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    Résumé de l’éditeur :

     

     

     

    Après Jeanette Garland et Susan Ridyard, la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l’école. Son cadavre sera bientôt retrouvé dans une tranchée sur un chantier.

     

    Nous sommes en 1974, dans la région de Leeds. Noël approche. Edward Dunford, reporter à l’Evening Post, est encore un néophyte qui fait ses premières armes dans l’ombre du journaliste vedette de la rédaction, Jack Whitehead. Au volant de la vieille voiture de son père, il sillonne les routes de l’Ouest du Yorkshire à la recherche d’indices susceptibles d’éclairer les meurtres de ces trois fillettes. Au début, il croit seulement chasser le scoop, mais plus il enquête, plus il découvre que bien des choses sont pourries au royaume du Yorkshire : policiers corrompus, entrepreneurs véreux, élus complices…

     

     

     

     

     

    C’est marrant mais à la lecture du roman y a un truc qui m’a interpelé dans les première pages, c’est la mise en page. Vu que j’écris depuis un bout de temps maintenant (sans avoir jamais publié quoi que soit nonobstant), j’ai toujours lu que les tirets cadratins (les longs) étaient privilégiés pour les dialogues. Ca m’a donc étonné de voir les dialogues organisés avec de vulgaires tirets. Je ne sais pas si c’est une fantaisie de l’éditeur ou quoi mais ça m’a fait tiquer. Surtout qu’après avoir vérifié dans quelques romans de cette collection chez moi, ce sont toujours des tirets cadratins qui sont utilisés.

     

     

    En vrai on s'en branle, c'est un détail de pas grand chose mais je voulais en parler. Un petit mot de l'auteur pour commencer:

    David Peace est un écrivain britannique né en 1967 dans le Yorkshire. Il est durablement marqué dans son enfance par l'affaire de l'éventreur du Yorkshire. Après avoir effectué des études d'enseignement technique, il part enseigner l'anglais en Turquie, puis à Tokyo. Parallèlement à ses activités d'enseignant, il entreprend une carrière d'écrivain. Son premier roman, 1974 finit par être édité après avoir été refusé par de nombreux éditeurs. Le roman est bien accueilli par la critique et permet à David Peace de publier plusieurs autres romans parmi lesquels 1977, 1981 et 1983 qui constitueront sa tétralogie appelée Quatuor du Yorkshire. Il vit toujours à Tokyo où il s'est marié.

     

     

     David Peace

     

     

     

    Le mec a une tête que je trouve assez fascinante. Selon les photos et les styles/coupes, il me fait penser soit à un écrivain (lorsqu'il est dégarni), soit à un gay façon Stanford dans Sex and the City, soit à un tueur en série ou un prédateur sexuel, soit à un skinhead (tout rasé sans lunettes) ou alors à un intellectuel de gauche (avec la barbe). Bref il a un physique que je trouve assez singulier.

     

    Pour en revenir au bouquin, impossible de ne pas penser à James Ellroy en lisant 1974 : intrique tortueuse avec une multitude de personnages (mieux vaut le lire assez vite sous peine de s’y perdre), antihéros aussi détestable que touchant dans son humanité, noirceur et corruption de l’âme qui s’étend dans toutes les sphères de la société…  Même le style quasi télégraphique du roman n’est pas sans rappeler White Jazz, d’autant que 1974 est le premier volet d’une tétralogie, le Quatuor du Yorkshire (Red Riding Quartet en V.O), une tétralogie qui pourrait être vue comme le pendant britannique du fameux Quatuor de Los Angeles (la tétralogie de Ellroy conclue par White Jazz justement).

