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    Ce magnifique documentaire retrace l'extraordinaire rivalité entre Ali et son plus redoutable adversaire Joe Frazier.

     

    Quand on pense à Ali on pense souvent au plus grand sportif du 20ème siècle pour certains, à l'homme charismatique qui avait une grande gueule et a refusé d'aller au Vietnam. On pense aussi au formidable documentaire When We Were Kings sur son combat épique contre Foreman pour reprendre le titre mondial au Zaïre.(aujourd'hui RDC). On pense à ça:

     

     

     

     

     

    Pourtant il est difficile d'imaginer la rivalité qu'il a pu entretenir avec Joe Frazier durant de nombreuses années.

    Le plus étonnant étant qu'à l'origine les deux boxeurs étaient amis, Frazier ayant même tout fait pour soutenir Ali lorsque ce dernier fut déchu de son titre après avoir refusé d'aller au Vietnam.

     

    Alors pourquoi cette rivalité? Il semblerait qu'Ali n'ait jamais vraiment supporté d'avoir eu besoin du soutien d'un homme qu'il jugeait sportivement et humainement inférieur à lui et qui avait entre temps récupéré la ceinture mondiale. Sa rancoeur l'a poussé à provoquer sans cesse et gratuitement Joe Frazier. Plus qu'une simple rivalité comme Ali les a cultivées, c'est une une véritable inimitié qui a dépassé de très loin cadre sportif.

     

    C'est assez étonnant de voir un Ali qui s'il possède toujours autant le don de provoquer avec humour sort régulièrement de son rôle de show-man habituel pour amener le combat sur le plan racial comme il l'avait aussi fait avec Foreman. On découvre alors un boxeur complètement dépassé par le rôle que lui fait jouer la Nation Of Islam qui profite des frasques de la star pour faire de la récup à bon prix.

     

    Elijah Muhammad, cadre dirigeant de la Nation Of Islam et maître à penser de Ali

     

    Le pauvre Frazier qui n'en demandait pas tant se retrouvera alors malgré dans le rôle du "Nègre de maison" si cher à Malcolm X. Le plus ironique étant que Joe Frazier a passé son enfance en Caroline du Sud, un des états les plus racistes des Etats Unis.

     

    A partir de ce moment Joe Frazier devient la cible pour de nombreux activistes: victime de harcèlement et de menaces de mort, il finit même sous protection policière à l'approche d'un de ses combats contre Cassius Clay.

     

    Aussi il ne faut pas s'étonner qu'au terme de trois rencontres la haine et la frénésie qui ont été accumulées à l'aube de leur dernier combat ont pris des proportions telles qu'elles ont matérialisé une lutte à mort digne d'un champ de bataille.

    Ali et Frazier qui en viennent aux mains en pleine émission télé

     

     

    Ali ayant entrepris un lourd travail de sape apparait même complétement hystérique et dangereux franchissant allègrement la ligne rouge à l'approche du combat final en pétant complètement les plombs à l'hôtel de son adversaire.

    Pour être tout à fait honnête, Ali n'apparait pas sous son meilleur jour mais il n'en reste pas moins hilarant à certains moment en bon show-man, n'hésitant pas à à cogner un singe en peluche à l'entrainement ou à piquer une poupée vaudou soit-disant à l'effigie de Joe Frazier, voire à mettre un sacré bordel en pleine cérémonie à cause de sa femme et de sa maîtresse. Du grand n'importe quoi en somme.

     

    Ali complètement perché en plein trash talking

     

    Bien qu'il soit clairement orienté, ce documentaire n'est pas à charge contre Ali mais plutôt un documentaire qui tente de réhabiliter Joe Frazier, une ancienne gloire déchue injustement oubliée. Il y a une tentative de recul sur les événements passés et sur la folie qui s'était emparée d'Ali. Et bien que ce dernier n'ait pas participé au documentaire, il apparait clairement qu'à l'issue du 3ème combat il ait recouvré la raison et fait preuve de respect comme on peut le voir dans l'interview d'après combat. On retrouve alors un Ali un peu plus humble et humain, comme si après la folie et la tension engendrées par cet événement sportif hors norme il pouvait à nouveau considérer son adversaire sur le plan sportif et humain.

    Qu'est-ce qu'il reste de tout ça plusieurs décennies plus tard? Une légende vivante richissime atteinte de Parkinson, dont l'aura a largement dépassé le cadre de son sport, qui a vanté la force et la bravoure de son adversaire et qui s'est publiquement plusieurs fois excusé (indirectement) de son comportement et de ses débordements. De l'autre côté, un vieil homme en assez bonne forme pour son âge, ancienne gloire et retombé depuis dans le quasi anonymat, continue d'entrainer des boxeurs dans un ghetto de Philadelphie et ne lui a  pardonné que sur le tard.

