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    L'autre jour alors qu'on allait chercher un truc à manger à midi, un collègue me faisait remarquer:

    "Tu trouves pas qu'il y a de plus en plus de gens dans le besoin à Paris?"

    En effet, depuis qu'il m'a dit ça je me suis rendu compte qu'il avait raison. Et depuis je vois des pauvres partout. C'est fou ça!

     

    Des pauvres, des pauvres, encore des pauvres. Des pauvres partout. Ca en devient flippant. Avant on me sollicitait environ une fois ou deux par jour en moyenne. Aujourd'hui ça peut aller jusqu'à 5 ou 6 fois en comptant les gens qui mendient dans le métro.

    D'ailleurs là quand je parle des pauvres je parle même pas des gens en galère à la fin du mois hein. Je parle des vrais pauvres, des gens qui mendient et/ou sont à la rue. Aujourd'hui y a plus rien d'étonnant à voir des gens dormir à même le trottoir comme des ivrognes en train de cuver, sauf qu'ils ne cuvent pas (ou pas seulement), ils dorment. Pas contre le mur non, au beau milieu du trottoir. J'en ai encore vu hier à Opéra avec tous les touristes qui s'écartaient pour passer. Ca devait bien les faire flipper.

    Pour en revenir à ceux qui mendient: tu prends la ligne 3 du métro c'est devenu une cata. Avant j'avais l'habitude de me taper la moitié de la ligne, de St- Lazare jusqu'au terminus (traduction pour les non Parisiens: du centre de Paris jusqu'à la banlieue est, banlieue de pauvres, mais pas pauvres pauvres enfin on se comprend, ou pas). Bah ça y avait minimum un mec ou une meuf qui faisait la manche pendant le trajet, et je dis bien MINIMUM. Des fois ça donnait presque lieu à des situations cocasses (je pense que c'est le bon mot) où tu te poses limite des questions. Tiens, une fois par exemple une meuf était assise à côté de moi. La meuf du style ultra maniaque, limite TOC, sort son petit gel hydroalcoolique et se tartine les mains pendant 5mn facile alors que le train commence à devenir bondé. A ce moment y a une femme qui entre pour faire la manche et pendant qu'elle passe l'effleure. J'ai cru que ma voisine allait péter un câble. Elle ressort sa solution pour se barbouiller pendant une pige, et là c'est le gag. Alors que la mendiante sort au bout du wagon y a un gros mendiant du style Shrek qui entre à l'autre bout et commence à traverser le wagon en poussant tout le monde évidemment. J'ai cru que ma voisine allait faire une attaque cardiaque. Elle est sortie à la station suivante , traumatisée à vie par le métro je crois...

     

    Une autre fois (y a quelques mois), j'ai été témoin d'une scène assez surréaliste. Un jeune qu'on a l'habitude de voir mendier sur ma ligne monte dans le métro en même temps que moi et commence à mendier en faisant son discours habituel (comme dans l'épisode de Bref où il était dans le métro). Sauf qu'à la station d'après, y a un autre jeune habitué qui entre dans le même wagon. Et là les mecs commencent à taper la discute du style "tu vas bien? T'as dormi où cette nuit? Ouais le parking c'est la merde, il est fermé maintenant." Puis ils se checkent et le premier descend et le second commence son speech comme si de rien n'était. Franchement c'est assez difficile à expliquer mais j'ai failli rigoler sur le moment.  

     

    Après faut pas croire que tout le monde est solidaire et tout. C'est pas les Bisounours. Et c'est là que j'ai appris que même la mendicité était un milieu concurrentiel. A la gare St Lazare (toujours la même), il y a une petite bonne femme de cinquante balais qui est connue est usagers. Elle est là presque tous les soirs et interpelle les gens les uns après les autres en leur demandant une petite pièce. y a aussi un grand Asiat qui fait la même chose au même endroit mais jamais à la même heure, comme s'ils se partageaient les tranches horaires. J'en viens à me demander si c'est pas son mari. Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes sauf que depuis peu des Roms ont également envahi les lieux. Depuis la vieille ne décolère pas: elle leur tape des scandales, leur dit de dégager, les menace d'appeler les flics, criant à qui veut l'entendre que c'est immoral de pratiquer la mendicité avec un bébé dans les bras. A priori j'ai l'impression qu'elle a obtenu gain de cause vu que je ne vois trop  de rom dans l'enceinte de la gare.

    Ce qui est assez affolant, et qu'on voyait pas avant c'est une nouvelle mendicité, pratiquée par des gens à l'apparence somme toute ordinaire. Des jeunes, des moins jeunes, des Blancs, des Noirs, des hommes des femmes... Des gens qui sont assez éloignés de l'image qu'on peut se faire de quelqu'un assez en galère pour mendier.

