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Par Soneseeza le 13 Juillet 2015 à 16:22
Un soir que je voulais avoir la paix (j'aime pas cette formulation mais je voulais la placer comme ça), j'ai conseillé cette série à ma femme en lui résumant le truc comme ça:
C'est l'histoire de deux meufs, une pauvre et une nouvelle pauvre (ex riche) qui veulent monter une entreprise de cupcakes. En attendant elles tentent laborieusement d'économiser en bossant dans le resto du coin. Parait que c'est marrant."
Finalement j'ai eu la paix mais j'ai maté quand même histoire de, on sait jamais. Une série qui commence comme ça:
J'ai ma petite théorie sur les sitcom. Pour moi il y a eu un bouleversement dans l'univers des sitcoms il y a un peu plus de vingt ans avec Mariés 2 Enfants. Faut se souvenir de ce qu'était une sitcom avant cette série:
C'était un truc niais et un peu con, pas forcément hyper marrant mais plein de bonnes intentions et surtout très politiquement correct.Puis Al Bundy est arrivé et tout a changé. Finie la famille parfaite où tout le monde sourit, où même les méchants sont gentils même si les enfants se chamaillent. Place à une famille de cassoces composée d'un père quasi smicard, d'une mère michetonneuse, d'une fille teubé complètement salope et d'un fils puceau obsédé (mais intelligent). Cette série c'est un peu comme si le film Affreux, Sales et Méchants avait été adapté en sitcom. La frontière avait été franchie, plus rien ne serait comme avant désormais. Et qu'importe si les séries de Chuck Jones (Mon Oncle Charlie, Big Bang Theory), How I Met Your Mother ont été bien plus loin question blagues graveleuses et humour borderline (en général au travers d'un personnage particulièrement obsédé), elles doivent beaucoup à leurs ainées Mariés 2 Enfants et Absolutely Faboulous.
Fin de la digression, qui n'en était pas vraiment une d'ailleurs. Pourquoi j'ai raconté tout ça? Tout simplement parce que 2 Broke Girls c'est un peu le pire de ce qui se fait maintenant et de ce qui se faisait avant. Je veux pas être mauvais donc cet avis est à prendre en compte pour la première saison uniquement (13 épisodes quand même). Il n'empêche que ce "choc des cultures" (façon Madame et Servie, ou Dharma et Greg pour ceux qui connaissent) entre une ex bourge de Manhattan et une petite meuf de Brooklyn repose complètement sur des vannes déjà vues depuis 15 piges et qui n'étaient déjà pas marrantes à l'époque. Ce ne serait pas grave si le trait n'était pas aussi forcé question vulgarité. Ainsi on a droit à des blagues du style :
"j'ai jamais été malade, et je ne suis jamais allée chez le médecin. Les PMI ça compte pas."
"T'as un chewing gum?
- Demander à une New Yorkaise si elle a un chewing gum, c'est comme se demander au New Jersey s'il y a des putes.""Cette multiprise n'a plus aucun trou de libre! On dirait les sœurs Kardashian (...)"
Apparemment elle est pas rancunière la petite Kim:
Franchement la vulgarité ça ne me choque pas, je peux même être client si c'est bien fait. Après tout, j'ai grandi en matant Benny Hill. Je fais partie de ceux qui durant leur enfance ont eu la chance de pouvoir admirer (quand leurs parents n'étaient pas dans le coin) un strip tease intégral à 20h sur TF1 (Cocoboy) ou des dessins animés remplis de pervers et de femmes dénudées à l'heure du goûter (Nicky Larson, Chérie Miel). Et puis, voir Charlie Sheen ou Barney Stinson ramener 15 escortes sur l'intégrale de leurs séries respectives, voir Howard Volovitz finir aux urgences en essayant un appareil où il fallait pas ou entendre Raj Gutrapali faire des sous entendus gay ça me fait marrer car c'est bien fait. Là c'est juste naze. Alors bien sûr la VF est pas top, mais j'ai essayé aussi en VO et c'était pas mieux.
Allez un peu de consolation: les acteurs jouent correctement, les personnages sont relativement sympas (surtout le cuistot ukrainien et dans une moindre mesure le vieux Renoi), et surtout les 2 héroïnes sont fraiches à leur façon: la blonde est un mannequin avec des bêtes de jambes (même si un peu maigrichonne à mon goût) et un bon gros cul (faut voir le 2ème épisode de la saison 2 pour comprendre):
Cette série a des qualités!
