• Avec un titre pareil on s'attend à du lourd. Et à ce niveau on n'est pas déçu

     

     

     

     

    Résumé allociné:

     

    Arthur Bishop pensait qu'il avait mis son passé de tueur à gages derrière lui. Il coule maintenant des jours heureux avec sa compagne dans l'anonymat. Mais quand son plus redoutable ennemi enlève sa femme, il est obligé de parcourir le monde pour remplir trois assassinats impossibles. Et comme toujours, il doit faire en sorte que ses exécutions ressemblent à des accidents. Une course contre la montre sans relâche s'engage.

     

     

    Bon en fait vaut mieux pas mater la bande annonce qui raconte vraiment tout le film (comme si y avait du suspense en même temps).

     

     Mechanic Resurrection est un peu à Mission Impossible et Jason Bourne ce que Silphon Filter est à Metal Gear: un truc dans la même mouvance mais en nettement moins subtile et beaucoup plus bourrin. Encore que je suis un peu méchant avec Silphon Filter, j'aimais bien le côté "moins intellectuel" du truc. N'empêche avec le recul, je me dis que j'exagère carrément car côté histoire c'est plutôt Super Mario Bros en fait... 

     

    Arthur Bishop (Jason Statham), la classe en toute circonstance

     

    Quand on va voir un film avec Statham on sait ce qu'on va voir et là on en a pour son argent. Le film est bien marrant et bien débilos comme prévu avec un Jason Statham en pleine forme qui saute d'un téléphérique sur un deltaplane en toute décontraction, ou encore qui fait trois fois le tour de la terre en imaginant, planifiant et exécutant tous ses contrats en trois jours. Normal. Pas de pb c'est Statham. A côté Jack Bauer c'est Navarro quoi.

    Ca fait longtemps que j'avais pas vu un film comme ça, ça ferait limite plaisir. Pire qu'un Fast and Furious, on a vraiment droit à tous les poncifs du genre: Jason "Action Man" Statham se ballade régulièrement torse nu, histoire de prouver qu'il continue la fonte depuis Le Transporteur, Jessica Alba parade en bikini (mais ne montrera pas un bout de téton malheureusement), bref le cahier des charges est dûment respecté.

     

     

    Gina (Jessica Alba), la princesse Peach du film

     

    Le seul truc qui me fait un peu chier, c'est l'intrigue. J'avais déjà sorti l'exemple du mec qui va affronter tous les dangers du monde pour sauver la peluche de son gamin ici, bah là c'est pareil. Je veux dire le mec est tellement chaud qu'il va faire ce qu'il avait décidé d'arrêter, à savoir tuer des gens même méchants, tout ça pour les beaux bzez, euh les beaux yeux de Jessica Alba alors qu'il l'a rencontrée à peine 48h plus tôt (!!). Non mais sérieux, perso Jessica Alba ou pas j'ai du mal à comprendre la motiv' du mec, surtout qu'il l'a déjà niquée (lol). Ils auraient pu trouver un peu mieux franchement. D'ailleurs personnellement j'ai jamais compris la hype autour de Jessica Alba. OK elle est jolie mais bon, quand on regarde sa carrière, à part une série moyenne et un Sin City elle a fait quoi de bien? Elle a fait quoi tout court en fait? A ceci s'ajoute une scène d'action totalement inutile au milieu du film, comme si elle avait été écrite uniquement pour rallonger la durée du film (elle n'apporte absolument rien). Et enfin un sympathique personnage de méchant disparait en cours de route sans trop qu'on sache pourquoi. Un peu du foutage de gueule en somme.

     

     

    Jason Statham en pleine scène de remplissage de film

     

    C'est un peu dommage parce que l'aspect "comic" et second degré du truc fonctionne assez bien dans l'ensemble. Et puis bon les "contrats" sont assez jouissifs mine de rien (même si la scène de la piscine éclipse définitivement le reste).

