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    Beaucoup de grands réals ont eu leur film maudit: Coppola a eu Apocalypse Now, Cimino La Porte du Paradis, bah Friedkin a eu celui-là. 

     

     

     

    Le résumé: Posa Rica, ville obscure située au fin fond d'un pays d'Amérique latine (la Colombie, il me semble) et accessoirement refuge de personnes désireuses d'oublier leur ancienne vie. Toute la vie de ce petit patelin miteux perdu au fond de la jungle amazonienne tourne autour de l'exploitation d'un nouveau gisement par une compagnie pétrolière. Aussi lorsqu'un gigantesque incendie paralyse l'extraction minière, les dirigeants n'ont d'autre choix que de dénicher quelques chauffeurs suicidaires pour acheminer de la nitroglycérine  particulièrement instable pour stopper l'incendie. C'est le début d'un trajet infernal de 300km en camion à travers l'enfer vert.

     

     

     

     

    Comme on peut le voir, ou pour ceux qui ne le savent pas, il s'agit en effet du remake du classique Salaire de la Peur du grand Henri Georges Clouzot. Bon perso, j'adore Clouzot. Avec Melville (l'Armée des Ombres en particulier) et Claude Miller (Garde à Vue et la Petite Voleuse), c'est le mec qui m'a fait aimer le cinéma français quand j'étais ado. Bon y avait d'autres films français que je kiffais bien genre La Gloire de  Mon Père ou l'Ours mais c'était pas pareil. Aussi lorsqu'il s'agit du remake d'un de ses films, même si le Salaire de la Peur n'est pas mon préféré, et même si c'est Friedkin derrière le projet, je reste toujours un peu réservé.

     

     

     

    Ouais bon un indigène qui a peur d'une mygale c'est pas crédible mais on s'en fout.

     

    Je ne vais pas décortiquer le film en détail mais rien que l'introduction (si on peut appeler ça une introduction) est assez impressionnante. Amérique latine en plein carnaval, Israël, Paris, New York... Des protagonistes mêlés à différentes intrigues qui n'ont rien à voir entre elles et même avec le film d'origine. "Il est où le rapport avec le film de Clouzot là?" Il faut bien attendre une bonne demie heure facile avant d'arriver à Posa Rica. En fait à la différence du premier film, Friedkin a posé les bases et étoffé le background des différents protagonistes afin d'augmenter les enjeux dramatiques. Honnêtement ça s'est avéré payant.

     

     

    Il y a des films comme ça où en les regardant je me demande comment les mecs ont pu réaliser ça. Pas forcément un  truc bourré d'effets spéciaux à la Michael Bay mais un truc où tu sais d'avance que c'est casse gueule à mettre en scène: des trucs avec pleins d'animaux, dans un décor naturel casse gueule etc. Franchement en voyant certaines séquences de ce film je me demande encore comment on peut avoir eu envie de faire un projet pareil. Même si Friedkin est Friedkin, il devait être sacrément maso pour monter ce projet (il l'a porté, ce n'est pas une commande). D'autant plus qu'il sortait de French Connection et de l'Exorciste, 2 énormes succès critiques et publics, donc il se sentait pousser des ailes. Vu la catastrophe qu'a été le tournage (son "Apocalypse Now" comme dit mon pote) et le ramassage au box office (trop long, trop sombre, pour le public de base), ça lui aura au moins appris l'humilité.

     

     Une des scènes les plus épiques du film

     

     

    Côté interprétation c'est parfait comme toujours avec Friedkin (qui est un très bon directeur d'acteurs). Pour info Steve McQueen devait jouer le rôle principal mais il a chipoté à cause de sa femme Ali mcGraw. Ps grave Roy Scheider a pris le relai et est au top comme d'hab. Pourtant s'il y a bien un acteur qui m'a impressionné c'est bien Bruno Cremer. Je ne savais même pas qu'il jouait dedans. Loin de la bonhommie du commissaire Maigret qu'il affichera 20 ans plus tard, il est énorme dans ce rôle de financier en cavale reconverti en convoyeur nerveux et charismatique. Cremer, Scheider, Amidou (???), Francisco Rabal, une belle bande de tough guys? Il fallait au moins ça pour succéder à Yves Montant et Charles Vanel..