     

    Pour autant, résumer 1974 à du Ellroy anglais serait réducteur. Ici on n’est loin du soleil brûlant de Los Angeles, du Hollywood à la fois clinquant et glauque des années 40 ou 50 rempli de actrices à moitié putes, de mafieux, d’immigrés mexicains, de flics corrompus, de proxo noirs, et de tueurs en série. Ici c’est plutôt l’Angleterre tatchérienne en proie à une récession et des conflits sociaux sans précédent. Pire encore, c’est le nord de l’Angleterre, Liverpool, Leeds, Manchester, bassin ouvrier et fortement désoeuvré, une région pauvre et moche, remplie de maisons en briques rouges, d’ouvriers, de policiers corrompus et ultraviolents, de politiques véreux, d’hommes sans foi ni loi, et de petites filles qui disparaissent dans l’impunité la plus totale. En gros pour l’ambiance on est plus proche du film The Offence c’est encore plus glauque. Surtout que là où on peut en général voir une sorte d’espoir dans les bouquins d’Ellroy, celui-ci s’enfonce toujours plus dans la noirceur absolue. Déjà que le héros est relativement antipathique, ce dernier plonge toujours plus loin et plus bas dans la déchéance.

     

    Pour faire simple ça fait très longtemps que j’ai pas lu un livre aussi sombre (j’ai pourtant lu Orange Mécanique y a pas si longtemps). Apparemment selon Wikipedia, Peace a aussi été influencé par Robin Cook. Je veux bien les croire, j’ai lu un seul bouquin de lui quand j’avais vingt ans qui s’appelle Il est mort les yeux ouverts, et le truc était sacrément noir, enfin plus que ce à quoi je m’attendais en lisant un polar avec un détective privé. Enfin bref, tout ça pour dire que c’est pas trop le genre de bouquin à lire si on veut être de bonne humeur.

     

    Après on n’est pas chez Cormack McCarthy non plus hein. Mais ça reste un roman assez malaisant, ne serait-ce par le détachement et les descriptions à la fois crues et cliniques racontées par le héros. Je vais pas "spoiler" mais t'as certains passages assez gratinés (dont une scène de baise "bestiale" et une scène de torture) qui sont décrites de manière tellement neutre et détachée que ça crée un décalage assez fort.

    Et c’est comme ça tout le long du bouquin. En clair rien ou presque n’est épargné au lecteur, ni au héros qui se transforme au fur et à mesure de l’histoire en loque humaine. Vu que le roman est très prenant et très rythmé, on assiste tambour battants comme on dit à la (l'en)quête effrénée d'Edward Dunford pour trouver la vérité et tout aussi vite à sa descente aux enfers.

    Bon tout n'est pas parfait non plus. J'ai un peu été décontenancé par la conclusion assez brutale. Je sais pas, j'ai trouvé la fin un peu moins aboutie que le reste, ou alors c'est parce que je suis passé à côté de quelque chose. Malgré tout, ça ne m'empêche pas d'avoir bien kiffé le bouquin.

     

    Bref, pour résumer et conclure 1974 est une bonne découverte, un roman policier bien sombre et glauque, ultra nerveux et très prenant. Très bien écrit et à la fois doté d'une enquête tortueuse et de personnages hauts en couleurs, il offre aussi un contexte suffisamment riche et original pour se distinguer de la plupart des polars.

     

     

     Je pense que je lirai les autres si j'arrive à trouver le temps.

     

    Allez next.

     

    A noter que sa fameuse tétralogie a été adapté à la télé sous la forme d'une anthologie appelée Red Riding, avec entre autres Sean Bean, Paddy Considine, Rebecca Hall, Andrew Garfield, Eddie Marsan... Bref, que du beau monde. A voir ce que ça vaut.

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    J'ai choisis cette couverture parce que je la trouve assez improbable (faut lire le bouquin pour capter l'allusion), et aussi parce que c'est celle que j'ai achetée.