    Des gens normaux ou presque.

     

    Et c'est là que tu te rends compte que la crise en France c'est bien vrai.

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    Tout le monde ou presque connait Joan Cornellá (qui est espagnol),  ne serait-ce que via Facebook ou les autres réseaux sociaux. En revanche je ne suis pas sûr que tout le monde savait que ses saynètes à l'humour trash étaient considérées comme des œuvres d'art au point d'être exposées. En tout cas moi je savais pas.

     

     

     

    Joan Cornellá

     

     

     

    J'ai donc été à l'expo à Arts Factory, une petite mais sympathique galerie près de Bastille, en me demandant ce qu'il allait proposer par rapport à ce qu'on connait déjà du bonhomme.

     

    Bah la réponse est sans appel: rien.

     

     L'expo est cool, c'est pas le problème. Juste qu'on se retrouve devant des planches qu'on (que je) a déjà vues pour 80% d'entre elles. Rien de neuf quoi.

    Dommage

     

    Bon ça reste quand même cool de voir des gags en version animée et les planches en vrai.Ca m'a permis de retaper quelques barres avec des planches comme celle-ci :

     

     

     

     

     

     

    Ha ha!! C'est tellement con. Par ailleurs on peut y acheter des sérigraphies à tirage limité dont certaines valent un bon billet d'ailleurs. Après je ne sais pas qui voudra installer un truc pareil sur son mur mais bon pourquoi pas.

     

    Je vais pas m'étaler, pour faire court ça reste un truc sympa mais c'est dommage qu'il n'ait pas eu plus à présenter. L'expo plaira probablement encore plus à ceux qui ne connaissent pas. Bref allez y faire un tour ça mange pas de pain. Et puis en plus c'est gratuit 

     

     Allez next

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    J'ai profité du beau temps pour aller me faire cette expo plutôt pas mal sur le fameux peintre impressionniste.

    On va la faire vite et on va commencer par une bio express de l'artiste:

     

    Camille Pissarro est né dans les Antilles danoises, puis a vécu au Venezuela avant de s'installer à Paris. C'est là qu'il côtoie Gauguin et Cézanne ainsi que d'autres peintres qui donneront naissance au mouvement impressionniste. Assez fidèle à sa ligne directrice artistique, c'est le seul peintre qui participera à tous les salons annuels qui comptera ce mouvement. Assez renfermé, il consacrera sa vie à peindre sans relâche parfois des dizaines de fois les mêmes sujets, des sujets simples et proches de lui comme la route de Louveciennes qui jouxte sa maison ou le jardin des Tuileries sur lequel donne son atelier. Il s'éteint en 1903 à 73ans.

     

     

     

     

     

     

    Que dire donc sur ce peintre et l'expo qui lui est consacrée? Bah j'en sais rien en fait, d'autant que je ne connaissais le peintre que de nom. Ce qui frappe d'entrée de jeu chez lui, c'est le côté "non spectaculaire" de ses œuvres. Des sujets banals, des petits formats c'est pas le genre de peinture qui explose au regard. En fait, il faut le décodeur, et j'ai bien fait de prendre l'audioguide car il n'est pas avare en infos complémentaires, comme pour décrypter certaines œuvres où le spectateur peine à trouver le sujet et c'est normal car il est multiple. C'était apparemment un de ses grands trucs (du moins à une certaine période): tout mettre au même niveau.

     

     

     

    Pissarro travaille beaucoup avec la même palette de couleurs, et les décline en nuances de manière très subtile pour donner une texture assez particulière et très vivante à ses tableaux.

    Comme tout bon impressionniste il y a un gros travail sur la lumière, et selon les périodes, Pissarro s'essaie au pointillisme, voire au divisionnisme.

     

     

     Il y a quand même une certaine humilité qui émane de ses œuvres. En effet, Pissarro est un peintre de paysages avant tout, la nature est son thème de prédilection. Et quand il peint des personnes, ce sont des portraits de petites gens, fermières, paysannes, vendeuses du marché tout ça tout ça... Après c'est un peintre qui a touché un peu à tout (peinture à l'huile, aquarelle...)

     

     

    Bref j'ai rien d'autre à dire si ce n'est que c'est une bonne expo assez complète malgré l'hyper-productivité de l'artiste. Après en toute honnêteté, je ne crois pas que j'arriverais à reconnaître son style en vrai.

     

    A voir jusqu'au 9 juillet

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  •  Des fois je mate mon blog et je vois un article que pour X raisons j'ai jamais terminé et donc que je n'ai jamais publié (et je me rends compte qu'il y en a plein). Alors je le supprime s'il n'est vraiment plus d'actualité ou bien si je me suis déjà bien investi et qu'il est conséquent je le termine à l'arrache. Ce qui est le cas de celui-ci qui date du mois d'août.