     

    Monzan/Serrano (Bruno Cremer), Scanlon/Dominguez (Roy Scheider) et Kasseem/ Martinez (Amidou)

     

    Un peu comme dans son modèle (Apocalypse Now), plus le métrage avance, plus on évolue vers une descente aux enfers où les protagonistes seront confrontés à leur propre folie. Au fur et à mesure le film tend vers un cauchemar et les personnages en viennent à se demander s'ils ont pas été victime d'une malédiction, le titre Sorcerer faisant référence au nom d'un camion joue sur ce double sens.

     Roy Scheider en plein cauchemar

     

     

    Je vais pas blablater pour rien: c'est un bête de film, épique, tendu, mystique et un peu prétentieux à voir sur grand écran. Et ça tombe bien vu qu'il vient de ressortir dans une copie impeccable (l'image est juste magnifique). A aller voir donc.

     

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    Un soir que je voulais avoir la paix (j'aime pas cette formulation mais je voulais la placer comme ça), j'ai conseillé cette série à ma femme en lui résumant le truc comme ça:

    C'est l'histoire de deux meufs, une pauvre et une nouvelle pauvre (ex riche) qui veulent monter une entreprise de cupcakes. En attendant elles tentent laborieusement d'économiser en bossant dans le resto du coin. Parait  que c'est marrant."

     

    Finalement j'ai eu la paix mais j'ai maté quand même histoire de, on sait jamais. Une série qui commence comme ça:

     

     

     

    J'ai ma petite théorie sur les sitcom. Pour moi il y a eu un bouleversement dans l'univers des sitcoms il y a un peu plus de vingt ans avec Mariés 2 Enfants. Faut se souvenir de ce qu'était une sitcom avant cette série:

     

     

     C'était un truc niais et un peu con, pas forcément hyper marrant mais plein de bonnes intentions et surtout très politiquement correct.Puis Al Bundy est arrivé et tout  a changé. Finie la famille parfaite où tout le monde sourit, où même les méchants sont gentils même si les enfants se chamaillent. Place à une famille de cassoces composée d'un père quasi smicard, d'une mère michetonneuse, d'une fille teubé complètement salope et d'un fils puceau obsédé (mais intelligent). Cette série c'est un peu comme si le film Affreux, Sales et Méchants avait été adapté en sitcom. La frontière avait été franchie, plus rien ne serait comme avant désormais. Et qu'importe si les séries de Chuck Jones (Mon Oncle Charlie, Big Bang Theory), How I Met Your Mother ont été bien plus loin question blagues graveleuses et humour borderline (en général au travers d'un personnage particulièrement obsédé), elles doivent beaucoup à leurs ainées Mariés 2 Enfants et Absolutely Faboulous.

     

    Fin de la digression, qui n'en était pas vraiment une d'ailleurs. Pourquoi j'ai raconté tout ça? Tout simplement parce que 2 Broke Girls c'est un peu le pire de ce qui se fait maintenant et de ce qui se faisait avant. Je veux pas être mauvais donc cet avis est à prendre en compte pour la première saison uniquement (13 épisodes quand même). Il n'empêche que ce "choc des cultures" (façon Madame et Servie, ou Dharma et Greg pour ceux qui connaissent) entre une ex bourge de Manhattan et une petite meuf de Brooklyn repose complètement sur des vannes déjà vues depuis 15 piges et qui n'étaient déjà pas marrantes à l'époque. Ce ne serait pas grave si le trait n'était pas aussi forcé question vulgarité. Ainsi on a droit à des blagues du style :

    "j'ai jamais été malade, et je ne suis jamais allée chez le médecin. Les PMI ça compte pas."