La brune quant à elle est un peu grosse mais peut-être plus mignonne et a des gros seins lol
Alors j'ai menti ou pas?
La série s'est apparemment terminée au bout de quatre saisons. Perso j'ai pas le courage d'aller si loin pour esquisser un peu plus qu'un sourire. C'est pas catastrophique non plus mais juste bon à mettre en fond sonore, un petit truc sympathique, inoffensif et pas vraiment drôle.
NEXT!!!
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Par Soneseeza le 10 Juillet 2015 à 10:00
J'avais pas mal apprécié le premier bien qu'il m'ait toujours fait penser à un film de zombie sans zombie dedans. En tout cas, forts de l'énorme succès du premier volet, les deux acolytes Gareth Evans et Iko Uwais remettent le couvert pour une suite "bigger and louder" comme disent les cainris
Rien qu'en ayant vu la durée de plus de 2 heures, j'ai eu du mal à lancer le film. Faut savoir qu'à défaut d'originalité The Raid n'en était pas moins un modèle de divertissement jouissif et sans prétention en terme d'efficacité. Bah oui Almodovar c'est bien mais j'ai besoin de petits plaisirs coupables aussi. Sachant que le 2 se passait en extérieur j'étais un peu curieux de voir ce que ça allait donner.
Résumé:
Rama (Iko Uwais), seul rescapé du massacre du premier volet, est recruté pour infiltrer une puissante organisation criminelle de Jakarta. Pour ce faire, il se fait incarcérer afin d'approcher Uco (Arifin Putra), le fils de Bangun (Tio Pakusadewo), un parrain de la mafia locale. Abandonné de tous, il va néanmoins tout faire pour gagner la confiance d'Uco afin de mener sa mission à bien. Pendant ce temps, Bejo (Alex Abbad), un mystérieux et ambitieux caïd, tente de déclencher une guerre mafieuse afin de prendre le contrôle de la ville.
Je vais pas m'attarder sur l'histoire somme toute assez banale. Par contre visuellement les mecs se sont lâchés.
Uco (Arifin Putra), l'ambitieux fils de parrain
On pourra dire ce qu'on veut de ce film (et du précédent), ça reste très très bien réalisé. Les chorégraphies sont dignes de ce qui se fait de mieux à Hong Kong et en Thaïlande (surtout que Tony Jaa pratique un art martial qui s'apparente à du silat dans l'étonnante scène finale de Tom Yum Goon) et la mise en scène est très efficace et inventive. Il suffit de voir l'étonnante scène de bagarre générale dans une cour de prison pleine de boue en plan séquence pour se rendre compte que Gareth Evans ne s'est pas simplement reposé sur les talents martiaux de Iko Uwais.
Et c'est que le début de la scène...
Sinon un autre truc qui m'a étonné au sujet de ce film, c'est qu'il est d'une violence inouïe. J'avais oublié à quel point le premier volet était violent (en même temps si je le compare à un film de zombie y a une raison). Mais celui-là sérieux, je me rappelle pas avoir vu beaucoup de films d'actions aussi trash. Tout y passe: coup de fusil en pleine tête à bout portant, coups de marteau avec crochet, grillade de tête sur plaque de cuisson, écrasement de tête, cassage de dos, de nuques, de chevilles, de tout ce que tu veux. Le pire c'est que comme un Ong Bak on dirait que les coups sont véritablement portés, donc ça fait mal...
Le vrai problème du film hormis la longueur, c'est la note d'intention de Gareth Evans. On pourrait croire par moments qu'il a voulu faire un vrai film de gangster avec les enjeux et tragédies qui en découlent, ce qui fait qu'il y a des moments où j'ai eu l'impression qu'il n'assumait pas à 100% le statut d'actioner ultra bourrin de son film. Du coup on se retrouve avec des moments très sombres et dans la tradition des films de gangster (la rivalité entre clans, le mauvais fils, les trahisons etc.) genre Election ou New World, et des moments complètement WTF si courants dans les films d'action hong-kongais ou thaï (le gang à rollers de Tom Yoon Gum, le tueur bariolé de SPL etc.). Tout ça donne lieu à des scènes complètement barrées comme cette espèce d'improbable hommage à Midnight Meat Train au détour d'une scène de baston à coup de marteaux dans le métro ou encore cette séquence de prison où Iku se tape contre 200 mecs (lol).
