique tout de même.
Rory à deux doigts de mal tourner et finir dans la SF
On enchaine avec des phases à la con du style :"votre album de jazz préféré est Kind Of Blue de Miles Davis". Ah ouais ça c'est du scoop. C'est aussi mon album de jazz préféré, et accessoirement probablement le préféré de la plupart des gens qui ne s'y connaissent pas trop en jazz vu que c'est un des plus grands albums de Miles Davis et un des plus accessibles également.
Côté histoire, en plus de vouloir se la jouer malin avec ses mises en abyme à répétition (c'est pas "le film dans le film" mais "le livre dans le livre" lol), les scénaristes ont essayé de nous sortir un vieux twist à la Kayzer Soze. L'auteur parle-t-il de lui? Est-ce un roman autobiographique? Ou bien une fiction? Non mais sérieux. Genre y a un suspense de fou (déjà qu'on s'en bat les c. )
En vrai, le seul intérêt de ce film est son casting trois étoiles: Bradley Cooper et Zoë Saldana dans les rôles principaux (il est aussi producteur du film, ça a dû aider pour la pécho en route), mais aussi Jeremy Irons, Dennis Quaid, JK Simmons, et même Zeljko Ivanek. Bradley Cooper retrouvera par ailleurs Zoë Saldana pour les Gardiens de la Galaxie (il joue le raton laveur).
Un vieil homme (Jeremy Irons) qui rencontre un "grand écrivain"
Ironie du sort, Brian Klugman et Lee Sternthal, les 2 réal-scénaristes, ont été accusés de plagiat vu qu'un film allemand sorti quelques années avant traitait d'une histoire similaire.
Bref, on enlève la distribution impeccable, ce film c'est de la grosse merde, prétentieux (jusque dans son titre) et académique au possible (ça suce les oscars mieux que Katsumi). Manque de bol, il s'est bien vautré niveau critique et box office. C'est pas plus mal...
Neeeeeext!!!!
Tags : The Words, Bradley Cooper, Zoe Saldana, Jeremy Irons, J.K Simmons, Olivia Wilde, Zeljko Ivanek, Ecrivain, Romance, Littérature
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