     

     

     

     Il semblerait qu'après toutes ces années ils se soient finalement réconciliés. A la mort de Frazier, on peut voir sur certaines photos parmi d'autres célébrités du monde de la boxe un Ali ému assistant aux funérailles de celui qui aura été son plus redoutable et plus brave adversaire.

     Un docu passionnant à voir impérativement pour tout fan de boxe.

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    M'étant réveillé à 5h30 le matin même et ayant manqué de pioncer en plein meeting d'entreprise au milieu de près d'une centaine de personnes, j'appréhendais d'aller me taper ce film après une rude journée de boulot. Enfin un pote était assez motivé pour aller le voir.

     

    Perso j'étais moyennement emballé. OK j'avais adoré Margin Call (qui est assez énorme dans son genre) mais sans l'avoir vu le 2nd film de JC Chandor avec Robert Redford tout seul sur un bateau m'avait l'air bien naze. Aussi voir cette bande annonce digne d'une fresque mafieuse me laissait un peu douter du truc:

     

     

    Reprenons depuis le résumé de Allociné:

     

    New York - 1981. L'année la plus violente qu'ait connu la ville. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l'époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.

     

    Abel Morales (Oscar Isaac), obsédé par la non violence et l'honnêteté malgré un air de Michael Corleone

     

    Voilà. Le résumé aussi concis que flou. Le pb c'est qu'il résume pourtant bien l'histoire. Alors déjà première surprise à la sortie du ciné : je ne me suis pas endormi. Cool!

     

    Deuxième surprise qui risque d'en déstabiliser plus d'un: le réal et les publicitaires sont de sacrés roublards car il s'agit d'un "drame" avec un titre de polar, filmé comme un polar, avec une bande annonce de polar mais qui n'est pas un polar. Oui il y a quelques flingues, une fusillade, des flics et quelques truands mais ça n'en fait pas un polar pour autant. C'est simplement l'histoire d'un mec honnête et droit, obsédé par le rêve américain et totalement persuadé qu'il peut réussir dans les affaires sans jamais se salir les mains dans l'illégalité.

     

     

    Anna Morales (Jessica Chastain), fille de gangster qui se révèle être bien plus que la simple femme d'Abel

     

     

     

    Là où le film est très fort c'est justement dans cette idéalisation à outrance du héros pour ces vertus et cette obstination de toujours être conforme à la légalité, même quand tout ce qu'il a bâti s'écroule autour de lui. Dit comme ça ça pourrait être cliché mais une maxime du style "seuls l'honnêteté et le travail paient" pourrait être le leitmotiv du héros, un homme pourtant habillé comme un parrain, cerné par la police avec plusieurs affaires sur le dos, aux prises avec des concurrents dangereux, et entouré de gens tous plus douteux les uns que les autres.

     

     

    La famille Morales et le district attorney Lawrence (David Oyelowo), un procureur tenace

     

     

    Côté mise en scène les acteurs sont tous excellents évidemment. La toujours aussi mimi Jessica Chastain est parfaite en blonde (elle m'a fait penser à Michelle Pfeiffer période Scarface en moins classe), Oscar Isaac également comme le reste de la distribution. La photo qui tend un peu vers une dominante jaune renforce l'aspect rétro années 80 sans non plus tomber dans les clichés. D'ailleurs, et c'est un des nombreux points forts du film, il y a un soucis du détail vraiment évident. Pas seulement dans dans la représentation graphique du New York des années 80, mais aussi dans la caractérisation des personnages (tout en nuance), des décors, des postures. On ressent l'énorme travail (d'écriture, et de recherche) qui a été fait en amont pour aboutir à ce résultat.

     

    Finalement, c'est un beau film bien plus intelligent qu'il n'y parait. Une allégorie du rêve américain et de la manière dont a été bâti ce pays en somme.

     

     

     

     

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    Attention: grosse bastos! Franchement le film m'intriguait malgré les bons retours que j'en avais eu.

     

    Le résumé selon moi (oui ça arrive):

    En première année au Shaffer Conservatory, une école de musique parmi les plus prestigieuses du pays, Andrew Neyman, un jeune étudiant maladroit et introverti, espère comme chacun de ses camarade intégrer la formation musicale du très réputé professeur Terence Fletcher. Lorsqu'il est choisi par Terence au cours d'une audition éclair pour ses qualités de batteur, il découvre le tempérament volcanique du professeur. Pourtant, loin de se décourager malgré des débuts décevants, il décide de s'investir corps et âme dans la perfection de son art quitte à risquer gros.