Non, il ne s'agit pas d'un film d'horreur...
Mais la meilleure des 600 scènes d'actions du film reste une double séquence de course poursuite où on suit deux scènes d'action simultanées de deux voitures différentes. Franchement cette scène qui est plus impressionnante que tout le film Terminator en entier (alors qu'il a dû coûter 10 fois plus) vaut à elle seule la vision du film.
Côté acting, même si Iko Uwais possède à peu près le charisme d'un Tony Jaa (qui n'a pas le charisme d'un Jet Li, d'un Jackie Chan ou même d'un Donnie Yen), il s'en sort relativement bien et reste très crédible dans son rôle de policier infiltré. Franchement pour un film de ce genre les acteurs sont plutôt corrects.
Rama (Iko Uwais), un héros qui a bien morflé
Une curiosité : il y a un maître en pençak (il utilise même des karambits, des sortes de poignards incurvés traditionnels en silat) qui est le frère caché de Manny Pacquiao. D'ailleurs la rencontre du héros avec ce personnage donne lieu à combat de maître digne des grands films d'arts martiaux.Combat de maîtres
Bref, ce film est conforme à la manière dont on l'a vendu: ulra bourrin, ultra violent, visuellement très impressionnant (je le répète) et complètement épique.Pour une fois qu'on n'a pas affaire à de la pub mensongère, je prends.
A noter un 3 est actuellement en préparation. Tony Jaa a annoncé qu'il participerait au film. Curieux de voir ce que ça va donner tiens.
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Par Soneseeza le 6 Juillet 2015 à 14:09
C'est dingue comme les choses changent. Dire qu'à l'époque le premier avait été une petite bombe et que le second était devenu un monument du cinéma, devenant le film le plus cher jamais réalisé à l'époque (94 millions de dollars). Dire qu'aujourd'hui (vendredi dernier en fait) la salle du Pathé Wepler de Place Clichy était à moitié pleine alors que c'est la première semaine d'exploitation. Un vendredi soir bordel! Je sais qu'il fait chaud mais quand même! Enfin bon, franchement je ne vais pas plaindre les producteurs qui n'ont cessé de saborder deux classiques pour en faire une franchise foireuse un peu pathétique. Le syndrome Die Hard en somme. Dès le générique je vois un nobody à la réal (Alan Smithee... euh Alan Taylor) et Laeta Kalogridis et Patrick Lussier au scénar. Patrick Lussier... oui oui le mec derrière Dracula 2000. Quant à Laeta Kalogridis elle a officié sur les scénar d'Alexandre Pathfinder et Night Watch, que du lourd! Ca sent bon tout ça dis donc... Je sais pas comment un mec et une meuf pareils peuvent atterrir sur un projet de cette envergure mais les voies de Hollywood sont impénétrables il faut croire. Le pire avec les Terminator, c'est qu'à chaque fois que je vais au ciné je sais que ça va être claqué mais j'y quand même. Bon là je suis parti le voir avec mes neveux donc j'ai une excuse mais bon.
Le résumé (pris sur Wikipedia)
En 2029, John Connor, chef de la résistance humaine, mène la guerre contre les machines. En pleine offensive de Los Angeles, John a des craintes quant à l'avenir, quand des espions TECOM révèlent un nouveau plan de Skynet : il prévoit de l'attaquer sur deux fronts, le passé et l'avenir, ce qui fera finalement changer l'issue de cette guerre pour toujours.
Sur le point de gagner la guerre contre Skynet, Connor envoie son fidèle lieutenant Kyle Reese à travers le temps pour sauver la vie de sa mère et assurer sa propre existence. Mais ce qu'il trouve de l'autre côté, n'est pas ce à quoi il s'attendait. Après avoir été rendue orpheline à neuf ans par un Terminator, Sarah Connor a depuis été élevée par un autre Terminator (interprété par Schwarzenegger), programmé pour la protéger.
Ce Terminator l'a alors formée pour faire face à son destin, qu'elle tente de rejeter catégoriquement.
Franchement le parti pris scénaristique est assez déstabilisant en ce qui me concerne. Revenir à l'époque du premier film, mouais... Du coup on a droit à toute une redite d'une partie du premier, ce qui peut être marrant pour certains mais un peu chiant pour ceux qui connaissent le truc depuis d'époque (j'ai quand même vu le premier au ciné quand j'avais quatre ans). En soi c'est pas trop mal fait mais bon à la retranscription des 80's, j'ai quand même un peu eu l'impression de regarder Kung Fury au ciné un moment. Ca fait bizarre.