     

    Côté interprétation par contre on est au top du cabotinage: Statham fronce les cils et contracte ses pecs comme jamais, la revenante Alba fait sa moue de gentille fille kidnappée par le grand méchant, les méchants sont caricaturaux au possible, Michelle Yeoh cachetonne sobrement tandis que Tommy Lee Jones en fait des tonnes comme il n'en avait pas fait depuis Batman. Bah oui quand on pense à lui on pense au grand acteur qui a joué dans Le Fugitif, Men In Black, JFK, No Country For Old Men ou encore le réal du beau Trois Enterrements, mais ce qu'on oublie c'est qu'il a aussi cachetonné dans pas mal de séries B dont un certain Piège en Haute Mer (un des meilleurs Steven Seagal). Clin d'œil ou ironie du sort il retrouve ici ses sous-marins.

     

     

    Tommy Lee Jones en plein cabotinage

     

     

    Bref, j'en dis pas plus: Mechanic Resurrection c'est un bon film de guignol dans la lignée de ceux de Timur Berkmambetov (Wanted et Lincoln Chasseur de Vampires), ou d'Hypertension qui préfigurait déjà le style Statham. En vrai si on enlève le casting, le savoir faire du bon Dennis Gansen (La Vague, Le Quatième Pouvoir etc.) et un peu de budget, c'est limite digne d'un Hollywood Night sans scène de cul (les vrais savent).

    Enfin, comme j'aimais bien Hollywood Night et que j'ai pas vu le premier, je pense que je vais me le faire très prochainement s'il est du niveau.

     

     Bête de film!

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

     

     

     

    Y a des fois je me pose des questions sur ce que je fous. En fait j'étais un peu dans un trip Nouvelle Orléans. J'avais je sortais de Treme, la géniale série de David Simmons (qu'on pourrait résumer par: The Wire mais sans dealer et à la Nouvelle Orléans), j'avais commencé à écrire une nouvelle se déroulant à la Nouvelle Orléans (et que je n'ai pas finie, comme souvent), et j'avais souvent entendu parler de James Lee Burke sans jamais avoir lu aucun roman de lui. Donc je me suis dit que ce roman me permettrait qu'en connaître un peu plus sur la Louisiane sans jamais y avoir mis les pieds.

    So what's the matter?  Bah déjà j'aimais pas le titre. Creole Belle, ça claque peut-être aux States mais ici c'est moche. Bon il faut savoir que c'est tiré d'une chanson mais bon ça reste toujours aussi moche. Ensuite je me souviens plus si j'avais fait gaffe ou non quand je l'ai acheté mais dessus il y a écrit "Une Enquête de Robicheaux". Déjà j'aime pas trop les polars avec le même héros, et même si Ellroy l'a fait avec Lloyd Hopkins ou que Connelly le fait plutôt bien avec Harry Bosch, ça m'évoque davantage les romans policiers qu'on trouve à Carrefour genre Patricia Cornwell ou James Patterson. Bref j'en ai lu, c'est pas foncièrement mauvais en soi mais ça casse pas trois pattes à un canard. Et à mon âge le temps devient précieux, donc je préfère l'employer à lire des classiques et/ou des trucs qui me parlent davantage.

    En plus de ça le héros s'appelle Robichaux. Robicheaux, c'est quoi ce nom sérieux? on dirait Cornichon, Bidochon, Gronichon, Reblochon... Pourquoi pas une enquête de Robuchon tant qu'on y est? Avec un gros cuisinier qui enquête sur la disparition d'une andouillette... N'empêche y a une actrice qui s'appelle bien Debbie Rochon. Ils sont fous ces Ricains.

     

     

    Je viens de me rendre que j'avais même pas mis le résumé alors je le rajoute (choppé sur le site de Rivages)

     

     

    Dave Robicheaux se remet de ses blessures dans une unité de soins deLa Nouvelle-Orléans, où il reçoit la visite d’une jeune femme, Tee Jolie Melton. Cette dernière lui laisse, sur un iPod, le blues « My Creole Belle ». Une chanson qui finit par l’obséder. Mais dans cette atmosphère languissante baignée de morphine, et avec tous les démons qui plus que jamais l’accompagnent, Dave nourrit des doutes : sa rencontre avec Tee Jolie est-elle bien réelle ou l’a-t-il rêvée ? Car Dave découvre que Tee Jolie est censée avoir disparu depuis des mois. Aussi, lorsque sa jeune sœur Blue est retrouvée morte, Dave décide de partir à sa recherche. Une enquête éprouvante, au point que son vieil ami Clete Purcel, lui-même à la limite de la rupture, se met à craindre pour sa santé mentale…

     

     

     

     

    Enfin bref, déjà ça commence pas fort dès les premières pages avec un style un peu ampoulé à mon goût. Hormis son nom, je ne connaissais pas du tout l'auteur, et je croyais même qu'il était mort. Bah pas du tout en fait.