     "T'as un chewing gum?
    - Demander à une New Yorkaise si elle a un chewing gum, c'est comme se demander au New Jersey s'il y a des putes."

    "Cette multiprise n'a plus aucun trou de libre! On dirait les sœurs Kardashian (...)"

     

     

     

     

    Apparemment elle est pas rancunière la petite Kim:

    Franchement la vulgarité ça ne me choque pas, je peux même être client si c'est bien fait. Après tout, j'ai grandi en matant Benny Hill. Je fais partie de ceux qui durant leur enfance ont eu la chance de pouvoir admirer (quand leurs parents n'étaient pas dans le coin) un strip tease intégral à 20h sur TF1 (Cocoboy) ou des dessins animés remplis de pervers et de femmes dénudées à l'heure du goûter (Nicky Larson, Chérie Miel). Et puis, voir Charlie Sheen ou Barney Stinson ramener 15 escortes sur l'intégrale de leurs séries respectives, voir Howard Volovitz finir aux urgences en essayant un appareil où il fallait pas ou entendre Raj Gutrapali faire des sous entendus gay ça me fait marrer car c'est bien fait. Là c'est juste naze. Alors bien sûr la VF est pas top, mais j'ai essayé aussi en VO et c'était pas mieux.

    Allez un peu de consolation: les acteurs jouent correctement, les personnages sont relativement sympas (surtout le cuistot ukrainien et dans une moindre mesure le vieux Renoi), et surtout les 2 héroïnes sont fraiches à leur façon: la blonde est un mannequin avec des bêtes de jambes (même si un peu maigrichonne à mon goût) et un bon gros cul (faut voir le 2ème épisode de la saison 2 pour comprendre):

     

    Cette série a des qualités!

     

     

    La brune quant à elle est un peu grosse mais peut-être plus mignonne et a des gros seins lol

     

    Alors j'ai menti ou pas?

     

    La série s'est apparemment terminée au bout de quatre saisons. Perso j'ai pas le courage d'aller si loin pour esquisser un peu plus qu'un sourire. C'est pas catastrophique non plus mais juste bon à mettre en fond sonore, un petit truc sympathique, inoffensif et pas vraiment drôle.

     

    NEXT!!!

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  • J'avais pas mal apprécié le premier bien qu'il m'ait toujours fait penser à un film de zombie sans zombie dedans.  En tout cas, forts de l'énorme succès du premier volet, les deux acolytes Gareth Evans et Iko Uwais remettent le couvert pour une suite "bigger and louder" comme disent les cainris

     

     

     

     

    Rien qu'en ayant vu la durée de plus de 2 heures, j'ai eu du mal à lancer le film. Faut savoir qu'à défaut d'originalité The Raid n'en était pas moins un modèle de divertissement jouissif et sans prétention en terme d'efficacité. Bah oui Almodovar c'est bien mais j'ai besoin de petits plaisirs coupables aussi. Sachant que le 2 se passait en extérieur j'étais un peu curieux de voir ce que ça allait donner.

     

     

    Résumé:

     

    Rama (Iko Uwais), seul rescapé du massacre du premier volet, est recruté pour infiltrer une puissante organisation criminelle de Jakarta. Pour ce faire, il se fait incarcérer afin d'approcher Uco (Arifin Putra), le fils de Bangun (Tio Pakusadewo), un parrain de la mafia locale. Abandonné de tous, il va néanmoins tout faire pour gagner la confiance d'Uco afin de mener sa mission à bien. Pendant ce temps, Bejo (Alex Abbad), un mystérieux et ambitieux caïd, tente de déclencher une guerre mafieuse afin de prendre le contrôle de la ville.

     

     

    Je vais pas m'attarder sur l'histoire somme toute assez banale. Par contre visuellement les mecs se sont  lâchés.