     

    J.K Simmons alias Terence Fletcher, un prof aussi tyrannique que talentueux

     

    Partant d'un pitch aussi simple que galvaudé (la relation entre un élève doué et un professeur aussi charismatique que cruel), le film ne tombe jamais dans les travers qu'on aurait pu craindre. En effet, cette relation bien que malsaine ne tombe jamais dans le sordide et reste finalement assez "réaliste". Et surtout plus qu'une simple confrontation élève - mentor c'est aussi et surtout une guerre d'ego. Car sans spoiler le jeune élève juif, frêle, maladroit et introverti se révèlera finalement être un batteur ultra talentueux doté d'un égo surdimensionné que même le professeur peinera à réfréner.

     

    Andrew Neyman (Miles Teller), un élève totalement investi dans sonn art

     

    L'obsession du génie et de la perfection plane constamment sur le film qui pose un questionnement intéressant à ce sujet: jusqu'où peut-on aller pour trouver le génie en soi-même et chez les autres? Jusqu'à quel degré d'implication et d'exigence?

     

    Andrew Neyman prêt à tout pour défendre sa place de premier batteur

    Outre une mise en scène classieuse et une bande son formidable, il faut souligner l'interprétation exceptionnelle de Miles Teller et J.K. Simmons, acteur de génie, caméléon capable de passer d'un rôle d'effrayant chef néonazi dans la série HBO Oz à celui hilarant d'un beatnik à moustaches dans Ladykillers des frère Coen, en passant par un directeur de journal dans Spider-Man, un psychologue placide dans Law and Order et un chef policier bienveillant dans la série The Closer. Autant dire qu'en voyant  le film, il était tout désigné pour interpréter ce rôle complexe de professeur aussi charismatique et violent que passionné, vanneur et bienveillant. D'ailleurs c'est des nombreux points forts du film car on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec lui. Veut-il pousser ses élèves ou est-il simplement vicieux?

    Bien évidemment Miles Teller est aussi très impressionnant et, face un vieux routier comme J.K. Simmons, se retrouve être finalement la vraie révélation du film. Je me demande d'ailleurs à quel niveau il est vraiment bon vu qu'il est aussi musicien qu'acteur dans la vraie vie et qu'il crève l'écran.

    Un autre point important à souligner c'est l'énorme travail qui a été fait au montage. Afin de coller à la thématique musicale, le montage impose au film une rythmique digne d'un morceau de jazz posé par moment, nerveux par d'autre. C'est vraiment rare que je le mentionne mais ici c'est flagrant tant la qualité du film repose aussi sur cette composante.

     

    En bref: c'est un excellent film, et assurément un de mes coups de coeurs de l'année 2014 (même si je l'ai vu cette année). Vu le buzz dont il bénéficie pour un film de ce genre, je suis sûr qu'il risque de choper au moins un oscar pour le meilleur scénario, le meilleur acteur, le meilleur second rôle masculin ou le meilleur montage. Je prends les paris!

     

    Cadeau, le trailer:

     

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  • Ces derniers jours j'avais un peu de temps à tuer alors j'en ai profité pour mater ça entre autres:

     

     

    Monument du cinéma qui a parfois été considéré comme le plus grand film de l'histoire du cinéma, du moins de l'autre côté de l'atlantique.

    Le résumé (seon Telerama) :

     

    1942. Des milliers de réfugiés, venus des quatre coins de l'Europe, affluent à Casablanca, dans le fragile espoir d'obtenir un visa pour les Etats-Unis. Le Café américain leur sert de lieu de rendez-vous avec leurs contacts. Le propriétaire, Rick Blaine, est un homme secret au passé obscur, un individualiste farouche, cynique et désabusé. Le meurtre de deux émissaires nazis porteurs de lettres de transit conduit à Casablanca un important dignitaire allemand, le major Strasser. Peu après, le résistant roumain Victor Laszlo et sa troublante épouse, Ilsa, débarquent à leur tour au Café américain. Rick reconnaît en Ilsa la femme avec laquelle il a eu une liaison à Paris deux ans auparavant...

     

    Humphrey Bogart AKA Phil Marl... euh Rick Blaines, la classe américaine.