    James Lee Burke est issu d'une famille modeste, ça se voit. Je veux dire qu'à le lire, on sent le mec cultivé qui a cravaché pour s'extraire de son milieu social (milieu pour lequel il garde un grand attachement) et qu'il s'est fait tout seul, culturellement parlant en tout cas. Du coup, il use et abuse de références historiques et culturelles et surtout de figures de style un peu lourdingues, voire de tournures de phrase à la mords-moi le chibre. C'est un peu comme s'il faisait un complexe de n'écrire "que" des polars. Il est vrai que le roman policier, comme la SF et le roman d'épouvante, est un peu le parent pauvre de la littérature. Régi par des codes sur lesquels il est assez difficile de faire l'impasse, il est qui plus est souvent déconsidéré alors qu'il vend plus que la littérature dite classique.

     

     

    James "Tommy Lee Jones" Burke

     

    Quand j'ai lu Créole Belle j'ai eu comme l'impression que Burke essayait de s'extraire du polar, en y ajoutant une noirceur et une aura crépusculaire forcément en rapport avec son âge avancé et le peu de foi qu'il a en l'homme. Du coup il a pondu un roman extrêmement sombre et glauque, une histoire où les ramifications du Mal s'étendent partout. En lisant ce roman voilà ce qu'on peut être amené à penser: en Nouvelle Orléans, ça chante beaucoup, ça danse, ça swingue, ça vole, ça tue, ça viole... Ca viole oui et pas qu'un peu. Bordel! 70% des protagonistes sont soit des violeurs, soit des violé(e)s, soit les deux (!!)

    Au menu: des violeurs donc, des pédophiles de la Fraternité Aryenne, des fillettes qui se font déflorer le jour de leur anniversaire, des mecs qui se sont faits élargir à Angola... Oui Angola la célèbre prison de Louisiane tristement connue pour ça. D'ailleurs c'était le rappeur C-Murder qui a pris perpète qui en parlait dans la chanson Do Your Time de Ludacris, et a priori mieux vaut être Noir quand on arrive là bas (et ça garantit pas tout).

    Mouais... c'est glauque et ça fonctionne à certains moments mais soule aussi des fois, comme s'il avait voulu forcer le trait pour accentuer la noirceur du truc. Ah ouais j'oubliais y a aussi des tortionnaires dignes de l'inquisition. Non c'est trop pour moi.

     

    C'est bien dommage parce que malgré le style le roman commençait plutôt bien avec cette histoire de dette datant de 30ans et de fille disparue. Mais non il a fallut que Burke s'enlise dans une enquête qui n'en finit pas de tourner à vide. A ce propos vers la fin le meilleur ami du héros lui dit: "on a pas arrêté de les emmerder, tu m'étonnes qu'ils nous en veulent." Bah ouais, c'est comme ça qu'on pourrait résumer les deux tiers du livre: deux vieux cons (voire trois, voire quatre même) qui passent leur temps à tourner autour d'une famille, limite les harceler sans preuve concrète, juste sur la base d'une intuition. Mouais, limite.

     

    On a aussi droit à des phases dignes d'un Buddy movie des années 80, avec la punchline à sortir au mec avant de le tuer, sauf que là elle fait une demie page. Non c'est trop là.

     

    C'est assez dommage parce que le roman se lit sans déplaisir en soit et même si l'histoire n'est pas des plus palpitantes ni originales elle reste agréable ne serait-ce que grâce à son duo de héros vieillissants. Mais voilà, James Lee Burke en a fait trop pour moi, comme s'il avait voulu sortir un livre testament. Avec ses 700 pages (!!) Créole Belle m'a un peu déçu. 200 pages de moins, un peu moins de velléités auteurisantes et il était très bien. En l'état j'ai trouvé ça plutôt moyen mais je dois être le seul si j'en crois ce que j'ai vu sur le Net.