     

    Uco (Arifin Putra), l'ambitieux fils de parrain

     

    On pourra dire ce qu'on veut de ce film (et du précédent), ça reste très très bien réalisé. Les chorégraphies sont dignes de ce qui se fait de mieux à Hong Kong et en Thaïlande (surtout que Tony Jaa pratique un art martial qui s'apparente à du silat dans l'étonnante scène finale de Tom Yum Goon) et la mise en scène est très efficace et inventive. Il suffit de voir l'étonnante scène de bagarre générale dans une cour de prison pleine de boue en plan séquence pour se rendre compte que Gareth Evans ne s'est pas simplement reposé sur les talents martiaux de Iko Uwais.

     

    Et c'est que le début de la scène...

     

     

    Sinon un autre truc qui m'a étonné au sujet de ce film, c'est qu'il est d'une violence inouïe. J'avais oublié à quel point le premier volet était violent (en même temps si je le compare à un film de zombie y a une raison). Mais celui-là sérieux, je me rappelle pas avoir vu beaucoup de films d'actions aussi trash. Tout y passe: coup de fusil en pleine tête à bout portant, coups de marteau avec crochet, grillade de tête sur plaque de cuisson, écrasement de tête, cassage de dos, de nuques, de chevilles, de tout ce que tu veux. Le pire c'est que comme un Ong Bak on dirait que les coups sont véritablement portés, donc ça fait mal...

     

     


     

     

     

    Le vrai problème du film hormis la longueur, c'est la note d'intention de Gareth Evans. On pourrait croire par moments qu'il a voulu faire un vrai film de gangster avec les enjeux et tragédies qui en découlent, ce qui fait qu'il y a des moments où j'ai eu l'impression qu'il n'assumait pas à 100% le statut d'actioner ultra bourrin de son film. Du coup on se retrouve avec des moments très sombres et dans la tradition des films de gangster (la rivalité entre clans, le mauvais fils, les trahisons etc.) genre Election ou New World, et des moments complètement WTF si courants dans les films d'action hong-kongais ou thaï (le gang à rollers de Tom Yoon Gum, le tueur bariolé de SPL etc.). Tout ça donne lieu à des scènes complètement barrées comme cette espèce d'improbable hommage à Midnight Meat Train au détour d'une scène de baston à coup de marteaux dans le métro ou encore cette séquence de prison où Iku se tape contre 200 mecs (lol).

     

    Non, il ne s'agit pas d'un film d'horreur...

     

     

    Mais la meilleure des 600 scènes d'actions du film reste une double séquence de course poursuite où on suit deux scènes d'action simultanées de deux voitures différentes. Franchement cette scène qui est plus impressionnante que tout le film Terminator en entier (alors qu'il a dû coûter 10 fois plus) vaut à elle seule la vision du film.

     

    Côté acting, même si Iko Uwais possède à peu près le charisme d'un Tony Jaa (qui n'a pas le charisme d'un Jet Li, d'un Jackie Chan ou même d'un Donnie Yen), il s'en sort relativement bien et reste très crédible dans son rôle de policier infiltré. Franchement pour un film de ce genre les acteurs sont plutôt corrects.



    Rama (Iko Uwais), un héros qui a bien morflé


    Une curiosité : il y a un maître en pençak (il utilise même des karambits, des sortes de poignards incurvés traditionnels en silat) qui est le frère caché de Manny Pacquiao. D'ailleurs la rencontre du héros avec ce personnage donne lieu à  combat de maître digne des grands films d'arts martiaux.

     

    Combat de maîtres

     

    Bref, ce film est conforme à la manière dont on l'a vendu: ulra bourrin, ultra violent, visuellement très impressionnant (je le répète) et complètement épique.Pour une fois qu'on n'a pas affaire à de la pub mensongère, je prends.

     

    A noter un 3 est actuellement en préparation. Tony Jaa a annoncé qu'il participerait au film. Curieux de voir ce que ça va donner tiens.

     

     

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    Qu'importe le nom du groupe/collectif, j'ai jamais aimé ce mec avec sa tête de BB Brunes, pas plus que n'importe laquelle de ses équipes boiteuses (1995, L'Entourage, S Crew).