     

     

    Un jour que je trainais à la Fnac (y en a qui trainent dans les halls, perso j'ai toujours préféré trainer à Virgin, Boulinier, la Fnac), je ne sais pas trop pourquoi mais j'avais voulu acheter un bouquin de Chimamanda Ngozi Adichie (par pur chauvinisme) et vu que j'ai pris la résolution de lire les bouquins en anglais si possible, j'en ai trouvé un au rayon des bouquins anglais. Etrangement mon oeil a été attiré par ce A Clockwork Orange, et comme j'ai pas un super grand souvenir du film, je me suis dit que c'était l'occasion de lire le bouquin, remater le film et faire le comparatif.

     

    L'histoire pour les gens qui ont vécu dans une grotte depuis 40 ans:

     

    Dans un Londres dystopique, Alex, un jeune délinquant, ne jure que par deux choses: la violence et la musique classique. Avec sa bande composée de Pete, Georgie et Dim, ils déambulent la nuit en semant la terreur dans les rues de Londres. Rixes, cambriolages, vols et viols sont leur quotidien. Tout bascule le jour où à la suite d'un casse foiré, Alex atterrit malencontreusement en prison. Bien décidé à ne pas moisir là, il accepte en échange de sa liberté de participer à un traitement expérimental qui lui permettra permettant d'inhiber tout sentiment de violence. Il va cependant découvrir que tous les vœux ne sont pas fait pour être exaucés.

     

    Avant d'être un film de Stanley Kubrick donc, A Clockwork Orange est une oeuvre d'Anthony Burgess. On va rapidement présenter le monsieur.

     

    Anthony Burgess, de son nom complet John Anthony Burgess Wilson, est un écrivain, musicien et linguiste britannique, né le 25 février 1917 à Manchester (Angleterre) et mort le 25 novembre 1993 à St. John's Wood à Londres d'un cancer du poumon. Son nom de plume, Burgess, était celui de sa mère... 

     

    Pour le reste allez sur Wikipedia parce que c'est intéressant mais que j'ai la flemme en fait. Mais pour résumer, la mec a été écrivain, musicien (il a composé des symphonies), linguiste, militaire, enseignant... Il a eu plusieurs vies quoi.

     

    A Clockwork Orange a eu une genèse particulière. Alors qu'on lui a diagnostiqué un cancer foudroyant et qu'il lui restait six mois à vivre, Anthony Burgess a trouvé dans son désespoir la motivation d'écrire un bouquin qu'il avait voulu écrire depuis des années sans s'y jamais attelé (la légende dit qu'il l'a écrit en un mois et demi). Le sujet était délicat car il est inspiré d'un malheureux événement survenu quinze ans plus tôt, sa femme ayant été agressée un soir par des GI en garnison à Londres. Le sort étant parfois malicieux, il s'est avéré que le diagnostic était faux, non seulement il n'était pas en phase terminale, mais pire encore il finit par se rétablir très rapidement. L'ironie n'étant plus à un détail près, il a laissé derrière une oeuvre pléthorique mais à son grand désespoir il savait de son vivant qu'on se souviendrait de lui principalement pour ce bouquin. Life is unfair...

     

     

     

     

    Anthony Burgess

     

     

    En plus de sa genèse, A Clockwork Orange est un livre assez singulier à plusieurs égards. Le livre est une dystopie mais en réalité ce contexte est davantage un prétexte à caricaturer l'époque actuelle où il a été rédigé. Ainsi on n'a finalement que très peu de description ou détails futuristes permettant une intemporalité de l'histoire. Et en effet on pourrait la replacer à n'importe quelle époque. Pour accentuer cet intemporalité Burgess a pris le parti d'inventer un argot évitant ainsi de dater le roman à une période précise: le nadsat. Le nadsat donc, c'est une espèce de mélange de mots trafiqués par des syllabes répétées (par exemple appipolilogies pour apologies, badiwad pour bad etc.), d'emprunts au russe (devotchka, babooschka, malchik), de "sinti" (enfin de gitan quoi), de malais (il a travaillé en Malaisie), de cockney et même de français. Apparemment l'idée de la conception du nadsat lui est venu après un voyage en Russie (URSS à l'époque). Je renvoie à l'article wikipedia  ICI  qui est court et très intéressant sur le sujet. J'ai d'ailleurs été surpris de lire le mot pooshka (qui veut dire à arme à feu, flingue) car c'est un mot d'argot qui était courant quand j'étais ado. Je ne sais toujours pas d'où ça vient mais sans doute du ruskov. Dans tous les cas son passif de linguiste lui aura évidemment grandement servi.