     

     

    Pour en revenir à l'article donc, quand ma femme m'a proposé d'aller à Lisbonne, je lui ai répondu: pourquoi faire? C'est pas que je les aime pas hein, mais si je veux voir des Portos j'ai qu'à aller à Drancy, ou à St Denis, ou au Rez-de-Chaussée de mon immeuble (on se refait pas). Non, franchement ça me chauffait pas, déjà qu'avec Bienvenue chez les Tos (je connais plus le nom du film), le délire m'avait soulé alors aller chez eux...

     

    Et puis finalement, vu que seuls les cons et les morts ne changent pas d'avis, que malgré leur communautarisme exacerbé ils restent relativement sympathiques (ils sont gentils les Tos) et que tous les gens que je connais qui ont été à Lisboa comme on dit m'ont vanté les mérites de la ville, alors j'y suis allé à reculons mais j'ai mis mes a priori de côté..

    C'est parti pour le racontage de mes vacances, étape par étape.

     

    1- L'aéroport.

     

    Fidèle à moi-même, je pars à Orly avec ma femme à 14h et, bouchons sur le périph aidant, j'arrive à 16h30 pour un vol prévu à17h40. Ouais, c'est juste, mais bon on a enregistré nos bagages, c'est cool on va embarquer... et c'est le début des emmerdes.

    (Note: cette histoire est véridique). Quand j'étais ado, j'avais une petite réputation de chat noir. J'ai plus toutes les histoires en tête mais il m'est souvent arrivé des trucs de merde bien comme il faut avec malgré tout un dénouement heureux (lol). Ah si: du style rater un avion au retour de Madagascar et rester bloqué un certain temps sur place, perdre mon passeport le jour où je dois partir au Nigeria, me faire virer d'un hôtel à Nice pour vol (et évidemment j'avais rien fait)...  Un poissard avec de la chance dans ma poisse. Un autre exemple parmi tant d'autres: j'ai été 2 fois à Dam (deux fois mémorables d'ailleurs). Je ne parlerai pas de la première où on était 5 et abrégerai la deuxième (ou on était 2)... Quoi qu'il en soit dans les 2 cas on est arrivé à l'improviste et on l'a payé la première nuit (on a dormi dans un parking la première fois et "dormi" dans un hôtel miteux pour clodos la deuxième). Enfin  bon, pour le second séjour à Dam, par le plus grand des hasards avec mon pote on a raté le car de retour pour Paris et on est restés à Dam avec presque rien en poche. On a pris un train pour Rotterdam qui semblait plus proche, puis on a fraudé dans le Thalys comme des clandestins (cachés à 2 dans les chiottes pendant un peu plus d'une heure). La pression était tellement forte qu'on a craqué et qu'on est descendu à Bruxelles. Avec les 5€ qui nous restait on a bouffé un grec à deux et par chance  mon pote a eu la bonne idée d'aller au guichet d'Europcar et nos billets ont été changés sans frais. En y repensant je me dis qu'on a été cons et qu'on aurait pu les changer directement à Dam en fait mais ça n'aurait pas été marrant. D'ailleurs pour compléter le tableau, une fois arrivés à la gare routière, on s'est fait accueillir par la douane  histoire de nous souhaiter la bienvenue en France et nous faire oublier le mal du pays. Heureusement qu'on était clean... 

     

    Là en l'occurrence la roue a tourné. Orly: on arrive avec ma femme au portique de sécurité et la sécu contrôle nos bagages à main dans leur scanner... Et là c'est le drame, l'improbable se produit.

    "Madame, vous avez une arme dans votre valise." On comprend pas, la meuf de la sécu ouvre la valise de ma femme, fouille et dans le double fond, trouve une vieille réplique de pistolet automatique genre Beretta 92F mais à billes.

    "Veuillez restez là je vous prie"

    Ma femme bouche bée, moi pareil. Sauf qu'évidemment je savais d'où il sortait.

    Ce truc je l'avais acheté il y a une vingtaine d'années environ aux puces de Clignancourt. Ca se vendait beaucoup à l'époque puis il me semble que ça a été interdit car ça ressemblait trop aux vrais (certains s'en sont servis pour faire des braquo d'ailleurs). Bref, je l'avais acheté il y une éternité et jamais utilisé d'ailleurs.

    On attend. Le "responsable" nous fait signe de patienter en attendant l'arrivée de la police". On attend... On entend nos noms dans le haut-parleur: " Pour le vol XXX à destination de Lisbonne, dernier appel pour l'embarquement pour Mr et Mme Soneseeza (lol). Le responsable va voir la personne de l'embarquement pour leur demander de patienter mais se mange un vent. L'avion part sans nous. Ca commence...