    1995 pour commencer par eux. Révélés par les rap contenders, des événements de battle open mic où certains ont été assez loin (surtout Deen Burbigo et Guizmo de l'Entourage en fait de mémoire), les mecs ont ensuite squatté tout ce qu'ils ont pu pour lâcher des freestyles, morceaux un peu partout.

    Dans l'absolu j'ai rien contre ces mecs. Des petits Babtous (et un Arabe et un Noir) du sud de Paris (14ème il me semble) qui se mettent à rapper, c'est pas les premiers ni les derniers, et ils sont pas pires que d'autres. Le problème c'est plutôt la posture adoptée. Pour faire simple  Nekfeu et 1995/L'Entourage me font un peu penser à Joey Bada$$ et Pro Era, à savoir un collectif de jeunes rappeurs de Brooklyn fans du rap de BK des années 90 (le Boot Camp Clik en particulier) et rappant fortement sous influence.

     

    Pro Era (et Joey Bada$$ au mileu avec les locks)

     

    Pour la petite histoire, Malia, l'ainée des Obama avait mis une photo d'elle sur twitter avec un t-shirt Pro Era, ce qui avait fait scandale y a un an environ (Pro Era fait l'apologie de la beuh entre autres). Quels coincés ces ricains.
    En gros pour le parallèle, c'est gentil mais quand t'as connu les ainés (Heltah Skeltah, Smiff-n-Wessun, Black Moon, OGC) bah t'es content que les "petits" ne rappent pas tous comme Lil Wayne mais ils auront un arrière goût de déjà vu quoi. 1995/L'Entourage c'est un peu pareil. Nekfeu, Alpha Wann et Deen Burbigo, ils rappent pas si mal en vrai mais bon ils rappent comme des fans des X Mens, de Booba et de l'écurie de Time Bomb quoi. Mêmes schémas de rime 20ans plus tard, mouais. Surtout qu'entendre Nekfeu parler de ses potes racketteurs ou Alpha Wann dédicacer "ses gangstas" avec leurs têtes ça me fait marrer quoi.

     

     

     

    1995

     

    Bon on va pas mentir, ils ont des petites têtes de bollos quand même. Guizmo a senti la patate et s'est vite barré du groupe (surtout quand tu vois le nom des mecs de ça ou l'Entourage: Sneazzy, Jazzy Bazz, Eff Gee, Fonky Flav... wesh les mecs Public Ennemy c'était y a 25ans hein). Heureusement qu'ils se sont un peu éloignés de ce créneau pour revenir à une image un peu plus "réaliste".

    L'autre gros problème de 1995/ L'Entourage pour moi, ce sont les prods. Elles sont trop bonnes pour leur niveau. Le pire c'est que je suis sérieux, du coup impossible de détester vraiment une bonne partie de leurs sons mais impossible de les aimer totalement tant ceux ci seraient vraiment mieux en version instrumentale (lol).

     

     

     Bon je vais pas m'étendre sur le S Crew, je sais pas ce qu'ils ont sorti et je m'en bats les couilles en fait. J'écouterai même pas s'ils font un 5 titres demain tellement ils me rappellent le million de rappeurs MJC qui pullulent en France et qu'on parlerait pas d'eux sans Nekfeu...

     

    Pour en revenir au sujet de base, Nekfeu (de son vrai nom Ken Samaras, dur!) donc, bah il a grandi, côtoyé des bourges et des gens du showbiz, trempé son biscuit un peu partout apparemment, est devenu la petite coqueluche des Inrocks (rien qu'ils le sucent, c'en est indécent), et a changé sa dégaine. Et aujourd'hui il pète le score et les rotations radio avec Feu, son premier album solo.

     

     

    Bon déjà au moins la pochette est très belle je trouve.