John Connor (Jason Clarke), devenu vilain à cause de la guerre
Le gros problème de cette franchise, parce que c'en est une, c'est que hormis dans le Renaissance à la limite, il n'y a aucune prise de risque dans l'évolution du truc. Le futur est niqué on envoie un ou deux terminator pour le conserver ou le modifier. Mouais, j'ai envie de dire que le 1 se suffisait à lui-même alors dans ce cas. La force du 2 c'est sa surenchère visuelle qui était très impressionnante à l'époque, et puis le contre pied d'envoyer un terminator gentil face à un T 1000 plus élaboré. Et puis voir Linda Hamilton en guerrière c'était assez jouissif. Depuis on n'a plus bougé par contre. Du coup aujourd'hui on se retrouve avec un T 800 tout vieux qu'on surnomme affectueusement Papy (!!!), une Sarah Connor insupportable qu'on pourrait croire sortie de Divergente ou Hunger Games, et quelques blagues pourries (dont un vilain clin d'oeil à Michael Bay période Bad Boys 2).
Schwarzy alias Papy, un Terminator qui vieillit et apprend des vannes
Putain je viens de voir que c'est Emilia Clarke! WTF!! La meuf est au top en fausse blonde dans le rôle de Danaerys pourtant. Bon reste dans Game of Thrones c'est mieux. Le pire c'est que regardant bien la distrib est assez classieuse: Lee Byung Hun (J'ai rencontré le Diable, A Bittersweet Life, très convaincant d'ailleurs), Jason Clarke (la Planète des Singes2, Killing Fields, Les Hommes sans loi, Zero Dark Thirty...) mais la sauce ne prend pas. Jai Courtney est assez fade en nouveau Kyle Reese (il aurait mieux fait de rester dans Spartacus).Et puis si même un acteur de génie comme JK Simmons se met à cabotiner où est-ce qu'on va sincèrement...
Sarah Connor (Emilia Clarke), qui a perdu son charisme comme pas possible
Une petite curiosité tout de même. Le réal qui a bossé sur énormément de séries classiques a déjà bossé avec au moins 2 acteurs: Emilia Clarke (Game of Thrones), JK Simmons (Oz)...
Lieutenant O'Brien (JK Simmons, étonnamment cabot), un miraculé du Terminator
Visuellement j'ai trouvé ça assez cheap (le comble pour Terminator), et les combats filmés par un mec de 60 piges qui fait de la télé durant la majorité de sa carrière (que de bonnes séries toutefois) font que j'ai baillé à plusieurs reprises.
T 1000 (Lee Byung Hun), seul Terminator convaincant du film
Côté scénar on est servi. Je sais pas si je l'ai déjà dit mais j'aime pas les histoires de boucles temporelles. Y a toujours une couille dans le truc. Là je pige pas, ça fait trois fois qu'on change le passé mais le futur reste le même. A ce prix là autant rien faire sérieux. Et puis un truc qui me tue dans les films comme ça: Skynet c'est censé être une dinguerie à la Google / Microsoft mais y a qu'un vigile lol. Même dans la tour de ma boîte à Bagnolet y a plus d'agents de sécurité. Et puis bon si en 2015 les mecs percutent toujours pas que plus rien n'est totalement centralisé. Et genre tu veux bloquer le lancement du nouveau Windows tu vas au siège de Microsoft...
On a même droit aux répliques cultes "Je reviendrai" et "Suis moi si tu veux vivre" et au gros plan sur les Nike comme dans le premier, histoire de faire du fan service tout pourri.Bref je vais pas m'étendre en long et en large. Terminator sans James Cameron (qui a dû toucher un gros chèque pour sucer le film), c'est de la merde. Schwarzy assure sa retraite sans respect pour sa filmo, un peu comme De Niro et Pacino. C'est dur la vieillesse.Vivement pas le 6.
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Par Soneseeza le 2 Juillet 2015 à 12:23
J'ai déjà dit dans mon article sur Dear White People tout le bien que je pensais d'Almodovar (qui d'ailleurs n'entretient aucun rapport avec le film précité pour le coup). Je matais les films dispo et je me suis rendu compte en tombant sur celui-ci que je ne l'avais jamais vu.