    Au delà de ces considérations formelles, Orange Mécanique possède une structure assez simple et un déroulement somme toute relativement classique. Mais c'est pour mieux servir le propos de l'auteur, et sa relative simplicité en apparence le rend d'autant plus intéressant.

    Quand j'ai décidé de commencer le bouquin et que j'ai entamé la première page, je crois que ma première pensée a été: "putain mais qu'est-ce qui m'a pris de prendre ça en anglais??"  Parce que oui, je l'ignorais à l'époque mais le bouquin est rempli d'argot, à tel point que je l'ai montré à un collègue anglais qui m'a sorti que lui-même ne comprenait pas ce qui était écrit et que j'aurais dû m'acheter Harry Potter pour commencer ha ha! En fait, Burgess s'est bien pris la tête pour inventer un argot crédible. D'un côté heureusement que j'avais zappé ce trait de caractère sinon je ne l'aurais sans doute jamais lu.

    Une fois franchi ce petit écueil et une fois le champ lexical assimilé, le livre se lit relativement facilement (j'ai bien dit relativement).

    Contrairement au film (dans lequel Malcolm McDowell doit bien incarner un mec d'au moins dix huit ans) et comme dans Game of Thrones, la plupart des protagonistes dont le héros sont bien plus jeunes que dans les adaptations sur écran. Et évidemment dans les deux cas, c'est très facile de comprendre pourquoi quand on lit les romans et leurs lots d'horreur perpétrés ou subis par les personnages.

     

    Malcolm McDowell qui joue un Alex à 28ans

     

     

     

    Bien que lu sujet soit très dur et que l'histoire soit extrêmement glauque, il n'y a jamais vraiment de dégout. En prenant le parti de rédiger le roman à travers les yeux d'Alex, Burgess souligne avec un humour assez noir le décalage entre la psyché de son héros et la violence de ses actions.Ce qui fait que ses conneries passent finalement assez facilement. En clair, c'est un sociopathe en puissance (comme la plupart des ados diront certains).

     

    Au final, même s'il s'agit d'une satire sociale sur une jeunesse en déliquescence en perte de repères moraux, Burgess nous livre aussi et peut-être surtout surtout une réflexion sur la violence comme composante inaltérable de la société.

    Un très beau livre avec une portée philosophique. Reste à me refaire le film maintenant.

     

    Allez next.

     

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    Derrière ce titre énigmatique se cache le premier volet de la trilogie autobiographique de Julien Blanc qu'il a nommée "Seule, la vie" donc. Assez peu connu, Julien Blanc est un écrivain qui fait partie de ces auteurs à la vie suffisamment éprouvante pour qu'ils besoin d'aller chercher de l'inspiration ailleurs que dans leur propre vécu. Et le vécu est plutôt lourd en ce qui le concerne. Ci-dessous sa bio prise sur Wikipédia:

     

    Julien Blanc naît orphelin de son père Jules Magloire à l'Hôpital de la Charité et perd sa mère Paula Mills (d'origine irlandaise) à l'âge de huit ans. Il est alors confié à diverses institutions (pensions, orphelinats, patronage, maisons de redressement) par ses tuteurs. Au gré de ses placements en famille, il occupe différents petits métiers après sa scolarité et mène une vie d'errance. Plusieurs vols et infractions lui valent d'être emprisonné.