     

    A la base j'avais aucun intérêt à l'écouter, n'étant pas du tout fan du gus comme on peut s'en rendre compte, surtout que j'avais pas aimé les 2 singles que j'avais entendus (Egérie et Martin Eden). Mais finalement j'ai écouté quand même par principe.

     

    S'il y a bien un truc qu'on peut voir c'est que l'album a été bien travaillé. Et très très bien produit. Du coup, je me suis surpris à apprécier certains morceaux, parfois uniquement pour les instrus mais d'autres pour leurs qualités globales.

     

    Egérie, un des singles de l'album

     

     

    Comme j'ai dit le mec a "grandi", il n'est plus dans une image de rappeur de base mais de mec qui rappe, simplement. Et même s'il en profite pour montrer qu'il connait toujours bien sa leçon côté rap français (Oxmo  sur Point d'Interrogation, Booba sur le Horla, "une ortie parmi les roses" sur Nique les Clones), on voit une claire influence de Drake sur l'album avec tous ses morceaux sur les meufs. Pourquoi pas après tout, je suis pas un hater de Drake. Ce guignol de Canadien a beau avoir une tête à claque de compétition, il est bon dans son créneau.

     

    Le pb c'est qu'en vrai Nekfeu n'a pas grand chose à dire ni à raconter. Ses histoires de meufs, de petites bourgeoises qui s'accoquinent avec lui entre deux rails de coke tandis que lui n'y touche pas, se contentant de fûmer son bédo, bon bah c'est cool mec.

     

    De la même manière même s'il varie un peu son débit, sa manière de rapper et d'écrire est un peu trop sous influence, ce qui fait que j'ai parfois l'impression d'entendre un mec qui veut rapper comme le Booba de Lunatic (période Mauvais Oeil), ou des textes avec que des rimes pour la rime. Ca fatigue un peu.

    Néanmoins, y a quelque chose d'autre qu'on ne peut pas nier sur cet album c'est la sincérité qui en émane. Nekfeu aime le rap, cherche à se faire l'avocat du diable et veut prouver que le rappeur (le rappeur lambda) peut être cultivé et avoir lu des bouquins. Du coup on a pleins de références littéraires et artistiques :"même ma plume peut clouer le bec de Houellebecq" (euh t'emballe pas garçon), "Risibles Amours" du nom de l'excellent recueil de nouvelles de l'excellent Kundera, "Le Horla", l'écrivain John Fante que je ne connaissais pas du tout etc.. C'est pas le premier un minimum cultivé (Solaar et son Dormeur du Val, Dany Dan qui parle de Tolstoï et Cheikh Anta Diop, Dosseh cite Camus entre deux phases sur la dope lol, TTC avaient fait une allusion à Magritte etc.), ce ne sera pas le dernier non plus.

     

    Nekfeu parle aussi de ses coups durs, ses amis, sa famille, ses amours, ses désillusions, sa dépendance au pilon, avec nostalgie et aussi naïveté ("ma meilleure amie porte le voile, elle est mignonne" euh mec, logiquement si elle veut vraiment se conforter aux préceptes de sa religion, t'entendras plus parler d'elle dans pas longtemps).

    Bon franchement quand j'écoute Etre Humain, alors que j'ai grandi avec des enfants qui ont été à la DASS et plein de cassoces euh c'est pas parce que son père a perdu son taff que je vais pleurer franchement ( par contre il m'a tué avec sa phrase: "je ne vis pas dans un bête d'appart', ne te fie pas à ma tête à claques" ha ha ha!!). Mais le morceau Rêve d'avoir des Rêves est beaucoup plus touchant à mon goût. Enfin, c'est pas une raison pour nier que l'album a des qualités indéniables. Perso je retiens surtout 5 ou 6 sons: Rêve d'Avoir des Rêves, Ma Dope (avec S Pri Noir), Princesse avec le très bon Nemir (qui chante de plus en plus), On Verra, Jeu D'ombres et même Egérie alors que j'aimais pas du tout le morceau à la base. Une bonne moitié de l'album environ. Pas que le reste ne soit pas bon mais ça ne me parle pas du tout.