     

    Neext!!!

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Une fois n'est pas coutume, le titre français (déjà pas terrible ceci dit) colle nettement mieux au film que le titre anglais un petit peu hors sujet.

     

     

    Je ne connaissais pas cette affiche mais apparemment Roland Topor l'a faite pour le film.

     


     

    Résumé Wikipédia:

     

    Trois années après avoir photographié la fin de la guerre, le journaliste japonais Shiomi Akutagawa revient au Viêt Nam pour reporter la situation actuelle du pays, les mesures prises par le gouvernement comme les mises en place de Zones Économiques Nouvelles. Accompagné par deux responsables des affaires culturelles, Le et Vu, il se met à douter de la spontanéité des scènes dont il est témoin dans une de ces ZEN. Il décide alors de s'en éloigner seul et fait la rencontre d'une adolescente de 14 ans, Cam Nuong.

     

     

     

     

    Tout le monde connait John Woo ou bien Tsui Hark, mais combien ont déjà entendu parler de Ann Hui? C'est bien dommage parce que malgré qu'elle tape dans un autre registre (en gros personne ne vole en tirant dans tous les sens dans ses films), elle reste une des plus importantes réalisatrices hongkongaises de son époque.

     

     

    Ann Hui

     

    J'ai un rapport particulier avec ce film. J'ai du le voir à 5-6 ans quand il est passé probablement pour la première fois (la dernière?) à la télé française, dans les Dossiers de l'Ecran sur France 2 (Antenne 2 à l'époque) pour être précis. Les Dossiers de l'écran.. Avant d'être le nom d'une rubrique à la con sur un obscur blog, c'est avant tout une émission thématique comprenant un film pour illustrer le propos, suivi d'un débat. L'ancêtre des soirées Thema d'Arte en somme. Et donc à l'époque ce film m'a putain de traumatisé. Il y a des images qui restent imprimées dans la rétine et des scènes qui s'inscrivent durablement dans la mémoire, comme par exemple une scène décrivant un gosse sautant sur une mine. Bref j'ai longtemps cherché ce film désormais introuvable en France (il n'est sorti qu'en VHS) sauf sur le Tube en 15 morceaux en VOSTA tiré d'un vieil enregistrement télé dégueulasse. Heureusement les voies du Net sont impénétrables et un "ami" me l'a trouvé en VOSTFR.

     

    Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Passeport Pour L'Enfer n'est pas un film sur les boat people, ni même sur la guerre du Vietnam.  C'est un film sur l'après. Ann Hui a eu l'intelligence de mettre un héros japonais, comme un écho à la situation du Japon d'après guerre. Le héros comme il le dit lui-même perdu ses parents dans la Guerre et a passé son enfance dans un orphelinat. Aussi il retrouve dans Cam Duong un reflet de sa propre enfance.

     

     

    Shiomi Akutagawa (George Lam), un gentil photographe japonais un peu naïf

     

     

    A travers ce film Ann Hui livre un portrait très dur et sans concession du Vietnam d'après guerre. Un pays ravagé par la pauvreté et la misère que les autorités s'efforcent de cacher au reste du monde par une censure omniprésente exercé par un régime ultra répressif. Un peu l'image qu'on pourrait se faire de la Corée du Nord par exemple.

     

     

    Les restes d'un enfant ayant sauté sur une mine

     

     

    A noter que ça lui a causé quelques problèmes puisqu'elle s'est retrouvée au centre d'un conflit diplomatique. Le Vietnam, alors en pleine tension avec la Chine, a jugé que le film était un outil de propagande du régime de Pékin pour nuire au Vietnam (ils ont tellement mis la pression à la France que le film alors en sélection officielle à Cannes a du être présenté hors compétition à la dernière minute). Si le Japon est habituellement connu comme le pays asiatique fasciste et conquérant par excellence, il faut quand même rappeler La Chine reste également très bien placée dans le classement des emmerdeurs de première. C'est bien simple depuis Mao au moins, je crois que la Chine est entrée en conflit (parfois à la limite de la guerre) avec quasi tous ses voisins: le Japon certes mais aussi Taiwan (qui est en Chine pour les Chinois), La Russie, La Mongolie, Le Vietnam, l'Inde. Pas mal. Du coup c'est facile de se dire qu'Ann Hui aurait mieux fait de balayer devant sa porte quand on sait que Mao est à l'origine de plus de morts qu'Hitler (voire Staline je crois). Ce serait un peu lui faire un procès d'intention quand on voit qu'elle a dédié trois films à ce pays (dont The Story of Woo Viet avec un certain Chow Yun Fat). Et bien qu'il soit assez démonstratif par moments ce film reste un drame qui suit le destin d'une adolescente condamnée à la violence et à la misère.