    Ma femme commence à stresser car c'est un peu l'affiche. Moi je la rassure, puis je repense à la tuerie de Nice qui a eu lieu une semaine avant et je me mets à stresser aussi.

    Les keufs arrivent, quatre, 3 mecs, une meuf.

    La meuf: "vous avez des enfants avec vous?
    - Non
    - Qu'est-ce que vous faites avec ça alors?"

    Je lui explique l'histoire, tellement improbable que j'ai du mal à y croire moi-même. J'ai acheté ce truc il y a un bail donc, à l'époque où je vivais encore chez ma mère. J'ai déménagé depuis. Ma mère (ou peut-être même moi à l'époque), a rangé le truc dans la valise, ma mère est morte, j'ai récupéré la valise.

    La keuf: "et vous n'avez pas fouillé la valise?"

    Bah non, elle était vide a priori, et ma femme qui l'avait prise pour son bagage a main, n'a pas fait attention.

     Sur les 4 keufs, la meuf est cool, un mec est cool,un autre semble plus ou moins neutre (il fait partie de la sûreté ou un autre truc, la main près du flingue), son collègue, un gros rougeaud me regarde tellement mal que j'évite de le regarder dans les yeux. Ce fils de p... a la main collée à son flingue et c'est limite si je l'entends pas me sortir une réplique à la Dirty Harry du style "make my day motherfucker". Il m'a fait flipper cet enculé.

     

     

    Fouille au corps, contrôle, re-fouille, re-contrôle. Les passagers nous regardent comme des terroristes ou des trafiquants (au choix). On avait évité les menottes. On attend. Je me vois déjà passer la semaine à Fleury comme un pouilleux pour un soupçon de terrorisme.

    Finalement au bout d'une heure, ils décident de nous relâcher. En fait les procédures ont changé et personne entre la sûreté et la police ne voulait prendre la responsabilité de faire quoi que ce soit avant confirmation (je le comprends parfaitement).

     Les keufs 2 sympas nous sortent "ça arrive souvent rassurez-vous. On va vous accompagner au guichet pour voir avec l'agence pour changer vos billets. Au pire vous leur dites que vous êtiez avec la PAF (police des frontières je crois) pour leur expliquer."

    Très sympas donc. Ils nous accompagnent. Là on tombe sur une pétasse qui nous calcule pas, puis qui nous sort au bout d'un moment : "vous avez raté l'avion c'est votre faute. Les billets sont modifiables en payant un supplément de 50%." Sachant que l'aller coûtait environ 238 € par tête et le retour 50€ (...), on se mangeait 119€ en plus et à multiplier par deux. En plus le prochain vol était le lendemain à 6h. Ambiance...

    On commence à s'embrouiller avec la meuf de la compagnie, les flics qui étaient en retrait s'éclipsent discrètement et nous laissent nous débrouiller avec elle. Evidemment le "appelez le PAF, ils vous diront" n'a pas marché. Au bout d'une heure on a fini par céder et vu que le vol suivant était à 6h on a pris un hôtel à l'aéroport. Facture: 238+55= 293€, avant même de prendre l'avion. J'ai encore du mal à m'asseoir putain...

     

     Evidemment j'ai fait la gueule toute la soirée même si avec le recul j'aurais pu faire la même connerie que ma femme, à savoir ne pas vérifier le double fond d'une valise que j'ai depuis des années.

     

     

    Arrivés à Lisbonne, on prend le taxi pour notre appart AirBnB. La ville est belle et le taxi s'enfonce dans des ruelles étroites, monte, descend. Au bout de 20-30mn on arrive au pied de l'immeuble pour une course qui nous coûte... 14€. Vu la somme, le sourire commence à un peu revenir.

     

    2- AirBnB

    L'appart est au 3ème sans ascenseur dans un vieil immeuble. L'immeuble est assez vétuste mais l'appart est cool, fonctionnel et plutôt grand. On est pas dans l'hyper centre mais pas trop loin non plus, vers Alcantara pour ceux qui connaissent. Le quartier est populaire (dans le bon sens du terme) et plutôt bien desservi avec un Lidl à côté et des stations de bus et tramway à proximité. Evidemment c'était trop beau pour être vrai. Le lendemain matin on se rend compte qu'il n'y pas d'eau chaude. Et bien entendu on est samedi. Il faudra attendre lundi après midi pour que la chaudière soit réparée. Résultat douche froide pendant trois jours et quand on est frileux comme ma femme, ça passe moyen. Pour continuer dans la foulée le lundi matin on a pu apprécier non pas le chant des doux passereaux, mais plutôt celui de la perceuse et de la disqueuse. En effet, il y avait , un chantier de ravalement de l'autre côté de la fenêtre. Cool pour les grasses mat.