    Le 14 juin 1927, il est engagé volontaire dans le 22e régiment d'infanterie coloniale pour cinq ans. Mais il est déclaré déserteur en septembre 1927 puis en mars 1928. Il est condamné plusieurs fois pour vols, abus de confiance et désertion. Il est successivement incarcéré à Aix, à la prison de la Santé, à la Conciergerie, à Fresnes, à la prison du Cherche-Midi, et à la prison militaire de Marseille. Élargi de cette dernière le 6 février 1931, il passe au Bataillon d'infanterie légère d'Afrique puis au Bataillon autonome d'Infanterie coloniale, au Maroc puis en Tunisie. Il embarque pour Casablanca le 8 novembre 1932. Définitivement libéré le 27 septembre 1934, il rejoint Paris pour travailler aux Halles.

    En 1935, interdit de séjour dans plusieurs villes de France, il part pour Barcelone. Il passe avec succès son baccalauréat en France en 1936 (à l'âge de 28 ans) après un premier échec l'année précédente. En 1936, il prend part à la guerre civile espagnole aux côtés des troupes anarchistes. Il retourne en France en 1937 à Paris puis à Marseille où il tente de se suicider. Il fait la connaissance de Louis Guilloux puis, plus tard, de Simone Weil. Il obtient, par l'entremise du premier, l'admission à l'École pratique des hautes études où il obtient sa licence ès lettres.

    Il se suicide en 1951.

     

     

    Julien Blanc

     

     

    Une vraie gueule cassée donc. De fait, dans sa trilogie, il nous relate son parcours chaotique dont le premier volet est consacré à son enfance.

     

     

    J'ai découvert Julien Blanc plus ou moins par hasard en fait. Un jour, je discutais avec un ami et la conversation à dérivé sur les Bat' d'Af. Il s'avère que je n'avais jamais entendu parlé des pourtant célèbres bataillons d'Afrique. Et de fil en aiguille j'en suis venu à me demander si un auteur avait écrit sur le sujet. Et c'est comme ça que je suis tombé sur Julien Blanc qui a matérialisé son témoignage sur son passage à "Biribi" sous la forme de son roman "Joyeux, fais ton fourbi", joyeux étant le surnom donné aux malheureux qui étaient expédiés là-bas. Tant qu'à lire Julien Blanc je me suis dit qu'il valait mieux que je commence par le début.

     

    La Confusion des peines porte bien son nom pour le coup. On y découvre le petit Julien Blanc vivant avec une modeste mère célibataire qui travaille en tant que pianiste et femme de ménage, la mort de cette dernière, son arrivée à l'orphelinat, ses différents placements en famille d'accueil et ses différentes péripéties qui s'ensuivent au cours de son inexorable dégringolade.

    Julien Blanc est loin d'être avare en détails et peu de choses nous sont épargnées: la faim, le froid, la misère, le désespoir, l'abandon, la cruauté de certains adultes, la perversité de certains surveillants et pensionnaires d'orphelinats, la rue, la faim, la fourberie des enfants, les tourments, la prison, le sexe crade, la cavale, la faim... Il découvre aussi l'amitié, l'amour, la camaraderie, l'école, les livres, le rêve d'une autre vie, l'Amérique...  En fait, et malgré certains passages plutôt difficiles, il n' y a jamais vraiment de misérabilisme ni de pathos à outrance. Certes le héros est malheureux, mais il y a toujours un certain recul, même dans les moments de détresse absolue. On n'est pas chez Edouard Louis quoi...

     

    Bref, je sais pas quoi dire de plus, La Confusion des peines est un beau roman et un beau témoignage de l'enfance, et des instatutions durant l'entre-deux-guerres.Un récit à classer aux côtés de l'Enfant de Jules Vallès. Enfin il parait. Ca fait douze ans que j'ai l'Enfant chez moi et je l'ai jamais lu.

     

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    Résumé éditeur:

     

    Tout le monde a un secret.