Le résumé (pris sur Allociné):
Benigno, un jeune infirmier, et Marco, un écrivain d'une quarantaine d'années, se rendent, chacun de son côté, à un spectacle de Pina Bausch, Café Müller. Ils sont assis l'un à côté de l'autre. La pièce est si émouvante que Marco éclate en sanglots. Apercevant les larmes de son voisin, Benigno aimerait lui faire part de son émotion, mais il n'ose pas.
Quelques mois plus tard, les deux hommes se retrouvent dans d'autres circonstances, à la clinique El Bosque, où travaille Benigno. Lydia, la petite amie de Marco, torero professionnel, est plongée dans un profond coma suite à un accident survenu lors d'une corrida. Benigno, quant à lui, est au chevet d'Alicia, une jeune danseuse également dans le coma.
Lorsque Marco passe à côté de la chambre d'Alicia, Benigno, sans hésiter, s'approche de lui. C'est le début d'une grande amitié quelque peu mouvementée.Comme j'ai dit j'aime beaucoup Almodovar. Déjà parce qu'il fait des grands films, mais aussi et beaucoup ne le savent pas, parce qu'il est très impliqué dans le développement du cinéma espagnol (et latin en général). Il a par exemple produit Action Mutante, lepremier film d'Alex De La Iglesia (qui réalisera ensuite pleins de films totalement barrés, mais aussi un docu sur Léo Messi), mais aussi L'Echine Du Diable, le premier film également de Guillermo Del Toro (Hell Boy, Le Labyrinthe de Pan, Pacific Rim etc.). Il me semblait qu'il avait aussi participé à la prodution de Tesis (premier film d'Alejandro Amenabar, qui réalisera les Autres avec Nicole Kidman) mais je n'ai pas trouvé d'info sur le Net. Enfin, dernièrement il a encore produit un film qui a fait parler de lui (Les Nouveaux Sauvages de Damian Szifron). On dirait pas comme ça hein? C'est pas Besson qui ferait ça, hein? C'est la différence entre un mec qui aime le cinéma et un mec qui aime certains films.
Almodovar avec l'oscar du meilleur film étranger pour Tout Sur Ma Mère
Réalisateur ouvertement homosexuel (enfin il me semble), il n'en oublie pas contrairement à certains de ses collègues de raconter des histoires et de faire du cinéma (et pas de faire une psychothérapie sur "pourquoi je suis devenu gay"). Ses films qu'on les aime ou non, sont singuliers et sont toujours des déclarations d'amour au septième art. Parfois perturbants ou déroutants, ils n'en sont pas moins réussis. Touchant à la comédie (Attache-moi qui m'a fait aimer Victoria Abril), au drame, voire au thriller ses films sont toujours une espèce d'hommage au cinéma qu'il aime. Almodovar prend un malin plaisir à toujours déstabiliser le spectateur tant certains de ses films jonglent avec les genres, allant parfois du drame au thriller hitchcockien passant par le mélo avec un équilibre toujours délicat mais réussi. La quête d'identité (sexuelle ou non) est un thème récurrent chez lui. Très souvent il amène le spectateur à travers le personnage principal à suivre une enquête a priori anodine (la recherche d'un père dans Volver, d'une mère dans Tout Sur Ma Mère etc.) mais qui fera ressortir des cadavres de placards bien enfouis ( la pédophilie d'un prêtre dans La Mauvaise Education).
Ce qu'il y a d'intéressant aussi chez lui c'est une certaine "vulgarité", je veux dire qu'il se permet de montrer des trucs généralement suggérés et qui peuvent mettre mal à l'aise (le regard lubrique d'un homme sur la fille qu'il a élevée et qui est devenue ado dans Volver, l'héroïne qui s'essuie aux toilettes dans Attache-Moi, une visite archi glauque du coin à putes de Madrid dans Tout Sur Ma Mère, un travesti qui se prépare les fesses avec ses doigts avant de... dans La Mauvaise Education) mais cette vulgarité est rarement gratuite, et en général la suite des événements justifient ce procédé qui peut paraitre putassier au départ.
Ici c'est une double histoire d'amours aussi touchantes que malsaines qui sont introduites par ce genre de procédé un peu déstabilisant.