     

    3- Lisboa

    Bon déjà le truc à savoir, c'est que comme beaucoup de capitales, Lisbonne c'est pas le Portugal. Donc je n'ai pas été au Portugal mais uniquement à Lisbonne, je précise. Le truc qui m'a choqué dans un premier temps c'est la conduite des Lisboetes. En 6 jours là bas, j'ai dû entendre autant de gens klaxonner qu'à Paris en 30 mn lol.Les mecs s'arrêtent aux clous pour laisser passer les piétons. Et puis c'est propre.

    Des touristes partout, des Français partout, des Français encore partout. Putain à la fin on en avait tellement marre qu'on évitait de parler français dès qu'on en voyait.

    Concernant la ville en elle-même, et bien elle est belle. Je n'aurais pas cru mais Lisbonne c'est putain de beau en vrai. Des collines, la vieille ville, le Tage, l'océan. Ce qui m'a choqué à Lisbonne au niveau architectural, c'est l'hétérogénéité des constructions. Si chaque quartier possède son identité, il y a un truc commun à tous. Dans chaque coin il est pas rare de trouver sur la même rue à la suite un vieux bâtiment d'inspiration "manuéline", un bâtiment moderne et un vieil immeuble tout pourri. Mais comme tout est peint en rose ou en jaune ça choque pas le moins du monde. Et en y regardant de plus près, dans toute la ville y a plein de baraques toutes vieilles mais comme toutes les baraques sont peintes, ça donne bien. Les mecs ils ont trouvé la parade et ça marche.

    Visiter Lisbonne c'est un peu étrange. En saison haute on dirait qu'il y a limite plus d'étrangers que d'habitants dans la ville. Les touristes sont partout, les flics aussi (et ils rigolent pas apparemment), et les voyous ou apprentis voyous se font bien discrets au centre ville. Du coup à part 2-3 gitanes à moitié à poil (sans déconner) et autant de gitans tatoués comme des bagnards, j'ai rien vu de spécial. Tu peux te balader limite à deux heure du mat t'auras presque autant de touristes qu'en journée.

     

    Alfama, l'hypercentre de Lisbonne

     

     

    Lisbonne est une belle ville, une ville cool tournée vers le tourisme. Une ville cosmopolite où chaque quartier a ses spécificités. J'avais pour habitude de donner un nom de quartier parisien à chaque coin de Lisbonne. Et pour faire l'analogie donc, t'as Martim Moniz, le Châtelet Lisboet  avec les mêmes Renois qui squattent au milieu des touristes (sauf que ce sont des Caps') et des Indiens en plus qui prennent la moitié de la place pour jouer au cricket. D'ailleurs en parlant d'Indiens, il suffit de marcher 5 mn pour avoir l'impression de se retrouver à Gare du Nord. Un peu plus loin on se retrouve à Alfama alias le coin le plus touristique de la ville et qui ressemble étonnamment à Pigalles (les bars à putes en moins), enfin Montmartre plutôt. C'est Montmartre sur Mer même, avec les collines qui donnent sur une super vue, le funiculaire étant remplacé par le célèbre tramway 28. Quel piège à con ce tram. Le truc est dans tous les guides, genre LE truc à faire, du coup tous les touristes squattent au terminus, ce qui peut donner plus d'une heure d'attente (pour prendre un tramway faut pas pousser). N'empêche comme on a été un peu moins con que la moyenne on l'a quand même fait mais en partant de l'autre terminus dans un joli quartier appelé Campo Ourique quelque peu excentré. Ouais il est cool le tram 28 mais il vaut pas toute la branlette qu'il y a autour. D'autant plus que les autres tramway sont aussi très cools et moins fréquentés.

     

     

    Le célèbre tram28

     

    En fait les quartiers de l'"hypercentre" de Lisbonne sont plus ou moins définis par une place centrale, la place de Baixa qui ressemble à République, la Praca do Commercio qui est en bord de mer, la Praca Duque de Saldanha et la Praca Marques de Pombal quelque peu excentrées mais blindées d'hôtels de luxe etc.
     

     