    1972. Condamné pour meurtre, derrière les barreaux depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, Henry Quinn, un jeune musicien, sort de prison, il lui demande de la retrouver pour lui donner une lettre. Lorsqu’Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Mais Henry s’entête. Il a fait une promesse, il ira jusqu’au bout. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va découvrir un secret que les habitants de Calvary sont prêts à tout pour ne pas voir divulguer.

     

     

    Premier livre de RJ Ellory que je lis. Et le pire c'est que pas du tout à cause de lui que j'ai voulu le lire mais en étant tombé sur un avis Babélio.

     

    RJ Ellory donc a, à l'instar d'autres auteurs de polars (Bunker, Ellroy, Hammett, Thompson...) un passif assez chargé. 

    Roger Jon Ellory de son vrai nom, est né à Birmingham en 1965 et a connu une enfance très difficile. N'ayant jamais connu son père, il grandit avec sa mère, une danseuse et chanteuse, son frère et leur grand mère. Sa mère meurt d'une pneumonie lorsqu'il a sept ans et sa grand mère, trop fragile pour s'en occuper les envoie lui et son frère en orphelinat. Il y reste jusqu'à ses seize ans, âge auquel il retourne chez leur grand mère. Malheureusement celle-ci décède d'une crise cardiaque quelques semaines après son retour. Sans ressource et dans le dénuement le plus total, lui est son frère volent de la nourriture, délit qui finit par l'envoyer derrière les barreaux. A sa sortie de prison, il décide de monter un groupe de rock, projet  qui avorte lorsqu'un des membres à la santé fragile décède subitement. Il choisit alors de changer de carrière et de s'investir pour apprendre à lire à des personnes illettrées. Se découvrant une passion pour l'écriture, il décide se mettre à écrire de nombreux romans pendant six ans sans qu'aucun d'entre eux ne soit accepté par un seul éditeur. Il parvient finalement à se faire éditer au bout de huit ans et rencontre un certain succès qui se fait grandissant à mesure de ses nouvelles publications. Il publie depuis un roman par an.

     

    Ca donne de l'espoir..

     

     

     

    R.J Ellory

     

     

    R.J Ellory, de par son nom, m'a toujours intrigué. C'est vrai que ça doit être difficile de pratiquer la même profession, d'être catalogué dans le même genre littéraire qu'un illustre auteur avec qui on partage presque le même patronyme et à qui on est forcément comparé, voire à l'ombre duquel on est voué à évoluer dans un premier temps. Heureusement pour lui, il n'a pas opté pour la fresque criminelle ou le polar historique tortueux mais pour un genre de polar plus axé sur les rapports humains et les secrets bien enfouis dans les placards de famille.

    Pour en revenir au bouquin qui nous intéresse, je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu un peu de mal à m'y plonger. Le roman est pourtant bien écrit, les descriptions contribuent à un vrai sentiment d'immersion. Même si j'y ai jamais mis les pieds, je pense qu'on se croirait vraiment dans le West Texas des années 70, ou des années 50, ou même des années 30 ha ha!! Il faut dire que j'imagine sans peine que ce genre de coin désolé au fond du désert texan n'a pas dû beaucoup bouger en cent ans.
    En fait, je sais pourquoi j'ai eu un peu de mal. Les longues descriptions sur les principaux protagonistes au début m'ont un peu pesé.

     

    En réalité le bouquin tient autant, si ce n'est plus, de la chronique familiale que du polar à proprement parler (un peu comme Lone Star, le film de John Sayles, qui se déroule... au Texas). Si l'intrigue est assez simple au final, la grande qualité du bouquin tient davantage dans la caractérisation des personnages et l'ambivalence de la plupart d'entre eux et les motivations parfois troubles qui les guident, y compris le héros. Parce que Quinn, le malheureux antihéros, est de ces gens qui s'obstinent à courir au devant des ennuis la tête la première,et ce malgré les avertissements toujours plus nombreux. Et le suivre dans sa quête obsessionnelle de recherche de vérité m'a quelque peu mis mal à l'aise. Pourquoi est-ce qu'il s'acharne à ce point? Même sa copine se demande un moment ce qui s'est passé en prison pour qu'il se sente à ce point redevable envers Evan Riggs. Ayant vu Oz et pas mal de films de prison quand j'avais la vingtaine, j'en suis venu à me poser la même question (...)