Je vais pas mentir, y a certains de ses films que je ne conseillerais pas à tout le monde. Faut quand même avoir une petite ouverture d'esprit (ne pas être homophobe) pour apprécier une partie de ses films. Je n'inviterais pas la plupart de mes potes à mater La Mauvaise Education que pourtant j'ai trouvé génial parce qu'ils n'y verraient qu'une histoire de trav et de pédo, et finiraient par me regarder bizarrement en me disant que je mate des films chelous. C'est un peu dommage car réducteur et le film va bien plus loin que ça. Heureusement (ou pas en fait, je m'en fous) tous ses films ne parlent pas de sexualité "autre", et certains restent hautement recommandables pour le grand public. Volver en fait partie, et Parle Avec Elle aussi.
Plus porté sur le mélodrame que ses autres oeuvres, ce film suit les amours contrariées de deux hommes pour deux femmes dans le coma, et Almodovar en profite pour s'amuser avec les codes du genre, avec des flashback, des flashback dans les flashbacks, des mises en abyme etc.Marco (Dario Grandinetti) et Lydia (Rosario Flores), victimes d'un amour malheureux
Mais ce qui est très fort dans ce film, en plus de l'excellente mise en scène, ce sont les personnages. D'ailleurs en regardant bien, on peut voir qu'Almodovar en a profité discrètement pour jouer avec la symétrie des deux hommes tout au long de l'histoire et dans les détails. En effet son héros viril Marco tombe amoureux d'une femme qui bien que jolie est assez masculine dans son métier jusque dans les traits de son visage. A l'inverse Benigno le délicat infirmier s'éprend d'une danseuse dont le corps et le visage représentent un peu la féminité à l'état pur.
Petite sortie entre couples
Mais personnellement si tous les personnages sont très forts et très bien décrits, celui de Benigno est particulier. A la fois touchant et un peu malsain, on ne sait jamais sur quel pied danser avec lui. Est-il un homo refoulé, un amoureux transi, un pervers nécrophile ou juste un homme seul? Il y a quelque chose avec lui de très triste et perturbant en même temps.
Benigno (Javier Camara), un infirmier plus que dévoué à sa patiente (Leonor Watling)
Porté par des acteurs excellents, emprunt d'une mélancolie qui plane tout le long du film, Parle Avec Elle est une oeuvre, triste, poignante, émouvante sur le deuil et la rupture amoureuse. Et, sans trop raconter ma vie, je traverse actuellement une période un peu difficile et voir ce film a un écho assez étrange sur moi.
Et puis il y a cette fabuleuse musique, avec entre autres ce magnifique morceau, un standard interprété ici par Caetano Veloso:
Bref ce film c'est une histoire d'amitié autour de deux histoires d'amours tragiquement symétriques. C'est une histoire à la fois improbable et en même temps tellement simple. Une belle histoire, un très beau film.
6 commentaires -
Par Soneseeza le 24 Juin 2015 à 12:35
On va arrêter les conneries avec les Akame Ga Kill et autres shonen bidons et on passe à du sérieux. Ici pas de nichon, ni de blague pourrie et de combat "titanesque" mais juste du lourd, du très lourd, du très très lourd.
Résumé (tiré du site d'ADN):
Dans un futur proche, il est possible de mesurer instantanément et quantifier l’état d’esprit d’une personne et de sa personnalité. Ces informations sont enregistrées et traitées par le Ministère des Affaires sociales et de la Santé, dont le terme Psycho Pass se réfère à une norme utilisée pour mesurer l’état d’une personne. L’histoire est centrée autour de l’agent de terrain, Shinya Kogami, membre du Bureau d’investigation criminelle et de la nouvelle recrue, Akane Tsunemori.
Le trailer
Comme on le voit cette série est un peu inspirée du concept de Minority Report (en beaucoup plus sombre) et avec quelques différences de taille. Ici on ne prédit pas de futur criminel mais des criminels latents en fonction du niveau de leur psycho pass. De ce fait, plus un individu est instable (stress, traumatisme etc) plus son psycho pass s'assombrit, le déterminant comme un individu potentiellement dangereux.
Franchement quand j'en ai entendu parler pour la première fois, ça ne me disait rien du tout. Déjà parce que ça me faisait trop penser à un Minority Report en foireux (déjà que j'avais pas spécialement kiffé le film, faudrait peut-être que je le revoie), mais en plus je voyais la gueule du héros qui ressemblait à un millier d'autres avec sa cool attitude évidente et son air nonchalant et avec sa chemise déboutonnée. Un sous Minority Report? Un pseudo Cowboy Bebop? Un Ghost in The Shell au rabais? Mouais...