     

     

    Cam Duong (Season Ma) et son petit frère qui tentent de fuir le Vietnam

     

     

    Côté interprétation si le film doit beaucoup à son interprète principal, George Lam qui est parfait en journaliste idéaliste, le reste de la distribution est carrée (notamment un jeune Andy Lau alors quasi débutant et déjà très prometteur) . Néanmoins c'est vraiment Season Ma qui porte le film dans le rôle de cette adolescente ni belle ni moche, déjà brisée mais suffisamment débrouillarde pour survivre à tout prix.  Dommage qu'elle n'ait pas fait carrière par la suite.

     

     

    Cam Duong en pleine séance photo improvisée

     

     

    Chose suffisamment rare dans le cinéma hongkongais pour le signaler, le film possède un très beau score.

     

    Bref, ce film, bien que controversé, reste 35 ans après sa sortie une petite perle, un drame très dur et cruel avec un final nihiliste qui a achevé de me déprimer.

     

    A découvrir.

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

    Tout va trop vite mes amis. Tout va beaucoup trop vite. J'ai maté le premier épisode le 19 juin si j'en crois le début de création de cet article (j'avais juste mis une photo) et on est déjà le 10 août. Comment ça on est le 25? Et merde...

     

     

     

     

     

     

    Résumé (d'Allociné):

     

    Au premier coup d'oeil, le révérend Jesse Custer n'a rien de spécial. Après tout il n'est qu'un homme d'église d'une petite ville, perdant peu à peu ses fidèles et laissant s'éteindre sa foi. Mais il va bientôt avoir la preuve que Dieu existe bel et bien. Et qu'"IL" est un sacré fils de... Avec sa petite-amie Tulip et un vampire nommé Cassidy, le voilà parti sur les routes américaines pour le trouver...

     

     

     

     

     

     

     

    Bizarre de retrouver Seth Rogen porter une série pareille. Seth Rogen? Mais si! Seth Rogen, le mec qui jouait le flic dans Supergrave (j'adore ce film, il en est coscénariste d'ailleurs), le pote de James Franco avec qui il aime bien faire le guignol dans des films comme The Interview ou encore C'est la Fin. Enfin quelque part c'est pas si étonnant vu qu'il a commencé dans la série "culte" outre atlantique Freaks and Geeks (avec James franco déjà mais aussi pleins d'autre futures valeurs sûres comme Jason "Marshall" Segel, John Francis "Bones" Daley ou encore Ben Foster).

     

    Pour en revenir à la série, il faut dire que j'avais moyennement accroché au pilote. Sachant qu'AMC a perdu deux de ses séries phares à savoir Breaking Bad (même si le spin off marche plutôt bien) et Mad Men, capitalisant tout sur The Walking Dead (que j'ai personnellement lâché au début de la saison 4 après avoir vu le Gouverneur marcher comme un clodo dépressif sans calculer les zombies, non mais lol), enfin bref sachant tout ça j'ai été curieux de voir le nouveau projet phare d'une chaine un peu en perdition.

     

     

     

     

     

    Aujourd'hui donc et quelques épisodes plus tard je ne sais toujours pas trop quoi en penser.

    Le rythme est assez particulier, les scénaristes ayant vraiment pris leur temps pour faire décoller l'histoire, du coup il se passe pas toujours grand chose.