    3- La culture

    Bah déjà étant une ville européenne à l'histoire glorieuse on se doute qu'elle abrite en son sein un patrimoine culturel conséquent. Bah même si je serais incapable de citer un seul peintre portugais, c'est bien le cas. D'ailleurs j'avais vaguement entendu parler d'un séisme qui avait détruit une bonne partie de la ville mais je ne pensais pas que c'était à ce point. En fait il y a très peu de bâtiments qui y ont résisté et comme j'ai pu le lire quelque part Lisbonne n'a jamais récupéré son aura d'antan. Malgré tout il reste un patrimoine architectural important avec plusieurs châteaux, des églises (dont la basilique d'Estrela). La ville étant bâtie sur des collines, elle contient plusieurs funiculaires assez particuliers. Je n'ai pu faire que l'ascenseur de Santa Justa qui nous amène sur un plateau archi cool et duquel on a une vue assez impressionnante. Comme partout à Lisboa il y a la queue mais personnellement on a pu le faire deux fois, en journée et en soirée/nuit. Une astuce pour éviter les pièges à con. A Lisboa il est intéressant de payer un billet à la journée car quand on sait qu'il coûte 5€ mais qu'un trajet en tram en coûte environ 3, on peut se dire qu'il est rentabilisé avec un aller-retour. Par contre, ça doit être dans les guides mais j'ai pas fait gaffe, ce passe journalier fonctionne aussi avec les attractions type funiculaire. Pour résumer vaut mieux le faire un jour où on prend le passe car sinon c'est 5€ par personne. Quoi qu'il en soit ça reste à faire.

    Elevador de Santa Justa

     


    Bon perso j'ai pas fait de château (je pouvais pas tout faire) mais il parait qu'ils valent le coup.
    Ceci étant niveau culture si pour moi il y a un lieu incontournable, c'est bien Belem. Belem c'est un quartier excentré et assez étendu par rapport à un quartier dense comme Alfama ou Baixa, mais surtout c'est un quartier historique connu principalement pour sa tour et son salon de thé légendaire où on trouve les meilleures pasteis de la ville. Si la tour m'a relativement déçu(elle est pas très grande on pouvait pas y pénétrer, du coup on a l'impression de marcher beaucoup pour pas grand chose), le salon de thé est à la hauteur de sa réputation. Quiconque a déjà mangé des pasteis pense savoir à quoi s'attendre mais en fait non. Elles sont archi bonnes. On est pas au KFC ici ha ha! On peut faire la queue comme un couillon ou bien s'installer confortablement et profiter du joli décor que nous offre le lieu, c'est au choix.

     

     

     

    Le célèbre salon de thé Pasteis de Belem

     

     

    Pour terminer sur Belem, j'ai pas eu le temps de me ruer sur tous les musées de la ville mais j'ai quand même pu m'en faire un et non des moindres. Le Museu Colecção Berardo est un musée d'art moderne situé dans un complexe moderne pile entre la Tour et le salon de thé. En plus d'être dans un cadre élégant et agréable (il est climatisé, tant mieux pour les œuvres et pour nous), il a la particularité d'être gratuit. En fait c'est un milliardaire du nom de José Berardo qui a conclu un partenariat avec l'état pour exposer toute sa collection et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle est lourde sa collection! Du Picasso, du Delaunay, du Hockney, du Warhol, du Pollock, du Malevitch, du Klein... On a du y passer plus de deux heures facile. Honnêtement l'entrée coûterait 10€ que ça les vaudrait quand même mais c'est gratuit alors on en profite. Incontournable pour moi.

     

     

     

    Le musée Berardo, une pépite culturelle 

     

    Perso c'est juste un des meilleurs musées que j'ai faits.

     

    4 - Chill

     

    Lisbonne reste une ville côtière, on peut donc en profiter pour aller à la plage qui est même accessible en transports (enfin à en croire la tenue de certains parce qu'on l'a pas fait, la flemme). Par contre pour ceux qui veulent faire trempette, faut se rappeler que c'est l'Atlantique et qu'en conséquence l'eau est plus froide que sur la Méditerranée. Vaut donc mieux en profiter en été. Après pour ce qui est de la ville on a pas été en boîte donc je dirai rien dessus. Néanmoins il y a quelques rooftop assez sympas et un peu moins relou qu'à Paris comme le Lux (pas testé mais ils en disent du bien sur le Net donc à voir), ou encore d'autres dont un qu'on a fait mais que je ne retrouve pas sur Google. Enfin on s'en tape, y en a des cools pour prendre un petit verre avec une vue sur la ville comme dans 2 Flics à Miami. Sinon y a des bars agréables un peu partout, notamment à Alfama, où on peut voir l'océan au loin. 

     

    Un des nombreux rooftop de la ville

     

     