    Toujours est-il qu'à partir d'une histoire somme toute assez simple, Ellory parvient à tisser un canevas aussi sombre que tortueux autour d'une famille, puis d'un patelin à l'histoire tourmentée, où tout le monde a un secret, les révélant progressivement jusqu'au dénouement final.

    Ce qui est "marrant" finalement avec ce bouquin, c'est que tout se situe à l'échelle humaine: le héros (un mec relativement banal), la "baby girl" d'un bled paumé plus jolie que la moyenne et en quête d'aventure, des enjeux relativement commun autour de deux frères que tout oppose... Et ça fonctionne.

     

    Bref, j'ai pas grand chose à dire de plus. Sans être un classique absolu, ni même un très grand polar, Le Chant de l'Assassin reste un bon roman hautement recommandable. On m'a dit du bien des Anonymes. Je le lirai à l'occasion.

     

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    Résumé: biographie retraçant la vie et mort du célèbre Sonny Liston, champion du monde de boxe controversé aussi connu pour sa force de frappe surhumaine que pour ses liens avec le "milieu" et sa fin tragique.

     

    J'avoue être tombé dessus totalement par hasard en cherchant un polar au rayon noir de la Fnac.  Le nom du livre m'intriguait, puis la vie de Sonny Liston m'intriguait également, et enfin l'auteur m'intriguait également. En faisant une brève cherche sur le Net j'ai découvert à qui j'avais affaire.

     

    Nick Tosches est (était) un auteur et journaliste rock américain né à Newark (New Jersey) en 1949. Après avoir exercé différents métiers en parallèle, ses articles attirent l'oeil des magazines Rolling Stones, Creem et Country Music Magazin avec lesquels il collaborera régulièrement. Il se fait connaître en rédigeant Hellfire, une biographie du chanteur Jerry Lee Lewis très bien accueillie par la critique . Par la la suite, avec son style si particulier, il a sorti de nombreux articles de musique rock, plusieurs polars et également des biographies de personnalités (dont une de Dean Martin que j'ai achetée, et une du célèbre mafieu Arnold Rothstein). Il s'est éteint chez lui à Manhattan le 20 octobre 2019, trois jours avant de fêter ses 70 ans. 

     

    Nick Tosches

     

    Pour faire dans la mauvaise langue on pourrait dire que c'est un peu un Philippe Manœuvre en mieux, ou pire, que Manœuvre et le Nick Tosches du pauvre ha ha! Bon c'est pas très gentil et en plus totalement gratuit. J'ai rien contre Philippe Manœuvre si ce n'est sa paire de lunettes qui lui donnent une posture faussement rebelle. Après, c'est sa marque de fabrique.

     Enfin bref, pour en revenir à l'auteur et au bouquin j'ai donc tout de suite été intrigué, surtout que Liston est un boxeur assez singulier. Champion du monde, il est finalement surtout connu du grand public pour avoir été le grand méchant de la boxe, celui qui aurait mis de la crème sur ses gants pour aveugler le challenger Cassius Clay lors d'un combat pour défendre sa ceinture mondiale des poids lourds. Celui qui aurait mal fini, voire fini aux oubliettes du monde de la boxe, voire du monde tout court. Je me souviens d'avoir lu un article il y a peut-être dix ans sur un film racontant la fin de sa vie avec Ving Rhames dans le rôle titre (le casting se tient effectivement). D'ailleurs je viens de vérifier, le film s'appelle Phantom Punch (aucune idée de ce que ça vaut par contre). Tout ça pour dire que le personnage est suffisamment sombre et controversé pour qu'on s'y attarde.