    Il semblerait que les deux grandes inspirations de la série soient Breaking Bad (pour les intro, le midwest (le Texas remplaçant le Nouveau Mexique les tons sépias orangés et même la chaine de diffusion) et... Twin Peaks. Difficile de ne pas penser à David Lynch en voyant la galerie de portraits (humains ou non) tous plus bizarroïdes (voire malsains) les uns que les autres. C'est spé. Du coup comme dans les œuvres précitées, on se retrouve davantage à suivre le quotidien de cet ancien voyou revenu dans son village s'occuper de l'église de son père, un complètement perché, qui tise et tente vaguement de d'amener les paroissiens assister à ses offices. Hormis sa dégaine de mec à côté de la place, il se distingue d'un Constantine par exemple (avec lequel il entretient toutefois des similitudes) par le fait qu'il est dénué de cynisme dans sa volonté à prêcher. C'est un vrai boloss quoi. D'ailleurs Garth Ennis, le créateur du comic (ici coproducteur) a également travaillé sur Hellblazer, ceci explique cela.

     

     

     
    Jesse Custer (Dominic cooper), qui s'en grille une avant d'aller prêcher

     

     

    Pourtant contrairement à ce qu'on pourrait croire, la série n'est pas dénuée d'action. La petite vie "presque ordinaire" de Jesse (du moins jusqu'à ce qu'il ait conscience de son pouvoir) s'évertuant à  développer son église est régulièrement agrémentée de passages complètement WTF comme une partie de paintball improbable, la conquête de l'église ou encore une baston totalement épique avec un ange (!!). Entre les différentes révélations qui ont évoluer l'histoire, Preacher c'est avant tout une galerie de personnages complètement barrés: un vampire queutard et drogué, une criminelle déchainée, un pédo qui conduit un car scolaire (!!), un patron tout puissant dans la ville, qui possède une équipe d'hommes à tout faire/armée/larbins, un shérif désabusé et un ado à la face de cul (au sens propre). Et bien sûr des anges.

     

     

    Eugene Root, ou "Face de Cul" (Ian Colletti) 

     

     

    Du coup avec tout ce foutoir j'ai vraiment eu du mal à savoir sur quel pied danser d'autant plus que la série peut être assez froide par moments (notamment quand elle revient sur l'enfance du héros), parfois drôle, parfois gore et même glauque.

     En fait à travers toute cette galerie de personnages bizarroïdes, la série met en avant la dualité qui réside en chaque individu, chacun des protagonistes pouvant être un bel enculé ou quelqu'un de bien selon le moment.

    Côté distribution si j'avais un peu de mal avec Dominic Cooper et sa grosse tête carrée (le père de Tony Stark dans Captain America, je viens le voir sur Wikipédia) dans le rôle titre, mais il se révèle très convaincant au final, normal il est britannique. Le reste est top:  Joseph Gilgun, qu'on a pu voir entre autres dans This Is England (le film et la série) et dans Misfits, est toujours aussi bon (il a d'ailleurs plus ou moins le même rôle); Ruth Negga qu'on a aussi pu voir dans Misfits d'ailleurs est très bonne en Tulip, Anatol Yusef (Meyer Lansky dans Boardwalk Empire). En fait la majorité de la distribution est anglaise, donc bon.

     

     Cassidy (Joseph Gilgun), un vampire qui fait bronzette

     

    Pour la minute Closer: Dominic Cooper et Ruth Negga (Tulip, sa meuf dans la série) ont déjà joué ensemble au moins à trois reprises: sur Breakfast on Pluto (Neil Jordan, 2005), Preacher, et même  Warcraft (sisi). On pourrait croire que vu qu'ils sont ensemble depuis un moment apparemment et qu'ils ont mis un point d'honneur à tourner ensemble le plus souvent possible. Enfin on s'en tape en même temps.

     

     


    Tulip (Ruth Negga) qui a bien bronzé depuis la BD

     

     

    Vu que j'ai commencé cet article avec le premier épisode et que je le termine après le dernier je peux donner un avis plus complet. S'attachant à montrer la tentative de rédemption du héros dans une bourgade en pleine déliquescence, Preacher est une très bonne série remplie d'humour noir et à la narration en puzzle, qui doit probablement beaucoup à son matériau d'origine, mais qui est suffisamment prenante et originale pour mériter le visionnage. Le seul reproche que je pourrais lui faire et que cette saison a des airs d'introduction et donne donc un sentiment de frustration.

     

    Vivement la saison 2

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Bon le groupe existe depuis un petit moment et je le connais depuis 4 ans au moins mais bon je suis tombé sur un de leurs morceaux avant hier, du coup j'ai eu envie d'en parler.