    Côté bouffe, comme on peut s'en douter Lisbonne est une ville bien moins chère que Paris. Ca se ressent  un peu partout, et en particulier à ce niveau. Du coup on peut se mettre bien pour pas cher du tout. Contrairement à ce à quoi j'aurais pu m'attendre, je n'ai pas spécialement vu de morue au menu des restos mais plutôt des fruits de mer, des calamars et surtout des sardines. La sardine c'est vraiment l'aliment vedette à Lisbonne en tout cas. Un resto qui n'en propose pas bah c'est pas un resto. Attention par contre aux pièges à cons: quand on mange au resto il faut savoir qu'on vous propose systématiquement des "entrées" genre tapas. On le signale en général mais celles-ci sont évidemment payantes (tout comme le pain), et si on ne fait pas gaffe la note peut vite grimper. Heureusement on ne paie que ce qu'on a mangé, et les restaurateurs habitués aux touristes prennent le soin de le signaler en général. Ceux-ci sont d'ailleurs plutôt globalement chaleureux et portés sur le service. D'ailleurs on a pu le constater de nos yeux avec un serveur qui nous a servi un peu comme de la merde. Il a pas fallu qu'on se plaigne  longtemps au patron sur son comportement (le serveur nous avait bien cassé les couilles à base d'insinuations douteuses) pour qu'il appelle le serveur en question et le vire sous nos yeux. Euh on en demandait pas tant non plus mais avec le recul il n'a eu que ce qu'il méritait. Quant à nous on a juste évité de nous balader un peu trop dans le coin pour nos deux derniers, histoire d'éviter de le recroiser (on sait jamais).

     

    Dans tous les cas, ça n'a pas suffi à entacher notre voyage. Honnêtement j'aurais pas cru mais Lisbonne ça tue. La vile est belle, les femmes sont belles (c'est vrai, oubliez le cliché des femmes à barbe), les gens sont cools, il fait beau, la vie est pas chère... En plus on a eu un dédommagement du proprio pour l'eau froide. Bref que demander de plus?

    Ne visitez plus Lisbonne, vivez à Lisbonne.

     

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    Je viens de voir que j'ai commencé à écrire cet article le 19 mai. Je n'ai pas pu le finir avant plus plusieurs raisons, notamment à cause d'une certaine date dans le calendrier qui m'a un peu affecté. Je pense qu'il était temps de le terminer.

     

    Hier en allant arroser les fleurs sur la tombe de ma mère comme chaque semaine, je me suis rendu compte que quelque chose avait changé. Je n'ai pas envie de sortir les violons, ma mère est partie l'année dernière, c'est la vie et c'est malheureusement dans l'ordre des choses. C'est toujours plus dur à accepter pour les personnes concernées ceci-dit mais c'est comme ça.

     

    Donc hier, en allant au cimetière, j'ai vu que quelque chose avait changé. J'ai l'habitude de regarder les tombes avoisinantes. Quand on va dans un cimetière il y a quelque chose de très fort qui s'en dégage. Au delà de l'atmosphère qui varie selon le temps, la saison et l'architecture du cimetière, c'est l'énorme sentiment de solitude qui est très prenant. Hormis les jours d'enterrement il y a rarement foule dans ce type de lieu. Ceci étant les disparités entre les sépultures sont encore plus parlantes. Il y a plus moins trois types de tombes : les tombes correctement entretenues avec une jolie stèle et les tombes sans stèle qui ne sont ni plus ni moins qu'un cercueil enfoui sous une motte de terre, ce qui pourrait faire penser à une tombe d'indigent. Pourtant, pour ceux qui seraient scandalisés, il faut savoir que le décès de quelqu'un peut coûter très cher à ses proches s'il n'a pas souscrit à une assurance vie. Je dirais que la moyenne se situe aux alentours des 5000-6000€. La mort ne faisant pas l'honneur d'annoncer sa venue, tout le monde ne peut pas se permettre de débourser une telle somme aussi facilement. Il va sans dire que ces tombes là sont les plus tristes.

    Le troisième type est la jolie tombe abandonnée.

     C'est assez simple de reconnaître une tombe laissée à l'abandon. Elle n'a pas de fleurs ou très peu, sèche ou fanées en général, n'est pas du tout entretenue. Son occupant est tombé dans l'oubli. Peut-être qu'il n'a plus de famille, peut-être que sa famille réside dans un autre pays ou qu'elle ne l'aime pas. Peut-être.

     
    Quand je vais au cimetière, j'ai l'habitude de jeter un œil aux autres tombes. Sans faire le poète, elles racontent des histoires. On peut voir si la personne était relativement appréciée, quand elle est née et morte (et par déduction combien de temps elle a vécu), si elle était mariée, sa passion parfois (il y a deux rugbymen dans les environs), et s'il y a une descendance ou du moins une famille restante (les plaques funéraires étant relativement équivoques).

     Une tombe m'a particulièrement interpelé. Il s'agit de la tombe d'un dénommé Alexandre Diarra, né en 1974 et décédé en 1992. En plus d'être mort à 18 ans, ce qui m'a choqué sur la jolie stèle de sa tombe c'est qu'une signature assez particulière est inscrite dessus. En effet elle est ornée d'une gravure calligraphiée façon graffiti représentant  "Ämer".