     

     

     

    Charles "Sonny" L. Liston

     

     

    On dirait un bon gros daron du bled comme ça mais visiblement il fait partie avec Joe Louis, Tyson, et Dempsey entre autres des plus puissants hard puncheurs de l'histoire de la boxe, ce qui n'est pas rien. C'est bien simple, le mec pouvait étaler n'importe lequel de ses contemporains sans forcer.

    Le moins qu'on puisse dire sur Night Train c'est que le livre est très très loin d'être avare en détails et informations. Nick Tosches et ses enquêteurs sont remontés loin, très loin pour trouver les racines du patronyme Liston, au moyen-âge en Ecosse, et le suivent jusqu'aux États-Unis où ils retrouvent une Famille Liston qui aurait possédé les esclaves dont est isssue la famille de Sonny. La généalogie du boxeur étant assez floue, on s'attarde également sur les différents membres de la famille, à commencer par la grand mère, puis l'oncle, la mère, et d'autres proches dont j'ai oublié le nom. Et c'est là que ça se complique. Le livre est tellement riche en infos qu'on peine parfois à retrouver qui est qui dans l'univers de Sonny Liston. La famille certes, mais surtout les rencontres dont certaines sont indirectes mais permettent d'expliquer tel ou tel événement. Pour un peu on se croirait chez Ellroy. Mais malgré tout le bazar et une fois passé la présentation du tissu familial, la biographie se déroule de manière quasi chronologique.

    Honnêtement, si on excepte le style parfois un peu pompeux (ou qui ne m'a pas trop parlé), j'ai beaucoup aimé le livre. On y apprend beaucoup sur la vie de Charles L. Liston, tant sur son parcours que sur son entourage et la psychologie du personnage. Et à ce titre le livre a le mérite de réhabiliter un personnage souvent réduit à une brute épaisse primaire et antipathique. Tosches apporte un regarde nouveau sur le boxeur et apporte des indices permettant d'expliquer à travers sa vie et ses démons comment il est devenu l'ennemi de l'Amérique. A ce titre il apparait comme le boxeur d'une fin d'époque, celle ou la mafia avait la mainmise sur tout ce qui touchait à un ring. L'époque suivante verra l'avènement d'un nouveau monde avec Mohamed Ali en porte étendard. Tosches n'est d'ailleurs pas tendre avec Mohamed Ali, qu'il considère comme un imbécile, et va jusqu'à évoquer que sa première victoire a été grossièrement arrangée à son insu. Après avoir lu ce passage j'ai regardé le match en diagonale et il est vrai que... Bon... On dira rien quoi... Mais ça reste très louche.

    S'il offre un portrait différent de Liston, Tosches n'omet pas non plus ses parts d'ombres qui mettent en exergue un personnage complexe aussi intelligent qu'illettré, qui adorait les enfants autant qu'il détestait les femmes.

    A travers Night Train et la vie de Sonny Liston, on parcourt les Etats-Unis des années 50-60 de l'Arkansas à Las Vegas en passant par St Louis, Chicago, Philadelphie et Miami, et on rencontre des personnages hauts en couleur comme des aumoniers de prison, des prêtres impliqués dans la boxe, des entraineurs légendaires, des arbitres légendaires, des promoteurs légendaires, des mafieux, et évidemment des champions de boxe. Mais si Night Train est ce qu'il est c'est aussi et surtout parce qu'il évoque des personnages de dimensions bien plus modestes des boxeurs moyens, des sparring partners, gardes du corps, policiers et autres manager de circonstances, autant d'anonymes qui connaissaient paradoxalement souvent bien mieux le champion.

    Bref, je m'arrête là, j'ai été assez bavard comme ça. Avec Night Train, Nick Tosches signe une très bonne (et très dense) biographie qui se lit comme un roman noir, et que je conseille à n'importe quel amateur de boxe, voire de biographie de personnalité américaine. 

     

    Allez next.

     

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