     

     

     

    Tiens, je viens de voir qu'il a changé tous ses liens et qu'il a laissé des extraits. Pas cool ça...

     

    En résumé: ça reste objectivement un bon album très très bien produit (Hugz Hefner, Stwo, Loubensky, En'Zoo, Hologram Lo'). Il a quand même pris quelques risques (calculés) vu que c'est assez différent de ce qu'il propose avec ses 1995/L'Entourage/S Crew mais ça s'est avéré payant. Après ceux qui l'aimaient l'aimeront, ceux qui ne l'aimaient pas ne l'aimeront peut-être pas plus mais ils ne pourront pas nier qu'il a quand même un certain talent s'ils sont honnêtes. J'en fais plus ou moins partie et pourtant honnêtement je pourrais même l'acheter je pense.

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  • C'est dingue comme les choses changent. Dire qu'à l'époque le premier avait été une petite bombe et que le second était devenu un monument du cinéma, devenant le film le plus cher jamais réalisé à l'époque (94 millions de dollars). Dire qu'aujourd'hui (vendredi dernier en fait) la salle du Pathé Wepler de Place Clichy était à moitié pleine alors que c'est la première semaine d'exploitation. Un vendredi soir bordel! Je sais qu'il fait chaud mais quand même! Enfin bon, franchement je ne vais pas plaindre les producteurs qui n'ont cessé de saborder deux classiques pour en faire une franchise foireuse un peu pathétique. Le syndrome Die Hard en somme. Dès le générique je vois un nobody à la réal (Alan Smithee... euh Alan Taylor) et Laeta Kalogridis et Patrick Lussier au scénar. Patrick Lussier... oui oui le mec derrière Dracula 2000. Quant à Laeta Kalogridis elle a officié sur les scénar d'Alexandre Pathfinder et Night Watch, que du lourd! Ca sent bon tout ça dis donc... Je sais pas comment un mec et une meuf pareils peuvent atterrir sur un projet de cette envergure mais les voies de Hollywood sont impénétrables il faut croire. Le pire avec les Terminator, c'est qu'à chaque fois que je vais au ciné je sais que ça va être claqué mais j'y quand même. Bon là je suis parti le voir avec mes neveux donc j'ai une excuse mais bon.

     

     

     

     

    Le résumé (pris sur Wikipedia)

     

    En 2029, John Connor, chef de la résistance humaine, mène la guerre contre les machines. En pleine offensive de Los Angeles, John a des craintes quant à l'avenir, quand des espions TECOM révèlent un nouveau plan de Skynet : il prévoit de l'attaquer sur deux fronts, le passé et l'avenir, ce qui fera finalement changer l'issue de cette guerre pour toujours.

    Sur le point de gagner la guerre contre Skynet, Connor envoie son fidèle lieutenant Kyle Reese à travers le temps pour sauver la vie de sa mère et assurer sa propre existence. Mais ce qu'il trouve de l'autre côté, n'est pas ce à quoi il s'attendait. Après avoir été rendue orpheline à neuf ans par un Terminator, Sarah Connor a depuis été élevée par un autre Terminator (interprété par Schwarzenegger), programmé pour la protéger.

    Ce Terminator l'a alors formée pour faire face à son destin, qu'elle tente de rejeter catégoriquement.

     

     

     

    Franchement le parti pris scénaristique est assez déstabilisant en ce qui me concerne. Revenir à l'époque du premier film, mouais... Du coup on a droit à toute une redite d'une partie du premier, ce qui peut être marrant pour certains mais un peu chiant pour ceux qui connaissent le truc depuis d'époque (j'ai quand même vu le premier au ciné quand j'avais quatre ans). En soi c'est pas trop mal fait mais bon à la retranscription des 80's, j'ai quand même un peu eu l'impression de regarder Kung Fury au ciné un moment. Ca fait bizarre.