Finalement en suivant les avis plus que favorables sur un forum j'ai tenté et... Et ben c'est juste un des meilleurs animes que j'aie vus, rien que ça. Beaucoup plus sombre et plus adulte qu'il y parait Psycho Pass fait dans la SF, la vraie.
Extrêmement bien écrite (et je ne dis pas ça tous les jours pour un anime) la série suit l'arrivée de Tsunemori Akane dans la fameuse brigade. Tout d'abord assez réservée du fait de son jeune âge, elle va apprendre à s'affirmer auprès de l'équipe d'exécuteurs tous plus âgés et expérimentés qu'elle.
Tsunemori Akane
Il faut rappeler qu'il s'agit d'une dystopie dans laquelle la criminalité n'est plus censée exister. Le ministère de la justice n'existe plus et toutes les dérives sont désormais gérées par le ministère de la santé. En effet chaque crime ou intention est imputable à une instabilité psychique. Que se passe-t-il si le psycho pass d'une personne change de couleur? Et bien dans le meilleur des cas une thérapie sera imposée, une détention à durée déterminée voire indéterminée, et dans le pire l'élimination directe sera la seule forme de sentence. Et c'est la brigade d'intervention, sous l'égide du ministère de la santé, qui est chargée d'enquêter et d'appliquer les sentences. Chaque brigade est composée de deux inspecteurs et de quatre exécuteurs ("enforcer" en anglais), ces derniers étant des individus dont le Psycho Pass a dépassé le seuil mais qui pour des raisons "techniques" (intelligence, savoir faire dans un domaine précis etc.) ont intégré la brigade d'intervention, ce qui leur permet d'améliorer les conditions de leur enfermement.
Je suis d'accord, raconté comme ça c'est très technique mais c'est de la vraie SF. Et comme dans toute bonne dystopie, le monde si parfait (ici le système Sybil) cache forcément quelque chose d'un peu malsain et la mécanique si bien huilée va forcément s'enrayer pour révéler aux héros ce qui se passe de l'autre côté.
Shogo Makishima, l'anomalie par qui tout va arriver
Au delà du pitch très original et de l'intrigue très très bien foutue (parce qu'il y en a une et elle est très tortueuse), le point fort de la série est la caractérisation des personnages. En effet même si Tsunemori Akane est l'héroïne, elle est assez effacée au début. Peu confiante, un peu geignarde à cause de son jeune âge (elle est à peine diplômée), elle est assez chiante et limite à gifler au début. Pourtant peu à peu elle parvient à s'affirmer au milieu de ses collègues aguerris et la magie opère. Elle devient très charismatique tant par son tempérament que par ses choix qui vont l'emmener très loin.
A ses côtés l'exécuteur Kougami (ou le "chien de garde" comme l'appelle l'autre inspecteur) est énorme. Avec sa gueule de mec cool et blasé, on a l'impression de l'avoir vu dans un millier d'animes, de Cowboy Bebp à Nicky Larson. Heureusement les créateurs de la série ont été malins et ont pris le contre pied du cliché habituel. Ultra doué, certes désabusé, il n'en reste pas moins un détective hors pair totalement passionné par son métier ce qui d'ailleurs lui a valu de devenir exécuteur.
Shinya Kougami, exécuteur ultra douéLes "seconds rôles" ne sont pas en reste et ont leur utilité dans le déroulement de l'intrigue.
A l'annonce de la saison 2, j'ai eu une grosse frayeur à tel point qu'il m'a fallu un certain temps avant d'oser la lancer, de crainte d'être déçu après une première saison magnifique. Bon ben même s'il n y a qu'onze épisodes, elle reste également énorme et extrêmement bien écrite (même si plus glauque et plus violente que la précédente saison), d'autant que Akane est encore plus charismatique que sur la première saison. Et puis ils ont eu la bonne idée de conserver le thème musical de la première saison.
Par ailleurs, un film dérivé est sorti au Japon (il vaut mieux avoir vu la première saison pour mater le trailer dessous):
J'espérais une sortie ciné en France mais a priori il faut pas trop compter dessus.
Bref, c'est une série très sombre, très adulte, très captivante, visuellement très aboutie, et très premier degré. J'y vais pas par quatre chemins,c'est juste une des meilleures séries SF jamais réalisées en ce qui me concerne (séries US comprises).
INCONTOURNABLE!!!
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