     

    Il faut dire que j'avais déjà vu ce film mais je n'en avais gardé pratiquement aucun souvenir si ce n'était d'avoir vu un bon film. Je ne vais pas m'étendre en dithyrambes ou autres, c'est en effet un très bon film. C'est un film ultra réglé finalement. De l'histoire, aux acteurs en passant par la mise en scène tout est carré et pointu. Au point que c'est précis et réglé comme une montre suisse. Suisse oui mais pas neutre pour autant car c'est justement de prendre position dont parle le film. Le film prend d'ailleurs bien soin de ne pas réduire la situation à un manichéisme déplacé. Il souligne la place des résistants européens (français et allemands), et que de nombreux personnes ont profité de la situation pour s'enrichir (passeurs, acheteurs de biens, policiers véreux), le héros lui-même a fait de sa neutralité son credo jusqu'à l'arrivée d'Ingrid Bergman. Et comme dans tout,film "noir" c'est une femme qui fout la merde.

     

    Ingrid Bergman par qui tout arrive

     

    Une fois n'est pas coutume, c'est la femme qui va permettre au héros de récupérer une conscience morale et va l'obliger à mettre son cynisme au placard et à prendre position. Aussi se dessinent un triangle amoureux et un questionnement moral très bien retranscrits à l'écran. Il faut dire que la distribution ultra classe (avec une Peter Lorre malheureusement trop peu présent à mon goût), le scénario carré et la mise en scène milimétrée aide grandement à la réussite du film. Pourtant j'ai une retenue sur le film. Non pas qu'il y ait quelque chose que je n'ai pas aimé dedans mais simplement je n'arrive pas à comprendre le statut de classique parmi les classiques. OK c'est un très bon film ou un très grand film et je ne remets même pas ce status en question mais à mes yeux  il n'est pas meilleur qu'un autre classique tel que La Soif du Mal par exemple même s'ils n'ont rien à voir. Enfin bref ça n'empêche que ça reste un grand film.

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    2 commentaires
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    Arrivé  devant le ciné avec ma femme on avait le choix entre Dumb and Dumber 2, le 7ème fils et ça:

     

     

     

    J'avoue avoir accepté un peu sans conviction vu que je n'ai pas beaucoup de souvenir du premier, ce qui n'est jamais très bon signe. Comme quoi il vaut parfois mieux oublier ses a priori.

     Le trailer

     

    Le résumé (selon Allocine, bah ouais je vais pas me prendre la tête à les tous refaire quand ils sont dispos ailleurs):

     

    Lassés de devoir se plier aux consignes de leurs supérieurs, Nick, Dale et Kurt décident de monter leur entreprise pour ne plus avoir de patrons. Mais un investisseur habile les prive soudain de capital. Sans ressources, ni recours juridique, nos trois apprentis entrepreneurs mettent au point un plan foireux, consistant à kidnapper le fils – adulte – de l'investisseur et à exiger une rançon afin de pouvoir reprendre le contrôle de leur entreprise…

     

     

     
    Dale, Kurt et Nick alias les Pieds Nickelés

     

     Comment dire... j'en attendais vraiment rien (d'autant plus que c'est une suite donc) et j'ai été agréablement surpris.  Honnêtement le film, est bien mieux écrit que la moyenne des comédies et ça c'est déjà un très bon point en soi. Autant on peut prévoir à l'avance la tournure des événements au début, autant l'enchainement des situations toutes plus énormes est bien amené. Même les gags qui peuvent sembler pipi caca au départ sont plus recherchés et réussis qu'à l'accoutumée.

     

    Retour de Kevin Spacey et Jenny Aniston alias Dave Harken le psycho et Julia Harris la chaudasse


    A ce jeu les héros font des prouesse de connerie. Je n'avais pas le souvenir que le trio était aussi débile en fait. Mention spéciale à  Charlie Day alias Dale, le petit Juif de service aussi con et radin que gentil et intègre du moins vis à vis de sa femme. Évidemment toutes les stars du premier remettent le couvert: Jennifer Aniston, Jamie Foxx et le grand Kevin Spacey, tous également excellents (si si même Aniston). En bonus, Christoph Waltz est de la partie.

     

     

    Christoph Waltz est Burt Hanson, le nouveau boss

     

     

    En conclusion: une bonne surprise qui, si elle n'atteint pas non plus le niveau des films des frères Farrelly, reste hautement recommandable et permet de passer une bonne soirée ciné sans prise de tête. En tout cas Jason Sudeikis confirme à mes yeux après The Millers qu'il a en tout cas bon goût pour choisir ses comédies.

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