     

    Le Ministère Ämer

     

    Pour ceux qui ne connaissent rien au rap français (ou qui sont trop jeunes), le Secteur Ä est un collectif emblématique ayant inclus de nombreux artistes phares comme les Negmarrons, Ärsenik, Doc Gyneco et le Ministère Ämer (Stomy Bugsy et Passi). Si chacun d'entre eux a connu son heure de gloire à une époque (Stomy au ciné, et Passi avec ses projets hybrides "Dis L'heure de Zouk/Rock/Rimes"), ceux qui ont connu le Ministère Ämer savent qu'à leurs débuts le groupe était plutôt synonyme d'une certaine violence. Je ne reviendrai pas sur les différentes controverses qui ont traversé leur carrière (surveillance des RG, chansons ouvertement anti police comme le "Sacrifice" ou "Brigitte", rivalité avec NTM...). Si petit que j'étais je me souviens que la violence de la Secte Abdulaï, comme on disait, dépassait le cadre de la musique à Sarcelles et dans les environs.

    On pourra toujours imaginer que le mec est mort d'un cancer ou mais il est fort à parier qu'Alexandre Diarra a été victime d'un accident ou plutôt qu'il est tombé durant une embrouille de bandes rivales à Sarcelles comme il en y avait beaucoup à l'époque.

     Je me suis toujours demandé comment une famille avait pu laisser faire inscrire un truc pareil (Amer) sur la tombe. Probablement qu'il n'en avait pas ou qu'elle n'avait pas les moyens et que ses amis ont cotisé pour lui payer la tombe.

     Toujours est-il que je n'ai jamais vu autre chose qu'un minuscule bouquet composé de deux fleurs toutes fanées dessus.

     

    Hier donc je suis passé, et quelque chose avait changé. La tombe d'Alexandre Diarra avait disparu. Plus de stèle. La terre avait déjà été retournée pour accueillir le futur locataire. Le bail avait expiré.

     

    C'est aussi ça la mort. Des gens proches qui se mobilisent pour un ultime hommage qui vient du cœur. Des gens tristes, qui pleurent, s'effondrent même parfois. Puis on passe à autre chose, la vie continue. Les morts quant à eux finissent pour beaucoup dans l'oubli. Ce n'est la faute de personne, juste la nature qui veut ça. C'est pour cette raison qu'en France le bail d'une concession funéraire est limité à une certaine durée renouvelable uniquement un ou deux ans avant expiration (je viens de voir que des concessions dites perpétuelles existent mais sont sujettes à caution).

    Chaque semaine, je m'efforce d'aller voir ma mère, de nettoyer sa tombe et d'apporter de nouvelles fleurs, non seulement pour entretenir un lien que nous avions lorsqu'elle était encore en vie mais aussi pour que les gens sachent que cette tombe est visitée, et que la personne qui y git manque à quelqu'un et que ses proches pensent encore à elle. J'ai du mal à l'expliquer mais quiconque a enterré quelqu'un de très proche le comprendra aisément C'est important. Dans ma fratrie, je ne pourrais pas dire qui était le plus proche de ma mère mais je pense dire sans trop m'avancer que j'étais probablement celui qui était le plus disponible. Je suis le dernier, j'ai donc toujours été celui qu'elle envoyait faire les courses ou aller à gauche et à droite. Par la suite, j'étais le seul à être véhiculé, et naturellement j'étais le premier qu'elle appelait quand elle avait besoin de quelque chose ou qu'elle avait un problème.
    Chacun a sa manière de vivre un deuil. Ma sœur s'est réfugiée dans les photos et souvenirs mais est incapable d'affronter la douleur d'une visite au cimetière. A contrario j'ai pendant pratiquement plus de six mois été incapable de regarder une photo d'elle. Mais cette tâche hebdomadaire est ma manière de perpétuer ce que je faisais à l'époque. Je m'occupe d'elle d'une certaine façon.

    Chaque fois que je vais au cimetière donc, je regarde l'état des tombes avoisinantes. Chaque fois j'ai un petit pincement au cœur en voyant celles qui semblent abandonnées ou peu visitées, et où des fleurs artificielles sont censées maintenir l'illusion de visites régulières. Pourtant je ne me permettrai jamais de blâmer qui que ce soit. Qui sait si dans dix, cinq ou même dans deux ans j'aurai encore la même rigueur?

    Au vu de sa stèle, Alexandre Diarra a probablement eu les honneurs d'un bel enterrement. Cependant il n'a pas eu la chance d'avoir une tombe régulièrement entretenue. La plupart d'entre nous finiront tôt ou tard dans l'oubli, certains plus vite que d'autres. On essaie juste d'entretenir la mémoire de quelqu'un le plus longtemps possible et puis c'est tout.

     

    Alexandre Diarra est né en 1974 et parti en 1992. Sa tombe a disparu au mois de mai. Je ne l'ai même pas connu mais j'ai une dernière pensée pour lui avant qu'il ne finisse dans l'oubli. Comme chacun de nous.

     

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