     

    John Connor (Jason Clarke), devenu vilain à cause de la guerre

     

    Le gros problème de cette franchise, parce que c'en est une, c'est que hormis dans le Renaissance à la limite, il n'y a aucune prise de risque dans l'évolution du truc. Le futur est niqué on envoie un ou deux terminator pour le conserver ou le modifier. Mouais, j'ai envie de dire que le 1 se suffisait à lui-même alors dans ce cas. La force du 2 c'est sa surenchère visuelle qui était très impressionnante à l'époque, et puis le contre pied d'envoyer un terminator gentil face à un T 1000 plus élaboré. Et puis voir Linda Hamilton en guerrière c'était assez jouissif. Depuis on n'a plus bougé par contre. Du coup aujourd'hui on se retrouve avec un T 800 tout vieux qu'on surnomme affectueusement Papy (!!!), une Sarah Connor insupportable qu'on pourrait croire sortie de Divergente ou Hunger Games, et quelques blagues pourries (dont un vilain clin d'oeil à Michael Bay période Bad Boys 2).

     

    Schwarzy alias Papy, un Terminator qui vieillit et apprend des vannes

     

     

     

    Putain je viens de voir que c'est Emilia Clarke! WTF!! La meuf est au top en fausse blonde dans le rôle de Danaerys pourtant. Bon reste dans Game of Thrones c'est mieux. Le pire c'est que regardant bien la  distrib est assez classieuse: Lee Byung Hun (J'ai rencontré le Diable, A Bittersweet Life, très convaincant d'ailleurs), Jason Clarke (la Planète des Singes2, Killing Fields, Les Hommes sans loi, Zero Dark Thirty...) mais la sauce ne prend pas. Jai Courtney est assez fade en nouveau Kyle Reese (il aurait mieux fait de rester dans Spartacus).Et puis si même un acteur de génie comme JK Simmons se met à cabotiner où est-ce qu'on va sincèrement...

     

    Sarah Connor (Emilia Clarke), qui a perdu son charisme comme pas possible

     

     Une petite curiosité tout de même. Le réal qui a bossé sur énormément de séries classiques a déjà bossé avec au moins 2 acteurs: Emilia Clarke (Game of Thrones), JK Simmons (Oz)...

    Lieutenant O'Brien (JK Simmons, étonnamment cabot), un miraculé du Terminator

     

    Visuellement j'ai  trouvé ça assez cheap (le comble pour Terminator), et les combats filmés par un mec de 60 piges qui fait de la télé durant la majorité de sa carrière (que de bonnes séries toutefois) font que j'ai baillé à plusieurs reprises.

     

    T 1000 (Lee Byung Hun), seul Terminator convaincant du film

     

     

    Côté scénar on est servi. Je sais pas si je l'ai déjà dit mais j'aime pas les histoires de boucles temporelles. Y a toujours une couille dans le truc. Là je pige pas, ça fait trois fois qu'on change le passé mais le futur reste le même. A ce prix là autant rien faire sérieux. Et puis un truc qui me tue dans les films comme ça: Skynet c'est censé être une dinguerie à la Google / Microsoft mais y a qu'un vigile lol. Même dans la tour de ma boîte à Bagnolet y a plus d'agents de sécurité. Et puis bon si en 2015 les mecs percutent toujours pas que plus rien n'est totalement centralisé. Et genre tu veux bloquer le lancement du nouveau Windows tu vas au siège de Microsoft...
    On a même droit aux répliques cultes "Je reviendrai" et "Suis moi si tu veux vivre" et au gros plan sur les Nike comme dans le premier, histoire de faire du fan service tout pourri.

     

    Bref je vais pas m'étendre en long et en large. Terminator sans James Cameron (qui a dû toucher un gros chèque pour sucer le film), c'est de la merde. Schwarzy assure sa retraite sans respect pour sa filmo, un peu comme De Niro et Pacino. C'est dur la vieillesse.Vivement pas le 6.

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