     

     

    The Internet c'est un groupe principalement composé de Syd Tha Kid (la petite meuf avec le t-shirt jaune, et accessoirement leader du groupe) et Matt Martians (à sa droite). Originaire de Los Angeles (Crenshaw apparemment), ils sont assez proches du collectif Odd Future. Odd Future? Mais si! Les rappeurs noirs qui font des trucs de Blancs au point qu'on pourraient croire qu'ils sortent d'un film de Larry Clarke. D'ailleurs Est-ce que ça existe encore Odd Future? Parce qu'à part Tyler on voit plus vraiment les autres. Enfin je charrie mais bon ça reste sympa Odd Future, pas tout mais la démarche artistique est intéressante. Bref, pour en revenir à The Internet, j'avais découvert à l'époque avec Cocaine, morceau assez explicite et bien efficace:

     

     

    D'ailleurs même si j'aime bien le nom du groupe, c'est un peu con comme nom. Va chercher The Internet sur Internet lol. A la base Purple Naked Ladies, le premier album, j'avais bien aimé mais on voit que le groupe se cherchait un peu: reverb et effets à gogo, son soul tendance "vapor wave". Bon album mais un peu soporifique sur le long terme.

     

     

     

     

    Heureusement The Internet est le genre de groupe qui s'améliore avec le temps. Feel Good, leur deuxième album montre une évolution avec vers des sons encore un peu plus soul, moins synthétiques et comprend des sons plus pêchus. Personnellement depuis sa sortie j'ai saigné cet album comme pas possible. C'est bien simple, de mémoire il n'y a aucun son que je zappe dans l'album.

     

     

     

    Je sais pas ce que les Noirs ont avec les Asiats (ou les blondes) mais il faudra faire une étude dessus un jour.

     

    Le groupe était passé à Paris en mars dernier à l'occasion de la sortie du dernier album intitulé Ego Death. Bien j'aie réussi à choper des places, j'ai finalement eu la flemme d'y aller au dernier moment. C'est con hein? Bon c'était un lundi soir il me semble et j'avais mon premier jour de boulot le lendemain donc j'avais une petite excuse. En plus on m'a dit que le concert était un peu faiblard donc j'ai moyennement regretté. C'est probablement du à ça mais j'ai fini par passer à côté de l'album. Donc dit précédemment, c'est le changement dans la continuité. Encore plus pêchu, plus roots (cet album m'a d'ailleurs rappelé The Roots et A Tribe Called Quest pour les sonorités), toujours aussi nu soul. Seulement les mélodies sont plus enjouées, peut-être plus travaillées également.

     

     

     

     

    En plus, détail qui m'a un peu choqué, Syd a travaillé sur sa voix. Sans être Mariah Carey elle s'en sort plutôt bien. Moi qui trouvait qu'elle chantait un peu comme n'importe quelle meuf sous la douche j'ai été un peu surpris. En plus sa voix très féminine contraste bien avec sa dégaine de garçon manqué (comme on peut le voir depuis ses premiers clip, elle assume ouvertement son homosexualité). Au niveau de ce qu'elle raconte sans avoir trop calculé les paroles de toutes les chansons on reste dans la soul. Entre ses histoires de cœur et de cul, les thèmes sont dans la continuité des précédents albums. D'ailleurs il suffit de voir dans Get Away que les meufs lesbiennes sont aussi chiantes que les hétéros! Ou bien que les lesbiennes "masculines" subissent les mêmes prises de têtes que les mecs.Objectivement même si j'affectionne particulièrement Feel Good, je dois bien admettre que The Ego Death est le meilleur album du groupe (et puis y a Dwele et Kaytranada dessus).

     

    Bref The Internet a su se faire une petite place dans le monde de la soul et est devenu en trois albums une petite valeur sûre. C'est un groupe qui fait un genre de son que je kiffe vraiment. Le genre de son qui respire le soleil et les plages, et les coins cools de Los Angeles (de plus en plus envie d'y aller d'ailleurs). Trois albums, trois réussites. Vais m'acheter le dernier pour finir l'été tiens.

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Blogmarks

    votre commentaire